Prologue

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 Les rires des passants fusent tout autour d'Akiko, l'enfant de l'automne si l'on en croit les kanjis qui composent son prénom. Ces éclats de joie l'étourdissent et l'entourent en venant de tous les côtés. Elle aimerait faire partie de ces effusions joviales, mais une force inconnue, bien plus puissante qu'elle, l’en empêche. Pourtant, Akiko affectionne grandement les matsuri, ces festivals japonais typiques qui la rendent heureuse de se trouver au Japon pendant la période estivale. Elle essaye donc de profiter du moment présent en se concentrant sur tout ce que ce matsuri a à lui offrir, dont ces délicieuses odeurs de nourriture qui s’échappent des yatai. Akiko admire un instant la structure à la fois simple et chaleureuse de ces stands en bois. Elle tente également de se concentrer sur les couleurs flamboyantes des yukatas, ces kimonos d’été au coton léger portés par un bon nombre de femmes à cette époque de l’année, et plus principalement durant ce genre de festivité.

— Vous voulez pêcher des kingyo ? s’exclame Akane, une jeune fille de dix-huit ans, en s'adressant à ses copines. Elle pointe son index laqué de rose, serti d’une multitude de petits brillants, vers un aquarium en plastique posé à même le bitume. Sa longue queue de cheval est piquée de jolies fleurs jaunes. Bien qu'elles soient fausses, celles-ci sont magnifiques. Leur teinte presque dorée leur confère une image de petits soleils qui tranchent avec la chevelure sombre de celle qui les porte.

 En tant que bilingue, le mot kingyo fait toujours sourire Akiko intérieurement. En français, ces petits animaux sont rouges là où, en japonais, ils seront plutôt d’argent.

— Bonne idée, allons-y ! Tu viens, Akiko ? demande Rina à son amie qui se tient un peu en retrait du groupe composé de quatre filles. Rina est l'une des meilleures amies d'Akiko depuis que le père de celle-ci est retourné vivre dans son pays natal, l'emmenant avec lui. Rina a toujours trouvé son amie empreinte d'une tristesse imperceptible, comme si elle n'était pas tout à fait elle-même. Mais, aujourd'hui, cette impression est exacerbée.

— Oui, j'arrive !

  Bien que les pas d'Akane, Rina et Yuka soient rendus petits à cause de leurs getas, sortes de sandales en bois réhaussées de deux morceaux, eux aussi en bois, pour le moins épais, elles avancent plutôt rapidement par rapport à Akiko.

— Tu es toujours déçue de ne pas avoir été prise à l'université ? Ne t'en fais pas, tu pourras retenter ta chance en avril ! Akane sent aussi qu'Akiko ne va pas bien en ce moment et tente de lui remonter le moral, en vain.

— Tu ne peux pas me comprendre. Et si Todai t'avait rejetée ?

— C'est différent. Todai est une université tellement sélective que je m'étais préparée à être rejetée. J'ai tout fait pour ne pas essuyer de refus mais, si j'avais été refusée, je me serais remise à travailler trois fois plus dur. C'était mon seul et unique choix.

— Donc tu penses que je ne travaille pas assez dur actuellement ?

— Je n'ai pas dit ça...Je t'ai parlé de moi, pas de toi. Je sais que tu fais de ton mieux.

 Akiko ne trouve rien à répondre et se tait tandis que Rina en rajoute une couche sans le savoir :

— Alors Akane, ça fait quoi d'avoir intégré la grande Tokyo Daigaku ? Ce n'est pas rien de fouler le sol de l'Université de Tokyo !

— Les cours sont très compliqués mais très intéressants. Les bâtiments sont immenses et beaucoup d'étrangers, le plus souvent des Américains et des Européens, sont présents aussi bien pour des échanges scolaires que pour y suivre un cursus complet. C'est très varié. Le club de cérémonie du thé me prend le peu de temps qu'il me reste mais, ça, ce n'est pas nouveau. Hein, Akiko ?

 Akiko a toujours énormément taquiné Akane car cette dernière ne vivait que pour son précieux club, dont elle était déjà la présidente au collège et au lycée, sans compter ses heures d'études appliquées pour entrer à Todai. Ses parents, à la tête d'un grand empire cosmétique national, la préparent à reprendre leur suite depuis qu'elle est petite et ont tout fait pour qu'elle réussisse le concours d'entrée de cette université en allant même jusqu'à lui payer des cours particuliers et en choisissant minutieusement chaque école qu'elle devait fréquenter depuis la primaire.

— Oui, c'est vrai ! Tu n'as toujours vécu que pour Todai et le thé ! Akiko émet un petit rire en formulant sa courte réponse.

— Et toi, Rina, comment ça se passe à Waseda ? Tu dois être bien occupée aussi, suppose Akane.

— En effet, c'est un peu comme toi : très prenant mais enrichissant. Je me suis endettée sur quinze ans vu les frais de scolarité exorbitants et la bourse que je suis en train de rembourser petit à petit, mais tant pis. Je suis vraiment contente, en plus la bibliothèque est phénoménale. Elle est remplie de livres de contes, c'est idéal pour mes recherches !

— L'une à Todai et l'autre à Waseda, tandis que moi je ne suis qu'à Sophia..., se plaint Yuka. Cette plainte irrite Akiko.

— Yuka, tu le fais exprès ou quoi ? Sophia est aussi une fac très réputée. En plus, il parait qu'il y a beaucoup d'étudiants en philo qui sont à croquer là-bas...Il faudrait que nous organisions une sortie arrangée... Trois premières années de Todai, Waseda et Sophia, j'imagine le mélange...C'est le trio gagnant pour les mecs ! Un karaoké serait idéal non ? Il faudrait que chacune d'entre vous invite un garçon de son université, le plus chou possible bien sûr !

 Akiko sourit en écoutant Akane s'emballer. Elle ralentit pour laisser ses amies passer devant elle et parler des aspects positifs de la vie universitaire. Malgré sa déception et son sentiment d'être à part, elle prend néanmoins la peine de penser aux efforts fournis par Akane, tout en la regardant marcher à côté d'elle à petits pas pour ne pas défaire son kimono. Les genoux légèrement rentrés vers l'intérieur, Akane ne lève pas non plus les pieds à cause de ses getas. Elle est très gracieuse et, pour couronner le tout, soucieuse de ses amies : elle a beau être occupée afin de pouvoir prétendre à l'héritage entreprenarial de son père, elle n'a pas pour autant oublié la tradition qu'elle a instaurée au collège. Akane, Rina, Yuka et Akiko étaient déjà dans la même classe. Tous les ans, Akane invite ses trois meilleures amies dans sa grande demeure, située dans le centre de Tokyo, et toutes se pomponnent ensemble, souvent aidées par des habilleuses. Akiko adore ces moments précieux entre filles, moins celui où l'une des spécialistes en kimono présentes sur place lui aplatit les seins avec une sévérité toute particulière en s'écriant "Too big, too big ! " en anglais comme si Akiko n'était pas capable de comprendre le japonais.

 Tout comme il n'y a pas de fumée sans feu, il n'y a pas non plus de complexes présents sans remarques passées. En France, les gens avaient pour habitude d'appeler Akiko "Ching Chang Chong". Elle croyait que cela pourrait être différent une fois arrivée au Japon grâce à ses traits asiatiques mais elle reçut un nouveau surnom peu élogieux : la gaijin, un diminutif du mot gaikokujin. Si le premier adjectif est utilisé afin de désigner les étrangers, le second, quant lui, est pire encore, voulant littéralement dire : "la personne extérieure". Akiko se sent donc toujours assise entre deux chaises.

 Une fois arrivées au niveau de l'aquarium, Rina et Yuka font de grands gestes afin d'appeler Akane, qui a fini par ralentir davantage sa marche pour ne pas trop s'éloigner d'Akiko.

— Tu viens, Aki-chan ? lui demande Akane restée près d'elle, soucieuse.

 Akiko aime ce surnom affectueux. Elle apprécie être l'enfant de l'automne, certes, mais être l'automne tout court c'est quand même "carrément classe", comme elle l'avait confié à ses amies lors de leur rencontre.

— Oui !

— Est-ce que tout va bien ? lui demande-t-elle gentiment tandis que nous rejoignons les autres.

— Oui...oui, bafouille-t-elle. Akane a beau être très empathique, elle est riche et vit dans le but de succéder à ses parents depuis qu'elle a six ans. Akiko croit qu'Akane, ni aucune de ses amies, ne peut donc comprendre ce qu'elle traverse en ce moment. Elle sait que le Japon est composé de microcosmes bien définis tels que le milieu de l'entreprise et le milieu scolaire. C'est pourquoi les uniformes sont si importants. Elle ne fait partie d'aucun de ces petits mondes fermés, c'est bien la raison pour laquelle Akane ne l'a pas citée lorsqu'elle a parlé de l'organisation éventuelle d'une rencontre arrangée entre étudiants.

 Akane et Akiko finissent par arriver à la hauteur du stand de pêche. Akane se place à côté du reste du groupe mais Akiko recule de deux pas, avec la faible amplitude de mouvement que lui confère les getas qu'elle porte, loués à l'habilleuse. Elle ne se sent pas à sa place et elle ne veut pas que cela se voie. Elle préfère rester invisible afin de ne pas gâcher leur moment avec son chagrin. Elle entre ainsi dans un cercle dépourvu de toute vertu : celui de la solitude. Comme elle se croit seule, elle le devient vraiment et le croit d'autant plus.

 Pendant quelques minutes, Akiko observe ses amies de loin. Akane et Rina rigolent en pêchant les fameux poissons rouges dont elles parlent depuis tout à l'heure. Yuka les enrobe d'un regard plein de tendresse et d'amusement, réagissant à chaque réussite de ses copines. Cette activité rebute Akiko. Lors de son premier matsuri, elle s'est essayée au jeu et l'a apprécié au même titre qu'elle aimait les sorties à l'aquarium entre copines mais, en lisant des articles en français sur la maltraitance animale, elle en est rapidement revenue. Elle tenta bien d'en parler avec son groupe, mais sans succès. Akiko se découragea rapidement et garda ses nouvelles convictions pour elle seule.

 Akiko est prise de nausées à force de regarder ces poissons nager en étant enfermés dans de petits sacs plastiques. La réalité la rattrape de plein fouet. Depuis le début de la journée, elle était comme anesthésiée. Mais, maintenant, elle est réveillée, pleinement consciente de ce qui l'entoure. Elle devrait être heureuse, profiter de ses amies et se demande pourquoi elle ne parvient pas à faire abstraction du fait qu'elles soient toutes à l'université, et non elle.

— Les filles, j'ai besoin de prendre l'air.

— Mais nous sommes déjà à l'extérieur, s'amuse Akane. Son rire n'est pas moqueur, mais il vexe Akiko qui tourne les talons sans dire un mot. Décidément, Akane ne peut pas la comprendre.

 Elle se met donc à marcher afin de s’éloigner de la musique trop forte, des percussions assourdissantes et des lumières aveuglantes. Petit à petit, elle peut entendre le chant des cigales. Elle se retrouve à l’écart des animations, le long d’une rivière au nom qui lui échappe. Un écriteau en bois devrait éclairer sa lanterne mais elle n'est pas plus avancée pour autant. En réalité, à part l’idéogramme de la rivière kawa 川, relativement facile à reconnaître, et qui doit se prononcer gawa dans ce cas précis, du moins le suppose-t-elle, elle se trouve bien incapable de lire le reste. Elle s’arrête et regarde le ciel noir, aux étoiles effacées par les guirlandes des yatai les plus proches, désespérée. Elle s'en veut d'avoir quitté la fête et abandonné ses amies.

 Le long du rivage est parsemé de quelques bancs. Elle choisit l'un d'eux pour s'asseoir. Tandis qu'elle contemple le reflet froissé de la pleine lune sur l’eau, elle fait le bilan de sa vie : une mère qui ne s’est pas battue pour sa garde et qui doit certainement être en France en ce moment-même à jouir d’une belle vie, aucune université, aucun travail à l'exception de son petit boulot à l'épicerie…Elle a bien ses amies, mais elle est persuadée qu'un jour, elles se rendront compte de sa médiocrité, de toutes leurs différences et qu'elles l'abandonneront comme la vieille chaussette qu'elle est. Elle a beau avoir toutes les connaissances requises pour entrer à la fac, le fait qu'elle ait raté tous ses concours d'entrée à cause de son niveau à l'écrit et à la lecture suffit à lui saper le moral. Elle rame depuis qu'elle a quitté le collège. Après tout, ni les kanjis ni les kanas ne figuraient dans le programme scolaire de sa petite école de banlieue parisienne.

— A l'aide !

 Un cri strident l’arrache à sa triste rêverie. Elle tourne la tête. Un couple, une fille et un garçon, se tient un peu plus loin sur la berge. La fille est entraînée en arrière par une force mystérieuse et finit immergée jusqu’aux chevilles. Elle continue à résister en agrippant la manche de son copain paniqué.

 Akiko s'élance vers eux à perdre haleine. A peine arrivée à leur hauteur, ce qu'elle voit la laisse sans voix ; la jambe de la fille a été attrapée par un bras recouvert d’écailles bleues ou vertes, éclairées par de fins rayons lunaires, au bout duquel se trouve une main palmée. La fille pleure de peur.

— Quelque chose me retient ! crie-t-elle à son copain en ignorant superbement la présence d'Akiko mais, vu ce qu’elle traverse, celle-ci ne lui en tient pas rigueur.

— Je ne vois rien !

Hein ? Comment peut-il ne rien voir ? Il est aveugle ou quoi ?, s'étonne intérieurement Akiko.

— Moi non plus ! panique-t-elle.

 Akiko pense qu'ils auraient tous les deux bien besoin d'une bonne paire de lunettes. Tout à coup, les ronds dans l’onde font place à un immense jet, comme si quelque chose remontait à la surface. Les gouttes disparaissent bien vite et Akiko remarque que c’était bel et bien le cas ; une chose est vraiment sortie du fond de la rivière. À première vue, celle-ci ressemble à un enfant, ne dépassant pas le haut des cuisses de sa proie. Mais ce ne peut pas être un humain et pour cause ; la bestiole humanoïde possède un bec ainsi qu’une carapace et, au sommet de son crâne piqué de quelques cheveux, ou poils, noirs, se trouve un creux rempli d’eau. Il faut quelques secondes à Akiko pour réaliser qu'elle fait face à un kappa.

 Petite, Akiko adorait tout particulièrement jouer près des cours d’eau et n’était pas farouche pour un sou. Sa mère commença donc à lui conter régulièrement la légende des kappas, ces monstres aquatiques qui attrapaient les enfants trop curieux pour les noyer et les dévorer. Son récit eut l’effet escompté puisque, pendant quelques années, Akiko n'était plus capable de se baigner sans ses parents dans les parages. La crainte l'habitant même dans une piscine, elle reçut bien entendu son lot de moqueries.

 En vérité, sa phobie des kappas dura jusqu’au collège. Un jour, prise de honte, elle décida que qu'elle n'était plus une fillette et qu'elle devait contrôler ses peurs, non le contraire. Alors, elle emprunta un livre à la bibliothèque afin d’apprendre à se prémunir de ces horreurs. Elle mit un temps fou à déchiffrer les kanjis. Mais cette lecture la rassura puisqu’elle lui apprit plusieurs manières de contrer ces monstres, bien qu'elle n'aurait jamais cru se retrouver face à l'un d'eux un jour.

 Malgré son étonnement, elle se ressaisit bien vite. Elle sait qu'elle doit absolument trouver une solution pour sauver cette fille avant que le kappa ne la tue. A présent, elle énumère dans sa tête, à la vitesse de la lumière, toutes les faiblesses de la créature ; lui donner un concombre qu’il préfère davantage au sang humain ? Elle n'en a pas sous la main — ­en même temps, qui se balade avec un concombre sous le bras ? Vider l’eau au sommet de son crâne, sa source principale de pouvoir ? Oui mais comment ?

— Ne restez pas plantée là comme une imbécile ! Aidez-nous !

 Il est sérieux lui ? Il remarque enfin que je suis là et me sermonne alors que je réfléchis à plein régime pour la sortir de là ? pense Akiko.

— Vous ne voyez vraiment rien ?, s'assure-t-elle.

— Je suis censé voir quoi ? aboie l'inconnu. Le cœur d'Akiko palpite ; si le kappa est invisible pour eux, cela signifie qu'elle est vraiment leur seul espoir. Mais elle n'a jamais été le seul espoir de quelqu’un. Le stress l’envahit, lui noue l’estomac et lui retourne les boyaux. Elle a chaud, tremble et transpire.

— C’est une cruche, ça se voit ! Laisse tomber chéri et aide-moi à me dégager, ma jambe est peut-être simplement coincée dans la vase.

 Que cette fille est impolie, se dit Akiko. Impolie…impolie…Ce mot tourne dans sa tête pendant quelques secondes avant qu'elle ne finisse par être touchée par une illumination, ou une grâce divine. Apeurée, le corps peu assuré, elle entre petit à petit dans l’eau fraîche de septembre et se dirige vers la créature qui encercle tout à coup les genoux de la fille. Un réflexe insoupçonné la pousse en avant et elle arrive à côté de lui avant qu’il ne la fasse tomber et s’incline ;

— Je m’appelle Nakamura Akiko, je suis ravie de faire votre connaissance monsieur.

 Le kappa lui rend sa courbette :

— Enchanté Nakamura Akiko, je suis un kappa. Je n’ai pas de nom mais vous pouvez m’appeler Kappa-san.

Gagné ! se réjouit Akiko.

— Merci, Monsieur le Kappa, le nomme-t-elle comme il le lui avait demandé avant de se retourner vers le couple :

— Vite, fuyez !

 Même s’ils n’ont absolument pas compris la situation, le garçon et la fille lui obéissent et quittent la rivière avant de courir vers le matsuri. La créature a relâché son étreinte car, en saluant Akiko, elle a perdu le liquide présent dans le trou creusé au sommet de son crâne. L’une des principales faiblesses du kappa est l’importance qu’il attache à la politesse. Mais Akiko sait que le répit sera de courte durée donc elle prend aussi ses jambes à son cou tandis qu’il vocifère derrière elle ;

— Comment as-tu osé me duper ? Espèce de petite écervelée !

 Il a certainement eu le temps de remplir à nouveau son orifice crânien. Akiko parie qu’il la poursuit, ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’il ne la rattrape et la dévore toute crue.

 Epuisée, elle arrête sa course en se pliant en deux, les mains posées sur les genoux. Elle a toujours été nulle en cours de sport et peine à reprendre son souffle alors qu'elle n'a couru que quelques minutes. Elle se retourne, se préparant à un funeste destin, mais le kappa gît à terre, ensanglanté. A ses côtés se tient un homme dont elle ne perçoit pas le visage, vêtu d’une pèlerine couleur crème qui le recouvre entièrement. Seuls ses yeux perçants, imbibés de rouge, brillent dans la nuit. Il cache presque la lune tant il est gigantesque.

— Nakamura Akiko, félicitations ; vous êtes admise à la Kisetsu Daigaku !

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