• Ça va me faire bizarre.
• Oui, Milo, j'imagine. Tu vas entrer dans la cour des grands.
• Je ne sais pas si je vais aimer m'entraîner tout seul.
• Tu sais que tu pourras toujours revenir tâter de la balle par chez nous ! C'est juste qu'avec l'emploi du temps ATP, tu auras... moins le temps.
• Ouai, ouai. Je penserai à vous.
• Et nous, on ne manquera pas de suivre tes exploits de loin !
• Ah ah ! Mes exploits ! Je ne sais pas si j'en ferai un jour, des exploits... mais je compte bien ne pas me laisser faire ! La terre battue me manque, je suis frustré de cette année !
• C'est parfois un bon moteur, la frustration. Il faut juste savoir la garder sous contrôle.
• J'ai les crocs, Oscar !

 J'éclate de rire. Voir Milo au top de sa forme me ravit. Après un printemps difficile à ronger son frein, puis un été à s'appliquer afin de récupérer son niveau, il s'est révélé de nouveau sur les circuits en fin d'année. Encouragé par la Fédération, à l'aube de ses dix-huit ans, il prend maintenant son envol pour les tournois du circuit professionnel.

• Je suis fier de toi, Milo. Tu as du mérite, et t'as du talent. Tu vas faire de belles choses, j'en suis sûr.
• Merci Oscar. T'façon tu sais, de savoir que tu ne seras plus au club l'an prochain, je trouvais ça un peu nul. Ça rend mon départ moins triste.
• Oh. Pourquoi nul ?
• Bah, parce que je t'aime bien !
• Ah ! Eh bien, merci, Milo. Ça me touche beaucoup.

 Il m'adresse un sourire gêné.

• Bon ben... voilà.

 Je pose ma main sur son épaule, et il vient m'enlacer. Eh bien ! Ça me rend joyeux.

• Amuse-toi bien avec tes p'tits à Oviedo.
• Merci, Milo. Éclate-toi dans ce que tu feras, surtout, d'accord ?
• Ouai. Si un jour, je fais Roland, je t'appelle pour être mon kiné !
• Ah ah ah ! Eh bien, je serai ravi de te voir à Paris !
• À une prochaine fois, Oscar !
• Salut !