Le lendemain matin, Emma se réveilla avec un sentiment étrange d'anticipation, comme si quelque chose de monumental allait se produire. Son rêve de la nuit précédente, où Cernunnos et Taranis l'avaient avertie de l'influence persistante des Fomoires, restait vif dans son esprit. Elle savait que la lutte contre ces forces obscures était loin d'être terminée, et que de nouvelles épreuves l'attendaient.

En se préparant pour l'école, elle jeta un coup d'œil à la flûte de pan en bronze céleste posée sur sa commode. Cet objet ancien, imprégné de la magie des dieux, lui apportait une certaine assurance. Elle la rangea dans son sac à dos, sentant qu'elle pourrait en avoir besoin avant la fin de la journée.

En arrivant à l'école, Emma fut immédiatement frappée par l'atmosphère étrange qui y régnait. Les couloirs, habituellement bruyants et animés, étaient plongés dans une sorte de silence oppressant. Les élèves se déplaçaient en groupes serrés, chuchotant entre eux comme s'ils craignaient d'être entendus. Même les enseignants semblaient tendus, leurs sourires d'habitude chaleureux se transformant en regards nerveux.

Emma retrouva Lucas et quelques autres amis dans la cour. Ils étaient tous là, mais quelque chose n’allait pas. Leurs sourires paraissaient forcés, et une sorte de froideur inexplicable planait entre eux. Emma sentit son cœur se serrer.

« Lucas, est-ce que tout va bien ? » demanda-t-elle, essayant de cacher son inquiétude.

Lucas haussa les épaules, ses yeux évitant les siens. « Oui, tout va bien. Pourquoi tu demandes ? »

Emma hésita, puis décida de ne pas insister pour l'instant. Mais son instinct lui disait que quelque chose de mauvais se tramait, quelque chose qui affectait ses amis plus profondément qu'ils ne voulaient l'admettre.

Pendant les cours, Emma ne put s’empêcher de remarquer que l’étrangeté se répandait. Des rires forcés, des regards méfiants, des discussions interrompues dès qu'elle s'approchait... tout indiquait une tension croissante. Elle se demandait si elle devait utiliser la flûte de pan pour contacter Cernunnos, mais elle hésitait à l'utiliser en plein milieu de l'école, où tout le monde pourrait la voir.

L'heure du déjeuner arriva, et Emma, plus préoccupée que jamais, décida d'explorer l'école à la recherche d'indices sur ce qui pouvait bien se passer. Elle traversa les couloirs, observant les murs et les fenêtres, cherchant des signes d'une influence extérieure. C'est alors qu'elle sentit une présence étrange, une énergie qui semblait émaner du sous-sol de l'école, un endroit où peu d'élèves s’aventuraient.

Son cœur battant la chamade, Emma se dirigea discrètement vers la porte du sous-sol. Elle s'arrêta devant, hésitante, mais la sensation d'une force malveillante grandissant la poussa à continuer. Elle ouvrit lentement la porte, qui émit un grincement sinistre, et descendit prudemment les escaliers sombres et humides.

Le sous-sol de l'école était un labyrinthe de couloirs étroits et mal éclairés, remplis de vieilles caisses, de chaises empilées, et d'anciens équipements sportifs abandonnés. L'endroit était à la fois inquiétant et étrangement familier. Emma avançait en retenant son souffle, guidée par cette énergie étrange qui semblait la tirer plus loin dans l'obscurité.

Soudain, elle entendit des murmures. Des voix basses et indistinctes provenant d'une salle au bout du couloir. Emma se figea, essayant de comprendre ce qu’elle entendait. Les voix semblaient discuter d’un plan, quelque chose lié à l’école et à ses élèves. Ses mains tremblaient tandis qu’elle s’approchait de la porte entrouverte.

Emma jeta un coup d’œil à l’intérieur. La pièce était faiblement éclairée par une lumière vacillante qui provenait de bougies disposées en cercle sur le sol. Au centre du cercle, une carte de l'école était posée, entourée de runes gravées dans le sol avec une encre noire qui semblait absorber la lumière. Et autour de la carte, trois figures encapuchonnées discutaient à voix basse.

Emma sentit un frisson glacé parcourir son échine. Les Fomoires. Ou du moins, des agents de leur influence, infiltrés dans son école. Elle comprit immédiatement que ces créatures n’étaient pas complètement humaines, mais des manifestations des ténèbres qui cherchaient à corrompre tout ce qu’elles touchaient.

« Nous devons nous assurer que l’énergie du lieu soit suffisamment corrompue pour que la prochaine phase commence, » murmura l’une des figures.

« Le processus est en cours, » répondit une autre voix. « Mais nous devons nous méfier de la fille. Celle qui a l’attention des dieux. Elle pourrait perturber nos plans. »

Emma se retira silencieusement, son cœur battant à tout rompre. Elle savait maintenant que quelque chose de terrible était en préparation, et qu’elle devait agir vite. Mais elle ne pouvait pas le faire seule. Elle avait besoin de l’aide de Cernunnos et de Taranis.

Elle courut hors du sous-sol, remonta les escaliers quatre à quatre, et se précipita vers une des salles de classe vides. Une fois à l'intérieur, elle ferma la porte derrière elle et sortit précipitamment la flûte de pan de son sac. Elle souffla dedans, appelant désespérément les dieux à l'aide.

Quelques instants plus tard, un vent puissant souffla dans la pièce, et Cernunnos et Taranis apparurent devant elle. Leurs expressions étaient graves, reflétant l’urgence de la situation.

« Emma, que se passe-t-il ? » demanda Cernunnos, ses yeux perçant cherchant la réponse dans les siens.

Emma expliqua rapidement ce qu'elle avait découvert dans le sous-sol, décrivant les figures encapuchonnées et les runes sinistres. Taranis fronça les sourcils.

« Les Fomoires cherchent à corrompre l'énergie de cet endroit pour amplifier leur pouvoir, » dit-il d'une voix grave. « Si nous ne les arrêtons pas, leur influence pourrait se propager bien au-delà de cette école. »

« Nous devons agir rapidement, » ajouta Cernunnos. « Mais nous devons aussi être prudents. Ces créatures sont dangereuses, et elles ne reculeront devant rien pour atteindre leur objectif. »

Emma hocha la tête, déterminée. « Que devons-nous faire ? »

« Nous devons d'abord neutraliser l'énergie corrompue, » expliqua Taranis. « Cela affaiblira leur pouvoir et leur capacité à manipuler les esprits. »

« Et ensuite, » poursuivit Cernunnos, « nous devrons affronter ces agents des Fomoires directement. Ils ne partiront pas sans se battre. »

Emma se sentait à la fois terrifiée et résolue. Elle savait que cette bataille serait difficile, mais elle était prête à tout pour protéger ses amis et son école. Ensemble, ils élaborèrent un plan pour déjouer les Fomoires.

La première étape consistait à désactiver les runes qui alimentaient l'énergie corrompue dans le sous-sol. Cernunnos et Taranis guidèrent Emma alors qu'ils descendaient de nouveau dans le labyrinthe souterrain. Cette fois, ils étaient prêts à affronter les ténèbres.

En arrivant à la pièce où Emma avait vu les figures encapuchonnées, ils trouvèrent les runes qui luisaient d'une lueur inquiétante. Taranis tendit sa main, et un éclair de lumière jaillit de ses doigts, frappant les runes et les faisant exploser en une poussière étincelante. Cernunnos leva ensuite ses bras, et des racines surgirent du sol, enveloppant la poussière et l'absorbant.

« L'énergie corrompue est neutralisée, » déclara Taranis. « Maintenant, il est temps de faire face aux Fomoires. »

Emma, armée de son arc magique, se prépara au combat. Les agents des Fomoires arrivèrent rapidement, leurs figures encapuchonnées se mouvant comme des ombres dans le couloir. Leurs yeux, rouges comme des braises, brillaient de malveillance.

Le combat qui s'ensuivit fut intense. Les Fomoires attaquaient avec des vagues d'énergie sombre, mais Emma ripostait avec des flèches de lumière, soutenue par la magie de Cernunnos et Taranis. Les dieux déchaînaient leurs pouvoirs, repoussant les ténèbres avec des éclairs et des racines enflammées.

À un moment critique, l'un des agents réussit à saisir Emma par le bras, l'attirant dans une étreinte glaciale. Elle sentit son énergie vitale diminuer, mais elle puisa dans sa détermination et utilisa la flûte de pan pour invoquer un vent puissant qui la libéra de son emprise.

Emma retomba lourdement sur le sol, reprenant son souffle tandis que le vent magique balayait la pièce, dispersant les ténèbres qui tentaient de l'engloutir. Les Fomoires n'étaient plus que des ombres vacillantes, affaiblies par la puissance combinée de Cernunnos et Taranis. Mais elle savait que le combat était loin d'être terminé.

Cernunnos l'aida à se relever, ses yeux perçants cherchant à s'assurer qu'elle allait bien. Emma hocha la tête pour lui faire savoir qu'elle était prête à continuer. Ils se tenaient tous les trois côte à côte, formant une barrière de lumière et de pouvoir contre les ténèbres grandissantes.

« Ils se rassemblent, » avertit Taranis, ses yeux d’un bleu électrique se fixant sur le fond du couloir. « Ils vont tenter une dernière attaque. »

« Nous devons tenir, » répliqua Cernunnos, sa voix vibrante de détermination. « Leur défaite ici affaiblira les Fomoires dans d'autres endroits. Ils ne s'attendaient pas à rencontrer une résistance aussi forte. »

Emma se sentait étrangement calme, malgré l'imminence du danger. Le poids de la situation semblait soudainement moins lourd. Elle n'était pas seule. Elle avait la protection des dieux, et surtout, elle avait découvert en elle une force qu'elle n'avait jamais soupçonnée.

Les Fomoires se regroupèrent à l'extrémité du couloir, leurs formes obscures se fondant en une masse noire. La température chuta brutalement, l'air devenant aussi froid que l'acier. Emma sentit une vague de peur traverser son corps, mais elle la repoussa. Il était trop tard pour reculer maintenant.

« Taranis, Cernunnos, je suis prête, » dit-elle, serrant son arc magique. « Disons-leur que leur règne de terreur s’arrête ici. »

Cernunnos posa une main sur son épaule, une force tranquille émanant de lui. « Souviens-toi, Emma, c’est ton courage qui les affaiblit. Ils se nourrissent de peur, mais c’est toi qui leur fais face avec force et détermination. »

Taranis leva son bras, des éclairs commençant à crépiter autour de lui. « Sur trois, nous attaquons ensemble. Utilise ta flûte pour nous soutenir. »

Emma hocha la tête. Elle prit une profonde inspiration, porta la flûte de pan à ses lèvres, et attendit le signal.

« Un, » murmura Taranis, le tonnerre grondant au-dessus de lui.

« Deux, » continua Cernunnos, les racines des arbres craquant sous la tension de sa magie.

« Trois ! »

Emma souffla dans la flûte de pan, libérant une mélodie puissante et ancienne qui résonna à travers les couloirs de l'école. La musique s'éleva, transportant avec elle l'énergie de la nature, de la terre et du ciel. Elle sentit cette énergie circuler à travers elle, renforçant ses alliés tout en affaiblissant les forces ennemies.

Cernunnos invoqua une armée de lianes et de racines, qui jaillirent du sol pour attraper les Fomoires, les enserrant et les immobilisant. Taranis lança un éclair foudroyant, frappant directement le cœur de la masse noire, la faisant éclater en éclats de ténèbres qui se dissipèrent dans l'air. Emma tira une flèche de lumière pure qui traversa les dernières ombres, les dispersant définitivement.

Le silence tomba soudainement sur le sous-sol. Les Fomoires avaient disparu, leur énergie noire dissipée, vaincue par la lumière et le pouvoir des anciens dieux.

Emma baissa son arc, ses mains tremblantes d'épuisement. Elle n'arrivait pas à croire qu'ils avaient réussi. Le danger semblait si immense, si insurmontable, et pourtant, ils l’avaient surmonté ensemble. Elle se tourna vers Cernunnos et Taranis, leur adressant un sourire fatigué mais reconnaissant.

« Vous avez été incroyable, » dit-elle, sa voix pleine d'admiration.

« Non, Emma, c’est toi qui as été incroyable, » répondit Taranis, son visage sévère adouci par un sourire. « Tu as utilisé ton courage et ta force intérieure pour nous guider dans cette bataille. »

Cernunnos hocha la tête, son regard bienveillant posé sur elle. « Le pouvoir des anciens dieux est grand, mais ce qui fait la différence, c’est le cœur de ceux qui choisissent de se battre. Tu as montré aujourd’hui que tu étais digne de ce pouvoir. »

Emma se sentit submergée par l’émotion. Elle avait affronté des forces qui dépassaient l’entendement, et pourtant, elle était toujours là, debout, avec l’aide des dieux. Elle se rendait compte que sa vie avait changé de manière irréversible. Elle n’était plus seulement Emma Duval, une lycéenne ordinaire. Elle était l’Émissaire des anciens dieux, la protectrice de l’équilibre entre l’homme et la nature.

« Que va-t-il se passer maintenant ? » demanda-t-elle, ses pensées tournées vers l’avenir.

Taranis regarda autour de lui, l’air pensif. « Nous devons rester vigilants. Les Fomoires ne renonceront pas si facilement. Ils ont d’autres plans, d’autres alliés. Mais nous avons montré aujourd’hui que nous ne sommes pas sans défense. »

« Et toi, Emma, » ajouta Cernunnos, « tu as un rôle crucial à jouer. Ce n’est que le début de ton voyage. Mais n’oublie jamais que tu n’es pas seule. Nous serons toujours à tes côtés. »

Emma acquiesça, déterminée. Elle savait que les défis ne faisaient que commencer, mais elle était prête à les affronter. Avec Cernunnos, Taranis, et la force de la nature à ses côtés, elle sentait qu’elle pouvait surmonter n’importe quelle épreuve.

Alors qu’ils se préparaient à quitter le sous-sol, Emma réalisa que l’atmosphère de l’école avait changé. Le silence oppressant avait disparu, remplacé par une sensation de paix et de renouveau. Les ténèbres qui avaient enveloppé l’école s’étaient dissipées, et la lumière revenait lentement.

Quand elle revint à la surface, elle trouva l’école transformée. Ses camarades de classe semblaient plus détendus, leurs sourires redevenaient sincères. Ils la saluaient chaleureusement, ignorant totalement la bataille qui venait de se dérouler en dessous de leurs pieds. Mais Emma savait que ce changement n’était pas le fruit du hasard. Elle avait contribué à sauver l’école, et bien que personne d’autre ne s’en rendait compte, elle portait cette responsabilité avec fierté.

Au moment où la cloche sonna pour marquer la fin de la journée, Emma quitta l’école avec un sentiment de satisfaction. La route était encore longue, et les dangers n’étaient pas écartés. Mais elle était prête. Le monde avait changé, et elle aussi.

Sur le chemin du retour, elle serra la flûte de pan dans sa main, un symbole de la connexion qu’elle avait forgée avec les anciens dieux. Les défis à venir étaient incertains, mais elle savait une chose avec certitude : avec Cernunnos et Taranis à ses côtés, elle ferait face à tout ce qui se dresserait sur son chemin.

Le soleil déclinait à l’horizon lorsque Emma quitta le portail de l’école. Le monde semblait reprendre son souffle après l’intensité des événements de la journée. Le ciel était teinté de nuances dorées et violettes, et l’air portait encore les fragrances de l’automne, mêlées à un parfum de renouveau. C’était un contraste saisissant avec l’atmosphère lourde et oppressante qui avait envahi l’école quelques heures plus tôt.

Emma se sentait plus légère, mais elle savait que ce calme n’était qu’un répit temporaire. Il y avait encore tant de questions sans réponses, tant de mystères à résoudre. Mais pour l’instant, elle voulait simplement savourer cet instant de paix.

Tandis qu’elle marchait le long des rues familières, la flûte de pan offerte par Cernunnos solidement tenue dans sa main, elle repensa à tout ce qui s’était passé depuis cette rencontre inattendue dans la clairière. Tout avait changé si vite. Elle, une lycéenne ordinaire, était maintenant impliquée dans une guerre secrète pour l’équilibre de la nature, épaulée par des dieux anciens. Comment expliquer ça à ses amis ? Comment concilier cette vie avec celle qu’elle avait connue auparavant ?

Emma soupira. L'idée de mener une double vie n'était pas particulièrement attrayante, mais elle n'avait pas vraiment le choix. C'était le prix à payer pour ce pouvoir, pour cette responsabilité. Et même si c'était terrifiant, c'était aussi exaltant.

Elle atteignit finalement la porte de sa maison. Une fois à l'intérieur, l'odeur réconfortante de la tarte aux pommes flottait dans l'air. Sa mère, occupée à cuisiner, la salua avec un sourire chaleureux.

« Comment s'est passée ta journée, ma chérie ? »

Emma hésita un instant. Comment répondre à cette question sans tout révéler ? Elle opta pour la simplicité.

« C'était... intense. Mais ça va mieux maintenant. »

Sa mère la regarda avec curiosité, mais elle ne poussa pas plus loin. Emma en fut soulagée. Elle monta rapidement les escaliers pour se rendre dans sa chambre, où elle pourrait être seule avec ses pensées.

Une fois la porte fermée, elle s'assit sur son lit, sortit la flûte de pan de sa poche et l'examina de plus près. Le métal en bronze céleste brillait faiblement dans la lumière tamisée de la pièce. Il semblait presque vivant sous ses doigts, comme s'il pulsait avec une énergie invisible. C'était un objet magnifique, mais aussi une lourde responsabilité.

« Cernunnos, Taranis, » murmura-t-elle en caressant doucement la flûte. « Merci pour votre aide aujourd’hui. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans vous. »

Le silence lui répondit, mais elle savait que les dieux l’entendaient. Elle pouvait presque sentir leur présence, comme une chaleur réconfortante dans la pièce. Cela lui donna un sentiment de sécurité dont elle avait bien besoin.

Après un moment, Emma se leva pour se préparer pour la nuit. Alors qu’elle se brossait les dents, une pensée lui traversa l’esprit. Pourquoi ses camarades de classe avaient-ils soudainement changé de comportement ? Pourquoi avaient-ils semblé si... différents après la bataille contre les Fomoires ?

Elle se rappela les regards vides et étranges qu’ils lui avaient lancés dans les couloirs. C’était comme s’ils n’étaient plus eux-mêmes, comme si quelque chose d’obscur avait pris possession d’eux. La pensée fit naître une inquiétude en elle. Et si le combat n’était pas vraiment terminé ? Et si les ténèbres qui avaient envahi l’école avaient laissé une trace, une sorte de malédiction qui affectait encore ses camarades ?

Emma se précipita vers son sac et en sortit son téléphone. Elle composa rapidement un message à l'attention de Taranis et Cernunnos, décrivant ses inquiétudes. Puis elle se laissa tomber sur son lit, espérant une réponse rapide.

Elle n’eut pas à attendre longtemps. Quelques minutes plus tard, son téléphone vibra doucement. C’était Taranis.

« Nous avons ressenti une perturbation, Emma. Ce que tu décris est inquiétant. Cernunnos et moi reviendrons à l’école demain à la première heure pour enquêter. D’ici là, sois prudente. Ne laisse personne savoir que tu as remarqué quelque chose. »

Emma serra le téléphone contre elle, une boule se formant dans son estomac. Elle avait espéré que les choses pourraient revenir à la normale, mais il semblait que la situation était encore plus complexe qu’elle ne l’avait imaginé.

Le lendemain matin, Emma se réveilla tôt, avec un sentiment d’appréhension. Le ciel était gris, menaçant de pluie, et l’air semblait chargé d’électricité. Elle se prépara rapidement et quitta la maison, la flûte de pan cachée dans la poche de son manteau.

En arrivant à l’école, elle remarqua immédiatement que quelque chose n’allait pas. Ses camarades de classe étaient là, mais leurs mouvements étaient étrangement synchronisés, presque mécaniques. Leurs visages étaient inexpressifs, comme s’ils étaient en pilotage automatique. C’était à la fois dérangeant et terrifiant.

Emma traversa les couloirs, essayant de ne pas attirer l’attention. Elle avait l’impression d’être dans un film d’horreur, où tous les personnages étaient contrôlés par une force invisible. Elle se rendit directement à son casier, où elle espérait trouver un endroit pour se cacher et réfléchir à un plan.

Mais elle n’en eut pas l’occasion. Dès qu’elle ouvrit son casier, une main froide se posa sur son épaule. Emma se retourna brusquement pour se retrouver face à face avec l'un de ses amis, Jason. Mais ce n’était pas le Jason qu’elle connaissait. Son regard était vide, ses yeux fixés sur elle avec une intensité troublante.

« Emma... » murmura-t-il d’une voix monotone. « Tu dois nous rejoindre. »

Elle recula d’un pas, son cœur battant à tout rompre. « Qu’est-ce que tu racontes, Jason ? »

« Rejoins-nous, » répéta-t-il, cette fois avec une insistance plus forte, presque désespérée.

Emma sentait le danger imminent. Elle attrapa instinctivement la flûte de pan, prête à appeler à l’aide. Mais avant qu’elle ne puisse faire quoi que ce soit, une autre voix retentit derrière elle.

« Lâchez-la. »

C’était Taranis, apparaissant comme par magie dans le couloir, ses yeux brillants d'une fureur contenue. À ses côtés, Cernunnos se tenait prêt à intervenir, ses bois majestueux illuminés par une lumière verte intense.

Jason recula immédiatement, comme si la présence des dieux avait brisé l’emprise obscure qui pesait sur lui. Il cligna des yeux, retrouvant son expression normale, mais il semblait complètement désorienté.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? » demanda-t-il, se tenant la tête comme s’il sortait d’un cauchemar.

« Tu étais sous l’influence de quelque chose de maléfique, » répondit Cernunnos d’une voix grave. « Mais ne t’inquiète pas, tu es en sécurité maintenant. »

Emma sentit un immense soulagement en voyant que ses amis pouvaient être libérés de cette influence maléfique. Mais elle savait aussi que cela n’allait pas être facile. Ils devaient trouver la source de cette obscurité et l’éradiquer avant qu’elle ne s’empare de toute l’école.

« Nous devons agir rapidement, » dit Taranis en regardant Emma. « Rassemble ceux qui sont encore eux-mêmes. Nous allons purifier cet endroit une fois pour toutes. »

Emma hocha la tête, déterminée. Elle savait que le combat n’était pas terminé, mais cette fois, elle avait la certitude qu’ils pouvaient réussir. Avec l’aide de Taranis, Cernunnos, et la force qu’elle portait en elle, ils allaient affronter cette nouvelle menace et protéger ce qu’il restait de bon et de pur dans leur monde.

Leur mission ne faisait que commencer, mais Emma était prête à affronter tout ce qui se dressait sur son chemin. Avec ses alliés à ses côtés, elle savait qu’ils pouvaient surmonter n’importe quel obstacle. Ils étaient plus forts ensemble, et rien ne pourrait les arrêter.