15 août

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Aujourd’hui débute mon départ pour Paris. C’était fini de vivre dans ce village, à squatter des maisons qui n’auront jamais été la mienne et bonjour à Paris, cette capitale qui avait eu des millions d’habitants qui ont fuit depuis le début de la crise. Je suis quasiment sûr qu’en arrivant là bas je tomberais sur une ville entièrement vide. Ce jour là, il faisait mauvais temps et histoire d’en profiter encore une dernière fois, je trouva une voiture, une Porsche protégée par une bâche.

Elle était propre. Quand je rentrais à l’intérieur, je fus surpris par la taille basse de la caisse et que c’était aussi étroit, mais le bruit du moteur était absolument délicieux. Entendre son rugissement ainsi que son écho dans le garage me donna cette furieuse envie de rapidement foncer sur l’autoroute, chose que je fis naturellement. Je défonça la barrière de péage et je poussa au maximum la Porsche sur cette portion de l’A10.

L’aiguille indiquant la vitesse ne cessait de grimper et bientôt je roulais à plus de deux-cent kilomètres heure. J’étais en extase, c’était une voiture très puissante. Mais je vis au loin un camion abandonné sur la voie de gauche et je me déporta rapidement, sinon je l’aurais bêtement percuté. Seulement, peu après le péage de St-Arnoult-en-Yvelines, de la fumée commença à sortir du capot . En sortant, une odeur épouvantable de brûlé se fit sentir. Je jura puis je continua ma route à pied. C’était original de se balader à pied sur une autoroute où absolument aucunes voitures étaient présentes. Je ne sais pas du tout au bout de combien de temps je parvins à atteindre la capitale, mais le soir commençait à tomber et des nuages menaçants venaient.

En tout cas, je repensais à Déborah, mais aussi à ses parents. On approchait de nos trente-cinq ans, toujours pas mariés et toujours pas d’enfant. Déborah rêvait de fonder sa famille, tout comme moi, mais on avait peur que cela puisse compromettre notre vie d’artiste. Roberto un jour m’attrapa par le bras et me dit

« Ma fille n’attend que ça, que tu la demandes en mariage. Emmène là où tu veux, et fais lui cette demande, c’est très important ». Il tourna les talons puis revint quelques instants plus tard avec une petite boîte. En l’ouvrant, une bague avec un diamant s’y trouvait à l’intérieur. Elle était belle, cette bague.

- Pour moi, t’as toujours fait parti de la famille. Je t’aime comme un fils, je suis heureux de connaître un type aussi merveilleux que toi, et ma femme me dit souvent que tu seras l’homme idéal pour Déborah. Je te fais confiance, car tu es bien et donc je te donne cette bague qui appartient à ma famille depuis plusieurs génération. Tu la donneras à Déborah.

Je me sentais touché qu’il me confie ce bijou de famille, vraiment touché.

- Je...je ne sais pas quoi en penser, balbutiais-je, je...c’est pas rien ce que vous faites…

- Je viens de te le dire, tu fais parti de la famille, et crois moi t’as tout intérêt à ce que ma fille soit heureuse avec toi, ok ?

Un jour, c’était quelques part en décembre où nous avions décidé de partir à Moscou. La ville était recouverte de neige, il faisait très froid et on portait tous des vêtements chauds. J’avais la bague dans ma poche. Déborah avait très envie de visiter la Basilique St-Basile-Le-Bienheureux et lorsque on arriva à hauteur du tombeau de Lénine, je me stoppa net et elle fit quelques mètres avant de se rendre compte que j’étais derrière. Elle vint vers moi, puis je lui dit.

- Chérie, faut que je te dise quelque chose ? Elle me regarde toute étonnée et haussa les sourcils. Je sortis la boîte de ma poche puis je lui demanda.

- Déborah Pozzoli, voulez-vous être mon épouse ? Les gens autour de nous s’étaient arrêtés, elle regarda tout autour d’elle et je vis qu’elle avait les larmes aux yeux puis elle me répondit.

- Oui, je le veux.

Elle retira son gant et je lui mit la bague. Elle pleurait tout en me serrant dans les bras et m’embrassa langoureusement. Les passants étaient en train de tous nous applaudir. Déborah était émue par ce geste.

Quand on rentra en France, Roberto me téléphona sur mon portable où il disait la fierté qu’il avait pour moi. Les préparatifs du mariage se firent et ce fut en juin où on organisa la cérémonie, en Dordogne, dans un château appartenant à des amis des mes parents qui nous le prêtèrent gratuitement. On était nombreux dans ce village, et c’était émouvant de voir ma femme dans sa robe blanche et portant des longs gants blancs. Quand elle arriva à ma hauteur, elle me tint la main et me fit un sourire.

Je crois que c’était l’un des plus beaux jours de ma vie. On s’était bien amusé, on avait bien mangé, bien bu aussi. Tout avait été parfait, tout me paraissait aussi lumineux et rayonnants, car l’on voyait la joie se dessiner sur les visages des invités. Les demoiselles d’honneur étaient des gamines d’une dizaine d’années qui étaient émerveillées par la tenue de Déborah. C’était sans doute un des plus beaux mariage du département.

Le temps d’émerger de mon flashback, je continuais ma marche pour finalement arriver dans une ville entièrement déserte. Je m’endormis dans le hall d’un immeuble au hasard dans le quartier de la gare d’Austerlitz.

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