Discours d'une âme
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Geôle impure, opaque et triste
Sans barreaux, à la barre, à la tête du navire,
Aussi libre qu'enfermé, je vois avec tes yeux;
Et toi, tu ne vois rien sans moi.
Condamné, à errer, vers ce brouillard épais
Plus de chaînes, plus de toi, plus de nous, plus de lois
Pluie d'effroi; sans la foi, sans l'espoir, sans un phare,
Comment ne pas s'échouer ?
Toi, mon fruit, ma coque si fermée
Tu es mon ciel, tu es mes branches, je suis ton tronc,
Tronque ta vie, regarde depuis l'azur, tu n'es plus le même,
Tu prétends, tu n'es plus, as-tu jamais été ?
Qu'une illusion, un rêve qui s'ancre et s'entretient
Je suis reflet, je suis ta mer, je suis lointain
Une larme, timide, et ton coeur chavire
Tu meurs, tu saignes, et je quitte le navire.
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