La caissière du Casino
Un soir que j'étais
A me mélanger
Ma vie que j'avais
A ma vie rêvée
Je l'aperçus
Casino non clos
En veille d'année
Ne prononçant mot
Elle vînt m'enchanter
Elle me salue
Le pourpre bordait
Ses lèvres en pulpes
Son son résonnait
Comme catapulte
Je la salue
Elle était caissière
Du funeste endroit
L'ovale sincère
N'était qu'un contrat
Je fus déçu
Son regard pourtant
Resta dans le mien
Sourire insistant
Je n'avançai point
Je suis perdu
Puis des produits frais
Clorent le moment
Son turbin était
Le tri d'aliments
Magie foutue
Passant près de celle
Devenue passion
A travers son zèle
J'humai ses lotions
Parfum têtu
Je pris mes emplettes
Les mît à sa caisse
Priant à ma tête
De fuir la détresse
Elle m'aperçut
Ses cheveux bruns blonds
Mimaient son bassin
Portés en chignon
Portant le parfum
Toujours têtu
Ses yeux étaient bleus
Ou marron châtaigne
C'est trop malheureux
Je veux qu'on la peigne
En ingénue
Elle arc-de-cercla
Dans un dernier acte
Je pris mes achats
Et mes sens en vrac
Mais qui es-tu ?
Je ne sais ton nom
Et perd peu à peu
Les beaux papillons
Qui couvraient mon creux
Belle inconnue
Toi la caissière du Petit Casino
Du Cour Lafayette vers la rue Molière
Marraine de ces vers, mère de mes mots
C'est ce dernier jour, que je vois la première
Je l'aperçus
Elle me salue
Je la salue
Je fus déçu
Je suis perdu
Magie foutue
Parfum têtu
Elle m'aperçut
Toujours têtue
En ingénue
Mais qui-es-tu ?
Belle inconnue
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