#80

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  • Allô, Oscar ?
  • Salut Alix. Tu vas bien ?
  • Très bien ! Comme d'hab, Septembre, rentrée littéraire, débandade au boulot, tu vois bien. Et toi ? Retour des States ?
  • Ouaip.
  • Demi-finale, hein ?
  • Ouai. On n'a pas réitéré l'exploit de Roland.
  • Bah, je suppose que ça ne te chagrine pas plus que ça.
  • Non, pas vraiment, non.
  • Et alors, tu lui as dit quoi, à Marc ?
  • J'ai refusé.
  • Ah ! Et il a réagi comment ?
  • Il était déçu, mais il n'a pas insisté.
  • Une rupture en bons termes !
  • C'est ça.
  • Ça te change de ta vie amoureuse, au moins.
  • Charmant. Merci, Alix. Je te rappelle que tu fais partie de cette même vie amoureuse.
  • Justement, je sais de quoi je parle !
  • Mmm. Je ne sais pas bien pourquoi j'ai décidé d'être finalement en bons termes avec toi, avec le recul.
  • Parce que je suis quelqu'un d'absolument formidable et qu'il y avait un vide à ta vie sans ma présence lumineuse.
  • C'est ça.
  • Bon alors, tu vas reprendre ton train-train madrilène ?
  • Pas exactement.
  • Ah ? Ohlà, qu'est-ce que la Fédé te réserve encore ?

 Je lui explique le projet entre Oviedo et Madrid. Elle siffle.

  • Eh beh, Oscar, qu'est-ce qui te prend ? T'es traumatisé par les allers-retours internationaux de ces derniers mois ?
  • Y'a un peu de ça, oui. Mais... Pas que.
  • Ah ? Qu'est-ce que tu mijotes ?… Oh ! Y'a une gonzesse, mon Oscar ?
  • … Je l'aurai dit plus délicatement, mais, oui.
  • Oh, oh, la fille du mariage ? La témoin ?
  • C'est elle, effectivement. J'aimerais vous la présenter quand vous viendrez en Novembre, Andreas et toi.
  • Avec grand plaisir !
  • Bien. Tu vas l'adorer, je pense. C'est sûr.
  • Ah ! Tu es plus optimiste sur ce point-là que tu ne l'as été pour tes ex...
  • Oui. Sans hésitations.
  • Parfait ! Et je suppose qu'il faut que je me tienne bien ?
  • C'est-à-dire ?
  • Je n'ai plus le droit de te mater ni de te mettre la main aux fesses ?
  • Effectivement, si tu pouvais éviter...
  • Ah. Je ferais cet effort-là, mais... Dommage.

 Je lève les yeux au ciel.

  • Trouve-toi un mec à tripoter si t'es tant en manque.
  • Oh, j'en trouve, des mecs. Mais avec un cul comme le tien ? La barre est haute, mon Oscar.
  • Alix...

 Je l'entends rire. Cette fille est lunaire. Tout le monde dans mon entourage adore Alix, personne ne comprend notre séparation, et encore moins notre relation indéfinissable d'aujourd'hui. Cela fait longtemps que j'ai arrêté d'essayer d'y comprendre quelque chose, personnellement : un lien comme le nôtre se vit sans s'expliquer, et c'est parfait comme ça. Je reste un peu inquiet de l'accueil que pourrait faire Victoria de cette relation-là : nos ex n'ont pas tellement apprécié, par le passé. Mais Victoria a une intelligence relationnelle épatante, et instinctivement, j'ai confiance en sa compréhension des éléments.

  • Eh bah... Elle doit être sacrément chouette pour que t'en arrives à ce point.
  • Elle l'est.
  • Tant mieux. Eh bien alors, j'ai hâte de la revoir.
  • Je te présenterai officiellement, cette fois-ci.
  • Ah ah ! Oui, enfin ! Je suis contente pour toi, mon Oscar. Ton p'tit cœur en sucre a trouvé quelqu'un pour le faire vibrer. J'te souhaite que ce soit doux et beau. Tu le mérites.
  • Merci Alix. Vraiment.

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