13 juillet

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Je ne sais pas combien de temps j’avais dormi, en tout cas suffisamment pour que ça soit le matin et avec un grand soleil. Je partis un peu explorer la ville avec en bruit de fond le bruit du camion. La seule personne que je vis dans la rue fut une femme d’une quarantaine d’année avec un enfant dans les bras qui me salua chaleureusement. En continuant de marcher dans la rue, il n’y avait personne. Je ne sais pas si je pouvais me considérer comme étant seul au monde, mais j’aurais très bien pu le faire.

La gare n’était pas fermée, c’était devenu un genre de squat pour marginaux et autres mecs douteux. Ils étaient en train de parler super fort avec de la musique jouée à fond sur une enceinte Bluetooth. Une forte odeur de joint était en train de régner à l’intérieur. Un des camés, un jeune d’une vingtaine d’années qui avait un sweat à capuche me fixa du regard.

- Tu veux quoi, ducon !? S’exclama-t-il en se levant de son banc

- J’ai juste envie de savoir à quelle heure part le prochain train, expliquais-je

- Ah ouais ? Ben tu sais, mon pote, tous les deux on va se retrouver dans la même merde parce qu’aucuns trains ne va venir te récupérer, en fait. Tu vas devoir crever ici, disait-il en sortant un couteau de sa poche.

Un employé de la gare avec un gilet orange fluo sale arriva dans le hall puis demanda au jeune homme d’arrêter de foutre le bordel. L’employé était un homme d’une quarantaine d’année, avec une calvitie et qui avait l’air d’être plutôt baraqué. Il m’invita à le suivre puis me fit entrer dans un local qui avait un bureau.

- Ne traînez pas avec ces types, sinon vous aurez des emmerdes avec eux.

- Je ne les cherchais même pas.

- Vous voulez quoi au juste ? Me demanda-t-il

- Est ce que vous savez quand part le prochain train, si tant est que ça puisse arriver ? L’homme se rapprocha d’un tableau en liège où des feuilles étaient attachées avec des punaises.

- On en a un qui part à Paris demain matin, à huit heures si vous voulez. S’il vous plaît, ne réfléchissez pas, si vous voulez quitter le plus rapidement possible cette ville, prenez le, car ce sera le dernier.

- D’accord. Je vous dois combien ? Demandais-je en fouillant mes poches à la recherche de mon porte-feuille

- C’est gratuit. De toute façon, pour nous tous ce sera notre dernier trajet

Je remercia chaleureusement l’homme, puis je repartis à l’hôtel. La fin de l’après-midi approchait, je me baladais une dernière fois dans les rues de Limoges. C’était dommage que je n’ai pas d’appareil photo avec moi, car j’aurais aimé immortaliser cette ambiance sinistre, mais qui pourrait en profiter ? On approchait des vingt-et-une heure et le soleil inondait les immeubles d’une lumière rouge. Au fond, on voyait des nuages d’orage approcher.

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