Chapitre 2
Sophie mit ses mains sur ses cuisses en l’entendant, nerveuse… exaspérée. L’instant était bien trop grave pour qu’elle s’arrache un cil.
— Non… ce n’est pas moi. Ils ignorent tout de la culpabilité qui me ronge chaque jour un peu plus. De toute manière… comment aurais-je pu déclencher cet incendie ? Je ne suis pas Pyrokinésiste.
Les Pyrokinésistes étaient des elfes capables de manipuler le feu, jusqu’à, dans certains cas, déclencher ces flammes mortelles. Étant donné la dangerosité de ce talent, ceux qui le possédaient étaient méprisés par la société et surtout par le Conseil.
— Ils ne prennent pas en compte tes sentiments. Ils te considèrent comme étant la responsable pour leurs propres intérêts, même s’ils savent que tu n’es pas Pyrokinésiste.
La blonde secoua la tête. Elle ne pouvait rien dire à leur égard, pas même des calomnies. Pourtant… leur comportement la désespérait.
— Il y a tout de même quelques personnes qui me soutiennent au sein même de leur groupe. Je verrais si cela peut arranger quelque chose, annonça t’elle.
— Je t’en prie, sois prudente. Te concernant… on ne sait malheureusement pas ce qu’ils ont derrière la tête, la pria Alden.
La jeune femme acquiesça. Oh que oui, elle allait se montrer vigilante… tout en n’oubliant pas de jouer certaines de ses cartes le moment venu.
— Je retourne en bas, lança t’elle en se levant. Merci beaucoup… pour cette conversation. Cela m’a fait du bien.
L’homme acquiesça, un léger sourire compatissant au coin des lèvres. Sophie quitta le bureau et retrouva ses amis dans un salon cristallin, avec des sièges blancs, reflétant la lumière du soleil, très confortables.
— Est-ce que… ça va mieux ? la questionna Fitz, en la scrutant de son regard bleu-vert, apercevant ses cernes sous ses yeux.
— Oui… on peut dire que ça va, assura la blonde en s’affalant dans un des sièges.
Elle en profita pour leur relater l’entrevue qu’elle avait eu avec leur père. Le visage de Biana vira aussitôt au rouge.
— Je sais qu’on ne peut dire aucune méchanceté à leur égard… mais là, ils dépassent vraiment les bornes ! s’exclama son amie. Ils savent pourtant très bien que tu ne peut pas manipuler le feu. Pourquoi t’inculper d’un accident dont tu n’es pas responsable ?
— Si seulement je le savais…, soupira Sophie, lasse. C’est sans doute plus facile pour eux de m’incriminer dans quelque chose d’aussi grave.
— N’empêche que je suis d’accord, contra Fitz. Ils n’ont aucune preuve que cela soit toi et quand bien même cela le serait… tu n’es pas Pyrokinésiste. C’est un indice suffisant pour ne pas te blâmer.
La blonde appréciait qu’ils prennent sa défense. Néanmoins, elle ne voulait pas les entraîner dans cette affaire.
— Ils sont les dirigeants de notre société. En tant que tels, ils peuvent penser ce qu’ils veulent, cela ne changera rien, s’ils se sont tous décidés à se liguer contre moi.
— Tout de même… c’est injuste, accusa Biana, les bras croisés.
Sophie était bien d’accord. Mais dans un tel contexte, que pouvait-elle faire pour les convaincre de changer d’avis ?
Elle n’eut pas le temps de se prononcer sur la question. Un bruissement d’étoffe aigue-marine là convainquit d’observer une femme aux cheveux couleur chocolat faire son apparition de nul part dans la pièce où ils se trouvaient.
— Maman, il y a un problème ? l’interrogea Fitz.
L’expression soucieuse et inquiète sur le visage de l’elfe lui donna sa réponse.
— Préparez-vous. Le Conseil vous attend, déclara t’elle.
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