Chapitre 30 - Le gala

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Elizabeth

Je me suis couchée tôt ce soir pour ne pas être fatiguée. J’ai besoin de sommeil après avoir aperçu le professeur se disputer encore une fois avec Nancy Rathbone. J’avoue que j’aimerais savoir ce qui se trame entre eux, même si ça ne me regarde pas.

Je suis déçu que dimanche soit le dernier jour de la Convention. Les échanges que j’ai eu avec certains professeurs étaient très instructifs et je regrette que ça se termine déjà.

Aujourd’hui, nous assistons à une conférence sur la formation des planètes. Le vocabulaire est assez compliqué alors ce genre d’évènement est surtout réservé aux personnes appartenant au milieu scientifique.

Durant la pause déjeuner, nous nous installons dans le coin restauration avec Georges Higles et d’autres personnes que je ne connais pas. Grayson discutent un peu avec eux avant de nous présenter.

- Voici les meilleurs élèves de la licence de physique de Cambridge. Ils ont tous un avenir prometteur, c’est pourquoi je les ai fait venir ici grâce à l’invitation du professeur Higles.

- C’est rare de voir une jeune femme dans le top trois, commente un homme d’une quarantaine d’années avec un accent allemand.

- Mademoiselle Davinson, voici le professeur Henrich Lemann qui travaille à l’European Astronaut Center à Cologne, m’éclaire mon enseignant. Mon étudiante fait partie des rares surdoués qui ont réussi à s’intégrer au système éducatif.

Henrich Lemann semble ravis d’entendre cela et me décoche un sourire franc.

- Que comptez vous faire comme métier plus tard ? me demande-t-il.

- Je ne sais pas trop encore, je réponds en essayant de montrer mon assurance.

- Vous avez encore un peu de temps mais si vous avez besoin d’un stage dans n’importe quel endroit vous pouvez me contacter. Les physiciens ont une place importante dans le domaine spatial.

Il me donne sa carte mais je vois bien que le professeur Grayson n’est pas content. En effet, Henrich Leman est un bel homme de type caucasien qui dégage quelque chose de fort. Plutôt bien conservé, mon enseignant ne semble pas approuver que l’allemand joue de ses charmes.

Cependant, il ne peut rien me reprocher parce qu’il nous a confié plus tôt qu’il voulait qu’on se constitue un réseau professionnel. Je range la carte dans mon petit sac avec le reste de mes affaires. Je suis quand même heureuse d’avoir attiré l’attention de quelqu’un.

A la fin du repas, nous devons assister au témoignage de futurs astronautes. Les femmes sont assez rares parmis les scientifiques et je comprends l’intérêt du professeur Lemann pour moi.

Nous quittons la Convention plus tôt aujourd’hui car le gala de fermeture commence à dix-neuf heures à l’hôtel. Il y aura de quoi manger et boire à volonté.

Arrivée dans ma chambre, je commence à retirer mes vêtements pour me vêtir du peignoir de l’hôtel. J’ai emporté du maquillage sous les conseils de Cassidy. Pour une soirée de ce genre, elle tient à ce que je sois la plus belle.

Je commence par mettre du fard à paupière à paillettes dorées puis j’applique un peu d’eyes liner suivit d’une légère couche de mascara. Je ne suis pas très douée en maquillage mais je fais ce que je peux. Ensuite, j’étale de la crème hydratante sur mon visage puis je me pince les joues pour les faires rosir. Je termine ma mise en beauté par un gloss rose tulipe.

Cassidy a insisté pour que j’apporte un fer à boucler. Résultat, je passe bien une demi-heure à m’occuper de mes cheveux lavés ce matin. Ils ont bien poussé depuis la rentrée et les boucles les font paraitre plus courts.

Il ne me reste que cinq minutes avant de rejoindre les autres en bas et je sais que je serais en retard. J’accroche des boucles d’oreille pendante couleur or puis je sors ma tenue du placard. C’est une robe de cocktail couleur émeraude fendue sur le côté. Heureusement, je l’enfile assez vite pour enchainer sur mes chaussures. Ce sont des sandales dorées à paillette. Je ne comprends pas pourquoi mon amie s’obstine à m’offrir toujours plus de tenues de soirée.

Je me jette un coup d’œil dans le miroir pour constater le résultat. Le maquillage me vieillit de plusieurs années et j’espère que je n’en ai pas trop fait. Je range la carte magnétique dans ma pochette de soirée puis je prends l’ascenseur.

Lorsque les portes s’ouvrent sur les rez-de-chaussée, je me dirige vers les garçons et le professeur assis en costume dans les fauteuils du hall. Attiré par le bruit de mes talons, ils lèvent tous les trois la tête en même temps. Trois paires d’yeux surpris me dévisagent bouche bée.

Mince, je crois que j’en ai trop fait pour une soirée comme ça. Je n’aurais peut-être pas du écouter Cassidy sur ce coup. Je suis mortifiée car je ne sais pas comment réagir face à eux.

- Tu es sublime, finis par réagir Jason en souriant.

Le professeur secoue la tête, mécontent dans son smoking à nœud papillon.

- Allons-y, nous ordonne-t-il froidement.

Deux restaurants ont été privatisé pour accueillir plus d’une centaine de personnes. Je remarque que les dames ont un certain âge et ne portent pas de tenue aussi sophistiquée.

Mon regard est attiré vers Nancy Rathbone qui me fusille du regard. Vêtu d’une somptueuse robe longue rouge, elle pensait surement avoir la vedette sur ce coup. Finalement, j’ai bien fait d’écouter ma meilleure amie car je marque un point.

Le professeur Grayson s’éloigne les poings serrés et je reste seule avec les garçons. Louis semble gêné par ma tenue et n’arrête pas de rougir. Nous commençons par nous servir comme le font les autres convives. Je saisi un verre de champagne en même temps qu’une autre personne.

- Excusez-moi, je m’exclame gênée.

- Ne vous inquiétez pas, réplique Henrich Lemann en me tendant le coupe.

- Je ne vous ai pas reconnu miss Davinson, avoue-t-il en essayant de rendre son accent allemand sexy. Vous êtes vraiment sublime ce soir.

Je remercie le professeur en rougissant. Il s’éloigne en me faisant un clin d’œil et Jason m’interpelle :

- Il essaye de te séduire.

- Quoi ? Ne dis pas bêtise, il est beaucoup trop vieux pour moi.

Il soupire avant de peindre un nouveau sourire sur ses lèvres. Le costume lui va très bien, personne ne peut le nier. Je remarque d’autres jeunes dans la pièce vêtu de la même manière.

Nous nous installons à une table pour manger ce que nous avons dans nos assiettes. L’ouverture de ma robe laisse entrevoir une grosse partie de ma cuisse alors je me sers de la nappe pour la cacher.

- Regarde, il y a des glaces artisanales fabriquées en Italie, m’indique Jason.

- Super ! J’adore ça, je m’exclame en me levant.

Je vais voir le serveur qui s’occupe de ce stand pour lui commander une glace à la vanille en cornet. Je reviens m’installer près de Jason, heureuse de pouvoir manger quelque chose d’aussi bon.

J’ai l’impression de retomber en enfance mais ces glaces sont bien meilleures que ce qu’on nous sert en Angleterre. Je lèche ma glace de tous les côtés car elle déjà en train de fondre à cause du chauffage. Je remarque que Jason m’observe avec intensité manger mon dessert préféré. Euh, c’est quoi le problème ?

Je remarque que le professeur est avec un groupe d’hommes que je ne connais pas. Mais au lieu de prendre part à leur conversation, il m’observe comme un animal prêt à bondir sur sa proie. Ses yeux verts intenses ne se détachent pas de mon visage.

Cette situation devient de plus en plus pesante et je pose le cornet vide sur la table. Un homme fait un signe à monsieur Grayson et celui-ci se retourne vers eux non sans me jeter quelques coups d’œil. Je le vois serrer les poings de colère.

Je me lève pour aller aux toilettes en laissant Jason et Louis seul à table. Je traverse le hall pour aller dans le couloir des sanitaires. Je vérifie que je ne suis pas suivit par Nancy Rathbone car je ne saurais pas me sortir d’un affront avec elle. Je m’apprête à entrer mais je suis interrompu :

- Tu as de la glace au coin des lèvres, clame mon professeur.

Je me retourne dans sa direction et il s’avance vers moi sans me quitter des yeux.

- Les traces blanches sur votre visage ne sont pas très élégantes mademoiselle Davinson.

Je vois qu’il est vraiment en colère et je n’ose pas bouger de peur de tomber par terre. Arrivé près de moi, il sort un mouchoir de la poche et m’essuis le contour des lèvres. Il m’attrape par les épaules et me conduis dans un coin obscur.

- Ce n’est pas très fairplay de venir habiller dans cette tenue, chuchote-t-il à mon oreille.

Il inspire fort contre mon cou surement pour s’enivrer de mon parfum floral. Il pose ses mains sur le mur de chaque côté de ma tête. Encore une fois, je suis prise au piège et soumise à l’entière volonté du professeur.

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