X
— Votre course s'arrête ici. Je vous ramène dans vos geôles.
Face à la jeune femme qui venait de reprendre conscience et ses compagnons, se trouvait le chevalier qui l'avait capturé. Il se tenait entre eux et l'entrait du passage secret qui les emmènerait en dehors du château. Malgré une sérieuse entaille sur son arcade, il se tenait là, plus menaçant que jamais.
— Pourquoi vous avez le visage ensanglanté ? Demanda Élentir avec sincérité, encore sonnée de ce qui était arrivé. Qui a pu vous blesser ?
Elle regarda alors ces compagnons, cherchant qui aurait pu être suffisamment expérimenté pour le battre. Dame Astal ne semblait pas avoir combattu et bien qu’elle fût la meilleure bretteuse du royaume, contre un adversaire qui maniait aussi bien la magie que le combat physique, elle aurait eu quelques difficultés, elle-même n'ayant pas de pouvoir. Puis, elle regarda son deuxième compagnon, qui bien qu'aillant fait quelques progrès en combat, n'aurait jamais pu lever le petit doigt face au chevalier zhikerhote.
— Gwindor, heureuse de te voir. Quelqu'un pourrait me dire ce qu'il s'est passé ?
Son adversaire fit un léger sourire. Un sourire qui n'avait rien d'amical, mais qui était sincère :
— Heureux que vous ayez retrouvé tous vos esprits. Vous êtes une adversaire vraiment intéressante. Pleine de mystère, et même si vous n'êtes pas assez expérimentée, le combat promet d'être intéressant. Avant de commencer, il me semble que je ne me suis pas présenté. Je suis l'élu Ancalagon, commandant de la première légion de l'empire de Zhikerhoz.
Bien qu'elle ne puisse pas utiliser son don pour voir en lui, Élentir fut étonnée de ne pas lire en lui la même animosité que celle qui anime une grande partie de ses compatriotes. Elle ne pouvait s'empêcher de penser que l'homme était sincère et qu'il la respectait en tant qu'adversaire. Rien que cela lui fit ressentir un grand respect. Il était compliqué de ne pas suivre aveuglément nos préjugés.
— Vos compliments me vont droit au cœur. Qu'une chevaucheuse puisse entendre, ces mot de la part d'un zhikerhote doit être une chose rare. Laissez-moi me présenter de nouveau également. Dame Élentir Blanchepré, Chevalière de l'ordre des dragons et commandante de la garde Princière. Toutefois, au risque de vous décevoir, je ne suis pas en mesure de me mesurer à vous. Laissez-moi vous présenter Dame Astal de Lamvole, maîtresse d'arme royale et tenante du titre de la meilleure bretteuse du royaume. Elle va vous affronter avec mon soutien.
Elle recula alors aussitôt, se plaçant derrière la bretteuse qui avait compris le message et c'était mis en garde, tenant fermement l'épée qu'elle avait subtilisée plus tôt sur le corps inconscient d'un soldat zhikerhote. Élentir posa sa main sur l'épaule d'Astal, chuchotant un sort draconnique. La guerrière sentit aussitôt l'effet du sortilège. La fatigue avait disparu, tous ses sens étaient en éveil et elle sentait que son endurance avait découplé. Élentir plaça également un bouclier magique sur la guerrière avant de reculer au niveau du médecin qui regardait nerveusement la scène.
Dame Astal n'hésita pas à attaquer l'homme avec une rapidité étonnante. Le guerrier para de justesse cette attaque, sans se départir de son sourire, sa nouvelle adversaire lui parut aussitôt être un défi intéressant. Reprenant chacun leur distance, les deux combattants se jaugèrent mutuellement, restant en garde.
Quand le combat reprit, Élentir fit discrètement signe à Gwindor de passer dans le passage secret dès qu'il en aurait l'occasion et de fuir le plus vite possible. Le jeune homme hésita un instant, son instinct de médecin lui disait de rester pour aider en cas de blessure. Toutefois, en tant que garde princier, il faisait confiance aux ordres de sa commandante.
Une fois que Gwindor eut réussi à se glisser dans le passage, Élentir s'affaira à mettre en place un sortilège complexe. Elle ne l'avait jusqu'à présent réussi que quelques fois et son état ne l'aidait pas. Elle avait presque perdu la totalité de ses réserves magiques et mettre en place ce sortilège risquait de la placer en grave carence. Cela était d'autant plus compliqué qu'elle devait surveiller les arrière d'Astal et la protéger des différentes attaques magiques de son adversaire.
Aucun des deux combattants n'avait encore pris le dessus. En tant que bretteur, les deux étaient au même niveau. L'une avec un style extrêmement offensif et l'autre avec un style défensif n'attaquant qu'au moment opportun. Le chevalier avait bien essayé de prendre le dessus en usant de magie. Mais, le bouclier placer par Élentir était plutôt solide, lui empêchant de lancer quelques maléfices. Et, quand il souhaitait lancer un autre sortilège, Élentir le contrecarrait discrètement.
Avec tout cela, il fallut cinq minutes à Élentir pour finir son sortilège. Quand elle eut fini, il ne fallut qu'un signal pour qu'Astal dégage du combat. Élentir fut soulagé quand la liane magique qu'elle venait de créer s'enroula autour de sa cible. Elle fit un saut de dragon en saisissant la combattante en vol pour s'enfoncer le plus rapidement dans le passage secret. Elle eut besoin d'un deuxième pour rejoindre Gwindor et encore de deux autres pour sortir du passage. Quand enfin, elle sentit la chaleur du soleil sur sa peau, sa vision s'obscurcit et ses jambes la lâchèrent. Elle était épuisée, en sueur, mais elle réussit à chuchoter :
— Il faut se dépêcher... Il ne va pas tarder à se sortir de mon sortilège... Je n'avais pas d'ingrédient... Il faut qu'on se rende dans la basse ville...
Bien que grandement inquiète par l'état de la jeune femme, dame Astal réagit aussitôt. Supportant une grande partie du poids d'Élentir qui avait du mal à rester éveillée, une puissante douleur pulsant sur son front, la maitresse d'arme commença à se diriger vers les bas-quartiers, son arme toujours au point. L'instinct de médecin de Gwindor, autant que celui d'ami, le poussait à vouloir prendre soin de la blessée, pour autant il écouta la raison qui lui disait qu'il fallait s'éloigner au plus vite du palais et qu'en étant moins fort que dame Astal, s'il portait Élentir, ils seraient trop lents. Ils réussirent à éviter miraculeusement les patrouilles ennemies, surtout grâce à l'aide des habitants de Prémil. Et, ils finirent par atteindre la ville basse sans aucune altercation.
Ils n'avaient fait que quelques pas dans ce quartier qu'un enfant vint les chercher de la part de Salvin. Une fois dans le repaire des voleurs, il fut accueilli par l'homme dont l'inquiétude se lisait sur le visage :
— J'ai entendu dire que tu t'étais fait prendre Élentir. J'hésitais à venir de récupérer.
La jeune fille fit un faible sourire plein de tristesse et de culpabilité :
— Ne t'inquiète pas, je m'en sors toujours...
Soudain, la douleur devint insoutenable. Elle porta ses mains à son front, le visage tordu par la douleur. Sa vision s'obscurcit et ses jambes lâchèrent.
— Gwindor, souffla-t-elle suppliante avant de perdre conscience.
Astal, qui avait rattrapé la jeune femme avant qu'elle ne s'effondre, lança un regard affolé à Gwindor qui s'était approché avec un grand sang-froid. Salvin accouru auprès d'Élentir :
– Qu'est-ce qu'elle a ? Elle est en danger ?
– Calmez-vous ! Ordonna fermement Gwindor. Elle n'est pas en danger. Je sais déjà ce qu'elle a. Laissez-moi un peu de place pour l'examiner.
Tous s'écartèrent. Le médecin posa ses mains sur le front de la jeune femme. Il n'était pas vraiment inquiet, étant le médecin de la troupe que dirigeait Élentir, il avait déjà assisté à ce genre de crise chez elle. Il avait même été présent lors de la toute première cinq ans plus tôt et depuis elle en avait eu deux autres. Il savait très bien ce qu'il verrait s'il soulevait le bandeau de la jeune femme. Cependant, ce qu'il l'inquiétait davantage, c'était que Élentir se trouvait en carence magique grave.
Les carences magiques étaient plus ou moins dangereuses selon le niveau d'épuisement de la magie et les individus. En effet, même en ayant épuisé toutes ses réserves magiques, si ces derniers étaient habituellement faibles, alors l'individu ne ressentirait qu'une fatigue plus ou moins légère. Toutefois, plus l'individu est puissant, plus il est dangereux voir mortel pour lui de rentrer en carence magique. Et Élentir était l'une des détentrices de pouvoir la plus puissante qu'il connaissait.
Cependant, aussi grave que semblait être sa carence, elle semblait déjà commencer à s'en remettre. Si cela était loin d'être ordinaire, Gwindor n'était étonné par les étranges réactions du corps d'Élentir face à un mal. Il choisit tout de même de lui insuffler un petit peu de magie, espérant que cela calmerait ses profondes douleurs.
Il rouvrit les yeux et fit un sourire pour rassurer les spectateurs. La pièce était étrangement silencieuse. Tous ces occupants plus ou moins âgés s'étaient réunis autour du corps inanimé. Gwindor avait entendu parler de ce lieu et de l'attachement que lui portait sa commandante, mais aujourd'hui, il comprit que cet attachement était réciproque.
— Elle va bien. Elle a déjà fait ce genre de crise. La bonne nouvelle, c'est que son corps est en train de se régénérer tout seul. La mauvaise, c'est que ce genre de crise dur au minimum une demi-journée. Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre qu'elle se réveille pour partir. Il nous faut sortir de la ville le plus rapidement.
Salvin regarda Élentir moins inquiets, mais toujours protecteur. Puis, il se tourna vers les deux autres :
— Vous faire sortir ne sera pas un problème pour nous. Mais, je dois vous avertir que Palantir et Élédhwen sont déjà partis. Ils auraient voulu rester, et même venir à la rescousse d'Élentir, mais j'ai réussi à les convaincre de quitter la ville. Cela devenait trop dangereux pour eux de rester. Ils ont laissé un message pour Élentir.
— Donc ils étaient là aussi, marmonna dame Astal mécontente. Je me demande ce qu'il leur ait tous passé par la tête. Ce sont des enfants brillants, mais il leur arrive de faire n'importe quoi. Qu'ont-ils dit ?
— Ils vous ont demandé de les rejoindre là où le dragon s'envole. Je n'en sais pas plus.
— Très bien, ça nous suffira, déclara Gwindor. Tous les membres de la garde savent où se trouve cet endroit. Mais, si vous pouvez nous sortir, pourquoi ne pas faire sortir le groupe de Hoel et Lidoire ?
Le médecin avait de la chance de ne pas avoir sa famille dans la capitale, mais cela ne l'empêchait pas de s'inquiéter pour les familles de ses compagnons. Même si peu connaissait l'identité de tous les gardes princiers, si cela changeait alors les familles deviendrait un moyen de pression évidant.
— Ils sont trop nombreux et il y a de jeunes enfants, c'est trop risqué, expliqua gentiment le voleur. Toutefois, nous réfléchissons ensemble à un moyen efficace et moins dangereux pour qu'ils quittent la capitale le plus rapidement. Mais, pour un groupe de trois, cela ne devrait pas être un problème.
Ils commencèrent donc à établir un plan pour sortir de la ville fortifiée. Si les moyens de sortir discrètement de la ville étaient nombreux, certains passages étaient exclus, se balader avec un corps inconscient étaient trop compliqués. Il fut donc choisi de passer par un passage dérobé pour se rendre aux quais. Le fleuve étant trop peu profond vers la capitale. Peu de bateaux atteignaient le port de la capitale. Pour cette raison, il ne faisait pas partie des fortifications. Il était peu actif et encore plus pauvre que la base ville. Les voleurs avaient quelques contacts qui seraient prêts à les aider.
Comme leur avaient promis Salvin, ils n'eurent pas de mal à sortir des fortifications. Les petits voleurs étaient très efficaces en termes d'éclaireur et ils connaissaient très bien le terrain. Dame Astal et Gwindor portait Élentir dans une caisse ressemblant juste aux travailleurs peu fortunés des quartiers pauvres. Gwindor avait dû pour l'occasion troquer ses habits sobres, mais bien trop propres de médecin, pour une tunique colorée et usée. Astal avait pu garder ses vêtements qu'elle portait depuis qu'elle avait était jeté en prison. Entre la saleté et l'odeur, elle était même bien moins vêtue que la grande majorité des habitants du quartier. En fait, être pauvre n'empêchait pas d'être propre. Mais, la garde ennemie n'était guère regardante et ne se rendirent compte de rien.
Une fois dans le quartier portuaire, ils ressemblaient à des pêcheurs ramenant leur dernière pêche. Il faisait encore jour quand ils rentrèrent dans une taverne mal éclairée et peu accueillante. Les rares occupants les observèrent avec méfiance. Cela ne gêna pas Astal qui rentra à la suite de Salvin sans hésitation. Gwindor, portant aussi la caisse, n'eut pas le choix de suivre. Cependant, il avait perdu ses couleurs, et son visage trahissait sa timidité. L'ambiance se détendit quand les buveurs reconnurent Salvin.
— Qui sont tes amis, Salvin ? Demanda brusquement le tavernier.
— Des gens qui ont besoin d'aide pour fuir la capitale.
— Depuis quand tu aides les gens du château.
— Depuis toujours, je ne leur fais pas la guerre, je cherche juste à survivre.
— Comment tu sais que l'on vient du château ? Demanda fermement Astal.
— Scuse m'dame, mais c'pas avec ses guenilles qu'tu vas tromper quelqu'un ici. On voit bien que tu n'as pas eu à souffrir. Puis, regarde ce gosse ! Le pauvre ne doit même pas avoir fait deux pas hors du château. Regardez, ricana-t-il, apostrophant les buveurs, il va s'évanouir le pauvre !
Devant les rires de la salle, le gosse en question répondit avec un calme étrange :
— Ne vous fiez pas aux apparences, j'en suis sorti bien plus que vous ne l'imaginez. Et je suis même sûrement bien loin que vous tous réunis.
En effet, si le médecin était le garde princier qui avait fait le moins de mission, il en avait cependant fait plusieurs durant ces cinq dernières années. Gwindor faisait en général deux types de missions. En premiers lieux, il s'occupait des missions liées à des problèmes médicaux. Il avait été appelé notamment pour soigner une étrange épidémie qui décimait une tribu de nomade. Sinon, il accompagnait les missions dangereuses où il y avait de grands risques de blessure. Donc le danger et la privation, il connaissait.
Le médecin ignora le rire moqueur qui avait répondu à sa déclaration et continua avec plus de fermeté :
— Il faut vite que nous nous occupions de la caisse, où pouvons-nous l'ouvrir à l'abri des regards ?
— Qu'est-ce qu'il y a l'intérieur ? Vos beaux atours, gente dame.
Avant qu'Astal ne réponde, passablement agacée, Salvin coupa court à la confrontation :
— Ça suffit Dayan ! Tu vas les laisser tranquilles. On monte dans la salle du haut et tu vas chercher Dune.
De mauvaises grâces, le tavernier les mena dans une petite salle sans fenêtre à l'étage. Seuls les trous entre les planches du mur éclairé la pièce. Dayan lança un dernier regard noir et il disparut derrière le rideau usé. Aussitôt, Gwindor ouvrit la caisse. Avec l'aide de Salvin, il sortit Élentir et l'allongea sur le sol. Il s'assura de son état.
— Qu'est-ce qu'il nous voulait cet homme ? S'agaça Astal.
— Il a perdu toute sa famille lors de l'épidémie d'il y a quinze ans. Il tient responsable les gens du château. La vie dans ce quartier est compliquée.
— Je le sais, chuchota Astal en se calmant. Je sais bien que nous au château ne faisons pas assez pour ces quartiers. Surtout ce quartier qui est totalement oublié par nos dirigeants. Je suis désolée de m'être énervée.
— Ne t'excuse pas de te défendre. Sa vie est dure, mais ce n'est pas une raison de s'en prendre à tous ceux du château. Je sais très bien ce que tu fais pour les jeunes des bas quartiers et je t'en remercie. Former les jeunes au combat, leur permettre de rentrer dans la garde, dans l'armée, ou même devenir chevalier. Sans toi, beaucoup d'entre eux auraient oublié qu'ils peuvent toujours sortir du quartier.
— Qu'un voleur me complimente, c'est un grand honneur.
La sincérité de la femme déstabilisa Salvin qui ne sut que répondre. Heureusement pour lui, une femme dans la force de l'âge rentra sans prévenir.
— Vous avez besoin de mon aide pour vous éloigner de la capitale sans vous faire remarquer ?
— Ne me dis pas que tu vas les aider.
Dayan venait d'entrer à la suite de la femme.
— P'tit frère, tu la fermes ! Bien sûr que je vais les aider. Surtout si ça peut embêter les sale zhikerhote. Vous êtes les gars qu'il recherche ?
— Oui, ils doivent absolument échapper au soldat, expliqua Salvin. Je te remercie Dune pour ton aide. Je te le rendrai.
— Tu me remercieras une fois qu'ils seront loin. Elle dort ou elle est morte c'te gamine ?
— Elle sera inconsciente pour une durée indéterminée.
— Ça va compliquer les choses... Ou peut-être les facilités. C'est surtout elle qui est recherchée n'est-ce pas ? Avec un chariot à double-fond bien caché. Le gamin a vraiment une bouille innocente en fonçant un peu ses cheveux et sa peau pour qu'ils deviennent moins remarquables, il jouera parfaitement le rôle d'un médecin itinérant. Vous, ma belle, je vous vois bien mercenaire.
— Arrête ça, je ne comprends pas pourquoi tu veux aider ces gens-là, mais j'ai vu tout de suite que c'était une Dame.
— Cette dame, comme tu dis, est la meilleure bretteuse du pays. Elle a suffisamment de cicatrice à mettre en avant pour faire oublier la dame de la cour.
Dayan marmonna quelque chose dans sa barbe. Malheureusement pour lui, Astral pu l'entendre. S'en prévenir et en un mouvement souple, elle immobilisa l'homme massif contre le mur, ne lui laissant aucune ouverture. Le coude appuyant sur son cou, elle lui chuchota à l'oreille :
— Tu penses toujours que je ne suis qu'une bretteuse de salon ? Que je ne pourrais pas battre un vrai combattant ?
Avant qu'il n'ait pu répondre, elle se tourna vers Dune qui n'avait pas bougé d'un doigt pour sauver son frère :
— Je te fais confiance, déclara dame Astal. Bien qu'en temps de paix, je ne vois pas à quoi servait tes services, tu sembles être la personne qui faut pour nous sortir de là. C'est possible de partir avant ce soir ?
— C'est possible. Je vous ramène la charrette et quelqu'un va venir vous donner de quoi vous changer. Et d'autres armes que des sabres impériaux. Avec quel équipement vous serez à l'aise ?
— Une épée à une main et un bouclier, ce sera bien, répondit aussitôt Astal.
— Un petit sabre, hésita Gwindor. Enfin, je crois.
Dayan émit un rire moqueur. Dune lui frappa l'arrière du crâne avant de l'entrainer avec elle hors de la pièce. Rapidement, on leur apporta de quoi se changer et manger. Gwindor resta auprès d'Élentir tout en attendant. Les armes qu'on leur fournit n'étaient pas de première qualité, mais restaient de bonnes armes.
Astal regrettait son épée, mais fut reconnaissante qu'on l'équipe. Une jeune fille l'aida à changer son apparence, les vêtements ne suffisant pas. Bien qu'Astal ne prête guère attention à son apparence, étant avant tout une bretteuse qu'une dame de cours, sa coiffure, ses mains et son visage restaient trop propres pour être un mercenaire qui voyage sur les routes. Ces cheveux coupés courts de façon propre et nette furent graissés et recoupés de façon anarchique. Cela donnait l'impression qu'elle se les était coupée elle-même au poignard. Sa semaine au cachot avait déjà bien commencé le travail, mais la jeune fille réussie à transformé la droite maitresse d'arme en une redoutable mercenaire.
Gwindor avait juste changé de vêtements pour un ensemble aux couleurs traditionnelles d'un médecin ambulant. Ainsi vêtu, le jeune homme devint nostalgique, ces vêtements lui rappelaient ces premières années d'apprentissage, alors qu'il suivait encore qu'un petit médecin ambulant, avant que le médecin de la cour ne le remarque. Il ne restait qu'à dissimuler sa pâleur bien trop grande pour un chevaucheur, il était si pâle qui pourrait presque se faire passer pour un zhikerhote s'il n'avait pas les cheveux quasiment blancs. Sous les mains habiles de Dune, il retrouva la teinte halée des chevaucheurs et des cheveux tirant plus sur le châtain clair. Il restait juste sa stature plus fine et petite que ses compatriotes et cela le faisait juste sembler plus jeune qu'il ne l'était.
Une fois leurs déguisements finalisés, on ne pouvait pratiquement plus reconnaître la maitresse d'arme et le médecin royal. Ils étaient prêts à prendre la route en compagnie de leur amie toujours endormie.
Annotations
Versions