Chapitre 18
Écrit en écoutant notamment : Jeffree Star x Nicki Minaj - Lollipop Luxury [Pop]
Il monte à califourchon sur moi et pose ses mains sur mon torse. Je relève un instant le cou pour l’inciter à venir m’embrasser puis passe mes mains derrière son dos avant de le basculer. J’enlève son t-shirt et soulève ses bras vers l’arrière. Ce corps svelte est si attirant que je ne sais plus où poser mon regard ! J’ai envie de l’embrasser partout en même temps ; on dirait que chaque seconde est comptée alors que nous avons encore toute la nuit devant nous.
— J’ai envie d’aller plus loin que la dernière fois, dit Lucas, les yeux écarquillés par le désir.
— Demande-moi ce que tu veux.
***
Je m’apprête à m’introduire en lui tout en continuant à lui caresser le flanc. Tout son corps exprime une tension maximale, sûrement beaucoup d’excitation et un minimum d’angoisse. Je m’assure une dernière fois qu’il ne se force pas pour moi.
— Oui, je te veux toi et seulement toi ! me convainc-t-il.
J’avance doucement mon sexe et appuie progressivement pour lui permettre de se détendre ou de m’arrêter s’il le faut.
— Ça peut être normal que tu sentes une tension vive au tout début, mais je t’assure que ça passe très vite.
— Oui, je pense savoir de quoi tu parles, mais je te fais confiance !
Il se crispe malgré tout et redresse la tête pour mieux suivre mon mouvement. Une fois le passage franchi sans heurt après quelques tentatives, je pose ma main sur son sternum pour le recoucher complètement et m’allonge moi-même sur son corps en entamant des mouvements plus amples. Je fais attention à ne pas m’enfoncer complètement, afin de lui éviter le moindre inconfort.
— Comment tu te sens ?
— C’est un peu bizarre, mais j’aime beaucoup sentir ta chaleur. J’arrive pas à réaliser ce qu’on est en train de faire !
— Ne réfléchis pas trop et profite.
— Je crois que je t’aime beaucoup…
— Moi aussi, t’es magnifique.
Mes mots n’ont sûrement pas la même valeur que les siens, mais je ne souhaite surtout pas gâcher son instant… ni le mien. Il est objectivement très excitant, largement à la hauteur des mecs dont j’ai l’habitude. En plus, il a encore tout le temps d’apprendre et je me plairais bien dans le rôle d’initiateur. Je suis certain que je peux en faire un dieu du pieu ! Il a déjà le sourire et le corps qu’il faut ; il lui manque seulement un peu de confiance et de détachement, mais ça viendra vite.
Le samedi suivant.
Je ne me suis pas énormément préparé pour le meeting de cet après-midi, mais en contrepartie, le repos relatif de la semaine pourra m’apporter une fraîcheur profitable. Et puis la concurrence ne sera pas aussi relevée qu’en Italie.
Le bus qui amène les athlètes de mon club se gare enfin sur le parking du complexe sportif de Clairefontaine. On ne croirait vraiment pas être à seulement quarante kilomètres de Paris tant les alentours sont ruraux, donnant presque un sentiment d'abandon.
Nous allons dans un premier temps retirer nos dossards. D’habitude, c’est à ce moment-ci que ma vraie préparation mentale pour la course commence, mais cette fois, je dois admettre que les souvenirs de mes soirées avec Lucas sont difficiles à chasser. Je lui dédicacerai ma victoire du jour, si j'y parviens. J’ai déjà très envie de lui refaire l’amour ! J’imagine déjà sa bouche s’entrouvrir au moment où je le pénétrerai, les mots gentils que je lui adresserai pour le rassurer. Je veux lui faire aimer mon corps dans son entièreté, continuer à lui faire oublier sa première expérience si quelconque, telle qu’il me l’a racontée chez lui après la soirée de la semaine passée.
Juste avant d’enfiler mon maillot, je prends discrètement une photo de mon torse sous un angle bien avantageux et lui envoie sans tarder. Ces ombres qui jouent avec mes obliques et les deux marques symétriques qui descendent vers mon sexe devraient avoir un effet assez immédiat sur lui ! Attention seulement à ne pas bander dès maintenant, car dix-neuf centimètres sont vraiment très peu discrets sous le short de sprint ajusté.
Je suis définitivement sorti de mes fantasmes par ce salaud de Jordan, occupé à faire ses gammes à seulement vingt mètres de moi. Je le surprends même à m’observer avec un regard provocateur. Imagine seulement si Andreas avait raison, et qu’il avait effectivement profité d’un moment d’inattention de ma part pour me faire son sale coup…
J’attrape mon bidon pour hydrater une dernière fois mes muscles une fois mon échauffement achevé. Pourtant, au moment où je le porte à ma bouche, je suis saisi d’un doute. Pourquoi ne pourrait-il pas recommencer ? Je n’ai pas spécialement surveillé mes affaires pendant la dernière demi-heure. Je préfère repasser au vestiaire pour vider l’eau dans un évier, puis rince la gourde plusieurs fois avant de remettre de l’eau fraîche. On ne sait jamais !
Quelques minutes plus tard, nous sommes appelés sur la ligne de départ. J’ai juste envie de défoncer Jordan et de lui prouver une fois de plus qu’il ne sera jamais à ma hauteur ! Il me semble qu’il n’avait même pas passé les séries en Italie…
Alors qu’il ne m’a pas adressé la parole de tout le déplacement, je constate que Stéphane m’observe attentivement. Il se mord les ongles comme il en a l’habitude, espérant que je réalise une bonne performance. Évidemment, il ne veut pas perdre un talent comme moi ; je suis sûr qu’il me laisse simplement mariner. Je suis clairement en position de force dans cette affaire. S’il y a bien une personne pour qui j’ai envie de remporter cette course, c’est Lucas, et certainement pas pour l'autre idiot. J’ai tellement envie de voir le regard admiratif de Lucas se poser sur moi lorsque je le rejoindrai ce soir !
Je me redresse dans un réflexe lorsque le signal retentit. Allez, c'est le moment de tout casser ! Pourtant, la course est particulièrement serrée et je commence à enrager de ne pas parvenir à me détacher... Tout va se jouer sur la dernière ligne droite, lorsqu'il faudra puiser dans les dernières ressources mentales et physiques pour venir à bout de la douleur qui s’installe de manière croissante. Malgré ma volonté, il me semble piétiner et manquer de quelques watts de puissance pour passer complètement. Un groupe de quatre coureurs, dont Jordan et moi faisons partie, franchit la ligne dans l’espace d’un dixième de seconde. Nous nous dévisageons tous, conscients que la photo-finish va être nécessaire pour nous départager. J’ai bien cassé le torse vers l’avant, ce qui devrait au moins m’assurer une place sur le podium, si ce n'est la première place.
Quelques minutes plus tard, le speaker de l’évènement prend la parole :
— J’ai maintenant le plaisir de vous annoncer le podium définitif de ce 400 mètres hommes des moins de dix-neuf ans. Déjà, bravo aux quatre coureurs qui nous ont offert ce moment de suspens haletant ! … En quatrième position : Baptiste Seguin !
C’est une blague ? Même pas sur le podium ? J’étais clairement en avance sur au moins l’un des trois autres !
Annotations
Versions