Series de meurtres à Milltown

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Synopsis : L’inspecteur Shavi Foster se lance dans une enquête périlleuse, tandis que les meurtres se succèdent, tous liés à son propre passé. Chaque victime est associée à un événement traumatique de son enfance, et le tueur semble détenir tous ses secrets. Pour mettre fin à ce cauchemar psychologique, Shavi doit plonger dans les souvenirs enfouis de son passé, déchiffrer les motivations du meurtrier, et résoudre cette énigme tortueuse.

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C’était la première nuit d’octobre, et je venais de franchir la porte de mon appartement après une journée éreintante au commissariat. Les enquêtes, de plus en plus ardues les unes que les autres, engloutissaient tout mon temps. Ma vie sociale s’était évaporée, ne laissant que le vide. C’est ironique de penser qu’au départ, c’était ma passion. J’aimais traquer impitoyablement ces assassins sans conscience, les tueurs en série, les violeurs, les psychopathes. Être une femme dans ce métier n’était pas pour les âmes sensibles. Il fallait se munir de courage, d’égoïsme, de détermination. Il fallait être aussi impitoyable que les criminels que je pourchassais, et j’avais bien compris cette réalité, même si cet univers commençait à m’écœurer.
Je me dévêts avant de glisser sous la douche, laissant l'eau chaude couler sur ma peau. La sensation est divine, apaisante. Tout à coup, un son émane de la pièce à côté, brisant le calme de mon appartement. C’est étrange, car ma porte est fermée à clé, et je suis certaine d’être seule chez moi. Malgré cela, je continue ma douche.

Un second bruit retentit, semblant être le pas léger de quelqu’un qui s’approche. En hâte, je revêts mon peignoir et m’empare de mon arme, dissimulée dans un tiroir de ma table de nuit. Je m’avance prudemment, scrutant les alentours. Le silence règne, comme si mon imagination s’amusait à me tromper.
Cependant, mes yeux tombent sur la fenêtre de ma chambre, grande ouverte, alors que je suis persuadée de l’avoir fermée. Je décide donc de sortir. « Qui que vous soyez, montrez-vous immédiatement ! » m’écrié-je. Mais seul le souffle du chien des voisins me répond. Après avoir examiné les alentours une dernière fois, je rentre en prenant soin de verrouiller tout autour de moi.

Cette situation n’est pas nouvelle pour moi, mais chaque fois, elle me laisse avec le sentiment d’avoir été visitée par un inconnu. Peut-être n’était-ce qu’un voyeur. Je finis par m’endormir, gardant un œil ouvert sur la nuit.

Le lendemain, au poste de police, tandis que je discutais avec mes coéquipiers dans mon bureau mon supérieur, le Lieutenant Anderson, m’appelle sur mon téléphone de fonction.

– Foster, vous êtes attendue dans mon bureau immédiatement.

– J’arrive tout de suite, Chef.

– Excusez-moi, je vous laisse. Nous continuerons cette conversation plus tard, dis-je à mes coéquipiers avant de me diriger vers le bureau du Lieutenant.
J’entre et le trouve assis, tenant un dossier à la main, une expression sérieuse sur le visage. J’avance lentement, le regardant droit dans les yeux.

– Foster, asseyez-vous, me dit-il, et j’obéis.

– Que se passe-t-il, Chef ? demandai-je, inquiète.

– J’ai des nouvelles pour vous. Une affaire, et ce n’est pas n’importe laquelle. Vous allez devoir vous rendre à Milltown.

– Milltown ? dis-je, surprise. Cela faisait longtemps que je n’avais pas entendu ce nom.

– Oui, Foster, Milltown. Le corps d’une femme a été découvert dans sa chambre. Il est évident qu’il s’agit d’un meurtre. Elle a été torturée, et d’après le médecin légiste, c’est l’étranglement qui l’a finalement tuée. Cela pourrait être un règlement de compte ou peut-être un crime passionnel. À vous de découvrir.

– À moi ? Qui est cette femme ?

Il me tendit la photo de la victime, et un frisson glacial s'empara de moi. Le visage de Laura me fixait, une vieille amie d'enfance que je n'avais pas vue depuis des années. Le choc me saisit. Pourquoi elle ? Qui pouvait lui vouloir autant de mal ? Les marques de torture sur son visage étaient terrifiantes, et je pouvais à peine supporter de les regarder. Au départ, l'idée de retourner dans ma ville natale m'avait remplie de réticence, mais à présent, une détermination implacable me poussait à découvrir la vérité derrière cette atrocité. Je restai silencieuse pendant de longues minutes, analysant chaque détail de la photo, puis je relevai les yeux vers le lieutenant. Son visage traduisait une profonde compassion.

– La victime était votre amie d'enfance, n'est-ce pas ? demanda-t-il.

– Oui, Chef. Ma meilleure amie, répondis-je d'une voix émue.

– Toutes mes condoléances. Cependant, nous avons besoin de vous sur cette affaire. Il n'y a personne d'autre avec votre expérience pour mener cette enquête. Je comprends que cela soit difficile, Foster. Cependant, je tiens à vous mettre en garde. Votre implication personnelle pourrait vous nuire. Vous devrez faire preuve de professionnalisme absolu. Vous ne pouvez pas laisser vos émotions entraver l'enquête.

– Je ferai de mon mieux, Chef. Je veux résoudre cette affaire, déclaré-je avec détermination.

– Vous avez également intérêt à coopérer avec l'équipe locale. Vous n'êtes pas là pour jouer les héroïnes solitaires. Nous avons besoin de résultats, pas de complications.

– Compris, Chef. Je serai professionnelle,répondis-je en acquiesçant.

– Très bien. Vous avez l'ordre de résoudre cette affaire, Foster. Mais souvenez-vous de nos avertissements. Bonne chance.

Je sors de ce bureau avec beaucoup d’appréhension. L’idée de retourner dans cette ville me dérangeait l’esprit. Cela faisait dix ans que je l’ai quitté. Principalement après mon baccalauréat, l’année de la mort de mes parents. Plusieurs événements s’étaient produits cette année là. Allez dans cette ville est un peu comme un cauchemar pour moi. Un cauchemar dont je dois faire face. Je m’assis dans mon bureau seule en repensant à cette période de ma vie, à la découverte du corps de mes parents gisant sur le sol, étranglés. C’était horrible pour moi. Jamais je n’ai pu me remettre. Ils ont emporté avec eux une partie de moi. Quoi qu’il s’était suicidé en prison, l’assassin de mes parents, je continuais de lui en vouloir. Mes parents n’avaient rien fait pour mériter ça. Jusqu’à maintenant je me pose toujours la question du pourquoi il leur a ôté la vie. Il n’avait aucun lien avec mes parents et c’était pas pour l’argent puisque rien a été volé, pas même la bague en diamant de ma mère. Une raison de plus pour m’y rendre à nouveau et cette fois-ci en tant que Inspecteur. Je m’assurai de rendre justice à Laura.

Le crépuscule enlace doucement alors que je prépare mes bagages pour Milltown . Mon fidèle 4x4 bleu m’emporte vers cette petite ville, figée dans le temps depuis une décennie. Peu de choses ont changé, hormis cette ambiance immuable de tranquillité. Ici, chacun se connaît presque intimement, et les secrets circulent aussi rapidement qu’un ruisseau printanier. Arrivée devant la maison de mes parents, je m’arrête un instant, l’observant avec une pointe de nostalgie. Elle est toujours aussi belle, cette modeste maison jaune qui abritait ma petite famille et moi. Les souvenirs malheureux refont surface. Malgré les nombreuses offres d’achat, je n’ai jamais voulu m’en séparer, car elle incarne tout ce qui me reste de mes parents.

Je gare la voiture dans le jardin, mais à peine ai-je posé le pied dehors qu’un inconnu aux yeux verts m’interpelle. Son visage m’est familier, mais je peine à le replacer. Je cligne des yeux pour tenter de le reconnaître.

– Shavi… Shavi Foster. C’est bien toi ? demande-t-il, tout aussi étonné que moi.

– Oui… On se connaît ? répondé-je, perplexe.

– C’est moi, Tom… Tu sais, le petit frère de Taylor.

– Ah, Tom ! Maintenant je me souviens. Tu as bien changé. Tu es devenu un bel homme. Tu étais bien jeune quand je suis partie d’ici, je dis en le prenant dans mes bras.

– Toi aussi, tu as bien changé. Il paraît que tu es l’inspectrice en charge de l’affaire Laura. Les nouvelles vont vite par ici, et on s’attendait tous à ta venue, même Taylor.

– Comment va Taylor ? je demande d’un ton mélancolique.

– Elle ne va pas très bien, même si elle essaie de le cacher. Tu sais, Laura et elle continuaient à se voir. C’est tragique ce qui lui est arrivé.

– Aurais-tu des informations à me donner au sujet de son meurtre ? je demande, curieuse d’en apprendre davantage.

– Non, pas autant que Taylor. D’ailleurs, elle et son mari viennent dîner en famille ce soir. Tu peux te joindre à nous si tu le souhaites.

– Avec plaisir. Merci, Tom, et encore une fois, toutes mes condoléances.

– À toi également, répond-il.

Nous échangeons une poignée de main et je récupère mes bagages en me dirigeant vers la maison. Pénétrer dans le salon réveille un tourbillon de souvenirs. Je me revois rentrer chez moi après les matchs de volley, à l'âge de 17 ans.

********

– Je suis rentrée, maman, dis-je en jetant mon sac dans le séjour.

– Je suis à la cuisine, ma puce. Viens m’aider.

– Oh, c’est du bon aujourd’hui, m'écriai-je en prenant la tomate posée sur la table.

– Oh oui, des Tacos garnis de viande, de légumes et de condiments.

– Miam. J'aimerais beaucoup t'aider, mais il faut que je me douche, maman. Je ne tiens plus sur mes pieds. Et papa ?

– Je comprends, ma chérie. Ton père est dans le jardin, comme d’habitude.

– J'y vais.

Je courus dans le jardin, excitée à l'idée de raconter ma journée à mon père. J'adorais nos discussions. Si seulement je savais qu'on me les enlèverait, je leur dirais à tous les deux que je les aime profondément.

*******

Je laisse échapper un dernier soupir avant d’entamer la montée des escaliers. Ma chambre m’attendait, préservée de l’absence. Après avoir défait mes bagages, je me dirige vers la salle de bain pour une douche bienvenue. Je choisis un pantalon noir et un chemisier blanc, attachant mes cheveux châtains ondulés. Mon téléphone en main, je jette un dernier regard à la maison avant de me rendre chez Taylor et sa famille, qui habitent juste à côté de chez moi.

J’appuie sur la sonnette et me retrouve face à elle.

– Shavi… C'est bien toi ??

– Oui, c'est bien moi. Viens dans mes bras, ma puce. Tu m'as tellement manqué.

Taylor avait pris un sérieux coup de vieux. Cette jeune fille élégante qui accordait plus d'importance à son apparence qu'à ses devoirs à l'école semblait aujourd'hui négligée et fragile. En la prenant dans mes bras, je sentais ses larmes couler sur ses joues. Au fond de la pièce, un homme, probablement son époux, accompagné de son frère. Le visage de ce dernier me revenait en mémoire, membre du même club de sport au lycée. Le monde est si vraiment petit ! Sans plus attendre, nous nous installons autour du dîner et d'un verre de vin. C'est là que la discussion débute.

– C'est étrange ce qui est arrivé à Laura, dis-je. Elle était si gentille dans mes souvenirs.

– Oh oui, Laura n'était pas du genre à avoir des ennemis, elle était plutôt renfermée, renchérit Taylor.

– Vous vous êtes revus depuis tout ce temps ?, demandé-je.

– On peut dire. Laura venait parfois dans mon club de yoga. Elle n'y restait pas longtemps, se contentait de me saluer à la fin de la séance avant de partir. En fait, je la trouvais un peu étrange... Un peu mystérieuse, je veux dire. Mais bon, Laura a toujours été mystérieuse de toute façon.

– C'est vrai. Je suis vraiment perplexe. Je ne sais même pas par où commencer l'enquête, à vrai dire. Ce voyage, cette nouvelle, et le retour dans ma maison m'ont fait plus de mal que de bien. Demain, je vais passer chez Laura.

– Je ne te l'ai sûrement pas assez répété, Shavi, mais je suis désolée pour tout ce qui t'est arrivé. Ça a dû être assez difficile pour toi de tout abandonner ici et de partir. Et moi, ça m'a également brisé le cœur de ne plus revoir ma meilleure amie. Tu pourras toujours compter sur nous. Toujours.

– Merci à vous pour tout. J'en suis vraiment touchée. Il se fait tard, je dois rentrer chez moi. J'ai une longue journée demain. Bonne nuit à vous.

– Bonne nuit, Shavi.

Taylor m’escorte jusqu’à la sortie et, après une bise, je prends congé d’elle. De retour à la maison, je me couche. Je m’endors. Cette nuit a été la plus longue et triste après la mort de mes parents.

Le lendemain, je me rends chez Laura. Elle habitait toujours dans la même maison depuis tout ce temps, une petite demeure blanche non loin de la forêt. À mon arrivée, des enquêteurs locaux et la famille de Laura sont présents, notamment sa mère et sa sœur. Orpheline de père, sa famille vit en Espagne, son pays natal. Après un bref échange avec l’inspecteur local en charge de l’affaire, je m’attelle à un petit interrogatoire avec sa famille. Sa mère ne cesse de pleurer, alors je m’adresse à sa sœur.

– Laura était tellement gentille. Celui qui a fait ça est un monstre. Il nous a enlevé ce qu’on a de plus cher. Vous devez l’arrêter, Inspecteur.

– Je vous promets, madame, que nous l’arrêterons. J’ai fait des milliers de kilomètres spécialement pour cela. Nous pensons que c’est un crime passionnel. Laura avait-elle un homme dans sa vie ?

– Pas du tout. Je suis très proche de ma sœur, et je peux vous assurer que Laura n’avait pas de copain, du moins pas ici à Milltown. Elle aimait cet endroit mais avait peur des habitants. Elle préférait se mettre en retrait.

– Peur ? D’une chose en particulier ?

– En effet. Il y a eu un incident ici. Je ne saurais en dire plus. Elle n’aimait pas beaucoup en parler, mais Laura a vu quelque chose d’affreux. Un meurtre, je suppose. Et le tueur le sait, j’en suis sûre. Elle m’en avait parlé mais refusait d’y aller en profondeur, par crainte qu’il n’arrive quelque chose à maman et à moi. Ma sœur était menacée. Je l'ai prévenue, je lui ai dit de tout avouer à la police et de revenir en Espagne, mais elle ne m’écoutait pas. Et aujourd’hui, ce secret a eu raison d’elle. Oh, ma Laura.

Elle fond en larmes, et je lui tends un mouchoir en papier. Mais quel meurtre a bien pu être témoin Laura ? Un meurtre qui date apparemment de plusieurs années, mais je n'en avais aucune connaissance. Il faut que j'en sache plus. Encore une fois, je présente mes condoléances à la famille et leur promets que je ferai tout en mon pouvoir pour résoudre cette affaire afin qu'ils puissent enterrer leur fille dignement. Apparemment, je ne suis pas au bout de mes surprises.

Je reçois un message de Taylor. « Salut Shavi. J’ai quelque chose à t’avouer. Il faut que je te parle, et tout de suite. Viens seule s'il te plaît. À notre petite cabane secrète. C’est urgent ! ». Sans attendre, je démarre. Je me rappelle bien de cet endroit, nos réunions et virées de jeunesse. Pourquoi me donner rendez-vous seule là-bas ? J'appréhende la confession que Taylor veut me faire. Je ne sais pas à quoi m'attendre. D'ailleurs, tout le monde est bizarre dans cette ville.

J'arrive et gare rapidement ma voiture. Je m'approche, tout semble calme. J'appelle le nom de Taylor, elle ne répond pas. J'entre dans la cabane, je suis choquée. Mes mains tremblent devant l'horreur que je vois. Je cherche des réponses et sors mon arme. Il y a du sang partout, mais aucun cadavre. J'appelle la police et commence à scruter les environs en suivant les traces de sang. La cabane possède deux entrées, une à l'arrière également..

Je découvre à terre le téléphone de Taylor, et là, mon cœur se serre comme au moment où j'ai découvert les corps de mes parents. Qu'est-il arrivé à mon amie ? Je vois son corps, le corps de Taylor gisant par terre près de l'entrée de la cabane. Sanglotant, je l'appelle, mais elle ne répond pas, elle ne respire pas. Taylor est morte. La police vient d'arriver, m'éloigne de la scène, et commence à me poser des questions.

– L'enquête devient trop dangereuse pour vous, vous devez partir d'ici avant qu'il ne vous arrive quelque chose, déclare l'inspecteur en charge de l'affaire.

Mes amies qui meurent et moi qui ne suis plus en charge de l'enquête. Je refuse de céder. Comme pour mes parents, j'aurais pu sauver Taylor, et par ma faute et mon absence, je les ai perdus. Taylor avait quelque chose à m'avouer, mais quoi ? Quelque chose en rapport avec Laura ? Je n'en sais rien, mais je m'apprête à découvrir la vérité. Je promets à l'inspecteur que je partirai, mais au fond de moi, je sais que je ne le ferai pas sans avoir élucidé cette histoire. Cette nuit, je me rendrai au domicile de Laura pour y fouiller, mais avant, il faut que je parle à Tom et au mari de Taylor.

Après avoir reçu la nouvelle, l'émoi s'empara de Karl, le mari de Taylor, tout comme de Tom. Karl était perturbé par les étranges comportements de sa femme ces derniers temps, surtout après l'annonce du décès de Laura. Elle chuchotait au téléphone, sortait tardivement pour des rencontres mystérieuses. Malgré ses interrogations, Taylor jurait que tout était lié à la salle de yoga. Karl, déconcerté et effondré, doutait même de sa sincérité, suspectant une liaison. Je promis à Karl et à Tom de ne pas abandonner tant que le coupable ne serait pas trouvé.

Je me replie chez moi, submergée par les souvenirs de mes parents gisant dans une mare de sang. Les images de l'assassin hantent mes pensées. Et s’il n'avait aucun lien avec le meurtre ? Car après tout le mobile reste flou. J'appelle un ami au poste pour obtenir des informations sur le prétendu coupable, même s'il est décédé il y a un an. J'ai besoin de comprendre ses motivations, de faire mon deuil, mais un mauvais pressentiment m'envahit. Soudain, un bruit familier résonne, semblable à celui de chez moi. Arme à la main, je crie à l'intrus que je fais partie de la police. En ouvrant la porte, je découvre un papier maculé de sang. "Tout ceci est de ta faute, salope" y est inscrit.

L'histoire prend un tournant inattendu. Serait-ce moi le pivot de ces meurtres ? L'assassin me traquerait-il, infligeant des souffrances à travers mes proches ? Est-il le meurtrier de Laura et de Taylor ? Quels secrets Taylor voulait-elle partager ? Et quel crime a été témoin Laura ? Les mystères s'accumulent, plongeant dans une obscurité troublante.

Arme en main et clé de voiture en poche, je me dirige vers la demeure de Laura. Mon téléphone sonne, c'est mon collègue avec des nouvelles sur l'assassin présumé de mes parents, Hector Suarez, vivant à Milltown. J'en savais déjà une partie, mais la surprise vient quand on mentionne son unique famille ici, son grand frère, Karl Suarez, l'époux de Taylor. Que cache-t-il dans le meurtre de mes parents et pourquoi serait-il lié à d'autres crimes ? Après les remerciements à mon collègue, j'arrive chez Laura.

Avec mes méthodes habituelles, j'entre chez elle et commence à fouiller. Rien dans le salon. Montant à sa chambre, je parcours ses documents à la recherche d'indices. Aucune piste. J'ouvre son ordinateur, tape le prénom de sa sœur comme mot de passe, et découvre un dossier dans la corbeille. Une vidéo s'y trouve, dévoilant l'horreur de ma vie. Mes larmes coulent, mon cœur est déchiré. Karl poignarde mon père, étrangle ma mère. Les surprises ne s'arrêtent pas là. Taylor, Tom, et le frère de Karl sont complices, effaçant les traces du crime. C'est une trahison profonde. J'ai été manipulé par ces personnes.
Le même bruit résonne, mais cette fois, des pas s'ajoutent. J'allume la lumière, et derrière moi, Tom éclate de rire. Comme par réflexe, j'appelle la police et mets l'appel en haut-parleur sans me faire repérer.

– Qu'ont-ils fait mes parents ? dis-je en sanglot.

– Qu'ont-ils fait ? Tes parents et toi, vous nous avez tout pris, dit Tom. Cette maison que tu occupes maintenant aurait dû être à notre famille. Elle était la nôtre autrefois. Les affaires de mes parents ont sombré. Ils ont été contraints de vendre la maison à tes parents. Nous vivions dans une petite maison, pendant que toi, tu profitais de notre belle demeure. Nous avons perdu nos parents à cause du chagrin. Taylor et moi souffrions, et toi, tu étais heureuse avec tes parents. Tu pensais que nous allions te laisser mener ta belle vie pendant que nous mourrions de faim ? Sur les papiers signés par tes parents, la maison nous revenait si vous mouriez, toi et tes parents.

– Karl ?

– Karl était le petit ami de Taylor à l'époque. Il avait à gagner en nous aidant. Nous avions prévu de vous tuer, tous les trois. Un cambrioleur tuant une famille entière. Un mobile solide, non ? Nous, pauvres voisins et amis de la famille, récupérions les biens. Malheureusement, tu étais absente, espèce d'idiote, alors nous avons dû faire le travail quand même. Hector a dû payer pour nous. Malheureusement, trop faible, nous avons dû l'éliminer. Laura, cette salope, savait tout, nous faisait chanter. J'ai dû la faire disparaître également.

– Taylor... C'était ta sœur, bon sang.

– Et j'en suis vraiment triste... La pauvre. Elle devenait de plus en plus faible et voulait tout t'avouer. Il fallait que je la fasse taire. Tout ce sacrifice, c'était pour elle. Et elle, elle voulait tout gâcher et me poignarder dans le dos. Et maintenant, je vais finir ce que j'ai commencé. Content de t'avoir revu, ma belle.

Avant que je puisse placer un mot, un bruit d'arme se fait entendre. Je touche mon corps, rien n'est atteint, je vais bien. Je regarde à terre... le corps de Tom git et en haut, Karl est là devant moi. Je le regarde en larmes. La police vient d'arriver. Il ne tire pas, au lieu de ça, il s'excuse. Il se rend à la police. Tom est emporté. Il est mort. Et moi, je suis assise devant la maison de Laura, dans cette ville de Milltown où j'ai perdu mes parents à cause de personnes que je considérais comme mes amis, et où pour une deuxième fois, je suis seule. J'éclate en sanglots, là au beau milieu de la nuit.

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