II
Le lendemain, le réveil fut rude. Élentir eut du mal à prendre conscience des évènements de la veille. Elle se redressa dans le lit, ignorant la lourde douleur de sa poitrine et voyant que Palantir et Éledhwen dormait toujours, elle sortit discrètement de la tente. Ils méritaient ce temps de repos. Elle se rendit dans la sienne pour se laver le visage et changer de vêtements. Cela lui prit bien plus de temps qu'à l'accoutumé, ne pouvant s'empêchait de penser à ceux qu'elle avait laissés à la capitale. Hylde qui l'avait recueilli comme une mère et Lómelindi qui avait été un père pour elle, mais également ces compagnons de la garde et tous ceux qu'elle côtoyait depuis qu'elle avait été recueilli sur ordre de la reine quinze ans plus tôt alors qu'elle n'était qu'une très jeune orpheline. Si elle était plus reconnaissante envers Hylde que la reine Daïna, elle se sentait triste de sa mort.
Quand enfin, elle fut prête, elle passa sa main sur son bandeau dissimulant son front et sortit, reprenant son air calme et impassible. Elle fut soulagée de voir qu'Égilon avait toujours les choses en main dans le camp et elle retourna dans la tente princière. Les jumeaux avaient eu le temps de se lever, Élentir demanda à ce qu'on leur apporte le petit-déjeuner qu'ils partagèrent tous trois dans la tente royale.
Ils ne sortirent de la tente qu'en fin de matinée, rassemblant tous les gardes loin à l'écart du camp pour qu'ils ne soient pas dérangés. La relation des héritiers avec la garde était particulière. Bien que ce soit principalement Élentir qui ait recruté les membres, l'idée d'en faire une garde venait d'eux. Cette troupe avait tout juste cinq ans, pourtant elle avait déjà beaucoup agi. Malgré son nom, ce groupe ne servait que très rarement de protecteur pour les héritiers, mais c'était plutôt le moyen du prince et de la princesse pour agir dans le royaume. En cinq ans, ils avaient eut de nombreuses missions telles que des enquêtes sur les mystérieuses disparitions au sud ou encore des missions diplomatiques dans le but de calmer les pirates de l'ouest. Au fils des années, les deux héritiers étaient parvenus à convaincre tous les gardes, même ceux issus de l'armée ou de l'ordre des dragons, que pour une meilleure cohésion, le protocole n'était pas nécessaire. Le plus souvent, lors des réunions, tout le monde avait le même statut, même si c'était si certains rôles revenaient souvent. Les héritiers étaient généralement ceux qui choisissait les missions, Élentir se chargeait de trancher sur les désaccords et Égilon était celui qui l'assistait et la recadrait.
Tout le monde avait rapidement répondu à l'appel, même Auriane se trouvait là, bien que mal en point. Niniel, l'herboriste de la garde, avait bien tenté de la garder au lit, mais rare était ceux qui avaient les capacités d'entraver la liberté de l'ancienne princesse des voleurs. Cependant, elle avait accepté l'aide de Lôrindel qui lui avait amené une chaise. Tous avaient le visage fermé et le cœur lourd. Alors que durant la procession, ils avaient pris l'habitude de se vêtir décontracté, la plupart avaient revêtu de leur habit de combat. Ils se préparaient tous au temps sombre qu'ils les attendaient, le regard plein de détermination.
Les héritiers et Élentir furent les derniers arrivés. Ils fermèrent le grand cercle dans le silence avec dignité. Cependant, les deux héritiers ne cachèrent pas leur douleur encore bien présente, preuve de la confiance qu'ils portaient à ces hommes et femme. Pour une fois, il ne fut pas nécessaire de réclamer le silence, ils avaient l'attention de tout le monde. Ce fut Élentir prit la parole :
— Je pense que vous êtes tous d'accord sur le fait qu'il faut agir au mieux et au plus vite. Tout d'abord, je souhaite dire toute ma reconnaissance envers Auriane, sans qui nous n'aurons pas était au courant si vite de la situation. Je suis désolée, Auriane. Je sais que tu dois être exténué et il te faudra sûrement encore du temps pour te remettre, mais peux-tu nous faire un récit plus détailler de ce qui s'est passé ?
La concernée fit un triste sourire. Elle avait repris quelques forces et si elle encore loin de se remettre de ce voyage, elle ressentait le besoin de conter les horreurs qu'elle avait vues. S'installant au mieux sur son siège, elle commença son terrible récit, ses mots portants ses compagnons aux débuts des évènements une semaine plus tôt.
Ce fut à l'aube que l'alerte fut donnée. Sans prévenir, sans que personne l'ait vu arriver, l'armée zhikehote avait été aperçu non loin de la capitale. La possibilité que plus de dix mille hommes ait pu traverser les frontières et aller si loin dans le royaume sans être repéré était si irréaliste qu'il fallut mener le chef des armées sur les murailles pour qu'il constate l'impossible. Rien que la puissance de la magie qu'il avait fallu pour transporter furtivement autant d'homme effraya même ce vétéran. Mais la surprise et la terreur générale n'avait durée qu'un temps, il ne restait que quelques heures pour réagir. Il avait fallu se préparer à un siège sans en avoir le temps, ni les moyens. La population fut informée et mobilisée au mieux pour que la ville ne tombe pas. On envoya une grande partie des enfants et des vieillards dans le grand temple, loin des remparts, l'on distribua des armes à tous ceux prés à se battre, l'on fit évacuer des quartiers entiers. Puis un messager s'approcha des portes principales.
Son message était de mauvais augures. L'empire demandait au souverain de se rendre et d'accepter la régence de l'empire. Si le royaume acceptait de se rendre sans résistance, l'empire serait bon, dans le cas contraire, il serait forcé de sévir. Bien que le roi ait réellement hésité à se rendre, si cela pouvait éviter trop de souffrance à son peuple, preuve que même un mauvais souverain pouvait se révéler bon dans les moments de crise, le conseil avait choisi de refuser de se rendre. Leur décision, malgré la situation désespérée, n'était guère compliqué à comprendre. L'empire, par sa culture et sa religion, détestait les chevaucheurs et tous ceux qui se rapportaient aux dragons. Et quand l'on savait ce qu'étaient advenus des derniers états à avoir été conquis par l'empire, il n'est pas pensable de se soumettre sans même hésiter.
Ce n'était pas non plus totalement naïf, depuis de longue génération les fortification de la ville était protégée par de puissant sortilège et si la capitale avait trop peu de soldat et de chevaliers dans ses murs, ils possédaient pour la plupart de la magie, ce qui n'était pas le cas normalement de leur adversaire. Il était en effet connu que l'empire voyait bien peu de mage naitre tandis que pour le peuple des chevaucheurs, il était rare de naitre sans capacité magique. Si les Consciences étaient avec eux, la capitale pourrait tenir au moins jusqu'à l'arrivée de renfort.
Pourtant, les défenses ne tinrent pas deux jours. Et quand les fortifications tombèrent, rien ne pu plus arrêter la marche destructrice de l'empire vers le palais. L'envahisseur n'eut aucune pitié pour tous ceux qui se trouvaient sur leur route, même ceux qui rendirent les armes. Cependant, Auriane ne vu jamais leur arrivée, dès la chute de Premil, la garde s'était mise d'accord pour l'envoyer prévenir les héritiers et le reste de la garde. En tant qu'ancienne voleuse, elle connaissait de nombreux moyens pour quitter la cité sans se faire repérer. Ce n'est qu'au deuxième jour de son voyage qu'elle reçut un message Ellyne pour la prévenir de l'exécution des souverains.
Quand Auriane eut enfin fini son récit, un lourd silence prit place. Tous savez que leur camarade avait tronqué son récit et qu'elle n'avait pas dit la réelle horreur de ces évènements. Tous avait des connaissances parmi les habitants comme les hommes d'armes. Personne ne se leurrait, parmi ces connaissances, il y avait bien peu de chance que tous soit encore en vie. Il y avait également une grande incompréhension. Aucun n'avait vu les signes de cette attaque. Pourtant, c'était en grande partie leur rôle de prévenir les menaces.
Élentir ne leur laissa cependant pas le temps de se morfondre davantage et prit la parole avec force :
— À l'aune de ce récit, je pense que nous sommes tous d'accord. La situation est bien trop grave pour rester sans agir. Pourtant, il nous faut être réaliste, nous ne sommes ni assez nombreux ni de taille à libérer Premil. C'est dur de le dire, mais dans l'état, je ne suis même pas sûre que nous sommes en état de protéger nos frères et sœur chevaucheurs, ce pour quoi nous avons été réunis. Nous avons peu de marge de manœuvre et notre ennemie a déjà le point central de notre pays. Et malgré ce tableau bien sombre, il n'est pas dans nos habitudes de ne pas réagir ! Cela prendra le temps qu'il faudra. Organisons-nous et rassemblons le plus de force et d'allier possible pour pouvoir contre-attaquer !
Ce discours réussi à rendre de l'énergie à tous ses compagnons. Il n'était dans leurs habitudes de se laisser abattre. Ils n'en avaient pas le temps, ils leur fallait agir pour que leur peuple retrouve sa liberté. Le peuple chevaucheurs aimé beaucoup sa liberté, et il lutterait pour la retrouver et la garder.
— Voilà, ce que l'on vous propose pour l'instant. Il n'est pas encore l'heure de la contre-attaque. Pour l'heure, rassemblons nos forces ! Trouvons des compagnons d'armes ! Organisons-nous ! Dans ce but, nous allons former quatre équipes de trois et une de quatre. Quatre d'entre elles rejoindront par des chemins différents les ruines de l'ancienne capitale. Il faudra prévenir le plus de village et recruter tout homme et femme prêt à se battre avec nous. Faites passer le message ! Que tous les guerriers qui veulent résister viennent aux ruines. Le dernier groupe devra se rendre à la confrérie.
— Pourquoi la confrérie ? Demanda Gleen.
Dans sa question, l'on pouvait ressentir tous les ressentiments que la plupart des chevaucheurs ressentaient pour la confrérie des dragons. Gleen en tant que gens du peuple avait les mêmes aprioris. Aprioris ne venant pas de nul par, la mission de la confrérie n'était pas vraiment populaire et toute l'atmosphère de secret autour d'eux n'aidait pas. Même les prêtres de Nuxys, Conscience de l'obscurité et de la malice, était bien plus appréciée.
Pourtant, malgré tout, il était impérieux d'assurer la sécurité de la confrérie et Palantir se chargea de l'expliquer pour ce de l'assistance qui ressentait la même chose que Gleen :
— Je pense qu'ici personne n'est assez naïf ici pour croire que l'empire nous attaque pour la richesse de nos terres. Ce qu'il recherche, c'est ce qu'il a toujours recherché. Il veut les secrets que les dragons nous ont laissés. Pas juste la magie draconnique quotidienne, celle-ci à s'en nul doute un équivalent dans leur magie. Non, il cherche les anciens rituelles développées directement avec l'aide des dragons. Ces rituelles ne sont pas faciles à trouver, ils se sont perdu avec le temps et les plus puissants sont bien protégés. Il n'y a pas de doute que le gardien du savoir, maître Lómelindi, aura suivi le protocole et sceller la grande bibliothèque. Je doute qu'il ne parle, même sous la torture. Hormis lui, les seuls détenteurs d'un aussi grand nombre de secrets sont nos défunts parents et le mage Salvin. Le dernier étant connu pour son ignorance, l'empire ne risque pas de trouver grand-chose à la capitale. Il ne reste donc plus qu'une source de grande quantité de savoir draconique et c'est la confrérie. Certes son emplacement reste inconnu pour la plupart des non-initiés, pour autant, il n'y a pas de doute qu'avec les moyens actuels de l'empire, il finira par la trouver. Il nous faut a tout pris éviter que cela se produise, car s'il a se pouvoir entre ses mains l'empire sera invincible. Bien que beaucoup d'entre vous ayez une certaine animosité envers la confrérie, il faut leur venir en aide au plus vite. C'est pour cela que nous espérons que l'équipe de Ciryon puisse se rendre au plus vite à la confrérie.
Cette longue explication donnait par le prince fut accepté par la plupart des gardes. Le doyen de la garde, Ciryon était l'un des rares à connaitre la localisation de la confrérie, mais à cause de son serment, il ne pouvait la divulguer. Il était donc logique que ce soit lui qui soit envoyer là-bas. Jusqu'à présent, toute la garde était plutôt d'accord avec ce que leur proposer leur commandante et les héritiers. Pourtant, une voix légèrement mécontente s'éleva :
— Tout ce que tu nous dis semble juste, commença doucement Égilon. Pourtant, d'après mes calculs quatre équipes de trois plus une de quatre cela fait tout juste seize. Je ne pense pas me tromper sur des calculs si simples. Donc explique-nous pourquoi il ne parait rester qu'un garde auprès de nos Altesses ? Et ce garde, j'imagine que se sera toi, Élentir. Je ne pense pas que ce soit raisonnable et j'ai la désagréable impression que tout cela cache quelque chose...
Élentir ne répondit pas tout de suite, prenant un air contrit. Malgré la gravité du moment, elle ne put s'empêcher de balancer entre l'agacement et l'admiration de ce jeune homme trop vif. Elle n'était pas dupe, la réponse n'allait pas plaire au jeune chevalier ni à aucun autre garde. Cependant, c'était la décision des héritiers et elle avait bien essayé de leur faire changer d'avis, en vain... Palantir reprit alors la parole :
— Tu as en effet raison, nous partons seuls pour la capitale, avec Élentir pour seule garde.
Cette déclaration eut l'effet d'une bombe, et une grande vague de protestation s'éleva parmi les gardes. Personne ne pouvait cautionner l'annonce du prince. Bien que la garde passait bien plus de temps loin des héritiers à remplir diverses missions dans le but de protéger le peuple et d'améliorer leurs vies, aucun membre n'oubliaient vraiment qu'ils avaient prêté allégeance aux deux héritiers de la couronne. Tous apprécier grandement les jumeaux royaux, et souhaitait leur protection. Se rendre seul dans le camp ennemi n'était pas un plan de survie et c'était un acte complétement inconscient.
Égilon se fit porte-parole des contestataires :
— Je pense que nous avons tous du mal entendre. Ou alors, vous êtes bien naïfs de penser que nous vous laisserons faire.
Élentir frissonna, cela faisait longtemps, Égilon ne l'avait pas regardé avec autant de froideur, comme si elle était responsable du choix de ses amis. Si elle n'apprécia pas sa colère, elle ne perdit cependant pas de temps pour répondre :
— J'ai déjà essayé de les convaincre de ne pas y aller. Mais ils m'ont clairement répondu qu'ils iraient quoi qu'il arrive. Il vaut mieux que nous acceptions leur décision et que je les accompagne plutôt qu'il échappe à notre surveillance et qu'ils s'y rendent seuls.
— Pourquoi ne pas prendre plus de gens avec vous, demanda Dael. Moi, je suis volontaire pour me rendre avec vous à la capitale.
La voix du garde tremblait. Il laissait ressentir le besoin qu'il avait de faire parti de ce voyage. Son inquiétude était si forte qu'elle secoua Élentir. L'inquiétude du garde envers sa sœur surpassait son besoin de protéger Éledhwen et Palantir.
— Je compatis à ton inquiétude, répondit doucement Éledhwen. Toutefois, moins on sera nombreux, plus on passera inaperçu et nous avons besoin de vous tous pour prévenir la population.
— Dans ce cas, je prends la place d'Élentir pour vous protéger, insista Dael.
L'homme habituellement discret et peu bavard criait presque, montrant toute sa détresse. Ce ne fut cependant pas Élentir ou les jumeaux qui répondirent, mais la voix forte d'Auriane malgré sa faiblesse :
— Je comprends pourquoi vous voulez tous vous rendre là-bas. Pourtant, Dael cesse d'encourager leurs Altesses dans leur délire. Aucun d'entre vous ne doit y aller. Toutes les informations que vous souhaitez, je peux vous les donner. Vous n'êtes pas les seuls à avoir des attaches à la capitale. Aux dernières nouvelles, Hoel et Ellyne se sont occupés de mettre en sécurité les familles de chacun des gardes. Une grande partie d'entre nous veut rejoindre nos familles et amis restés là-bas, arrêtez d'être égoïste et faites au mieux pour que la stabilité revienne !
Le discours Auriane fut applaudi par quelques membres de la garde, surtout les chevaliers et soldat, pour montrer leur soutient. Dael recula une légère culpabilité, diminuant son inquiétude. Toutefois, ni Palantir ni Éledhwen ne semblèrent se remettre en question.
— Tu as totalement raison. Pour une fois, nous avons choisi d'être égoïste, répliqua avec calme Éledhwen. Nous avons besoin de ce voyage pour réellement comprendre ce qu'il se passe. Sûrement également pour accepter le nouveau rôle que l'on va vouloir nous imposer. Vous attendez de nous de succéder à nos parents et de prendre la tête des opérations pour protéger le royaume. Acceptez que l'on a besoin de voir la situation par nous-même.
— Même si je peux comprendre, répondit calmement Ciryon. Je ne peux cautionner. Vous êtes déjà de grande figure pour tout le pays. Avant même ces tragiques événements, une partie grandissante du peuple avait placé leur espoir de voir leur vie s'améliorer en vous. De plus en plus de conteur itinérant, parle de vous et des missions que vous nous confiez. Vous êtes les derniers membres de la famille protectrice de ce royaume. Vous serez le symbole que le royaume n'est pas encore tombé. Et vous vous lancez dans la gueule du loup alors que vous êtes sûrement déjà recherché dans tout le royaume. Et vous oubliez que vous n'êtes pas juste les héritiers et la commandante de la garde princière. Vous êtes également de véritables atouts pour nous. Guerrier, guerrière, mage, vous faites partie des personnes les plus prometteuses de votre génération.
— N'oublions pas, rajouta sévèrement Calywen, vous possédez également une grande partie du savoir que recherche l'empire. S'ils se font attraper en plus de figure importe, d'atout indispensable, d'ami irremplaçable, nous perdrons aussi une grande source de connaissance.
Malgré le discours sévère des deux mages les plus sages de la garde, Palantir répliqua avec aplomb et charisme :
— Je sais bien que vous avez raison, toutefois, nous irons tout de même de la capitale. J'ai bien conscience que pour vous ça ressemble à un acte irréfléchi. Peut-être même que vous êtes déçu de notre décision. Cependant, nous avons réellement besoin d'y aller. Nous avons conscience des risques. Nous sommes conscients du danger que l'on représente si nous nous faisons emprisonner. Mais nous connaissons aussi nos forces. Nous pouvons y aller et revenir sans problème.
Son discours aurait pu paraître prétentieux ou orgueilleux, mais le grand charisme du prince apaisa la foule. Bien évidemment, aucun ne fut convaincu de la nécessité de se rendre à la capitale. Il faut admettre que n'importe qui de sensé si opposerait. Néanmoins, ils se résignèrent ; ils ne pourraient pas convaincre les deux jumeaux de ne pas y aller. Si le plus sage des deux, Palantir, avait pris la même décision que la plus têtue des deux, seule une personne aurait pu les faire changer d'avis. Élentir. Mais de toute évidence, elle avait échoué.
Finalement, qu'Élentir les accompagne était sûrement le mieux qu'ils puissent faire. La conversation reprit sur un ton plus détendu. Élentir donna ses derniers ordres et son commandement à Égilon qui restait renfrogné.
Les différents groupes se formèrent rapidement. Après cinq ans à partir en mission à travers le pays, des alchimies s'étaient formées. En créant ces équipes, les différents itinéraires se formèrent tout aussi naturellement.
Quand enfin tout fut terminé, ils dispersèrent pour se préparer au voyage ou apporter leur aide au villageois.
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