27. MARION.
Elle était morte. Dans la nuit.
Arwen recouvrit d’un drap le visage figé, froid.
La vie de Marion s’était envolée quelques heures auparavant alors qu’elle lisait une lettre d’un homme nommé Hector pour la énième fois. Un homme qu’elle n’avait pas aimé assez tôt.
Les regrets étaient passés, Marion vivait un amour intense avec un souvenir, un fantôme. Elle avait tout quitté pour cet homme qui n’existait plus que dans son esprit.
Elle était partie un dimanche ensoleillé.
Une petite valise, un sac à dos, une voiture, aucune destination précise. Aucun regret. Juste la route. Une nouvelle vie. Une nouvelle histoire. Elle roula longtemps, lentement, prenant le temps de respirer, s’émerveillant. Puis elle s’arrêta dans une petite ville au bord de l’océan dont l’horloge de la gare affichait la même heure depuis cinquante ans.
L’hôtel Jonas, une chambre et Hector. Il n’était pas toujours là, il venait de temps en temps à chaque fois qu’elle en avait besoin. Ne la jugeant pas. L’aimant. Cela pouvait paraître étrange, non cela était étrange, mais elle n’avait jamais été aussi heureuse. Etait-elle folle ? Elle se posait la question une fois par semaine. La réponse ne venant pas, elle continuait à vivre ainsi. Personne n’était au courant. C’était un secret. Un secret qu’elle ne révéla à personne jusqu’à ce jour.
Arwen plia soigneusement la lettre qu’elle trouva entre les mains de Marion, sans la lire. C’était un secret lui avait-elle répété souvent. Comme elle la posait sur le bureau, Arwen vit une enveloppe à son nom. Elle l’ouvrit. Une phrase était écrite sur la grande feuille.
« J’aime un fantôme, il s’appelle Hector »
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