XII

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 Dès l'aube, le groupe de fuyard reprit la route pour mettre le plus de distance avec Prémil. La surprise de voir Élentir éveillé et en pleine forme fut vite remplacée par le soulagement et la joie. Malheureusement, le temps n'était pas aux réjouissances. Dans de bonnes conditions, il leur faudrait au minimum un mois pour rejoindre les ruines dans lesquelles se regrouper la résistance. Et, les conditions n'étaient pas bonnes. Il leur faudrait voyager en toute discrétion, sur des routes surveillées par l'ennemie. L'époque de l'année n'était pas la meilleure. Si la journée, il faisait encore chaud et sec, les nuits déjà froides commencées à devenir glacial, et plus l'automne avancerait, plus le froid prendrait du terrain.

 Ils firent le choix de se camoufler magiquement. Si aucun n'était aussi doué qu'Ode, il n'en restait pas moins qu'il y avait quatre mages doués dans l'équipe. Seul Palantir et Élentir avaient étudié des magies d'illusion. En revanche, pour rendre les sortilèges plus réalistes et durables, ils reçurent de l'aide d'Élédhwen et Gwindor.

 Après une heure de rituel et une bonne partie de leur réserve d'ingrédient écoulée, la petite troupe, c'était transformé en troupe de mercenaires, escortant un colporteur. Gwindor, n'étant pas convaincant comme mercenaire, même sous illusion, fut choisi pour jouer le rôle du colporteur. Il conduisait la charrette avec toute l'assurance qu'il pouvait et Astal à ses côtés tandis que les trois autres chevauchaient à leur côté, ayant rappelé leur monture. Ainsi bien camouflés, ils avancèrent rapidement.

 Le premier village qu'ils croisèrent était bien gardé, surtout pour un village de cette taille. Ne voulant pas prendre de risque inconsidéré, ils empruntèrent une route parallèle leur évitant de devoir traverser le village. Ils ne craignaient pas tant de se faire repérer, faisant confiance à leur déguisement, ils voulaient plutôt éviter de perdre du temps. Leurs déguisements ne pouvant être cassés que par un mage plus puissant que les quatre mages ayant participé au sort, ils n'avaient pas de raison de craindre d'être percé à jour.

 Mais, ce détour ne permit que de retarder l'échéance. Alors que le jour déclinait, ils croisèrent une patrouille qui faisait route inverse. Gwindor se présenta en tant que colporteur, montrant un faux laissé passer suffisamment crédible pour que les chefs de la petite patrouille le lui rendre sans faire de remarque. L'un des zhikerhotes sorti alors de sa calebasse un bracelet d'apparence simple. Pourtant, tous, hormis Astal, reconnue un artefact du peuple insulaire de Fëanor. Ce peuple vivant sur une grande île volcanique tout au sud du continent était célèbre pour vivre avec les nains peuplant cette île et pour faire les plus puissants et les plus évoluer des artéfacts magiques. Devant l'hésitation de Gwindor à se saisir d'un artefact au pouvoir inconnu, le chef zhikerhote insista avec un fort accent :

— Soit chaque membre de votre troupe la porte, soit vous êtes emprisonnée sur-le-champ !

 Ne souhaitant pas de confrontation inutile et assez confiante de pouvoir résister à l'effet de l'artéfact même si elle n'en connaissait pas les effets, Éledhwen se saisit de l'objet. Sans qu'elle ne s'en rende compte doucement sa longue chevelure reprit sa taille et sa couleur originale et son visage sa forme. Il ne faisait pas de doute que derrière son cache-œil, son œil avait retrouvé leur couleur originale.

 Elle comprit ce qu'il se passait en voyant les hommes de la patrouille dégainer leurs armes malgré leur expression de surprise. Le chef, cependant, garda son calme, il reprit doucement l'artefact des mains de la princesse et déclara en réfléchissant bien à ses mots :

— Princesse Éledhwen, puis-je faire la supposition que ceux qui vous accompagnent sont le prince Palantir, Dame Élentir, Dame Astal et maître Gwindor ? Si tel est le cas, je vous demande de bien vouloir me suivre sans résister. Si vous le faites, vous serait traité avec l'égard dû à votre rang. Sinon, je vous prie de nous excuser, nous devrons user de violence. Et, comme vous pouvez le voir, nous sommes plus nombreux que vous.

 Éledhwen soupira sans sembler inquiète pour autant, tout au plus, elle semblait agacée :

— Nous qui souhaitons avancer le plus vite possible sans nous faire remarquer. Votre deuxième proposition semble la plus raisonnable, après tout le nombre ne fais pas tout.

 Aussitôt, tous ses compagnons dégainèrent leurs armes, seul Gwindor sauta de la charrette pour s'éloigner du combat, l'arme au poing. Son dernier combat avait prouvé qu'il était apte de se défendre, cependant, en tant que soigneur, il fallait à tout prix qu'il évite les combats pour qu'il soit indemne pour soigner ses compagnons. Il ne s'inquiétait cependant guère, sûr de leur victoire. Face aux soldats zhikerhotes ne se trouvait rien de moins que la meilleure bretteuse du royaume, la plus jeune et prometteuse chevalière de l'histoire du royaume et les deux héritiers formés dès leur plus jeune âge par les meilleurs instructeurs du royaume. Alors, une troupe formée pour la plupart de jeune conscrit ne tenant une arme que depuis quelques mois et ayant à peine été formé n'avait aucune chance. Quand bien même, ils étaient le double qu'eux. Sans surprise et en quelques instants, les dix hommes tombèrent au sol, inconscient, seul leur chef, plus expérimenté, restait debout, essoufflé, blessé, mais debout, bien conscient et prés à se battre. Malgré la peur qui se lisait dans son regard, il ne recula pas, tenant fermement son arme.

— Baissez votre arme, soldat, ordonna calmement Palantir. Vous vous êtes battu honorablement et avec bravoure. Cependant, il faut savoir reconnaitre sa défaite.

 Comme Palantir, plus aucun de ses compagnons ne souhaitait combattre. Aucun n'aimait faire couler du sang, surtout quand ce n'était pas nécessaire. Toutefois, le zhikerhote garda sa posture offensive :

— Jamais, je ne déposerai les armes devant l'ennemie ! Je ferais mon devoir jusqu'à ma mort, déclara-t-il fièrement avant de crier en zhikerhote. Gloire à l'empire, gloire à l'empereur, main de Dieu !

 Et, il s'effondra, assommer par Élentir sans qu'elle ait remué autre chose que ses lèvres. Cette dernière déclara alors :

— Mourir par devoir, tss, quelle idiotie. Si tu es réellement fidèle à l'empire, tu devrais vivre pour lui et non mourir. Reste donc en vit pour rapporter ce que tu as vu.

 Là-dessus, la jeune fille rengaina son arme et rappela sa monture qui s'était éloignée durant le combat.

— Nous ferions mieux de les tuer, déclara froidement Astal l'arme toujours au point. Il va les mettre sur notre piste.

— Qu'on les tue, qu'on leur efface leur mémoire, ou qu'on les laisse, cela ne change pas grand-chose. Quoi qu'on fasse, ils sauront qu'il s'est passé et renforcerons la sécurité. Notre avantage, c'est qu'ils ne savent pas dans quelle direction nous nous rendons.

 Tout en expliquant cela, Éledhwen avait également rappelé sa monture et se préparait à repartir. La bretteuse ne semblait pas convaincue, mais comme tous à part, elle se remettait en selle, elle abandonna et rappela aussi sa monture.

 Ils repartirent, et mirent le plus de distance possible entre eux et les soldats. Ils progressèrent le plus longtemps possible, même une fois la nuit tombée. Puis, quand il fut l'heure de faire une pause, ils sortirent de route pour établir leur camp loin de tout chemin. C'était la première fois qu'ils prenaient cette décision risquait et ils savaient que ce ne serait pas la dernière fois qu'ils prendraient ce risque. Il était dangereux et parfois mortel de sortir des chemins, et même les nomades ne se risquait que très rarement à le faire, malgré leur grand savoir. En effet, il fallait éviter de rentrer dans des zones abandonnées de Stelasys. Ces zones dans lesquelles il était impossible de se repérer d'une autre façon qu'avec les étoiles ou le soleil, où les boussoles et les sortilèges d'orientation ne fonctionnait pas, où la météo était imprévisible. De nombreux voyageurs, mal préparés, avait fini leur jour dans ces endroits. Le danger était d'autant plus grand que des animaux pouvaient également s'y perdre et vite être affamés. Et, les prédateurs affamés étaient toujours plus dangereux. Malheureusement, ces zones pouvaient apparaitre n'importe où. Elles n'existaient des fois que quelques minutes, mais pouvaient par ailleurs rester présentes durant de longues années. Si elles apparaissaient sur une route, ce n'était pas grave, il fallait juste suivre le sentier, tandis que si l'on rentrait dans une de ses zones, loin de toute route, de tout repaire, il fallait espérer que le ciel soit dégagé et s'y connaitre suffisamment en astronomie.

 Toutefois, la petite troupe n'avait pas le choix. En restant sur la route, ils seraient vite retrouvés. Une fois, le campement installé, ils commencèrent à se réorganiser. Il fallait qu'il change leur couverture pour voyager. Il leur fallait une couverture sans magie.

 Le lendemain, ils repartirent dès l'aube. Gwindor avait repris son rôle de médecin. Ils avaient pu précédemment observer les différents avis de recherche et ils avaient pu remarquer que le guérisseur y était très mal décrit, sa profession d'origine n'apparaissant même pas. Astal et Élentir se travestir en homme mercenaire. Astal ressemblait sans trop de mal à un homme d'un certain âge, sa poitrine bandée et ses bras musclés en finesse mis en avant tout comme ses cicatrices. Et, n'importe qui aurait pris Élentir pour un jeune homme d'une quinzaine d'années avec une vilaine blessure sur le front. Quiconque aurait soulevé le bandage qui enserrait son front aurait vu une vilaine blessure pas encore soignée et non sa marque frontale. Et, pourtant, aucune magie n'était en jeu, juste un très bon maquillage. Les deux héritiers s'étaient également déguisés, gardant seulement leur cache-œil pour cacher leur regard et ce tenant prêt à se cacher au moindre doute, soulever un cache-œil était bien trop facile.

 Ils changèrent aussi leur itinéraire, rajoutant quelques détours pour rendre leur destination moins évidente. Bien qu'ils fussent contrôlés à de nombreuses reprises et plusieurs fois par des patrouilles en possession d'artefact, il n'y eut que très peu d'incident. Il faut dire qu'ils se risquèrent de plus en plus dans les plaines, loin des chemins. Ils tombèrent même à deux reprises dans une zone abandonnée de Stelasys. La première qu'ils rencontrèrent en pleine journée était très petite. Ils réussirent à en sortir sans trop de soucis même s'ils avaient fait un léger détour sans s'en rendre compte. Dans la deuxième, plus grande, ils ne réussirent à n'en sortir qu'une fois la nuit tombée en suivant les bonnes étoiles. Ils chevauchèrent plusieurs heures avant d'en sortir, perdant ainsi près d'une journée de voyage et s'éloignant de ressources facilement accessibles.

 Il leur fallut quatre longues semaines pour arriver à l'orée du désert. Ce long voyage les avait laissés harassés et sans provisions. Ils n'avaient pas pu se réapprovisionner en eau depuis plusieurs jours et la nourriture viendrait bientôt à manquer. Et, maintenant, ils devaient abandonner la charrette et tout le confort qu'elle leur permettait pour pouvoir avancer dans les dunes. Heureusement, ils y avaient quelques avantages à rentrer dans le désert malgré le danger, le manque de route et leur manque de préparation. Notamment, à partir de là, ils ne risquaient plus de se faire attraper par l'empire, donc plus besoin de détours et de déguisement.

 Pourtant, à la vue de ces hautes dunes, il ne leur fallut pas longtemps pour comprendre qu'ils étaient loin d'être en sécurité. Même les nomades, la population ayant les plus grandes connaissances sur les terres du royaume et se déplaçant partout, prenaient de grandes précautions quand leur route était amenée à traverser le désert.

 Les zones abandonnées par Stelasys y étaient bien plus présentes et plus dangereuses. La faune et la flore n'étaient également guère accueillantes. Et, si l'on ne connaissait pas le désert, on pouvait y périr en moins d'une journée tant les dangers étaient nombreux.

 Dans la petite troupe, seule Élentir s'y était rendue avec son ancien mentor et quelques autres fois en mission. Les autres en avaient seulement entendu parler. Même si l'apprentissage des héritiers avait été complet, cela ne restait que de la théorie. Traverser le désert pour retrouver des ruines dont la localisation n'était qu'un savoir bien ancien et bien vague, serait une tâche ardue, même pour nos valeureux compagnons.

 Une fois qu'ils eurent rassemblé tout ce qui ne pouvait pas être amené, Élentir, Élédhwen et Palantir y mirent le feu magiquement, de sorte qu'il n'en reste qu'une grande trace carbonisée. Après cela, ils entrèrent enfin dans le désert, direction les ruines de l'ancienne capitale. C'est là que, protéger par le désert, la résistance devait s'être installée. En effet, la dangerosité du désert jouait en leur faveur, éloignant l'empire. Mais, il existait une deuxième raison pour que la résistance s'installa dans les vieilles ruines malgré leur mauvaise réputation. Il existait une citation qui revenait dans une vieille légende connue de tous. « La capitale est tombée. Bientôt, il n'en restera que des ruines et rien ne pourra la sauver. Pourtant, quand le royaume tombera à son tour en ruine, quand il sera perdu, il sera alors temps de retourner à la capitale ». Élentir ne prêtait pas foi en ces légendes, cependant elle espérait que d'autre y prête plus foi et s'y rendent d'eux-mêmes.

 Le voyage fut bénit par Stelasys et par Grys. Ils ne rencontrèrent aucun problème. Bien sûr, leurs routes croisèrent occasionnellement celle de vipère des sables et autres créatures peu sympathique, ils trouvèrent au réveil également quelques scorpions venus chercher de la chaleur dans leurs bottes. Mais, ils n'eurent pas de mal à trouver une oasis quand ils manquèrent d'eau, et ils ne tombèrent à aucun moment sur une zone abandonné par Stelasys, pourtant bien plus fréquente dans le désert de sable, pas plus qu'il n'y eut de tempêtes, pourtant fréquente en cette saison. Ils ne mirent aux finales que trois jours pour arriver à leur destination.

 Avant de poursuivre notre récit, attardons-nous sur l'origine de ces ruines, légendaires chez les chevaucheurs. C'était la plus grande oasis du royaume et la plus fertile. Pourtant, cela faisait près de cinq siècles qu'elle était inhabitée et que rare était les humains qui osaient s'y désaltérer. La ville, construite autour de cette oasis et ancienne capitale du royaume, s'était désertée juste après la disparition des dragons. La légende raconte que les dragons auraient maudit la ville avant de quitter le ciel du royaume. Nul ne sait pourquoi les rues se sont désertées. Certains disent que c'est à cause d'une grande épidémie, d'autre raconte que l'oasis se serait asséchée durant des décennies. Cependant, les rares personnes suffisamment courageuses pour s'y rendre, rapporter que les maisons avaient été quittées précipitamment, les habitants ayant laissé leur affaire en place et ayant quitté les lieux en laissant leur objet de valeur. D'où la rumeur que tous les habitants se soit juste évaporé. Élentir ne croyait pas vraiment aux rumeurs, sans preuve, elle préférait penser qu'un évènement, c'était en effet produit, mais que la malédiction n'existait pas. Pourtant, les chevaucheurs gardés une certaine crainte de s'approcher de cette ancienne ville. Les mythes étaient nombreux. De nombreux phénomènes étranges ont été rapportés, des disparitions, des voix parlant dans des langues inconnues, d'étrange créature... Et, surtout, la cité entière était une zone abandonnée par Stelasys, la plus grande observée à ce jour, ce qui, pour Élentir, expliquait finalement tous les autres phénomènes. Mais, pour beaucoup de chevaucheurs, cela était la preuve que la malédiction des dragons existé et qu'elle était encore en cours à ce jour.

 Ce fut malgré tout un soulagement pour la petite troupe de voir qu'un immense campement avait vu le jour à l'orée des ruines. Le campement s'étendait à la frontière des ruines, la plus grande partie se trouvant encore dans le désert. Les plus peureux et superstitieux s'étaient installés le plus loin des ruines sur le sable, ce qui était moins confortable, mais plus rassurant. Dans cette zone du campement, se trouvaient surtout des gens du peuple et des nomades.

 Ce fut la première zone qu'ils traversèrent après avoir passé la sentinelle qui s'était empressée d'envoyer un camarade prévenir les responsables du camp de leur arrivée. La petite troupe progressa discrètement entre les tentes. Après avoir vu l'ambiance triste et désespéré de la capitale, ce fut un rayon de soleil de voir des enfants jouer avec joie entre des adultes de toute classe sociale s'affairant joyeusement autour de fourneau ou faisant de l'artisanat. Au milieu des sédentaires, Élentir reconnut rapidement les tentes des nomades qui se mêlait facilement aux autres. Plus il se rapprochait des ruines plus les tente était espacée. Les tentes des nomades se faisaient plus présentes tout en restant en dehors des ruines. Puis soudainement, l'atmosphère changea.

 Le campement bien plus organisé et ordonné de l'armée se tenait à la lisière des ruines. La totalité de l'armée qui n'était pas à la capitale au moment de l'attaque s'était regroupée ici. Les troupes stationnées loin n'étaient pas encore arrivées. Leur voyage était loin d'être aisé, une troupe ne passant pas inaperçu. Pourtant, pour eux, la discrétion était primordiale, puisque tout soldat, du plus gradé à l'aspirant, se faisait arrêter. C'était ce qui avait poussé les troupes a rallié plus rapidement la résistance malgré leur envie de rester protéger la population. Dans le royaume, la plus grande partie des troupes étaient en poste sur la côte pour protéger la population des pirates. Toutefois, ils avaient pu quitter leur poste sans trop de remords. L'empire, tout comme il n'attaquait pas les chevaucheurs, avait remplacé l'armée du royaume pour protéger les côtes des pirates.

 Élentir et ses comparses traversèrent le campement dans le calme. Ils furent reconnus sans mal, cependant, hormis des saluts respectueux et le soulagement général, les soldats ne les approchèrent pas. Ils semblaient tous un peu désorientés. Certains auraient voulu reprendre la capitale le plus vite possible, d'autre venir en aide à la population, et pourtant, on leur demandait de rester là sans savoir quel sera leur prochain rôle dans les événements futurs.

 Nos amis arrivèrent enfin au niveau des ruines. Ils passèrent les portes effondraient de ce qui restait des anciens remparts bien conservés malgré les cinq siècles d'abandon. Dans les premières habitations, quelques chevaliers avaient établi leur campement en compagnie du commandement de l'armée. Et, enfin, ils retrouvèrent le campement de la garde princière, leurs compagnons. Élentir fut surprise que toute la garde ait accepté d'établir le camp au milieu des ruines. Bien qu'ils soient tous d'excellent combattant, certain rester très superstitieux. En particulier, Ode qui, même si elle avait fini par quitter sa tribu nomade à cause de ces superstitions, ne pouvait s'empêcher d'y croire également.

 Il fallut un certain temps pour que leur compagnon se rende compte de leur arrivée. Cependant, quand se fut fait, tout le monde vint les accueillir avec beaucoup de soulagement et de joie. Sans même poser des questions, on vint les débarrasser de leurs affaires, on les installa à l'ombre et on leur apporta de quoi se restaurer et se rafraîchir. Cet accueil chaleureux permit aux voyageurs de vite décompresser et de se sentir enfin en sécurité après de longues semaines de cavale.

 Très vite, cependant, Élentir remarqua les regards sévères que lui lançaient certains membres de la garde, en particulier les plus âgés et les combattant de carrière. Mais, le seul qui ne lui avait toujours pas adressé un mot ou un regard, c'était Égilon. Si ce n'était certainement pas la première fois que les deux se disputaient, Élentir était perturbée. Le jeune homme ne lui cachait même pas sa déception. Élentir ne souhaitait pas l'attention de grand monde, mais l'estime que lui porter le jeune chevalier avait une certaine importance. Elle cacha son malaise et alla vite se coucher dans une tente que l'on avait montée pour elle, fuyant le jugement de tous.

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