- Alors? Alors?

- Du calme ma puce… Encore quelques secondes…

- Comment fais-tu pour rester aussi zen dans ces moments là?

- J’ai confiance… Je peux pas m'être planté…

- Ouais mais quand même.

- Ce qui compte, c’est les notes du concours, mon classement dans l’académie, si je suis bien classé j’aurai plus de chances de retourner faire mon stage à mi temps dans la même école.

- Je sais ça…

- C’EST DANS LA POCHE!!! Un deuxième souci de moins, il me manque plus que la validation de l’affectation à l'école.

- Bien joué mon coeur, je suis fière de toi…

- Vingt-troisième sur cinq cent quatre vingt admis!!! J’y crois pas!!! Faut que j’appelle tout le monde…

Ma mère entre à ce moment-là dans le salon.

- Juss? Tout va bien?

- Oui m’man!!!

- Alors ça dit quoi?

- Vingt-troisième!!!

- T’es sur?

- Mais oui…

- Bien joué mon grand… Je suis vraiment fière et contente pour toi…

- Tu préviens p’pa? Faut que j'appelle les autres.

Caro et Claire ont l'air satisfaites de leur résultats, cinquante-huitième pour la petite blondinette, et cent troisième pour la grande métisse. Clémence ne répond pas, certainement occupée aux urgences, mais je sais que dès sa pause elle prendra le temps de me rappeler pour me féliciter. Amy n’a droit qu’à un long message, avec le décalage horaire, c’est encore le milieu de la nuit sur la côte est.

Je suis heureux de ce résultat, même si le travail produit lors des oraux ne me laissait quasiment aucun doute, la certitude me soulage.

“ Bonjour Justin, je viens de voir tes résultats… Toutes mes félicitations, ton travail sérieux a été récompensé. Je compte sur toi dès le 25 Août pour préparer la rentrée. Passe de très bonnes vacances. Mr Sérix.”

“ Merci beaucoup, je suis déjà au boulot à l’ALSH depuis deux semaines. Je prend note de votre rendez-vous. Bonnes vacances également. Justin.”

J’arrive à l'accueil de loisir à Anduze avec deux heures de retard, mon sourire en dit long et je reçois les compliments de chacun avec un immense plaisir.

- Allo!

- FRÉROT T’ES LE MEILLEUR!!!

- Merci Clems… Je suis sourd d’une oreille mais merci…

- Tu déchires mon Juju, je suis si heureuse pour toi.

- Merci Soeurette.

- Du coup tu reste encore deux ans à Aix?

- L’an prochain oui, même école, même classe, même tuteur. Après, peut être que je vais demander à bouger, ça se fait pas normalement pour un premier poste de titulaire, mais j’ai envie de retourner à la campagne et l’école en milieu rural manque d’instit, alors j’ai une fenêtre.

- Tu veux aller où?

- Rentrer au pays si c’est possible, mais je suis prêt à prendre n’importe quel poste pourvu que ce soit pas en ville.

- Et Gaby, t’en fait quoi?

- Là c’est la merde… Elle est inscrite pour quatre ans à Marseille, mais elle pourrait changer d’école l’an prochain si elle veut.

- C’est tout ce que je te souhaite, t’as l’air vraiment bien avec elle, vous êtes si mignons tous les deux.

- Et toi?

- J’ai pas le temps pour ça… Et pas envie de m’impliquer non plus en ce moment, quelques coups de cœur, des historiettes, rien de plus… Allez c’est l’heure de retourner à la mine. Je t’embrasse, et je te félicite encore.

- Merci, je t’embrasse fort. Tu me manques…

Le soir nous fêtons ça avec mes parents chez Céline, la nuit est douce et avec Gaby, nous décidons de finir la soirée au bord de l’eau. Les rives du Gardon sont calmes, le bruit de l’eau apaisant, la nuit claire et étoilée. J’installe une vieille couverture sur un banc de sable et nous nous allongeons, les yeux perdus dans les étoiles.

Pour la première fois, depuis très longtemps, je repense à Caro, je me repasse le fil des événements, en me demandant ce qu’elle a bien pu devenir depuis le temps. Je n’ai plus eu de nouvelles depuis des années et pourtant, quelque chose me dit, au fond de moi, que nous serons amenés à nous retrouver un jour.

L’émotion est trop grande et je laisse couler quelques larmes quand je reçois le message enthousiaste d’Amy, accompagné d’une petite vidéo dans laquelle, avec Mary et William, ils m’adressent leurs félicitations avec des drapeaux à mon nom.

- Juss? Tu pleures?

- J’étais en train de repenser à mon histoire avec Caro, ça et cette vidéo d’Amy, Mary et Willy…

- Ils sont vraiment très drôles. Ça va aller mon coeur?

- Je sais pas trop, ça fait beaucoup d’émotions pour une seule journée.

- Je comprends…

- Je sais… C’est pour ça que tu dis rien.

- Oui… Je sais quand t’as besoin de parler, où quand t’as besoin de silence.

- Merci.

Tendrement, elle s’est penchée au-dessus de mon visage, avec ses lèvres elle est venue boire mes larmes, puis caresser ma bouche. Je lui ai rendu son baiser, elle sait comment me réconforter, quelques caresses, quelques baisers et plus rien autour de moi n’existe. J’ai passé mes mains dans son dos, puis sur ses fesses, les siennes sont venues glisser sous mon t-shirt pour caresser mon torse. Lentement, je fait glisser sa culotte en dentelle le long de ses jambes, elle descend légèrement mon short et mon caleçon libérant ainsi mon sexe qu’elle vient prendre en elle. Son bassin ondule gracieusement alors que je me cambre autant que possible et elle me fait tendrement l’amour, ici au bord de l’eau, sous la voûte céleste avec, pour seule lumière, les rayons timides d’un croissant de lune.

Dans un cri étouffé en écho au sien, je me laisse gagner par le plaisir qui emporte avec lui tous mes tourments.

- Merci Justin… J’en avais tellement envie.

- J’ai vu ça.

- Et l’endroit est parfait.

- C’est vrai… C’était une très bonne idée. T’as pas trop froid?

- Dans tes bras? Jamais…

- Tu veux passer la nuit ici?

- Dormir à la belle étoile tu veux dire?

- Ben oui… T’as jamais essayé?

- A Paname ou à Aix, c’est pas l’idéal, je sais pas si…

- On est pas loin de la maison, au pire si tu te sens pas à l'aise on rentrera. Bouge pas.

Je remonte vite à la voiture, prends une seconde couverture, mon sac avec mes vêtements de sport, qui nous servira d’oreiller et déplace un peu notre couche sur un banc de sable plus confortable.

Elle vient immédiatement se blottir dans mes bras, posant sa tête au creux de mon cou. Je lui raconte alors un peu plus en détails nos road trips à vélo avec Clémence, les châteaux Cathares, Rennes, notre rencontre avec François et Marinka, l’Auvergne, et le plateau de Gergovie. Puis nous nous endormons enlacés sous la couverture, bercés par le clapotis de l’eau sur la rive et le bruissement des branches.