IV
Le réveil fut difficile pour la princesse. Même si Élédhwen avait quitté la fête à une heure raisonnable et qu’elle n’avait pas bu autant qu’à son habitude, elle eut du mal à sortir du lit. Une lourde fatigue inhabituelle lui donnait envie de reste dans la chaleur protectrice de ses couvertures. Un instant, dans la brume du réveil, elle s'imagina prétexter ne pas s'être réveillée et pouvoir éviter de quitter le camp, oubliant que quelqu'un viendrait forcément la réveiller. Il lui fallut une grande volonté pour se convaincre que cette idée était futile.
Quand elle fut enfin prête, elle prit son dernier petit déjeuner avec la communauté, profitant pleinement de cet instant, restant jovial et pleine d'énergie. Elle accepta avec grâce les cadeaux que lui firent ses jeunes élèves, les conseils plus ou moins avisé des anciens.
Finalement, malgré le dernier départ, ce petit déjeuner ne fut guère plus différent que tous ceux qui les avaient précédés. Les repas en communs faisaient partie de ces petits rituels qui rythmaient la vie du campement, initiés par les nomades dont c'était une tradition. Ces derniers avaient partagé en grande partie leur savoir pour permettre au sédentaire de survivre, transmettant ainsi une partie de leur habitude. Les repas avec la communauté en faisaient partie. Outre que cela créait des moments conviviaux et plein de détente et de bonne humeur, cela permettait également de s’assurer du bien-être de tout le monde et les échanges d'informations sur l'activité quotidienne du campement.
Ce matin-là, pour Élédhwen, le repas sembla à la fois d’une longueur interminable et bien trop court. Elle ne pouvait s'empêcher de ressentir de l'excitation à l'idée de revoir ses plus anciens amis, mais il lui était difficile de faire ses adieux, et regrettait de ne pas passer plus de temps dans ce campement dont l'ambiance conviviale et détendue faisait presque oublier les dangers qui les guettaient.
Puis vint l'heure de se diriger vers le portail. Ceux qui partaient portaient leurs sacs avec un regard plein de conviction et force ; on ne partait pas au combat volontairement si on n'avait pas l’espoir de rentrer. Ceux qui restaient les suivaient, le regard remplie de crainte et de tristesse que l’on dissimulait avec peine. Ils savaient que leurs amis, parents, compagnons et connaissances partaient pour la guerre et que nul ne revenait indemne. Que certains ne reviendraient jamais, et que ceux qui le feraient seront à jamais changé.
Élédhwen, étant arrivée dans les premiers sur la place, se tenait près du cercle en compagnie de Dame Cléophée de Pauwau et Æluria. Comme les deux dernières, la dame avait choisi de rester par elle-même, bien qu’elle aurait été d’une aide précieuse pour le siège, souhaitant que le campement reste protégé. Plusieurs membres du conseil n'était pas bien loin.
Alors que la place se remplissait rapidement, les mages s’activaient. Ouvrir un portail n’était pas une tâche aisée, s’il fut un temps où une seule personne suffisait à en ouvrir un maintenant, il en fallait entre quatre et dix mages expérimentés. Pour garder son calme et son air jovial, Élédhwen les observa jusqu'à ce que la place fut pleine. Jamais autant de monde n'était venu assister à un départ. Le cercle qu'ils avaient rénové se trouvant non loin de l'oasis, même les moins superstitieux hésitaient à se rendre aussi loin dans la ville maudite pour assister à un spectacle devenu quotidien. Habituellement, seules la famille et les amis de ceux qui partaient se trouvaient sur la place. Même Élédhwen avait dû cesser de venir, pour pouvoir finir ses journées déjà bien remplies. Mais aujourd'hui s'était le grand départ, le dernier et celui qui voyait partir plusieurs membres important de la communauté.
Un membre du conseil prit la parole pour un discours qu'Élédhwen n'écouta que d'une oreille. Ce discours remerciait ce qui partait pour défendre ce qui restait du royaume, insistant sur le grand sacrifice qu'ils faisaient pour le bien du pays. Ce n'était pas vraiment le genre de discours qui plaisait à la princesse, ce genre de discours vénérant presque cette étrange entité qu'était le royaume et qui glorifiait ce qui se bâtait pour le protéger ressemblait bien trop au discours qu'aurait pu faire un zhikerhote. L'important n'était pas le royaume ou le pays, mais bien le peuple. Si ce n'était pas l'empire conquérant et envahisseur, mais un peuple venant avec une réelle envie d'aider et non de détruire, Élédhwen ne les auraient pas forcément combattus. L'important était le peuple qui souffrait et non la chute du royaume.
D'ailleurs la princesse n'était pas la seule à être agacé par le discours. Si bien que beaucoup furent soulagés quand Azurin prit la parole pour un discours plein d'amour et de compassion. Plein d'espoir et de bonté. Rappelant les valeurs de liberté et bienveillance partagée par une grande partie des chevaucheurs. Le vieil homme dont la bonté et la sagesse se lisait dans son regard fini son discours par une prière aux consciences et une bénédiction pour ceux qui partaient. Élédhwen l'accepta avec grâce et ressentit la douce chaleur remplir son être.
Quels autres personnes prirent la parole pour faire leur adieu, puis vint le tour de Élédhwen. Elle n'avait pas préparé de grands discours comme certain, elle choisit donc de dire ce qu'elle avait sur le cœur :
— Il y a trois mois, j'ai souhaité partir au côté d'Élentir à la place de mon frère Palantir pour aller à la rencontre des dragons malgré les risques d'un voyage sans retour. J'ai souhaité accompagner mes amis de la garde princière dans leur voyage jusqu'à la confrérie pour les aider à venir en aide à ce qui en avait tant besoin. J'ai souhaité partir au côté d'Égilon pour préparer la venue de tous à la confrérie et participé à l'élaboration des stratégies en vue du siège. J'ai souhaité beaucoup de chose, mais l'on m'a convaincue que mon devoir était ici, que c'était en ces lieux que l'on avait eus besoin de moi. Cela m'a agacé. J'avais l'impression que l'on voulait faire de moi un symbole, que c'était la seule chose pour laquelle on me voulait.
Élédhwen fit une courte pause, observant attentivement la réaction des gens. Tous l'écoutaient avec attention. Certains ne pouvaient s'empêcher de montrer leur déception à l'écoute de ses mots, d'autres semblaient compatissant. Tous attendaient la suite.
— Je me suis trompée. Un symbole, ce n'était pas la seule chose que j'étais. Grâce à mon savoir et mon éducation, grâce à tous ces privilèges de mon enfance qui me faisait honte, je me suis découvert un but. Jamais de ma courte existence, je ne me suis sentie autant utile, jamais, je n'avais vu un tel but à ma vie. Bien que j'aie toujours essayé d'agir pour le bien des plus démunit, bien que j'aie agi activement avec la garde princière pour tenter d'améliorer la vie dans ce pays, je ne faisais jusqu'alors, qu'agir à distance. Je me sentais impliquée, mais c'étaient mes amis qui faisaient tous. Dans ce campement, j'ai enfin compris que toutes ces années d'études et de formation n'avaient pas été veines. Je ne me suis jamais senti aussi complète qu'à vos côtés. Partager mes modestes connaissances, aider à l'amélioration du fonctionnement du campement, interagir avec chacun pour comprendre vos besoins et tenter d'y répondre. Tout cela m'a permis de découvrir qui j'étais réellement et qui je voulais devenir. Et pour cela je vous remercie.
Une nouvelle pause. Plus courte, plus émouvante.
— Je vous remercie de tout mon cœur parce que parmi vous, j'ai découvert de nouveaux alliés, de nouveaux compagnons et surtout de nouveaux amis. Sans vous, ma vie aurait été bien solitaire. Alors maintenant que je souhaite rester à vos côtés, pour partager ces moments de vies inoubliables, pour partager avec vous les difficulté et les réussites, les malheurs et les bonheurs, maintenant que je ne souhaite plus partir, l'on me demande de le faire. Ce ne serait pas juste de dire que je le regrette, je souhaite toujours retrouver mes autres amis, les seconder, comme je l'ai fait pour vous, m'assurer qu'ils vont bien et que l'on peut garantir l'avenir d'un maximum d'entre nous. Mais ce n'est pas de gaité de cœur que je vous quitte. Une partie de moi souhaiterait rester à vos côtés et j'espère qu'elle y restera. Malgré la distance, je penserai continuellement à vous. Peut-être, je vous enverrai des projets un peu fous, des idées de cours incongrues. Je prendrai souvent de vos nouvelles, espérant que vous irez tous bien, que quelle que soit l'adversité, vous y feriez face pour continuer de vivre en sécurité. Je prierai tous les jours pour que la colère des dragons envers ces murs se calme et que vous y soyez en sécurité. Je prierai Grys de vous être favorable. Je prierai les Consciences de vous protéger et de veiller sur vous pour moi.
Elle se tut. Des applaudissements résonnèrent dans la place, des larmes coulèrent. Élédhwen avait su transmettre son cœur, son amour et sa tristesse. Elle se retourna vers le portail pour cacher ses propres larmes, menaçant de couler. Observant les mages commençant enfin le rituel. Mais elle se ravisa et se retourna :
— Mais je vous fais confiances pour prendre soin de la communauté jusqu'à mon retour.
Cette phrase sonna le début du rituel, les mages récitèrent une incantation tout en brûlant des plantes, ou traçant divers signés avec d’étranges mixtures. L’air se troubla comme s’il y avait de la vapeur d’eau, puis un étrange brouillard se leva au centre du cercle. Ce dernier vacilla quelques instants avant de se stabiliser. Un à un, les mages s’assirent en plaçant leur main sur le cercle gravé sur la roche. Le portail était ouvert.
Élédhwen fut la première à passer le portail. Elle n'avait jamais eu à le faire, et même si elle savait que c'était fiable, elle ne pouvait s'empêcher d'être inquiète. Cependant, cachant toute anxiété, après un dernier sourire à la foule, elle s’engouffra dans le brouillard. La première chose qui lui vint à l'esprit fut qu'elle n’aimait pas la sensation de se retrouver dans ce milieu si dense qu'elle avait l'impression d'être dans de l'eau, une eau glaciale et sombre. Elle eut grand mal à se forcer à respirer, son corps étant convaincu d'être en effet dans un liquide. Elle prit une grande inspiration qui lui laissa un goût âcre dans la bouche. Elle fit un autre pas. Dans ce brouillard sans fin, elle ne pouvait que suivre la lumière devant elle. Entre la difficulté à respirer et à avancer, comme si elle devait progresser au fond d'un océan, et la crainte de se perdre à jamais dans cet étrange brouillard, elle n'apprécia pas ce court voyage.
Le brouillard disparu soudainement et la jeune femme du faire appel à toute son habilité pour ne pas trébucher. Malgré tout, ce fut un grand soulagement qu'elle cacha par un simple sourire. Gardant son calme, elle observa où elle avait atterri.
Elle se tenait dans une pièce sans fenêtres et voûtait qui ressemblait à une cave. Autour d’elle se trouvait des hommes et des femmes habillaient de la triste robe en jute de la confrérie. Une tenue ample et sobre munie de plusieurs poches et d’une grande capuche. Seule la couleur pouvait changer, et représentait leurs grades. Six d’entre eux étaient assis sur le sol, les yeux mi-clos, les mains au sol, pour maintenir le portail. Il n'était pas forcément nécessaire d’avoir des mages de chaque côté d'un portail, mais cela rendait le voyage un peu plus agréable, et plus simple. Et au vu de l'expérience que la princesse venait d'en faire, finalement cela lui paraissait indispensable, ne pouvant s'imaginer comment cela aurait pu être pire. Un autre frère était là dans une robe d’un blanc éclatant et parcouru de plein de trait rouge. C’était le frère supérieur de l’ordre. À ses côtés se trouvait sir Léothéric et Égilon qui l’accueillirent sans retenu sous le regard courroucé des frères. L'un après l'autre, ils la prirent dans leur bras, montrant le soulagement de la retrouver après cette longue séparation.
Élédhwen profita de cette chaleur, appréciant que ses amis ne tiennent pas compte des protocoles. Malgré le plaisir qu'elle avait eu de participer à la vie de la communauté, la passion qu'elle s'était découverte dans l'enseignement, chacun de ses amis lui avait t'autant plus manqué que plus personne n'était en sécurité. Bien sûr, contrairement aux autres membres de la garde, ces deux-là était sans nul doute ce avec qui elle avait eu le plus de contact, mais cela ne l'avait pas empêchée de s'inquiétait. Et elle remarqua bien dans le regard plus tendre qu'à l’accoutumée d'Égilon que cette inquiétude avait été réciproque.
Quant elle en eut fini de cette embrassade spontanée, elle s'écarta avec regret et se tourna vers le regard réprobateur du frère supérieur. Ce dernier se tenait droit, se serrant les mains dans le dos, le menton haut et le regard sévère. Après une seconde, durant laquelle, lui comme elle se jaugeait du regard, l'homme fit un pas en avant et une belle révérence, respectant parfaitement tous les protocoles.
— Salutations distinguées, Noble Princesse. Que vos ailes veillent sur nous et que votre flamme illumine notre chemin.
Élédhwen était gênée par ce salut, elle ne l'avait jamais aimé et s'était habitué à ne plus le recevoir ces trois derniers mois. Cependant, elle ne protesta pas, elle connaissait assez bien les frères pour savoir que le faire les agacerait juste, eux et leur amour pour les traditions. Elle répondit donc sobrement à la salutation et demanda aussitôt :
— Ne devrions-nous pas attendre l’arrivée de nos compagnons ?
— Mes frères s’occuperont d’eux, votre altesse. Suivez-moi, je vous pris, répondit simplement le frère supérieur en lui indiquant la sortie.
L’homme montrait un grand respect et son ton était étonnement doux comparer à ses propos qui ne semblait pas attendre de contradiction. La jeune femme porta son regard exaspéré sur sir Léothéric, ce dernier lui répondit avec un regard plein de compassion, mais qui ne dit rien. Élédhwen aurait aimé pouvoir accueillir ce qui avait fait ce voyage avec elle. Si on l'avait averti que le voyage n'était agréable, elle savait maintenant à quel point cela était vrai et elle aurait souhaité s'assurer par elle-même de leur santé.
Malheureusement, elle savait également que bien qu'elle est un certain statut, elle se trouvait chez les frères de la confrérie, et que si elle voulait que tout se passe au mieux, il fallait sur un maximum leur règle. Même si cela rentrait quelque peu avec ses convictions. Cachant son agacement, elle sourit et déclara :
— Très bien, je vais vous suivre. Égilon, tu nous accompagnes ?
Elle n'avait pas pu s'empêcher de poser une question, au lieu de donner un ordre directe. Le frère supérieur attendait sûrement d'elle qu'elle se comporte en cheffe, même si elle ne pouvait pas rentrer en confrontation avec lui, elle comptait bien lui montrer que ce n'était pas ainsi qu'elle voyait les choses. Et le second de la garde la connaissait suffisamment pour comprendre la démarche de la princesse. Bien que parmi les gardes, il faisait partie des plus attacher au protocole, il était amusé. Après trois mois avec les frères, le chevalier était encore agacé de leur suffisance et de leur multitude de règles inutiles imposées.
— Bien sûr, répondit-il cependant avec grand respect, mais sans utiliser de titre, sachant qu'Élédhwen le lui reprocherait plus tard s'il osait.
Cela fit tiquer le frère supérieur qui fronça les sourcils, mais la princesse ne lui laissa pas le temps de répliquer :
— Sir Léothéric je vous laisse la tâche d’accueillir ceux qui vont arriver.
Sans plus attendre, le frère supérieur, estimant sûrement lui aussi qu'il n'était pas temps de parler de bonne manière, les guida en dehors de la pièce. Très vite, les dédales de couloir défilèrent sous leur pas rapide. Ils étaient si complexes que même en se concentrant, Élédhwen n’était pas sûre de pouvoir de s’y retrouver. Son guide lui expliquait régulièrement les différentes fonctions des ailes qu’ils croisaient, précisant lesquelles lui étaient accessibles et lesquelles étaient réservées aux frères et aux sœurs. Certaines n'étaient pas autorisées aux non-initiés, sauf pour les membres les plus haut-placés, dont bien sûr, elle faisait partie. Certaines n'étaient accessibles que certaine heure. Bientôt, en plus d'être perdu dans cet immense labyrinthe, elle se perdait dans l'organisation des lieux. Elle soupçonna que la confrérie avait fait cela exprès pour mettre mal à l'aise ses invités à peine désirables.
Après de longue minute à déambuler, de nombreux escaliers et des dizaines de couloirs difficilement différentiables, ils arrivèrent dans l’aile réservée aux appartements de la royauté. Pour des raisons évidentes de surpopulation, elle devrait cependant la partager avec d’autres chefs de la résistance. Cela paraissait presque intolérable pour le frère supérieur qui l'annonça presque avec honte, il avait failli à son devoir d'hospitalité. Au sein de la confrérie, les lois, les traditions et les règles étaient importantes et inflexibles. Cette aile avait accueilli uniquement des membres de la royauté depuis sa construction, qu'il soit celui à avoir passé outre, cela le rongeait dans son égo. Et cela, même s'il n'y avait pas le choix, cela faisait bien longtemps que la confrérie n'avait pas été aussi remplie.
— Votre Altesse, je vais vous laisser déposer vos affaires, j’enverrai quelqu’un, vous cherchez après votre repas. Cette après midi une grande réunion aura lieu.
Il fit une profonde révérence à laquelle Élédhwen répondit simplement :
— Merci beaucoup pour cet accueil. Je me doute que cela ne doit pas être simple.
L’homme quitta la pièce, après une dernière révérence, laissant les deux jeunes gens seuls. Élédhwen en profita pour observer sa future chambre. La pièce était vaste comparée aux cellules exigües des frères, grande si au regard de la petite chambre qu’elle s’était aménagée dans les ruines, mais bien petite si en souvenir de ses quartiers à Premil. Elle sourit, se rappelant que sa mère détestait devoir se rendre à la confrérie, elle pouvait maintenant voir que c'était bien loin du confort extravagant que la reine avait toujours aimé. Mais son sourire se fana bien au souvenir de sa défunte mère. Sa relation avec elle avait toujours été houleuse, aussi loin que remontaient ses souvenirs. Elle aurait à présent aimé avoir fait la paix, car il n'y avait pas que des mauvais souvenirs et qu'elle aimait sa mère.
Elle n'avait pas ramené grand-chose avec elle, le tout tenant dans un simple sac. Les deux tenues d'entrainement de rechange et une tenue plus cérémonielle pour les réunions n'occupèrent guère plus du quart de la malle mise à sa disposition. Elle avait également deux livres et un peigne qu’elle tenait de sa mère. C'était le seul vestige des bagages qu'elle avait lors de la grande procession. Le reste de ses affaires, elle les avait distribuées à ceux qui en avaient besoin dans le campement. Ses bijoux et autres richesses avait rejoint les fonds de la résistance pour pouvoir les redistribuer au besoin.
Elle ferma la malle et se retourna vers Égilon d'un air soucieux. Au côté du frère supérieur, ils n'avaient pas vraiment pu se parler. Maintenant, ils avaient encore un peu de temps avant que tout le monde soit arrivé et qu'on les appelle pour le repas.
— Je suis tellement heureuse de te revoir. Dis-moi comment tu vas ? Comment les choses se sont réellement déroulées ici ?
Bien sûr, ils avaient beaucoup communiqué par magie comme par lettre, mais l'un comme l'autre n'avait pas pu se dire. Acceptant l'invitation de la princesse, le chevalier s'assit sur une chaise et commença son rapport.
Annotations
Versions