Chapitre 15

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J'arrive vingt minutes plus tard sur la plage et décide de me poser au niveau du poste de secours, à l'endroit même où j'ai fait « mes premiers pas » sur un Paddle. J'installe ma serviette en prenant soin de mettre des petits tas de sable sur les coins afin que le vent ne la soulève pas. J'enlève mon short, mon tee-shirt et laisse apparaître mon maillot du jour noir et fleuri, un deux-pièces, avec le haut qui met en valeur ma poitrine, et une culotte haute qui cache un peu mon ventre et mes petits bourrelets. J'attache mes cheveux et commence par aller prendre un bain.
L'eau est un peu froide, mais au fur et à mesure que j'avance, je me fais à la température. L'eau à hauteur de mon ventre, je ne vois pas la grosse vague arriver. Elle me percute de plein fouet et arrose mon visage et le reste de mon corps. Je pousse un petit cri sous l'effet de surprise et étant à présent complètement trempée, je me mets à nager. Je fais attention aux vagues suivantes et
suis leurs mouvements. Je reste dans la mer un bon moment avant de rejoindre le sable pour me reposer et sécher au soleil. Arrivée à ma serviette, j'enfile mes lunettes de soleil. Je me passe un peu d'huile et l'odeur de Monoï me replonge dans mes souvenirs d'enfance. La cagnotte que nous nous constituions avec ma soeur en début de vacances, pour s'acheter le journal de Minnie et des souvenirs. Puis, un peu plus tard, nous nous offrions de l'huile de Monoï et d'autres soins de beauté, pour être les plus belles aux soirées dansantes.
Je souris face à ces souvenirs et m'allonge. Les rayons réchauffent ma peau, j'entends le bruit des vagues, les enfants qui jouent. Rien ne me perturbe et je m'assoupis. Je me réveille vers 16h00, l'appel du ventre, c'est l'heure du goûter. Je repère un vendeur de beignet et lui en commande un au chocolat. Du gras, du sucre... Un délice... Après ma dégustation, je décide de remballer mes affaires. Je voudrais prendre une douche et me faire belle avant de retrouver Charmant. Ma serviette sur l'épaule, et mon sac à la main, je vérifie que je n'ai rien
oublié et me mets en chemin. En me retournant, je bouscule sans le vouloir quelqu'un.

— Moi : Oh pardon, excusez-moi...
— Inconnu : Mais de rien, c'est un plaisir de se faire culbuter par une jolie demoiselle.
— Moi : Ce n'était pas fait exprès. Bonne journée.
— Monsieur Lourdingue : Ah non, la moindre des choses, c'est au minimum de m'offrir un café pour vous excuser !
— Moi : Désolée, mais je n'ai vraiment pas le temps, il va falloir vous contenter de mes excuses verbales. Au revoir.
— Monsieur Lourdingue : Alors je vous accompagne sur le chemin.
— Moi : Non, ce n'est pas nécessaire, merci.

Monsieur Lourdingue ne me quitte pas d'une semelle, je n'arrive pas à m'en débarrasser. Il insiste et cherche à dialoguer. Lorsqu'il se permet de m'attraper par la taille et essaye de me tenir par la main, je lui demande assez fort de me laisser tranquille. Je commence à accélérer le pas. Personne autour de nous ne remarque le malaise dans lequel je suis. Il y a beaucoup de bruit, les parents se préoccupent de vérifier que leurs bambins ne lancent pas trop de sable aux voisins. Certains jeunes font une partie de Beach Volley, d'autres chantent et rient.

— Moi : Laissez moi tranquille maintenant s'il vous plaît !
— Monsieur Lourdingue : Je ne vais rien vous faire, calmez vous.
— Moi : Très bien, mais dans ce cas arrêtez de me suivre.
— Monsieur Lourdingue : Seulement si vous me laissez votre numéro, je suis sûr qu'on pourrait bien s'entendre.
— Moi : Je ne crois pas non.

En passant devant un restaurant que je connais bien, j'aperçois Max. Il prend l'air et je croise les doigts pour qu'il puisse m'aider. Monsieur Lourdingue essaie de me retenir par le bras au même moment et tente de m'embrasser. Je lui donne alors un coup de sac et commence à hausser le ton. Max se retourne vers nous, je le supplie du regard. Il s'approche de nous rapidement.
— Moi : Si vous ne me laissez pas tranquille maintenant je vais devenir méchante.
— Monsieur Lourdingue : Pas grave, j'aime bien qu'on me résiste. Allez, laisses moi ton numéro.
— Moi : J'ai dit NON !
— Max : Bonjour. Tout va bien Mademoiselle ?
— Monsieur Lourdingue : Querelle d'amoureux, mêles toi de tes fesses.
— Max : Je ne vous ai pas parlé, faites en autant cela vaut mieux.
— Monsieur Lourdingue : C'est quoi ton problème ? C'est ma copine, laisses nous.
— Moi : Mais n'importe quoi, je ne connais pas ce type, je l'ai bousculé sans faire exprès et depuis il ne me lâche pas !
— Max : Vous avez entendu Mademoiselle, allez vous en maintenant.
Je vois dans les yeux de Monsieur Lourdingue un regard haineux. Il commence à partir puis se retourne. Il revient sur ses pas et je vois son poing se diriger vers le visage de Charmant. Max attrape sa main et lui tort le bras.
— Max : Dégages maintenant ou j'appelle les flics !

Max le relâche, me prend par le bras et m'entraîne à l'intérieur. Je vois Monsieur Lourdingue s'éloigner et taper dans les cabines un peu plus loin. Je frissonne. J'ai eu tellement peur et je me demande ce qui aurait pu se passer si Max n'était pas intervenu. Max me sert un café et pose sa main sur mon épaule.

— Max : Ça va ?
— Moi : Un peu choquée.
— Max : Oui j'imagine. Sale type.
— Moi : Je n'arrivais pas à m'en dépêtrer. Désolée, je ne voulais pas t'impliquer mais je ne savais plus quoi faire.
— Max : Tu as bien fait, ne t'inquiètes pas. Par contre je vais te raccompagner chez toi, on reviendra seulement pour le dîner si tu le souhaites. Sinon je t'amènerai de quoi grignoter si tu préfères rester chez toi. Tu ne dois pas sortir ou te promener seule dehors, d'accord ?
— Moi : Oui, oui.

Il me prend dans ses bras et m'embrasse au niveau des tempes. Puis, nous prenons le chemin du studio.

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