2 - “Soupe à la grimace”
À mon arrivée à Tokyo j’emménageai dans une petite guest house d’un quartier populaire de Koto-ku. Une chambre tatami dans un immeuble étroit coincé au milieu des izakaya et autres bruyants pachinko avec tout juste la place pour y déballer un futon. Quand vous avez grandi comme moi dans les vignes de la vallée de la Loire, c’est sûr qu’au début, ça fait un choc ! “koto-ku c’est pas les côteaux du layon !!”
Les valises à peine posées, je décidai sans plus attendre de débuter la quête pour laquelle j’avais parcouru tant de kilomètres : dénicher LA soupe miso et tenter d’en percer tous les secrets. Qui sait ? Avec un peu de chance, j'allais même peut-être commencer à aimer ça !
Pour me mettre sur la piste, j’avais effectué avant mon départ quelques recherches de restaurants les plus réputés de la capitale : des meilleurs sushis aux meilleurs tempura en passant par le kaiseki, la plus raffinée des cuisines. Le ravissement du palais était chaque fois total, mais toujours pas la moindre trace de la soupe prête à me faire chavirer les papilles…
Les jours, les semaines, les mois passèrent et je commençai sérieusement à voir mes chances de succès diminuer (ainsi que mon moral). Proche de tout abandonner, un événement pourtant inattendu se produisit.
Un soir que je rentrai (une nouvelle fois) bredouille de ma mission, un violent orage éclata. La pluie s'abattit sur la ville avec une telle violence, je fus contraint de vite me trouver un abri.
Je pénétrai dans la première enseigne ouverte.
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