Matt scintillait presque alors que je le laissais, pour une fois depuis bien longtemps, toucher mon corps. Il redécouvrait ma peau et pourtant, mon corps, lui, ne l'avait pas oublié. Son toucher m'avait manqué et je ne regrettais pas qu'on est décidé d'un accord commun qu'il passerait la nuit ici. J'en avais assez de mes plaisirs solitaires, il me fallait plus.

 - Jayden, t'es sûr que je peux ? demanda Matt en écartant mes cuisses. T'es tout pâle..

 - Ou...ouais, t'en fais pas pour ça, j'ai juste des maux de tête mais c'est bon, vas-y.

Il me fixa une nouvelle fois avec inquiétude et retourna à son affaire. Il est vrai que je ne me sentais pas très bien. Mon crâne me martelait et j'avais une envie de vomir puissante. Depuis trois jours s'était comme ça.

Ma tête me lança quand le châtain fit des allers-retours, ses cuisses claquantes contre ma peau bruyemment. J'avais l'impression qu'on me broyait la tête et j'avais très chaud, je pouvais presque croire que mon corps s'embrasait.

 - Jayden, on arrête tout, se stoppa brutalement Matt, me fixant droit dans les yeux. Alors maintenant tu vas te coucher et moi je vais te faire une tisane.

 - Hein ? Non, je vais bien, je t'assure, tentais-je en essayant de le retenir par le bras alors qu'il se levait hors du lit. Regarde, je vais très bien. Tu veux tout arrêter alors qu'on passe un bon moment ?

Il hocha la tête et retira ma main pour se relever. Il se rhabilla avant de m'abandonner dans ma chambre. Je me suis affalé contre mes oreillers, orientant mon regard vers ma table de chevet. J'ai ouvert mon tirroir et j'en ai sorti un médicament et une bouteille d'eau entamée. J'ai ingurgité le médicament avec l'eau, priant pour que Matt ne revienne pas maintenant.

J'ai rangé ce que j'avais sorti, puis je me suis levé, me servant de l'éclairage de ma lampe de chevet pour me diriger vers le pyjama en boule que j'avais abandonné il y a quelques temps et je suis allé dégoter un caleçon propre dans ma panière avant de me revêtir promptement. En retournant vers mon lit, j'entraperçu mon reflet dans mon miroir et force était de constater que mon état se dégradait. Je ressemblais presque à un spectre avec mon teint aussi pâle que mes draps et mes cernes ressortant encore plus qu'avant.

Je me suis recouché, allumant mon téléphone pour m'occuper. Un message datant de quelques heures m'interpella. Tiens, ça faisait longtemps que je n'avais pas eu des nouvelles de mon frère. Le message me refroidit immédiatement. Et merde, c'est vraiment pas bon. Alors là pas du tout.

J'ai tenté de l'appeler mais rien. Je suis tombé sur son répondeur. Mon coeur battait à une vitesse folle et un mal-être gonfflait en moi. Des larmes me sont venues et je tentais vainement d'étouffer mes sanglots. La seule fois ou moi et mon frère reprenions enfin contact je l'avais loupé et gâché. Même si son message était suspect, il m'avait reparlé.

Matt est arrivé, une tisane fumante dans ses mains. En me voyant pleurer, il vint. Il déposa la tisane sur ma table de chevet et me rejoignis sous les couettes. Le châtain m'enlaça et m'embrassa, son souffle chaud se posant parfois sur ma nuque. Ses lèvres bougeaient mais aucun son ne me parvenait.

 - Jayden, je suis là...Raconte moi...murmura alors Matt, ses lèvres jouant avec le lobe de mon oreiller. Tu peux tout me dire... Tu le sais, non ?

Mes sanglots ont redoublés de plus belles et je lui ai tout raconté...Enfin, pas tout. Il m'écoutait attentivement, continuant ses caresses et ses baisers. Il s'est arrêté soudainement mais continuait à écouter mes paroles. Quand j'eus fini, j'ai regardé son visage. Il n'exprimait rien, il me fixait.

 - N'aie pas pitié de moi, s'il-te-plaît.... dis-je, détournant mon regard. Je veux pas...

Pour toute réponse il m'embrassa passionément et se décolla de moi. Il attrapa la tisane et me la tendit, le message étant très clair. Je l'ai prise et je l'ai bu, me forçant étant donné que mon estomac était si serré qu'il ne voulait rien ingurgité. J'ai posé ma tasse et me suis installé sous ma couverture, avec Matt.

 - Matt...

 - Dors.

 - Matt....réessayais-je en me collant contre lui.

 - Dors ! Mais faut te le dire combien de fois !? s'énerva le blond en se retournant face à moi. Fais pas chier et dors !

Je me suis détourné, les larmes me revenant. Je les ai aissé couler, ne me retenant pas. Je comprenais pas. Pourquoi il s'énervait maintenant ? Jamais il ne m'avait parlé comme ça...

Je suis sorti de sous mes couvertures, attrapant mon oreiller puis je suis allé prendre une autre couverture dans mon armoire. Matt me regardait depuis tout à l'heure et pourtant il ne disait pas un mot. J'ai récupéré mon téléphone et je me suis dirigé vers ma porte.

 - Jayden tu fais quoi ? demanda Matt en se redressant. Tu vas où ?

 - Dormir sur le canapé. Au moins lui il est là pour moi dans toutes les circonstances et ne m'enverra pas bouler comme toi, répliquais-je.

 - Mais... Jayden, reviens s'il-te-plaît. Je suis désolé, c'est juste que... Bah je sais pas comment te dire..

 - " Dors ", fais pas chier et dors ", imitais-je sous le regard du châtain. C'est comme ça qu'une personne qui se dit aimer parle à son, soit disant, amour ? Merci mais non. Si c'est comme ça à chaque fois quand on le fait pas, je préfère dormir ailleurs.

Je suis vraiment sorti, rejoignant mon canapé. Je l'ai entendu remuer de sous les couettes pour me rejoindre quelques secondes après, m'enlaçant dans le dos. Il m'embrassait la nuque, s'excusait, ses mains se baladant.

 - Jayden, désolé, mais vraiment. Tu semblais aller mal et après ce que tu m'as dit, je ne voulais pas te donner l'impression que j'ai pitié de toi. Je voulais pas ça, désolé...

J'ai tourné ma tête vers lui pour l'embrasser. Faut bien croire que je suis vraiment amoureux de lui. En quelques secondes je lui ai déjà pardonné. J'ai arrêté le baiser, ayant mal à la nuque. Il m'a reconduis dans ma chambre et nous nous sommes enlacés et embrassés une dernière fois avant de tomber dans les bras de Morphée.

oOo

Nous étions dans la voiture, nous rendant au boulot. L'atmosphère était tendue et ce, depuis notre douche. Matt avait presque la tête basse et ne parlait pas. Je faisais de même, lui jetant parfois des regards noirs quand ses yeux cherchaient le contact des miens.

 - Jayden...

 - La ferme. C'est ta faute.

 - Désolé, j'avais oublié...

 - Merci monsieur ! Maintenant j'explique ça comment moi ? m'emballais-je.

 - Je pensais pas que tu faisais aussi un shooting aujourd'hui ! Désolé, se ressaisis Matt en voyant mes yeux prêts à le tuer sur place.

J'ai remonter encore plus le col roulé de mon pull mais je mourrais de chaud ! Pourquoi c'était aujourd'hui qu'il faisait 30 degrés !!? Pourquoi pas hier !?

Je l'ai fusillé une nouvelle fois du regard alors qu'il se garait sur la parking. On est sorti mais je me suis empressé de m'éloigner de lui, peine perdue. Je faisais 3 pas il en faisait 1 et restait toujours à la même vitesse que moi.

Les personnes de notre studio étaient étonnés de me voir autant sur les nerfs alors que j'étais une personne de nature calme. L'air était électrique en moi et le châtain. J'ai envoyé un message rapide à Malya puis j'ai éteint mon téléphone.

 - Jayden, pourquoi tu portes un pull à col roulé alors qu'il fait 30 degrés ? demanda soudainement l'une des maquilleuses. Tu vas être en nage toute la journée et je sais à quel point tu déteste te sentir sale. Tu ne veux pas qu'on aille te chercher un maillot dans le pressing du studio ?

 - Ahhh...non...non c'est bon, merci. J'ai attrapé un petit rhume, répondis-je en me reculant, touchant mon col. C'est gentil mais non, vraiment je t'assures.

 - Un petit rhume hein ? résona une voix derrière nous.

Nous avons tourné notre regard vers l'origine de la voix et mon visage se figea, mon estomac se serrant quand je vis notre interlocuteur. Matt serra ses poings, son teint pâlissant d'un seul coup, ses yeux prêts à décapiter la personne.

Face à nous se tenait Mina, un sourire narquois sur ses lèvres, collant ses bras sur sa poitrine, un air triomphant sur le visage.

 - Maintenant j'ai la preuve. Vas-tu assumer lors de ton shooting Jayden ? Ou bien va tu juste mourir de honte devant pourtant autant de preuves désobligeantes à ton image ?