Une matinée agréable dans le parc de Ronsester, les grives pinçaient leurs amies parentes de leurs becs rêches et acérées afin de nous rendre compte, à nous, de l'arme puissante qu'était leur instrument de torture au milieu de leur visage. Quel bec! Défendre, attaquer, amuser, geindre! Ce petit détour, subtilement amené, à travers la sauvagerie naturelle, nous indiquait qu'une journée agréable allait se produire pour les plus sages et intelligentes créatures au monde : les licornes qui, comme les grives, acéraient leurs cornes au milieu du front mais protégeaient leurs semblables des terribles prédateurs qu'étaient l'ignoble avarice, le gourmet égoïste, le virevoltant désintéressement. Possédant chacun leurs innombrables adeptes, prêts à défendre leurs vices, les licornes allaient, quant à elles, combattre ces troubles fêtes. Rien n'était acquis à l'avance, et mon histoire contera l'épopée d'une princesse licorne, Véluvia, à la croisée des chemins des tensions du monde teinté de réalité. Et la question demeurera : est-ce que les licornes ont fini par exister et triompher du mal?