1 – Au commencement était la Parole.

Une minute de lecture

Son rire en cascade descend sur moi, pensant mes plaies de la voir si loin. Je devrais l’enregistrer, le diffuser. Encore. Encore. Durant mes nuits sans répit, durant ces soirs sans quiétudes où je souffre tant.

Si haut dans le ciel mes aspirations se soient élevées, je ne peux aujourd’hui que les regarder sombrer, incapable de les atteindre. Je ne peux regarder que leur beauté, tout en ne cessant de geindre.

A vouloir être le soleil, je me trouve si seul dans le ciel et ce n’est qu’en observant celui-ci que j’ai compris que je n’étais rien. C’est en l’observant que j’ai appris qu’elle était tout.

Et même si Dieu, par le temps, me fournit les moyens, les larmes qui coulent sur mes joues sont amères d’attente et d’incapacité. Je ne peux imaginer une seule vie sans sa présence, sans sa tendresse, et pourtant on m’ôte le droit de la conquérir. A quoi bon l’éternité si son indifférence me laisse à la dérive ? Et alors, si l’amour ne fleurit que dans la douleur, qu’on me laisse naviguer sur cet océan, une chance d’enfin le cueillir.

Oh Père ! De l’Enfer des uns tu as bâti le Paradis des autres. Tes anges souffrent tant des mondes que seul tu as établi. Né libre, je ne suis qu’esclave aujourd’hui et mon abyme est ce malheur sans espérance. Si ta seule peine est ma déchéance, je te rejette alors cette dignité.

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