Chapitre 9

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Theos s’installa à nouveau sur la fameuse chaise. Il était seul avec Dirriel, dans une petite pièce sombre et calme. Une odeur de safran embaumait agréablement l’air chaud et humide.

L’ambiance était parfaite pour le moment intime et délicat qui allait suivre. Il laissa le Dévoué lui écarter les jambes, le positionnant de la même façon que pour la première épreuve, quand il avait du accueillir en lui les phallus de mesure.

Dirriel s’enduit les mains de lubrifiant épais, et l’appliqua généreusement sur son anus, glissant prudemment ses doigts à l’intérieur pour dilater ses chairs. Theos pouvait uniquement penser à l’oeuf qui attendait, à quelques mètres de lui, et qu’il allait prendre tout au fond de son corps.

Le Dévoué finit de le dilater rapidement, puis alla chercher l’oeuf, il le saisit avec précaution, et vint le montrer à Theos.

-Tu peux le toucher si tu veux.

Le blond tendit les mains, et attrapa la petite chose, qui contenait une vie si fragile. L’oeuf était chaud, et lisse, de couleur violette veinée de bleue. Il irradiait d’une fine lumière, et Theos se demandait si elle allait se voir à travers son ventre.

-Il sera facile à rentrer, ne t’en fais pas, sourit Dirriel en caressant ses cheveux avec tendresse. Le plus dur sera de supporter son expansion pendant la nuit.

Theos hocha la tête et lui rendit. Il n’était pas arrivé jusqu’ici pour reculer ensuite.

-Bien, je l’insère alors, n’oublie pas de respirer profondément.

Dirriel lubrifia généreusement l’oeuf et le plaça contre son anus. Theos contracta ses abdominaux en expirant, relâchant son diaphragme, et Dirriel poussa l’oeuf en lui.

Il entra presque trop facilement, et le Dévoué se saisit d’une sorte de phallus à l’embout convexe qui viendrait épouser l’oeuf afin de le caler au bon endroit. Theos sentit la petite boule se déplacer en lui. La sensation était troublante, comme un corps étranger qui n’aurait pas du se trouver à cet endroit, mais il n’avait pas mal.

Dirriel ressortit le phallus fin et sourit. Theos regarda la peau de son bas ventre. Rien n’aurait pu laisser présager qu’il se trouvait un petit oeuf juste en dessous.

-Voilà, il est bien placé. Je vais t’accompagner jusqu’à un lit où tu pourras te reposer.

-Je peux marcher avec ? S’inquiéta Theos, une main sur le ventre.

-Bien sur. Ca aidera même à assouplir tes muscles et à t’habituer à sa présence. Tu peux marcher tant que ça ne t’épuise pas.

Le Dévoué abaissa ses jambes, et l’aida à se relever. Theos avait un peu de mal à contrôler son équilibre mais il le rassura tout en le soutenant fermement.

-C’est normal, tes muscles sont contractés autour de l’oeuf, pour le maintenir en place, il va falloir attendre plusieurs minutes avant que tu puisses te déplacer sans aide. Il l’aida gentiment à atteindre sa chambre, où il se coucha dans un lit aux draps doux et moelleux.

-Je reste dans le lit d’à côté, sourit Dirriel en caressant son ventre à travers le tissu. A la moindre douleur, je veux que tu me réveilles.

Theos hocha à nouveau la tête, perturbé par le petit être niché entre ses reins. Il n’arrivait pas à imaginer qu’un petit Cayouda grandissait à l’intérieur de son corps. Il soupira et ferma les yeux. Il s’endormit rapidement, épuisé par les différentes épreuves de la journée.

Un tiraillement au fond de l’estomac le réveilla quelques heures plus tard et il crispa ses mains sur son ventre avant de se souvenir de l’oeuf et de relâcher sa poigne. Apparement, il avait commencé son expansion. Theos contrôla sa respiration, prenant le temps de gonfler son ventre et de relâcher l’air lentement.

Au fond de lui, il sentait l’oeuf tirer sur ses parois, le forcer, pour se faire une place. Il avait presque l’impression qu’il refaçonnait ses organes pour mieux pouvoir s’installer.

Il le sentait grossir au fond de lui, millimètre par millimètre. La douleur était intense et continue. Il se mit à haleter et se redressa quand un pic de douleur le fit gémir.

Il prit son front entre les mains, épuisé d’avoir été ainsi réveillé pendant la nuit. Il se frotta les yeux, posa une main sur son ventre. Sa peau était souple, mais il pouvait sentir la petite boule dure tout au fond de lui.

Theos gémit encore. Il se sentait seul, il avait peur. Une pensée paniquée éclata au fond de lui sans qu’il ne puisse la contrôler.

Il voulait voir Nah’Skaar…

Alors sans même réfléchir, il se redressa et posa ses pieds sur le sol. Il vacilla un peu, se retint au mur, et partit lentement en direction de la porte d’opaline.

Le chemin fut long et laborieux. Il du souvent s’arrêter, pour endiguer une poussée de douleur trop forte, et respirer plusieurs minutes, le visage crispé et les mains posées sur son ventre comme une protection contre un mal invisible.

Heureusement il était seul, et le bruit de ses pas résonnaient sans risquer d’alerter quelqu’un. Le coeur de Theos battait vite, il avait toujours peur, et tellement mal.

Et enfin, Theos se retrouva devant la porte d’opaline. Il souffla, rassuré, et y posa son front. Si seulement elle pouvait s’ouvrir… Si seulement le jour où il pouvait voir Nah’Skaar était ce jour là… Il se mit à sangloter tout doucement, tenant son ventre d’une main, s’appuyant sur la porte de l’autre.

Il appelait le nom de son Dieu, avec tant de détresse dans la voix qu’il ne la reconnaissait pas lui-même… Il voulait tellement le voir…

Il s’adossa contre la porte, épuisé, haletant sous la douleur de ses chairs malmenées. Ses dents malmenaient la chair de sa lèvre, et des goûtes de sang perlèrent, mais la douleur de la coupure ne réussit pas à le distraire de celle qui torturait ses chairs les plus intimes.

Si seulement Nah’Skaar était là. Il aurait pu le rassurer, lui parler tout doucement, prendre son corps entre ses tentacules et le caresser, le masser, décontracter chacun de ses nerfs jusqu’à ce qu’il n’ait plus mal…

Les larmes roulaient sur ses joues alors qu’il gardait les yeux obstinément fermés, répétant son appel, encore et encore, espérant tout au fond de lui que son Dieu l’entende et qu’il vienne exaucer sa prière.

Il allait tomber de sommeil quand soudain, la porte derrière lui bougea, et il faillit tomber à la renverse alors qu’elle s’ouvrait. Il resta un instant interdit. Quoi ? Mais… Ce n’était pas le jour de…

Il resta sans voix alors qu’un tentacule entrait dans son champ de vision, venant caresser son visage, récupérer les larmes qui avaient coulé. Il le regarda s’enrouler autour de sa taille, pour qu’il puisse s’appuyer dessus. Alors il ferma les yeux et s’abandonna. Nah’Skaar l’avait entendu.

L’appendice faisait partie des plus gros que le Dieu possédait. Il le tenait fermement, s’enroulant autour de lui et ondulant pour masser le bas de son dos et son ventre, là où l’expansion de l’oeuf lui faisait le plus mal. Le bout du tentacule caressait toujours son visage, chassant tendrement les larmes de ses yeux.

La douleur ne refluait pas, mais Theos n’avait plus peur. La panique s’échappa de lui, et il chercha à se détendre au lieu de se crisper toujours plus autour de l’oeuf.

Il se remit à haleter, les mains posées sur le tentacule de Nah’Skaar, le serrant fort, autant pour se rassurer que pour tenter d’endiguer la douleur. Il tentait de contrôler à nouveau sa respiration, de diminuer la crispation de ses chairs. Il était là, alors il n’y avait plus aucun danger, aucune peur…

Plus aucune raison de lutter pour garder le contrôle. Alors, Theos laissa le sommeil le gagner petit à petit, engourdir ses membres, et s’endormit.

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