Chapitre 3

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Écrit en écoutant notamment : Kesha - Die Young (remix feat. Becky G) [Dance-Pop]

Pour le second cours de la matinée, nous nous dirigeons vers le grand gymnase de la fac. Notre formation nous oblige à explorer de nombreux sports différents : c’est donc tennis de table aujourd'hui. Nous devons enchaîner des exercices stéréotypés, puis remplir des fiches d’évaluation concernant nos points forts, les aspects à améliorer… ce n’est clairement pas l’exercice le plus palpitant.

Au moins, lors de la dernière demi-heure, nous nous divisons en groupes de trois pour jouer un rapide tournoi. Afin de pimenter un peu la séance, je propose à Andreas et Lucas, un de nos amis, de décider d’un gage pour le perdant.

Il ne faut que quelques secondes à Lucas pour lancer une proposition complètement saugrenue, mais qui fait tout de suite l’unanimité. Qu’à cela ne tienne, le vaincu aura pour mission de s’incruster dans un cours de natation de la fac et nager une longueur tout habillé.

Andreas court vers les vestiaires et revient quelques secondes plus tard muni de son téléphone et de son trépied portable.

— J’ai besoin que vous me rejouiez la scène, ça va être excellent pour ma nouvelle vidéo !

— Ahah, le youtubeur est de retour ! m'écrié-je. Il faudrait que tu passes les mille vues un de ces jours ! Je commencerai vraiment à te prendre au sérieux à partir de ce moment, le taquiné-je, conscient que sa passion représente un travail important.

— Ouais… tu m’autorises à filmer ton boule de rêve pour exploser le compteur de vues ?

— Fais ce que tu veux !

Pendant que Lucas et moi nous mettons en place pour le premier match, Andreas cherche un bon angle pour capturer quelques scènes. Il s’amuse d'abord, tel un speaker de combat de boxe, à nous présenter tous les deux, puis nous décidons de qui va servir en premier.

Malgré la pression du défi, je ne me démonte pas et bats assez facilement Lucas sur le score de 11 à 4. C’est ensuite au tour d’Andreas de venir me défier.

— Tu vas voir garçon, je vais te faire le cul ! s’exclame ce dernier.

— J’aimerais bien voir ça !

C’est exactement le moment que choisit la prof de tennis de table pour arriver furtivement dans notre dos, avec comme but premier d’évaluer notre jeu.

— Andreas, remettez vos pulsions homosexuelles à plus tard, et produisez-moi un service digne de ce nom ! s’agace-t-elle.

Il s’exécute immédiatement, mais de mon côté, je rate la balle en éclatant de rire devant l’apparence sérieuse qu’il a réussi à retrouver en un quart de seconde.

— Un peu de concentration ! Vous ressemblez à des gamins de sixième. Vos remarquables performances en athlétisme ne vous dispensent pas d’apprendre à taper correctement dans une balle.

Je me focalise rapidement sur le match, plus par peur de devenir l'heureux lauréat de ce défi stupide qu’à cause des remontrances de la prof. Nous parvenons au score critique de 9-9, et après un long échange, je frappe dans un éclair de génie une balle liftée d’une terrible violence. Andreas n’a pas le temps de se replacer et renvoie la balle loin en dehors de la table.

— Putain ! Sport de merde ! hurle-t-il en faisant mine de jeter sa raquette.

Je conclus ensuite facilement le match sur un service un peu vicieux qui le fait rager de plus belle.

— Allez, c’est parti pour le match des losers ! Malheur au vaincu !

***

— Alors Andreas, quand est-ce que tu vas te mettre à l’eau ? lui demandé-je sur le chemin du self. Je filmerai l’exploit pour ta vidéo, bien évidemment.

— Cours de ping-pong, ÇA TOURNE MAL ! ajoute Lucas en riant.

— Je vais voir… ça sera de votre faute si je me console à coup de frites bien grasses ce midi.

— Niet ! m’écrié-je. Tu vas continuer à bien surveiller ton alimentation jusqu’à ce que tu sois sélectionné.

— Mouais… tu penses vraiment que j’ai une chance d’aller en Italie ?

— Évidemment ! Réfléchis, il n’y a pas tellement de concurrence que ça. Et ton 8’59’’ du début d’année va les convaincre, j’en suis certain. Même moi, je ne sais pas comment tu as réussi cette perf’ ; y avait ton crush dans le public ?

— Même pas !

À la fac, nous avons la chance depuis cette année de profiter d’un restaurant un peu amélioré par rapport au Crous classique. Nous saluons notre cuistot préféré, qui nous connaissant bien, nous sert directement une double portion de riz.

Le pire d’entre nous trois, c’est Andreas : lors de notre intégration de première année, il avait réussi la prouesse de remporter le concours du plus gros mangeur de pâtes. Il s’était préparé en jeunant pendant vingt-quatre heures et avait presque fait une syncope à l’athlétisme quelques heures avant le concours.

Lucas, malgré son plus petit gabarit, se défend aussi plutôt bien. Lui fait surtout du badminton, mais à un niveau moins élevé. Il travaille bien plus que nous pour les cours et espère devenir préparateur physique. Ainsi, pour Andreas et moi, l’amphi de l’après-midi est plutôt réservé à la digestion. Notre corps ne se réveille réellement que pour l’entraînement du soir.

***

Nous arrivons à la piste d’athlétisme principale de notre club aux alentours de dix-huit heures, alors que les filles des moins de vingt ans sont en train de terminer leurs derniers tours de récupération. Je vois alors Andreas se diriger vers Marine, une amie qu’il connaît depuis le lycée. Vu comme ces deux s’entendent, je me demande comment il est possible qu’ils n’aient jamais rien fait ensemble ! Je ne pense pas qu’Andreas me cacherait ça.

De mon côté, je commence déjà mon échauffement ; autant je me suis amusé pendant toute la journée, il est maintenant l’heure de réellement se concentrer pour réaliser une séance de qualité. Le programme consiste en une demi-heure de footing, des exercices d’explosivité, puis deux fois dix répétitions de 200 m à allure quasi-maximale. Stéphane, mon entraîneur, me donne quelques consignes techniques à appliquer au mieux, avant de repasser s’occuper du groupe dont fait partie Andreas.

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