De l'être
Nous postulons - peut-être imprudemment - que l'ensemble des êtres, animés, inanimés, abstraits ou composés de matière, forment le réel.
L'être est ce qui aspire à être reconnu, sans quoi toute interaction avec lui risque de s'avérer inaboutie. L'être existe à partir d'un ensemble de propriétés, comprend un passé et une évolution en puissance.
Ineffable, l'être peut néanmoins se voir saisi grossièrement par les perceptions, la pensée et le langage. C'est la reconnaissance collective : un accord pour distinguer au moins sa silhouette, sa structure et, par jeu de ressemblance, les ensembles dont il fait partie.
Tout agent-percepteur qui dispose d'une conscience et d'une pensée peut procéder à une reconnaissance approfondie - mais jamais totale - d'un être quel qu'il soit, en observant ses propriétés, en interrogeant son passé, et en écoutant ses interactions avec le réel.
L'être réfléchi, celui qui prend conscience qu'il est - mais pas exactement de ce qu'il est -, connaît un paradoxe, puisqu'en tant qu'agent-percepteur direct ou indirect, il se sépare de lui-même, puisqu'il fait partie du réel. L'être réfléchi se trouve donc toujours éloigné de ce qu'il connaît de lui-même.
Par conséquent, il convient de considérer tout être, y compris soi-même, comme un phénomène qui aspire à être profondément connu et reconnu, afin que soit améliorée toute interaction avec lui.
Cette volonté de reconnaître un être, nous postulons - quelque peu imprudemment - qu'elle est désignée (en français) par le verbe "aimer".
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