Sangsue de résine
Le feu d'en haut aveugle la lumière de la nuit
Cette flamme rousse qui hurle plus fort que la pluie
Tombe au loin d'une montagne, comète invulnérable
Météore fascinant qui déclenche la mort
De toute chose autour d'elle, en fut scellé le sort
De bois changée en verre, de verre changé en sable
Millénaires ont passé depuis la chute grêle
Et du sable émergé, saillit un frêne frêle
Mais cet arbre n'avait du bois que le métal
Son écorce crachait à la face du savoir
Ses feuilles niaient l'ordre du pouvoir
Tout son tronc se prêtait aux déboires du cristal
Ô Mirabilis
Ô fleur des âges
Qui fut diamant, veine, frêne,
Les ardeurs du volcan
Récitent dans les pages
Du poète amoureux
Les voleurs de songes
Et ainsi le premier eut goûlument goûté
La pétale de mauve, d'ocre et de minuit
Aux pincements du coeur, son dos s'en vu voûté
Et tout arc-bouté, changea ses yeux en suie
Et globes de poisson, puis dents d'équarrisseur
Tout en glabre beauté, en fut né le gobeur
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