Chapitre 5 : Catalina - Réminiscences
Un vaporeux souvenir… Je ne sais plus quand...
Alessandro I
J’aime quand nos corps enchevêtrés s’éveillent lentement dans les lueurs matinales qui filtrent à travers les volets. Après une escapade improvisée dans la ville des Lumières, nous avions déniché au dernier moment un petit nid d’amour, une chambre plutôt cosy propice aux élans amoureux. Et ce matin, cette petite chambre était témoin de notre émergence somnolente, après une nuit trop éreintante de plaisir.
Catalina s’étirait, discrète comme une chatte se réveillant aux aurores, essayant de s’extirper bien sensuellement de mes bras qui l’enserraient comme l’objet de toutes les convoitises.
La féline s’échappe, légère, et me contemple entre les rais diffus de l’aube. Les images se bousculent, les souvenirs prégnants d’une rencontre furtive, la spontanéité d’une attirance aussi sensuelle qu’animale.
Elle était merveilleusement bien faite, un corps moulé dans le satin. Une peau douce et hâlée qui ne cachait rien de ses origines latines. Un grain de peau électrisant au toucher, peau sublimée dans le dos d’un magnifique tatouage. Elle avait des seins tout mignons. Elle, elle les trouvait petits.
« Ce qu’il y a de beau avec les petits seins, c’est qu’on est beaucoup plus près du cœur. » Ça l'avait rassuré. Sa chute de reins, quant à elle, était voluptueuse, une cascade envoûtante vers un plaisir tout avoué, surplombée de hanches ciselées pour l’étreinte.
Elle est jeune, mais pas trop, si belle, si insouciante qu’elle en est troublante d’érotisme, encore entortillée dans les draps blancs froissés, le haut de ses fesses s’échappant de la toile de coton, sa jambe divinement dessinée, repliée vers son ventre. Ses seins sommeillent encore sous les premiers rayons de soleil qui inondent la chambre.
Elle savoure l’instant. Et les instants se succèdent. Et elle reste à me dévisager ainsi. Tout en me fixant, elle fixe mes lèvres qu’elle trouvait faites pour embrasser. Et moi, je lui répondais que ses baisers étaient inoubliables. Elle m’avait dit entre deux souffles :
—Embrasse-moi, lentement, prends tout ton temps, il n’y a que toi et moi.
—Embrasse-moi comme s’il n’y avait rien d’autre que ça.
—Embrasse-moi et oublie tous les autres baisers que tu as pu donner, il n’y a que toi et moi.
—Embrasse-moi avec tendresse, avec délice, entre deux sourires merveilleux. Entends mes murmures de satisfaction. Prends mon visage dans tes mains, attrape mon cou comme si tu voulais qu’on danse. Réinvente-moi le baiser.
Avec tous ses mots, elle poétisait cette parenthèse. Et moi, j’étais fasciné par ses lèvres. Pleines et douces, juste habillées d’un rouge à lèvres qui dessinait délicieusement sa bouche et encadrait ses dents d’une blancheur éclatante. Je les regardais encore et encore tandis que mon esprit vagabond imaginait tout ce qu’elles étaient capables de faire. Avec tout le poids du challenge, je l’avais embrassé comme jamais. De tout mon être. Et j’avais recueilli son souffle et ses murmures, jusqu’à ce qu’elle sorte mon prénom.
—Alessandro…
Catalina I
Le réveil était doux et délicat. Mes yeux balayaient du regard la chambre, s’habituant à la lumière qui quadrillait la pièce. Cette pièce complice de nos élans. C’est là que je vois Alessandro. Dans l’entrebâillement de la porte-fenêtre, il expulsait des volutes de fumée. Il portait en tout et pour tout un boxer qui lui moulait sa petite paire de fesses bien faites.
La cigarette consumée, il m’avait rejoint et prise dans ses bras. J’aimais cette incroyable douceur qui contrastait de sa fougue sexuelle. Discrètement, je me fais féline essayant de m’extirper de son étau sensuel. Et je repense à notre nuit. Passionnée et torride. Surtout imprévue.
Comment ai-je pu succomber ? Je me refais le film dans ma tête et je ne trouve pas de réponses claires. Il n’était pas forcément beau. Mais terriblement sexy. Pas grand. Mais drapé d’élégance et une classe folle dans son attitude, dans sa démarche, dans ses gestes doux. Il n’est pas celui que je croyais qu’il soit. Certes, Il n’est pas timide, mais sait se contenir. Parfois, il émanait de lui une assurance presque indécente. Il y avait aussi un côté sombre, mystérieux, bien à lui, pas facile à détecter.
Mais cette manière de s’exprimer ! Parfois, il parlait comme il écrivait. Je lui parle de mes petits seins, et il me sort une tirade poétique réconfortante. Bon sang ! Qui parle comme ça de nos jours ?
Quadragénaire assumé, une peau étonnamment douce pour un homme. Le teint est bronzé. Il possédait un corps bien sculpté pour son âge, mais loin des standards canon des salles de sport. À le regarder, on savait qu’il s’entretenait et que c’était un rituel naturel chez lui.
Il n’avait pas le plus beau sourire du monde, mais il pouvait être contagieux.
Ses yeux sont foncés et quand on essaie d’y plonger dedans, on y trouve peu de choses à déceler. Peut-être la noirceur de ses désirs. Quant à ses fesses, elles étaient moelleuses. On avait envie de les saisir à pleines mains. Mais il y avait quelque chose chez lui, un je-ne-sais-quoi de délicieusement coquin et d’infiniment sexy. Et, le fait de mentionner son nom stimulait mes désirs intimement enfouis.
Quand il me parlait, il touchait mon âme et attisait le feu en moi. Et je me prends à lui demander de m’embrasser comme nulle autre personne ne l’avait fait. Et ses baisers m’embrasaient. Je m’abandonnais à lui et répondais à ses lèvres expertes avec une envie insoupçonnée. Mon corps m’envoyait des signaux qui me déboussolaient et m’amenaient à vouloir plus. Plus de lui.
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