Chapitre 3 Rentrée scolaire

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– Ansou ! Réveille-toi ! C'est l'heure.

  La voix chantante de sa mère parvint aux oreilles d'un Anselme encore endormi. Ce dernier se tourna dans les draps pour mieux profiter de la fin de sa nuit.

– Anselme, tu vas être en retard pour le collège.

– Mmmmh... réussit-il à répondre.

– Anselme, debout ! lui fut-il intimé.

 Anselme s'étira dans son lit, prit appui sur sa table de chevet et se mit debout. Puis il bâilla à s'en décrocher les mâchoires.

– J'arrive, m'man.

 Un petit déjeuner préparé avec soin attendait Anselme. Banane coupée en rondelles et arrosée de miel. Céréales complètes. Le tout accompagné de l'irremplaçable bol de chocolat au lait.

 Anselme était préoccupé ces derniers temps. Des soucis au collège. De sérieux soucis. Oh, non, pas en cours. Anselme avait des facilités pour apprendre et, ce, depuis tout petit. Les mathématiques, l'histoire, la géographie, les langues, la grammaire, il absorbait tout avec une facilité déconcertante. Il jouait aussi aux échecs comme personne.

 Pas de soucis avec les adultes non plus. Son visage d'ange et ses résultats scolaires lui attiraient facilement l'estime de ces derniers. Non, ses soucis étaient plus sérieux.

 C'était une bande de brutes qui malmenait tous ceux que bon lui semblait. Ils étaient quatre. Trois étaient bâtis comme des bûcherons malgré leur jeune âge. Le quatrième, celui qui passait pour le chef de la bande, était tout malingre et possédait une force de persuasion qu'il employait à de mauvaises fins.

 L'année de sixième d'Anselme s'était déroulée sans encombres. Mais la cérémonie de clôture de l'année avec les remises de prix lui avait, bien malgré lui, attiré l'inimitié de la bande des quatre brutes.

 Les quatre brutes étaient en quatrième et avaient soit un soit deux ans de retard. Ils détestaient ceux qu'ils nommaient les « intellos », ils les détestaient profondément. Et savaient le leur faire sentir. Quand Anselme était revenu s'asseoir après avoir été récupéré ses différents prix, il ne remarqua pas le regard narquois de Théophile, le chef de la bande.

 Ce regard avait une signification : Anselme allait payer cher les prix qu'il avait obtenus par son mérite.

 La rentrée avait, de ce fait, commencé de façon compliquée. Sans en comprendre la raison, Anselme avait été l'objet de bousculades musclées. Une tape derrière l'oreille, des coups de poing dans le dos et, la veille, une gifle virile donnée gratuitement, sans l'ombre d'une explication. Cette situation commençait à le gêner sérieusement.

 Ses deux amis, Luka et Thibault, étaient bien là, présents lors des faits, mais comment réagir face à de tels monstres de muscles quand on a encore le physique d'un grand garçonnet ? Alors, ils avaient assisté, impuissants aux scènes qui se répétaient depuis une semaine maintenant.

– Veux-tu que l'on prévienne les professeurs, glissa Luka à Anselme lors du cours de mathématiques.

– A quoi bon ? lui fut-il répondu. Ils s'en tireront par une petite remontrance et recommenceront avec plus de violence encore après.

– Comment réagir alors ? demanda Thibault qui avait entendu le début de la conversation.

– Faire la technique de la tortue, répondit Anselme. Rentrer sagement la tête sous les coups en espérant qu'ils finissent par se lasser et qu'ils cherchent une nouvelle victime.

– Mais c'est insupportable ! grogna Luka, qui, des trois amis, était le plus prompt à s'emporter et le plus fort physiquement aussi.

– Insupportable mais inévitable, tenta de le raisonner Anselme. Laissons le temps nous débarrasser de ces sombres idiots.

– C'est ce que l'on verra, articula Luka d'un air énigmatique.

– Les garçons, cessez les bavardages et concentrez-vous plutôt sur vos exercices, leur ordonna M. Rozenfield, le professeur de mathématiques.

– Oui, Monsieur, pardon, Monsieur, lui répondirent-ils en chœur.

 Ainsi se clôtura momentanément la discussion des trois garçons. Rien n'était résolu. Sous son calme apparent, Anselme se demandait comment tout cela allait continuer, si les quatre brutes le laisseraient vraiment tranquille s'il adoptait la technique de la tortue, quand la sonnerie le tira de ses pensées.

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