La Suivante
Te souviens-tu de cette pause que nous nous accordions
Tandis que le labeur s'effaçait
Je te suivis dans l'herbe sèche
Verte d'un soleil profond
Étendus sur ce lit naturel
Et sous un arbre stoïque
Nos êtres se voyant s'assoupir
Tes larmes te rendant plus belle
Nous jouions de la brindille
Riant pour ne pas s'accrocher
A nos chagrins respectifs
Toi ta perte et moi mes envies
Et le temps courait sans patience
Et nos corps stagnaient là
Parallèles comme deux accords
Avec les mots sans importance
Puis vint le silence des yeux clos
Survenu comme une logique
Toutefois violé furtivement
Par mes pupilles scrutant ta peau
Nous formions un tout assorti
La caresse du vent berçait nos sens
Nous n'écoutions que le chant végétal
Qui suivait au vacarme évanoui
Ainsi je fus rappelé à mes fonctions
Ne laissant que l'herbe fatiguée
Par ma présence soudain passée
Et ta silhouette en toile de fond
Ainsi je te quittai sans adieu
M'éloignant avec regret
De n'avoir pu te parler
De mon trouble amoureux
Et ce fut ton tour, songe de mes nuits
Quelques temps plus tard
Comme une dure justice
De me laisser ainsi
Et comme je ne t'ai laissé ce jour
Qu'une empreinte de moi sur la verdure
Tu m'as affublé du poids
Du plus lourd des amours
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