Je me suis inspiré de l’antre de Nathalie pour mettre en place le quartier général, le poste de commandement comme certains l’appellent. Un lieu surchauffé, en tension, mais d’une tension sereine, car dans la fournaise une œuvre miraculeuse a lieu, et cela seul tient le monde.

Quelqu’un a emmené Mein Kampf, et l’a laissé sur le coin d’un bureau. Le livre a fait le tour, passant de mains en mains avec les commentaires d’usage. Mais avec ça, une curiosité évidente, et aussi, un oubli rapide de la petite lâcheté de l’oubli sur le coin de table, que celui qui ait fait ça soit avec nous, ou contre nous. C’est Tarak qui s’y est collé, avec son air de ne pas y toucher.

- Bon ben je vais le faire pour vous les nazes… C’est pas compliqué d’ouvrir un livre ! Et de promener son air guoguenard sur la face de tout le monde.

- Alors là c’est pour vous :

« Toute propagande efficace doit se limiter à des points fort peu nombreux et les faire valoir à coups de formules stéréotypées aussi longtemps qu’il le faudra, pour que le dernier des auditeurs soit à même de saisir l’idée. » « Si vous désirez la sympathie des masses, vous devez leur dire les choses les plus stupides et les plus crues..."

Il y eut un long silence gêné.

- Alors les nazes ? On dit merci à qui ?

- Merci Tarak…

- Merci Tarak…

- Merci les nazes…