On ne fait jamais rien pour rien, il y a toujours une raison ! Comme l'effet papillon ! Je vous fais suivre le fil de ma chrysalide...

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Adolescente, j'écrivais pour oublier les sévices de mes frères et de mon père. Je m'imaginais une enfant kidnappée, comme Rémy sans famille, et j’attendais qu'un jour mes vrais parents viennent me chercher. J’espérais que je trouverais une vraie famille ! Ma place de fille aimée.

La religion m'a sauvé de ma descente aux enfers. Mais elle m'a contrainte à me taire, et obéir aux lois et aux principes de celle-ci ! Je n'ai pas été malheureuse, loin de là. J'ai rencontré un homme extraordinaire et nous avons un fils. Un homme qui a accepté les traumatismes de sa femme. Une épouse détruite sexuellement, et qui vivait chaque relation comme une obligation maritale. Sans ressenti de désir. Il a fallu des années de thérapies pour que j'accepte mon corps, et ses mains sur moi. Un train-train quotidien sans artifices ni étincelles.

En 2016, le cancer a pointé le bout de son nez. Cancer du sein. J'avoue qu'au début, je me suis sentie anéantie, ayant le sentiment que je ne m'en sortirai pas. J'avais en tête que, lorsque ma mère s'est suicidée, mon dernier petit frère allait sur ses neuf ans, et mon fils allait les avoir aussi. Qu'il était l'heure de quitter ce monde comme elle !

Puis j'ai décidé que non ! Je n'étais pas ma mère. Je devais me battre ! C'est ce que j'ai fait. Après sept opérations (ablation et reconstruction), j'ai eu le sentiment que j'avais une nouvelle porte qui s'ouvrait à moi. Dans le miroir, je ne voyais plus une balafrée, non, je voyais une guerrière. Je me suis retourné sur moi-même et j'ai vu que j'avais dormi pendant cinquante ans. Je n'ai jamais fait ce qui me plaisait réellement, ayant toujours le sentiment de vivre entouré d'interdit.

J'ai eu envie de vivre à deux cents pour cent. Et c'est ce que j'ai fait ! J'ai commencé par voir la vie d'une autre façon, en décidant par moi-même. En premier lieu, ne plus considérer le sexe comme quelque chose de honteux, de sale. Avoir des envies ne faisait pas de moi une mauvaise femme (en étant polie). M'autoriser à avoir une sexualité digne de ce nom. Ne plus subir l'acte, mais le désirer et le vivre en incluant des jeux de rôle. Me libérer de mes souffrances passées en les transformant en fantasmes. Une façon de leur donner une autre image. C'est là que j'ai décidé de les écrire. Chaque texte me rendait plus jeune, plus excitée dans ma vie de femme. Ce qui évidemment plaisait à mon mari. Je me découvrais une imagination débordante, même si parfois je rougissais sur certains passages. Mais, Wattpad, n'a pas aimé, et je suis passé à la trappe comme d'autres. Je les ai suivis sur Scribay, et c'est ainsi que je suis devenue une Scribayienne. Mes écrits étaient au départ très érotiques. Je pensais ne pas être capable de faire autre chose.

Puis, en lisant les différents défis, je me suis dit que peut-être je pouvais en relever un, pour voir si j'en étais capable. Chaque fois, je me mets la pression : quand il y a un chrono-top-départ, j'ai l'impression de ne jamais pouvoir réussir. Et pourtant, j'y suis arrivée plusieurs fois. Et j'avoue que je le dois à vous, chers Scribayiens et Scribayiennes pour vos messages d'encouragements et vos petits mots qui me poussent à me faire confiance. Et je me sens motivée à continuer !

Nous sommes une grande famille, et je l'ai vraiment ressentie, le mois dernier, quand après un problème de santé grave, certains d'entre vous m'ont encouragée et soutenue dans cette épreuve.

Alors, un grand MERCI à vous toutes et tous, pour me permettre d'être là parmi vous.