Chapitre 38 : Les funérailles
J’ouvris les portes du Conseil.
La pièce, grande et circulaire, était baignée par la lumière du jour. Nous nous trouvions au point culminant de l’arbre siamois. Au centre, le plancher présentait un trou béant, là où quelques heures plus tôt passait encore le rayon d’Atalamos. Autour de cette brèche, les quatre Kalhns siégeaient dans des trônes de bois blanc agencés en U et semblaient débattre.
Ils s’interrompirent à mon arrivée.
« Approche Peter, m’invita Eldaf. »
J’obéis et balayai du regard les quatre Anciens. Tous paraissaient soucieux. Lorsque je ne fus qu’à quelques mètres, je les saluai en posant deux doigts sur mon front avant de les placer sur mon cœur.
Ils me rendirent mon salut et je repris :
« Vous m’avez convoqué.
— Les décisions que nous devons prendre te concernent, me répondit Leucaryos. D’où ta présence.
— Quelles décisions ? »
Anathone se pencha en avant et dit :
« La bataille que nous venons de remporter n’était qu’un début. Hepiryon sait où nous sommes et sans le dôme, nous ne possédons plus la moindre protection. Nous devons prendre les décisions qui s’imposent pour notre sécurité. »
Sans le pouvoir d’Atalamos, ils n’étaient plus protégés, ni cachés aux yeux des humains. Et aujourd’hui, au vu de la guerre qui menaçait d’éclater et à laquelle ils comptaient prendre part, il devenait nécessaire de rejoindre mon peuple pour se préparer à contrer Hepiryon et son armée.
« Vous comptez enfin rejoindre les Hommes ? demandai-je. »
Leucaryos grimaça et Talane remua sur son siège, mal à l’aise.
« Une fois les préparatifs réalisés, oui.
— Mais pour cela, nous voulons avoir la certitude d’être accueillis et traités avec respect ! asséna le Kalhn de l’eau. Nous sommes un peuple libre !
— Et vous le resterez, affirmai-je calmement. J’ai moi aussi décidé de retourner en France dès demain. J’irai révéler aux hauts dirigeants que nous sommes menacés. Je leur annoncerai également votre existence ainsi que votre arrivée prochaine.
— Te croiront-ils ? m’interrogea Talane.
— Après avoir eu tant de mal à y croire moi-même, j’en doute. Pourtant il le faudra bien. »
Le Kalheni, silencieux jusqu’ici, intervint :
« Si l’un de nous t’accompagne, cela serait plus simple. Nous serions à même de négocier avec les tiens… et prouver notre existence.
— Thorlann a besoin de ses quatre Kalhn ! rétorqua Leucaryos.
— Non, soupira Eldaf. Nous devons quitter Thorlann et rejoindre les humains car, sans eux, nous sommes vulnérables désormais. Je connais et partage tes craintes, mon ami, mais la rancœur ne doit pas t’aveugler. Les Hommes ont changé, n’en avons-nous pas eu la preuve ce dernier mois ? »
Il me désigna d’un geste et Leucaryos n’ajouta rien.
« Je pense que Leucaryos a raison, intervins-je après une hésitation. Vous devriez mener votre peuple ensemble sur le territoire que vous assignera mon peuple. Votre unité est primordiale.
— Dans ce cas, qui t’accompagnera ? me demanda Talane.
— Je ne sais pas si c’est un hasard si vous avez demandé à Elysion et à Kalya de me former, mais aujourd’hui j’ai une entière confiance en eux. J’aimerai donc qu’ils m’accompagnent. »
Un silence suivit mes paroles.
« C’est délicat, songea Anathone.
— Cette mission est capitale, rajouta Leucaryos. Malgré la confiance que tu leurs portes et celle que nous leur portons, ils restent jeunes et inexpérimentés en matière de diplomatie. Un vétéran serait un bien meilleur choix.
— Vraiment ? rétorquai-je. Si j’ai bien remarqué une chose en vivant ici, c’est que les jeunes avaient moins de réticence à converser avec moi que les plus âgés. Les vétérans, comme vous dites, ne m’ont jamais entièrement accepté. Je comprends leurs raisons mais, cette colère qui les ronge depuis des siècles et qu’ils se transmettent depuis des générations, ne facilitera aucune négociation. Ceux qui me connaissent le mieux, comme Kalya et Elysion entre autres, ont su faire preuve d’ouverture d’esprit et de tolérance malgré le lourd passé qui unit nos deux peuples. »
Leucaryos me dévisagea tandis qu’Eldaf esquissait un sourire.
« Ce petit sait parler ! s’écria Anathone, amusé.
— Et ce qu’il dit a du sens, ajouta Talane. Qu’en penses-tu Eldaf ?
— J’approuve, répondit ce dernier. Nous pouvons nous passer de deux guerriers et j’ai confiance en ma descendante pour convaincre les humains de l’écouter. Elle a le tempérament pour. »
Je dissimulai, non sans difficulté, mon soulagement.
« Maintenant, parle leur de ton idée, me souffla Astérion.
— Il y a une seconde chose, poursuivis-je. Astérion et moi avons réfléchi à un moyen d’empêcher la réincarnation d’Hepiryon. La seule façon est de trouver l’hôte choisi par l’Eternel et de s’assurer qu’il ne soit pas perverti par les Xenos.
— Mais le problème reste le même, souligna Anathone, cela revient à chercher une aiguille dans une botte de foin.
— En effet, cet hôte pourrait être n’importe qui, renchérit Eldaf. »
Je secouai la tête.
« Astérion m’a dit que le processus serait plus simple si la personne choisie possède un mauvais fond. Cela serait non seulement plus facile de la corrompre, mais accélèrerait aussi la renaissance d’Hepiryon. Il faudrait donc porter nos recherches sur les hommes assoiffés de pouvoir et qui ont déjà commis des crimes violents par le passé.
— Cela reste vague, remarqua Talane.
— Mais ce matin, je me suis rendu compte que nous ne prenions pas le problème sous le bon angle : la véritable question n’est pas qui sera l’élu mais plutôt où et quand aura lieu la réincarnation. Si Eldaf a raison, et Astérion conforte cette possibilité, elle aura lieu lors du changement d’année. Cela symboliserait son grand retour, l’aube d’une nouvelle ère. Cela reste une hypothèse, bien sûr, mais si c’est correct, il nous reste moins d’un mois pour déterminer où aura lieu la réincarnation.
— Trouver l’hôte me semble pourtant plus judicieux, remarqua l’Ancien de la terre. Sans lui, la réincarnation est impossible.
— Et cela semble plus simple, renchérit Anathone. Je n’ai pas le moindre doute sur le fait que les monstres du Chaos se terreront non loin de l’élu d’Hepiryon. En débusquant les Xenos cachés dans ton monde, grâce à tes capacités sensorielles, tu pourras l’identifier.
— J’ai dans l’idée de rechercher les Xenos, répondis-je, mais pas pour cette raison. Réfléchissez : il y a probablement plusieurs hôtes possibles. Même si nous venions à arrêter l’élu actuel, demain le choix d’Hepiryon pourrait s’être porté sur quelqu’un d’autre.
— Alors autant éliminer les Xenos pour empêcher toute corruption, proposa Leucaryos. Tu l’as dit : ils sont le seul moyen qu’a Hepiryon pour amener un homme à l’accepter dans son corps.
— Mais le monde est immense et ils savent se cacher, rétorquai-je. Chaque jour, des dizaines de Xenos pourraient revenir d’entre les morts. Un jour ou l’autre, l’un d’entre eux parviendra à offrir un hôte docile à Hepiryon. »
Eldaf fronça les sourcils.
« Alors que proposes-tu ?
— Lorsqu’Astérion est entré dans mon corps, même s’il a bravé mon consentement et ainsi rompu l’une des règles primordiales des Immortels, il a dépensé une quantité d’énergie considérable qui l’a forcé à se rendormir durant près de vingt ans. On peut facilement en déduire qu’Hepiryon dépensera la même énergie pour renaître. Or, sous sa forme d’esprit, il reste diminué.
— Où veux-tu en venir ?
— Si nous parvenons à arrêter la cérémonie au bon moment, il aura gaspillé son énergie pour rien. Il sera donc un esprit vidé de ses forces : cela devrait le contraindre à rentrer dans un profond sommeil durant au moins un siècle pour retrouver la capacité de se réincarner à nouveau ! Cela nous laisserait ainsi le temps de nous préparer à son prochain retour !
— Mais comment pourrait-on arrêter la réincarnation ? m’interrogea Talane. En tuant l’hôte ? »
J’hésitai à répondre. Astérion ne voyait que cette solution mais je me répugnais à tuer un homme de sang-froid, aussi mauvais soit-il.
« Je ne sais pas encore.
— Suis-je le seul à penser que laisser intentionnellement la réincarnation de l’Eternel du Chaos débuter serait une folie ? grommela Anathone. Hepiryon n’est pas stupide : il aura pris des mesures pour contrer toute possibilité de stopper le processus !
— Pourtant, c’est notre meilleure chance ! m’exclamai-je. Éliminer les Xenos, déterminer les possibles élus… Cela ne fonctionnera pas éternellement. Il finira par réussir à revenir. Notre seule chance réside dans notre capacité à stopper sa renaissance au moment où il joindra son esprit à celui de son élu. Il sera alors vulnérable et forcé de se rendormir. »
Les Kalhns échangèrent des regards, peu convaincus.
« Si nous suivons ton raisonnement, reprit finalement le Kalheni, il te faudra tout de même déterminer le lieu de sa réincarnation. Comment comptes-tu t’y prendre ?
— Ironiquement, l’idée m’est venue grâce à Hepiryon. Astérion m’a raconté que l’Eternel du Chaos avait arraché des informations de l’esprit des Hommes peu avant la Grande Bataille, dans le but de connaître les plans de son frère. C’est de cette manière qu’il a su qu’Astérion vous avait créés, vous les Elementaris. Mon idée est qu’en retrouvant un Xenos, Astérion parviendrait à soutirer des informations directement de ses pensées, notamment la localisation de la réincarnation. »
Un nouveau silence s’ensuivit.
« Astérion approuve-t-il ce plan ? m’interrogea enfin Eldaf.
— Oui, répondit ce dernier.
— Oui, répétai-je.
— Alors nous ferons comme il le souhaite. »
Il se leva sous les yeux médusés de ses pairs qui ne semblaient pas vouloir clore le Conseil aussi promptement.
« Nous devons faire confiance au jugement de notre créateur. Même si ce plan est risqué, il reste réalisable. Désormais, des décisions drastiques sont nécessaires si nous voulons espérer avoir une chance de survivre au Chaos. »
Il passa au-dessus de la brèche à l’aide d’un courant d’air et me rejoignit.
« À présent, allons rendre hommage à nos défunts avant de songer au funeste avenir qui pointe à l’horizon. »
Les étoiles brillaient intensément dans le ciel obscur.
Je me tenais au centre de la grande place, devant la Tour des Cieux, parmi des milliers d’Elementaris. Certains portaient encore les marques des récents affrontements. Nous formions un immense cercle dont le centre était occupé par une vingtaine de bûchers. À mes côtés se tenaient Elysion et Kalya. Tous deux avaient accepté ma requête et étaient prêts à m’accompagner dans le monde des Hommes. Ils n’avaient pas hésité un seul instant et cela m’avait fait chaud au cœur.
Éclairés par des boules de feu flottantes, des Elementaris sortirent de la Tour en file indienne. Compagnons, pères et frères portaient leurs proches décédés, prononçaient une dernière fois à voix haute leur nom avant de les déposer sur un bûcher. Ainsi, chacun savait qui s’était sacrifié pour que nous vivions. Le premier s’appelait Mörn et était porté par son père. La seconde, Malene était déposée par son meilleur ami qui contenait difficilement son chagrin.
Ainsi défilèrent les mille guerriers vaincus.
Lorsque ce fut au corps mutilé de Thorn de passer, Kalya tressaillit. Je lui pris le poignet pour la soutenir mais, fidèle à elle-même, elle sut rester forte et contint ses larmes malgré ses yeux embués. Comme tous les autres, le puissant Elementaris resterait un héros dans la mémoire de tous. Lorsque vint le tour d’Eonia, ce fut à mon tour de frémir. Elle reposait dans les bras de son père. Les pupilles de ce dernier, si semblables à celles de sa fille, étaient emplies de chagrin. Ma gorge se noua lorsqu’il prononça son prénom.
Après de longues minutes, le dernier cadavre fut déposé. Les boules de feu qui nous éclairaient amorcèrent doucement leur descente vers les bûchers qui s’embrasèrent en quelques instants. Les flammes grandirent à vue d’œil. Subitement, chacun leur tour, les morts explosèrent en multitude de poussières dorées qui s’élevèrent vers le ciel. Fasciné par ce phénomène, je gravai une dernière fois le visage de mon amie avant de lui dire adieu. Je suivis son essence du regard jusqu’à ce qu’elle disparaisse au milieu des étoiles.
Le lendemain matin, je terminai les préparatifs de mon départ. Hormis mon épée, je n’avais pas grand-chose de personnel à ramener. Cette idée me fit sourire : qui aurait cru que l’objet le plus important que j’obtiendrais à Thorlann serait une arme ? Même si je n’étais pas parvenu à extraire Atalamos de sa grotte, je m’étais beaucoup attaché à cette épée en Némélithe que les Elementaris m’avaient offerte lors de mon apprentissage. Le plus difficile restait de la faire rentrer dans mon sac de voyage sans le percer. Ce même sac que j’avais acheté lors de mon départ de France, en Bretagne, ne sachant alors pas l’incroyable épopée qui m’attendait.
Il était comme un vestige du passé, un souvenir de celui que j’étais à mon arrivée. Un jeune homme perdu, à la recherche de réponse ou d’un miracle pour retrouver sa vie classique de simple étudiant et dont l’unique but était de fuir le danger. Pourtant, au travers de diverses épreuves comme la Ternaíre ou la bataille contre les Xenos, mon séjour à Thorlann m’avait permis de comprendre qu’il n’y avait pas de solution miracle. Je ne pouvais échapper à cette destinée. Pour autant, tout espoir n’était pas vain : c’était à moi de façonner mon futur et de me battre pour la liberté de mon peuple. Dorénavant, je ne fuirais plus mes responsabilités, je ferais ce qu’il m’incombait de faire.
La porte de ma chambre s’ouvrit brusquement, m’extrayant de mes réflexions. Kacelia, la petite sœur de Kalya, entra et se mit à faire les cent pas, l’air renfrogné. Elle portait un des sacs à dos en cuir qui contenait ses manuscrits scolaires. Elle avait dû faire un détour sur le chemin de l’école pour venir me voir, et cela ne présageait rien de bon vu sa rancœur palpable. Sous mon regard déconcerté, elle finit par s’immobiliser et me foudroya du regard. Ses prunelles azurées me dévisagèrent avec fureur.
« Coucou Kace’, me risquai-je pourtant. Tu vas bien ?
— BIEN ? explosa-t-elle. Ma sœur vient d’annoncer à nos parents, ainsi qu’à moi-même, qu’elle partait avec toi et Elysion en France ! »
Je haussai les sourcils.
« Je ne pensais pas qu’elle te manquerait à ce point, m’étonnai-je.
— Me manquer ? s’écria-t-elle, furibonde. Ça je m’en fiche ! Ce que je ne comprends pas c’est que tu l’emmènes elle, et non pas moi ! Je pourrais t’aider moi aussi ! Je pensais que nous étions amis ! »
La gentille et timide petite fille qui avait assisté à mon réveil à Thorlann semblait avoir laissé place à une véritable furie. Même si mon entraînement m’avait accaparé pas mal de temps, nous avions toujours réussi à passer quelques temps ensemble. Elle était d’excellente compagnie et avait grandement participé à m’instruire sur la vie des Elementaris. Je m’en voulais un peu de l’avoir délaissée dernièrement et de ne pas lui avoir annoncé mon départ moi-même mais, après les derniers événements, cela m’était sorti de la tête.
Avec prudence, je tentai de me défendre :
« Bien sûr, nous sommes amis ! Mais tu es encore trop jeune et…
— J’ai vingt ans de plus que toi, je te rappelle. »
Je soupirai avant de me lever et de poser ma main sur son épaule.
« Il n’empêche que tu n’as que quatorze ans. En année humaine, précisai-je. Ta sœur, Elysion et moi pouvons-nous débrouiller tandis que toi, tu dois rester ici pour aider ton grand-père à organiser le grand départ qui vous attend. Et notre amitié n’a rien à voir là-dedans. Je n’emmène pas Taliyah non plus parce que je ne veux pas que les Kalhns aient à se passer de plus de personnes que nécessaires. »
Elle baissa la tête, boudeuse.
« Mais ce n’est pas juste… »
Je souris.
« Je suis désolé, ma grande, mais les choses vont rarement comme on le souhaite. Mais ça ne veut pas dire que tu n’auras pas ton rôle à jouer, ajoutai-je. Tu es un prodige ! La future Waléoa Hydwa la plus forte de Thorlann ! Les Xenos n’auront qu’à bien se tenir lorsque tu viendras leur botter les fesses ! »
Je parvins à lui arracher un sourire.
« Tu as sans doute raison…
— C’est ce que je me tue à dire à ta sœur ! »
Elle rit et je fis de même pour la première fois depuis longtemps.
Les Elementaris m’avaient rapporté des vêtements humains depuis la ville la plus proche. Comme il était bon de porter à nouveau un jean et un véritable tee-shirt ! Les tissus des Elementaris avaient beau être confortables, je gardais une préférence pour le textile humain. Une fois les préparatifs terminés, je dévalai les escaliers de la Tour des Cieux et sortis de l’arbre siamois. Une brise me caressa le visage et je souris à mes amis qui m’attendaient déjà.
« Tu es en retard, me fit remarquer Kalya.
— En réalité, c’est vous qui êtes en avance, répondis-je.
— Les Kalhns nous souhaitent bonne chance, m’informa Elysion. Ils m’ont également chargé de les tenir au courant régulièrement par oiseau de notre avancée. Ils estiment avoir besoin d’au moins deux à trois semaines pour être prêts à quitter la cité. Sans oublier qu’il faut convaincre tout le monde. »
Je hochai la tête avant de tiquer sur les énormes paquetages que mes camarades portaient sur leur dos.
« Vous avez chassé un sanglier ou quoi ? ironisai-je.
— Quelques provisions ainsi que nos armures, me répondit Kalya.
— Au cas où, ajouta Elysion. »
J’avais renoncé à l’idée de prendre la mienne, elle prenait trop de place. Comme si Elysion avait lu dans mes pensées, il me dit :
« Les armuriers l’ont réparée depuis la bataille. Ton armure, je veux dire. Je me suis donc permis de la prendre en plus de la mienne. »
Cela devait peser une tonne et pourtant, il ne montrait aucun signe de fatigue. Au contraire, il semblait pressé de partir. Je le remerciai avant de leur tendre les mains.
« Alors, vous êtes prêts à découvrir mon monde ? »
Ils saisirent mes mains, le regard déterminé. Il était temps pour moi de retourner dans à la maison et d’apporter la guerre avec moi. On avait vu mieux comme retour au bercail. Pour le moment je n’avais pas moindre idée de comment j’allais obtenir une audience avec le Président de la République, ni comment j’allais lui résumer la situation. Mais je savais que j’avais une mission à accomplir et à laquelle je ne pouvais échapper : mes parents. Ils méritaient une explication et de savoir que leur fils cadet allait bien. La simple idée de leur faire face m’effrayait bien plus qu’une armée de Xenos.
Je pris une profonde inspiration et visualisai notre destination. Nos peaux se mirent à scintiller et, la seconde d’après, nous disparûmes dans un flash de lumière.
Annotations
Versions