Introuvable. Pas de traces sur les réseaux sociaux. Quatre fois que je fais une sortie à la bretelle de Clermont-en-Argonnes, ou bien à celle de Sainte-Ménehould.

Station service. Il fait chaud et je mange une glace. Pourquoi faut-il que les toilettes sentent le citron ? J’ai fait remarqué ça au patron, que ma glace avait le goût de ses toilettes, mais il m’a pris un peu pincé, genre honneur blessé. On met son honneur là où l’on peut.

- Deux fois par jour monsieur, souvent quatre, c’est obligé, vous ne vous rendez pas compte !

Bon. Dommage. Ma glace a le même goût que ses chiottes, et je ne peux pas lui dire que lui, ou ses semblables, me gâchent le plaisir, à force de tout mélanger.

Je l’ai félicité pour la propreté de l’endroit. Il a eu l’air satisfait, à se dandiner comme en ballant, un petit sourire vissé en coin. On voyait bien qu’il essayait une porte de sortie, à l’économie, pour ne surtout pas réfléchir et passer à la suite, encaisser la grosse dame qui patientait, honorer une commande urgente, aller discuter avec la caissière.

Partir. Partir au plus vite, loin des néons et des odeurs artificielles.

Valérie se maquille. Valérie se parfume et se maquille. Je n’y avais jamais prêté attention. Se maquiller, un truc de clowns. Je déteste les clowns. J’ai envie de pleurer et je pleure. C’est trop con, Mathieu et moi, le même problème, je déteste les clowns depuis ce jour où il faisait si chaud, où nous étions si jeunes, Mathieu et moi.

Mieux vaut oublier.