Chapitre 38
Vingt-deux heures. Ambiance chaude et festive d’un vendredi soir au Petit Marcel. Barbara, Zofia et Marianne franchirent la porte et réussirent à se frayer un chemin, parmi les nombreux clients agglutinés les uns aux autres, pour atteindre le zinc.
— Bonsoir les filles, ravie de vous voir toutes les deux. Ah, pardon, je ne vous avais pas vue, dit Marie en apercevant Marianne cachée derrière elles.
— Bonsoir, Marianne, enchantée, dit-elle timidement.
— Bonsoir les filles, bonsoir mademoiselle, vous n’êtes pas venue avec votre ami ce soir ? enchaîna Lucas qui regardait Marianne.
— Heu, non pas ce soir... dit-elle surprise que le serveur se souvienne d’eux.
— C’est bien dommage... Vous êtes une amie de Paul, c’est bien ça ? poursuivit Lucas sur sa lancée.
— Oui, tout à fait, sa meilleure amie ! dit-elle fièrement de son plus beau sourire.
— Et bien, Paul n’est pas là lui non plus. Mais sa moitié, si, avec Rickie !
Marie lui donna un coup de torchon sur le bras.
— Marianne, n’écoutez pas cet homme qui me sert de serveur, dit-elle amusée, décochant un regard sévère à Lucas. Elle plaqua la main sur sa bouche pour l’empêcher de répondre.
— Je viens vous servir dans deux minutes, j’arrive, finit-elle par dire.
Marianne, surprise par ce petit jeu, se laissa prendre la main par Barbara qui l'emmena deux tables plus loin. Rickie les aperçut.
— Oh super les filles, ça tombe bien. Venez vous asseoir avec nous !.
Il leur présenta Tom.
— Barbara, ravi de pouvoir enfin faire ta connaissance. Je me demande pourquoi Rickie ne nous a pas présentés plus tôt, dit Tom, en lui faisant un clin d’œil.
— Tom, toi ici ? Décidément, on ne se quitte plus ! hasarda Marianne.
Tout le monde les regarda.
— He oui, nous avons passé l’après-midi à la bibliothèque. On sait comment reconnaître les étudiants sérieux, même lorsqu'ils sont en vacances ! se défendit gentiment Tom.
Marianne s’assit sur une chaise que Tom lui présenta. Marie arriva avec un calepin et prit les commandes.
— J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer. Marc est sorti du coma hier. Alors, croisons les doigts pour que son réveil se fasse dans les meilleures conditions possibles, annonça Rickie en préambule.
Il répéta ce que le professeur lui avait dit. Lucas revint avec les boissons, car Marie était occupée par l’arrivée bruyante d’un groupe, au bar.
— Je dois aussi vous dire une chose que je vous ai cachée ces dernières semaines… Comment dire… Bon, et bien voilà. À l’hôpital, j’ai rencontré une personne proche de Marc qui est venue le voir régulièrement.
Ils attendaient toute la suite.
— Son ex-femme.
Silence général.
— Marc avec une femme, c’est une blague Rickie, je ne te crois pas ! dit Lucas.
— À quoi ressemble-t-elle ? questionna Tom.
— Si ce n’est le fait qu’elle porte des vêtements à rayures, tout droit sortis d’un zoo, qu’elle demande des conseils de beauté à un maçon pour parfaire son maquillage à la truelle, elle est plutôt gentille” ne put s’empêcher de glousser Rickie.
— Ok, je vois le genre, dit Lucas qui leva les yeux au plafond d’un air écoeuré.
— Vous êtes de vrais chameaux, répliqua Barbara avec un mince sourire, indignée malgré elle.
— Non, j’exagère, je ne suis pas sympa. Désolé, j’ai besoin de me lâcher ce soir, les dernières semaines ont été tellement éprouvantes. Catherine est une femme très bien et prévenante. On a beaucoup discuté tous les deux. Elle m’a même parlé de leur fils” dit Rickie plus sérieusement.
— Parce qu’en plus, Marc a un fils ? On aura tout vu ! s'exclama aussitôt Lucas encore plus abasourdi par ce qu’il venait d’entendre, décidé cette fois-ci à retourner travailler.
— Oui, comme quoi, on croit connaître les gens... termina Rickie avec une voix moins assurée.
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