Chapitre 26

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Écrit en écoutant notamment : Maddix - Raw Diamonds [Acid Techno]

J’ai une mauvaise surprise lorsque le gars descend en bas de son immeuble pour venir m’ouvrir. Il ne ressemble carrément pas aux photos qu’il m’a envoyées, et la différence n’est pas à son avantage. Je ne peux pas non plus croire que les images de son torse lui appartenaient, car il semble beaucoup moins athlétique.

— Mec… t’es sérieux ? soupiré-je.

— Oui, je sais… mais j’en ai marre de devoir me taper de la troisième catégorie à chaque fois.

— Ah parce que ça marche en plus, de tromper les gens ?

— Parfois, dit-il avec un sourire.

— Ils ont surtout la flemme de recommencer à chercher autre chose, ouais… Moi pas. Je te souhaite une bonne soirée, dis-je en faisant demi-tour.

— Mais attends ! T’avais super envie de me baiser, et le feeling passait bien !

Je lui fais un doigt d’honneur sans même m’arrêter et relance un plan B immédiatement.

***

Heureusement, celui que j’ai choisi cette fois-ci n’est pas pour me déplaire : cheveux blond vénitien, une belle carrure qui évoque celle d’un nageur, et de nombreux poils clairs bien taillés. Un seul détail m’intrigue au moment où je commence à caresser son corps de haut en bas :

— Eh mais t’as deux orteils collés !

— Ah oui... ça s’appelle une syndactylie… mais ça ne m’a jamais gêné.

— Je savais même pas que ça pouvait exister.

— Maintenant c’est fait ! rigole-t-il.

— Remarque, chez moi, c’est ma cheville qui est décalée…

— Ah ouais, montre… j’avais même pas fait attention. Et sinon, t’avais pas dit que tu voulais un peu me… malmener ? dit-il en se retournant.

Il se met alors sur les genoux pour me présenter ses fesses, encore protégées par le tissu tendu de son caleçon. Je m’amuse à le baisser lentement en faisant courir mes doigts dans le sillon qui se dévoile, puis ensuite à le remonter afin de provoquer quelques soupirs impatients.

— Est-ce que tu peux aller me chercher quelque chose dans l’armoire derrière toi, s’il-te-plaît ?

— Euh… ouais, si tu veux ! Laquelle ?

— À gauche du miroir, le troisième niveau en partant du haut, il y a une boîte rouge et blanche.

— Ok, j’ai trouvé !

— Fais ton choix…

Je comprends mieux pourquoi il tenait à ce que je m’en occupe moi-même ; ça fait complètement partie du fantasme ! J’en choisis un noir aux formes réalistes, qui possède une texture agréable au toucher et fait l’épaisseur de deux ou trois de mes doigts. Deviner que ses jolies fesses rebondies ont l’habitude de côtoyer sa collection redonne un immense coup de fouet à mon excitation, et tant pis si mon sexe attendra son tour plus longtemps que d’habitude. Il ne s’est même pas retourné, attendant que je le surprenne…

***

La soirée avait mal commencé, mais le hasard a pour une fois joué en ma faveur. Lui, je ne vais pas l’oublier de sitôt !

En rentrant, je repasse à proximité du stade et repense à ma conversation de tout à l’heure avec Stéphane - enfin surtout à la partie concernant Jordan. Je devais être drogué par les endorphines pour avoir affirmé que je m’en fichais totalement. D’accord, une vengeance froide n’est pas l’objectif prioritaire, mais de là à lâcher l’affaire, je ne m’en sens pas encore capable.

J’ouvre dans un réflexe un message envoyé par Enzo à l’instant :

« Désolé de prévenir tard, mais tu voudrais passer ce soir ? Ça peut être rapide si tu ne veux pas te coucher trop tard ! Sinon on voit pour la semaine prochaine, hein ! »

Bien que je plane encore du feu d’artifice final avec le mec précédent, je sens une puissante vague hormonale me parcourir et me persuader qu’il vaut mieux le rejoindre plutôt que de ruminer par rapport au cas de Jordan. Je bande de nouveau, signe que ce deuxième round ne sera pas de trop pour relâcher certaines tensions.

— Ça commençait à faire longtemps ! s’enthousiasme-t-il lorsque j’arrive.

— Ouais, j’ai eu quelques semaines un peu chargées, mais ça va beaucoup mieux.

Alors qu’il semblait encore plus bouillant que d’habitude, il s’écarte soudainement alors que nous commencions à peine à nous toucher.

— Eh, mais tu sens la transpiration de fou !

— Si ce n’est que ça, je peux prendre une douche rapide, dis-je à moitié vexé.

— Ouais ce sera mieux ! Je t’aime beaucoup, mais mes narines délicates ont failli trépasser.

— Pas la peine d’en rajouter, jeune garnement ! le taquiné-je en virant déjà mon t-shirt.

Il se rapproche alors de moi avec un air particulièrement suspicieux et tend son index vers mon nombril.

— Tu peux m'expliquer ces traces sur le bas de tes abdos ? Ne me dis pas que…

Je remarque en même temps que lui la preuve du crime. Il me dévisage déjà d’un air choqué.

— Que tu viens déjà de te taper un gars ?

— Euh… C’est tellement grave ? Moi ça me dérange pas plus que ça…

— Alors là, désolé, mais je… je refuse ! manque-t-il de s’étrangler. Je refuse d’être ton second de la soirée, c’est juste trop dégradant ! J’espère que tu ne m’as jamais fait le coup auparavant !

— Non non, je te le jure… Du coup, je reste ou je pars ? complété-je après un blanc de quelques secondes.

— Va déjà prendre ta douche, je réfléchirai pendant ce temps.

Il va me chercher une serviette et propose même de me prêter un t-shirt propre. Tu parles, il a déjà pris sa décision… mais avait bien raison concernant l'odeur de mes aisselles.

J’esquisse un sourire en repensant aux scènes peu catholiques dont cette salle de bain a été le théâtre. Une fois sous l'eau, je prends le temps de me savonner avec application pour être absolument irréprochable !

C’est avec une certaine déception que je le trouve encore habillé, assis devant son ordinateur.

— Alors, quel est le plan pour la suite ? chuchoté-je en arrivant dans son dos.

— J’avoue que j’aimerais te connaître un peu plus. Donc… je te veux bien si on passe une soirée chill ensemble et que tu restes dormir !

— Mmh, c’est à mon tour de réfléchir, maintenant.

Je sais pertinemment que c'est la porte ouverte aux sentiments... Mais l'investissement pourrait globalement se révéler rentable en vue de futurs plans.

Par ailleurs, bon point : le lit est suffisamment large pour ne pas risquer de se prendre des coups de coude à quatre heures du matin. Allez… par contre, au moindre début de ronflement ou même de respiration trop bruyante, je remballe mes affaires.

— C’est tout bon pour moi, lâché-je.

— C’est vrai ?

— Évidemment !

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