La petite maison à la porte vermoulue, fièrement dressé, affrontait les bourrasques des tempêtes depuis tant d'années que la fatigue commençait à effriter les murs de pierre.

Dans les entrailles de la maison, Alex et Elise discutaient.

- Mourir sans regrets.

- Vous voulez mourir ?

- Non je ne veux pas mourir

- Pourtant vous parlez de mourir ?

- Je parle de regrets que je ne veux pas avoir avant de mourir

- Mais vous pensez mourir ici ?

- Oui je pense que je mourrais ici

- Et comment comptez-vous mourir sans regrets

- En sachant pourquoi…

- Pourquoi ?

- Oui pourquoi elle a disparu…

- Peut-être que vous ronfliez ?

- Arrêtez de plaisanter, je parle sérieusement

- Moi aussi, ne croyez-vous pas qu’il y a prescription ?

- Non, il n’y a jamais prescription

- Peut-être devriez-vous accepter qu’il n’y ait pas d’explication, que c’est ainsi.

- Je ne peux pas.

- Pourquoi ?

- Ca m’obsède depuis plus de trente ans

- Ce que vous gardez, reste jusqu’à ce que vous le relâchiez

- Je ne garde que des regrets.

- Relâchez les.

- Impossible.

- Pourquoi ?

- Je vis depuis tellement longtemps avec qu’il me faudra les arracher pour les enlever.

- J’ai toujours pensé que les vieilles gens étaient plus sages…

- Et ça veut dire quoi ?

- Que je me trompais…

- Merci.

- De rien, je sais que vous ronfliez…