8 Juillet 2017

9 minutes de lecture

Je coupe le contact, descends de la voiture et me perds immédiatement dans la contemplation du petit village.

- Bon Juss, tu comptes camper ici, ou on bouge ?

- J'arrive, deux secondes. T'imagines pas ce que ça me fait de revenir ici…

- Oh que si, j'imagine, j'en ai des frissons…

- Bon! Alors!

Nous empruntons de nouveau le chemin de ronde, côte à côte, François et Marinka nous suivant à quelques mètres.

Lorsque nous atteignons le pied de la tour Magdala, mon regard se perd dans les magnifiques paysages qui nous entourent et je prends conscience du plaisir que je ressens à être de nouveau là, les souvenirs se bousculent, mais ils me font sourire en repensant à ce jour si heureux. Comme pour confirmer ce que je ressens, Clems vient passer un bras autour de ma taille et me serrer contre elle en tremblant, le regard perdu sur la plaine du Razès, je passe à mon tour un bras autour de ses épaules pour la rapprocher encore un peu de moi.

Comme mus par la même envie, par le même désir ou plongés dans le même souvenir, naturellement, nos regards se sont soudainement soudés l’un à l’autre. Dans un même mouvement, nos visages se sont rapprochés jusqu’à ce que ses mains viennent prendre mes joues pour attirer brutalement mes lèvres contre les siennes. Je n’ai opposé aucune résistance, laissant même le passage entre mes lèvres pour que sa langue vienne caresser la mienne.

Lorsque nos bouches se sont séparées, nos yeux n’ont pu se quitter, devenant un peu plus humides à chaque seconde.

- C’est pourquoi ?

- T’es con ou tu le fais exprès ? T’as rien compris ?

- Un peu les trois, surtout le dernier en fait…

- Je t’explique ?

- Un peu au moins…

- Un jour t'étais là à mes côtés et puis le lendemain plus rien. Je n'avais plus tes bras où me blottir, tes mots doux pour me bercer et tes yeux pour m'y noyer. Je devais me débrouiller seule, face à moi-même. Et je te jure que chaque jour, c'est pas évident.

Je voulais pas qu’on se sépare, qu’on échoue, j’ai jamais accepté cette rupture, j’ai essayé, j’ai lutté tous les jours. J’ai voulu refaire ma vie, avec Nico, j’ai fréquenté d’autres mecs, mais ils n'étaient pas toi, quelque chose clochait, ça tournait pas rond. Et toi de ton côté, tu vivais ta vie…

- Je suis désolé… Si j’avais su… Pourquoi tu m’as jamais rien dit?

- T’avais l’air heureux, nous deux c’était pas possible dans ces conditions et je voulais pas foutre la merde, ni avec Amy, ni avec Gaby. Ton bonheur et notre amitié ont primé sur mes sentiments…

-...

- Tu sais Juju, c'est pas moi… C'est mon cœur…. Il n'en fait qu'à sa tête. J'ai essayé de le raisonner depuis quatre ans, mais il en a gros sur lui-même. J'crois qu'il t'a dans la peau. Moi, j'y suis pour rien, c'est mon cœur. J'ai l'impression qu'il t'aime plutôt bien…

- Attrape-moi par la taille, embrasse-moi, agrippe-toi à moi… De toutes tes forces. J'en ai terriblement besoin, j'en ai terriblement envie. Et surtout ne me lâche plus jamais! Plus jamais Clems, tu m’entends!

- Mon coeur!!!

- Ma puce!!!

Sans un mot supplémentaire, nous avons rejoint les futurs parents, main dans la main et nous avons continué notre visite comme si de rien n’était, même si nos sourires parlaient pour nous.

Ce que j’ai apprécié? Leur silence sur le sujet, leur discrétion le reste de la matinée et après un repas tardif au restaurant du village, nous décidons de rentrer, Marinka se sentant bien fatiguée par sa grossesse et cette longue balade.

Nous déposons nos hôtes chez eux avant de les quitter.

- Vous venez boire un coup et manger ce soir?

- Avec plaisir. On a juste besoin de discuter un peu tous les deux avant, mais on revient pour 19h, le temps de laisser ta femme se reposer un peu…

- Merci Clémence de penser à moi. Je crois que vous avez effectivement beaucoup de choses à vous dire…

- Ça fait partie du métier… A toute à l’heure.

- A toute à l’heure les amis.

Je nous prépare un bon plateau pour notre goûter, en arrivant, puis je m'installe à côté de Clémence sur le canapé. Immédiatement, sa main vient se saisir de la mienne, je l’attire sur mes genoux et son regard se plonge dans le mien.

- Je suis désolée Justin, désolée de t’avoir fait souffrir, parce que j’ai pas été capable de faire la part des choses, entre nous et mes études.

- Je crois qu’on à déjà eu cette discussion? On était deux et si j’avais pas foiré mon bac, on se serait rejoint à Montpellier, mais on serait peut-être pas là aujourd’hui.

Parfois deux personnes faites pour être ensemble doivent d'abord faire face aux épreuves les plus difficiles et les surmonter pour réussir à être ensemble pour la vie.

On avait besoin de cette rupture, de ce break, de ces quatre ans pour faire notre expérience.

Ce que je vais te dire va peut-être te faire du mal et j’en suis désolé, c’est vraiment pas le but, bien au contraire, mais moi, je ne regrette rien, j’ai vécu deux histoires magnifiques, avec deux personnes géniales. Ce qu’elles m’ont apporté, cette sérénité, cette maturité, cette confiance en moi, ça n’a pas de prix.

- Je sais pas comment je dois le prendre… C’est vrai qu’avec Nico, et les quelques mecs que j’ai pu fréquenter, j’ai appris énormément sur moi, sur ma relation avec l’autre, j’ai compris que je voulais pas être constamment collée à eux, même si j’avais besoin de leur présence, je voulais garder une certaine liberté.

- Tu vois, avec le temps j’ai appris à dire les choses, même si ça peut blesser. Tu l’as fait quand j’allais pas bien, à chaque fois que t’es venue me mettre le coup de pied au cul dont j’avais besoin et grâce à ça, je suis encore là aujourd’hui.

J’ai compris que finalement j’avais un autre chemin à prendre. Ça m’a pris aux tripes comme ça, j’me suis réveillé un matin et j’me suis dit “Mais bordel c'est ça que je veux faire de ma vie.” Il y a des chemins tout tracés, comme nous deux, mais j'ai mis le pied dans les hautes herbes, sur le côté et elles étaient plus douces que la route goudronnée. J’ai pris le chemin dans les champs je crois, pour remplir ma mission, celle qui m’a fait vibrer, moi. C’est égoïste, mais je suis heureux de ce choix.

- Tu sais, notre rupture, ça a été une déchirure dans ma vie. Tout ce qui était solide, tout ce qui était sûr, tout ce qui était beau, s'est effondré en un instant. Je me suis retrouvée face à un vide immense, face à une douleur insoutenable. Tout est devenu flou, incertain, différent. Mais grâce à ça, j’ai réussi mes études avec brio. Si t’avais pas mis les pieds dans le plat, je crois qu'on aurait tout bousillé, t’as été beaucoup plus mature que moi sur ce coup là. Merci pour ça Juju…

- Finalement on est sur la même longueur d’onde et tu sais: je veux pouvoir te dire, un jour, quand on sera assis dans notre canapé, avec trois ou quatre rides sur le visage: “- Tu vois, je t'avais dit que nous deux c'était pour toujours.”

- C’est tout ce que je nous souhaite…

- C’est ce dont j’ai rêvé y’a pas si longtemps que ça…

- On fait comment maintenant?

- Comme on a toujours fait, on regarde pas plus loin que demain, on profite de l’instant présent…

- Justin, lundi je dois retourner au taf… Je bosse pas dans l’éducation nationale moi…

- Et alors? Tu tiens vraiment à précipiter les choses? On vient de refaire un pas en avant tous les deux, toi je sais pas, mais moi j’ai besoin de temps pour remettre les choses en ordre dans ma tête, dans ma vie. Je suis en vacances pour encore un bon mois, laisse moi le temps de m’organiser, de faire le point. Je peux être affecté n’importe où dans l’académie, en Arles ou aux Saintes-Maries et je pourrais être qu'à une heure de route de toi, avec quatre jours de boulot par semaine.

- Et avec mes jours de repos, on pourra se voir plus souvent.

- Voilà, laisse venir, on va pas forcer les choses. Quand on en saura plus, on envisagera la suite. Pour l’instant j’ai juste envie de profiter de toi.

- Dans le spa?

- Où tu veux…

Je me sentais très léger tout à coup, certaines choses n’avaient jamais été abordées entre nous et en parler enfin me soulage grandement, les entendre aussi.

Dans le spa, elle est venue s’installer entre mes jambes, se laissant totalement aller alors que mes bras l’entourent, que mes mains la caressent, que ma bouche se pose délicatement dans son cou, sur ses épaules, sur ses lèvres.

Je retrouve avec plénitude le contact de sa peau contre la mienne, sa douceur, ses frissons, j’oublie à cet instant tout le reste, tous mes échecs, toutes mes peines.

J’aimerais prolonger ce moment jusqu’au matin, mais nous sommes invités ce soir et la nuit n’est pas terminée...

Hello les copaings,

Aujourd’hui signe la fin de ce périple et mes retrouvailles avec François, Marinka et Clémence.

Une expérience unique, de nouvelles rencontres chaleureuses et des souvenirs plein la musette. Même si les deux derniers jours ont été un peu plus compliqués avec le retour sur des routes connues et parcourues seul pour cette fois. Je dois avouer que Clémence m’a manqué dans ces moments-là.

Après une super journée avec nos amis, nous prenons la route du retour demain à l'aube pour que Clémence profite d’une journée avec ses parents avant de retourner à la mine.

Je vous partage quelques photos de mon voyage et vous encourage à prendre la route à votre tour pour vivre ces expériences uniques.

Merci à tous mes hôtes d’un soir ou plus, Elise, Pierre, Mattéo et Cléa, Clo et Fred, Raymond et bien évidemment Marinka et François qui attendent un heureux événement pour la fin de l’année.

Un merci particulier à celle qui m’a encouragé tout au long de la route et qui joue le taxi, celle qui tient une place si particulière dans mon cœur, Clémence, JE T’AIME SOEURETTE!!!

“ Nice work, young man. I see that the return on the road has done you good, I am proud of you. I have to come back to France at the end of the year, so maybe we can meet again. I have a few more days for tourism. Kiss Clemence for me. Tender kisses, pretty heart. Amy Sweetie.”

" Joli parcours, jeune homme. Je vois que le retour sur la route t'a fait du bien, je suis fière de toi. Je dois revenir en France à la fin de l'année, peut-être pourrons-nous nous revoir. J'ai prévu quelques jours de plus pour faire du tourisme. Embrasse Clémence pour moi. Tendres baisers, joli cœur. Amy Sweetie".

“ Thank you for your message that makes me really happy. The trip was not easy, but it was worth it. I found my friends with a nice surprise. No, two actually... I don’t know if I have to tell you, but too bad... I got back together with Clémence. Lots of kisses. I miss you. Justin.”

" Merci pour ton message qui me fait vraiment plaisir. Le voyage n'a pas été facile, mais il en valait la peine. J'ai retrouvé mes amis avec une belle surprise. Non, deux en fait... Je ne sais pas si je dois te le dire, mais tant pis.... Je me suis remis avec Clémence. Plein de bisous. Tu me manques. Justin."

“ Really? This is great news and I’m happy for both of you, I think it was written between you… Je t'adore mon Juju. A très bientôt. Amy Sweetie.”

" Vraiment ? C'est une super nouvelle et je suis contente pour vous deux, je crois que c'était écrit entre vous... Je t'adore mon Juju. A très bientôt. Amy Sweetie".

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