Partie 2 - Prophétie et Arts Mystriques
Nouille-Orque, dans le Saint-des-Seins, le sanctuaire des Sorciers des Arts Mystriques.
Un moine au ventre replet se tient, expectatif, dans un hall richement décoré. Son regard va et vient entre une fresque murale et sa montre.
- Ah, il est presque 16h30, il ne devrait pas tarder.
Un bruit lancinant commence à se faire entendre au loin. Quelque chose approche. Plus le temps passe, et plus le son ressemble à une voix humaine. Un étrange dessin se forme sur le sol du hall, sorte de labyrinthe multicolore, aux reflets qui rappellent au moine les ondulations arc-en-ciel de son clavier de gamer.
- ... bordeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeel !
Gourdin l’Enchanteur s’écrase sur le carrelage du hall du Saint-des-Seins. Le voilà allongé sur des carreaux brisés, incrédule, l’attribut pointant le ciel tel le pinacle d’un cadran solaire scabreux.
- Mais qu’est-ce que je fous là ? Et t’es qui toi le petit moine obèse ?
- Bonjour Sorcier Suprème, je suis Dong, votre humble serviteur. J’attends votre venue depuis bien longtemps, comme d’autres moines avant moi l’ont eue tendue.
- Hein ? s’exclame Gourdin avec une moue choquée. Tu overdoses ? Tu as croqué dans le Kiwi doré ? Va falloir m’expliquer pourquoi tu m’as sorti de mon reposant sommeil avec ta lumière de l’espace. J’ai des orifices à châtier, moi ! Je suis l’alpha et l’oméga, le dard d’Odin, l’éjaculateur d’étoiles, l’exécuteur de basse justice, Gourdin l’enchanteur !
- Cette vie de débauche n’était qu’un test. Tu es maintenant prêt à embrasser ton véritable destin.
- Je n’embrasse que des gens qui vont me recevoir, petit Shaolin. Ou éventuellement des vieilles moches contre un gros billet. Maintenant si tu veux bien m’excuser, c’est par où la sortie ? Ah, mais c’est quoi ce machin ?
Autour du cou de Gourdin est apparu un collier massif, soutenant une boîte d’environ un kiwi de côté, qui tambourine contre son torse velu.
- C’est la source de ton pouvoir, lui indique Dong. Regarde cette peinture, continue-t-il en pointant le mur. Il y est dit : à 16h30 apparaîtra celui qui deviendra Docteur Manche. Le Gardien du Kiwi doré et de la Couille de Yamamoto : la Pierre de Priapisme. Le pouvoir lubrique ultime. Tu es le porteur de la gaule éternelle.
- Hein ? cette fois c’est un regard vide et halluciné que pose l’Enchanteur sur le sage en pyjama.
Dong le met face à un miroir. Le choc est sans appel. Gourdin n’est plus nain. Gourdin est un grand homme au bouc impeccable et au chibre tendu. Encore abasourdi par cette vision, c’est à peine s’il perçoit son drap s’enrouler autour de ses épaules.
- Béni par des litres de ta sève, ce drap s'est éveillé. Il t’accompagnera tout au long de ta quête, tel le suaire de ton ancienne vie.
Gourdin-Manche n’a pas le temps de réagir. Le dessin LGBT psychédélique apparaît à nouveau sur le carrelage du hall. Un second voyageur s’écrase tel l’hélicoptère de Florence Arthaud au milieu de la pièce. Il gémit.
- Aaaaargh, putain vous auriez pas de la biafine, j’ai le fiacre en chou-fleur.
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- Répétez-moi ce que vous venez de dire, monsieur… ? demande Dong
- Bruce, Bruce Branleur. Thanus arrive.
- Tha-qui ? demande Gourdin-Manche.
- Thanus, un extraterrestre avec des bourses en guise de menton et qui veut rassembler les Pierres de Lubricité pour faire je-sais-pas-quoi. Nous devons appeler Tony Stonks et rassembler les Avergers. Vilfion et Wanda sont en danger.
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- Non, non, et non, Bruce, je n’appellerai pas Steve, rétorque Tony Stonks. Depuis qu’il a forniqué avec Fente Man, ce n’est plus l’homme que j’ai connu.
- Mais on doit retrouver Vilfion avant Thanus !
- Pourquoi ? On ne sait même pas ce que ce Thanus veut faire avec les Pierres de Lubricité.
- Je le sais, dit Dong. La prophétie dit que le vil extraterrestre violet au menton couillu veut rassembler les Pierres pour violer instantanément la moitié de la vie dans l’univers. Ainsi, dans son esprit fou, il aura rétabli l’équilibre du cosmos.
- Mais c’est complètement con ? s’insurge Stonks.
- Peut-être, répond le sage, mais c’est la prophétie.
Leur échange passionnant est interrompu par un grondement sourd. Des hurlements montent dans la rue. Les artères de Nouille-Orque sont envahies de poussière, des vitres volent en éclat. Tous se précipitent au dehors. Le spectacle est dantesque. Haut dans le ciel lévite un monumental vaisseau. Une immense colonne de métal propulsée à sa base par deux réacteurs sphériques. Deux individus se téléportent dans la rue depuis l’imposante nef dardant vers le firmament.
- Bonjour Docteur Manche. Je viens quérir pour Thanus mon maître la Couille de Yamamoto que tu portes à ton cou.
Gourdin s’insurge :
- Tu veux ajouter une autre couille au cou de ton maître ? Folie ! Il faudra me passer sur le corps pour cela !
Gourdin-Manche fait virevolter d’un geste ample le drap qui lui enserre les épaules. Son braquemart est prêt à l’assaut. Grâce à son nouveau corps, il a l’œil du guerrier. La posture du bretteur. La vigilance du Maître des arts Mystriques. Mais l’opposant n’est pas en reste. Sans même décroiser les bras, l'arme extraterrestre surgit d’entre les pans volants de sa tenue.
Gourdin se précipite à l’assaut.Les phallus s’entrechoquent dans des gerbes d’étincelles. Le nain fraîchement sorcier tente une taillade, mais le vil alien improvise un bouclier avec une portière de voiture subtilement téléportée. Il riposte avec un estoc que Gourdin dévie d’un coup sec de la paume. Les voilà face à face, l’ultime assaut est proche.
- On devrait peut-être intervenir, demande Bruce.
- Tu as vu la taille de l’engin ? répond Stonks. On va se faire défoncer. Il faut que tu fasses venir le géant vert.
- C’est-à-dire que… En fait nous sommes un peu en froid.
- Comment ça en froid ?
- Il me dit qu’il a eu trop mal à la rondelle dans le vaisseau Assgourdin, et qu’il a peur.
- Le gros monsieur vert tout nu a peur ? Tu te fous de moi ?
- Je le comprends un peu, tu sais, lui c’est un peu moi, et j’ai vraiment la boîte à bonheur à vif.
A ce moment précis, l’assaillant envoie son attaque secrète. Tout braquemart tendu, il tourne sur lui-même à vive allure. Gourdin est dépassé, il n'arrive pas à anticiper d’où pourrait provenir l’impact fatal. Il tente de suivre des yeux le mandrin véloce. Mais c’est peine perdue. Le gland percute sa joue de plein fouet. La violence du choc est telle que sa peau en garde la marque rougie de la silhouette du nœud fulgurant. Il perd connaissance. Amusé et dédaigneux, le serviteur de Thanus le téléporte avec lui dans le titanesque chibre spatial en lévitation.
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- On ne peut pas rester là à rien faire, crie Stonks.
Il déboutonne son pantalon, révélant son arme secrète. Autour de son membre brille un étonnant mécanisme métallique.
- Nanotechnologie, dit-il à Bruce avec un clin d’œil.
Il déclenche un dispositif qui matérialise une armure complète autour de son corps.
- Tiens, voilà mon téléphone, appelle Steve, et dis-lui que je ne lui en veux plus de s’être fait passer pour Pepper dans le noir, à la soirée putes-et-macs.
- Attendez-moi monsieur Stonks ! Je passais dans un bus à côté, et je veux partir avec vous dans l’espace !
- C’est qui lui ? demande Bruce.
- Je suis Peter. Ou Spinneurman, pour les Avergers, répond-t-il en lui tendant la main.
- Je te connais par cœur, Peter, je sais qu’il est inutile de te dissuader de venir. Il faut qu’on aille sauver Gourdin et la Pierre de Priapisme, dit Stonks en allumant le réacteur qui vient d’apparaître entre ses jambes. Accroche-toi, nous allons dans l’espace !
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