Chapitre 25
— Qu'avez-vous appris et par qui ? demande Charles par l'intermédiaire des enceintes afin qu'on l'entende de la pièce où il se trouve.
Je ne réponds rien m'étant promis de ne divulguer aucunes informations mais c'était sans compter sur les bras articulés qui resserrèrent mes liens sur les extrémités de la chaise.
— A trois vous devrez choisir un interrupteur, si vous n'avez pas décidé de parler.
Je ne dis toujours rien et me remémore les moments passés avec ma famille pour échapper à la douleur qui me lance.
— 1...
Toujours pas.
— 2...
Je ne céderais pas malgré la douleur.
— 3... Choisissez !
Je ne parlerais pas et ne choisirais aucun de mes amis. Soudain, le bras articulé droit me plante une nouvelle fois l'estomac et l'autre me soigne encore une fois.
— J'en sais rien ! J'en sais rien ! je hurle contracté de souffrance. Alec !
Un hurlement sort des haut-parleurs et je pleure quand je reconnais la voix de mon ami. Je suis peinée d'avoir fait ce choix. Je me déteste. J'ai crié un nom au pif et c'est tombé sur lui, le gars qui a mis à l'aise tout le monde dès le premier soir. Le gars cool et détendu. De toute façon, lui ou un autre n'aurait rien changé, nous vivons l'enfer. Je ne sais pas ce que leur fait Charles quand nous choisissons quelqu'un mais ça ne peut qu'être horrible.
— Qu'avez-vous appris ?
Je ne céderais pas. Je ne dois pas céder.
J'attends que le temps passe et les minutes deviennent des heures à entendre ces satanées questions pour lesquelles je dois faire ces choix. Ces choix sont plus que terrifiants quand leur cri résonne dans la salle blanche. Leur cri d'effroi me glace le sang un peu plus à chaque fois et je ne peux que me donner envie de vomir à chaque nom que je cite. Des relents me viennent et repartent. Si seulement je pouvais dire mon nom et prendre leur place afin d'effacer leur souffrance et l'échanger. Seulement, c'est impossible. Rien n'est possible ici ! Tout est atroce ici, dans ce temps ! Même si ce n'était qu'une putain de simulation afin de nous garder en vie, je préférais largement ça. Malgré que ce soit faux, la vie là-bas était plus agréable et simple, plus vivable.
— À partir de maintenant, comme personne n'a daigné me répondre ce que je souhaite, donc la vérité, je vais passer aux épreuves, résonne encore une fois la voix du Chef d'Etat-Major. Vous allez être libérés de votre siège et vous devrez suivre les instructions qui vous seront données à l'écran. Attention, chaque action à une conséquence comme chaque échec. Bonus et malus. Ne tentez aucune fuite puisqu'un collier électronique vous sera posé et si l'un de vous tente de s'échapper alors il recevra une décharge électrique assez puissante pour allumer un immeuble de trois étages. Donc ça fait assez mal. C'est partit. Queee leeeess éeeepreuuuuves commeeeeenncent !!
Aussitôt, les mêmes bras mécaniques me maintiennent le cou, tellement fort qu'ils m'étranglent, et je ressens une vive douleur dans la nuque à l'instant même où un "clic" retentit. Je comprends que le collier à été planté dans ma nuque quand je sens le sang couler dans mon dos. Aussitôt fixé, directement éjectée du siège. Je me retrouve au sol, les poignets et les chevilles endoloris et marqués par les liens qui me maintenaient. Je geins de douleur bien que ma gorge me fasse mal avec ce collier de pacotille et je ne peux pas me relever tant la douleur me fait mal.
Quelques minutes à toujours me tordre de douleur, l'écran plat sort du plafond et lance une vidéo explicative des règles de cette épreuve.
On se croirait dans Fort Boyard. Seulement, c'est plus sanglant, violent et meurtrier.
« Pour cette épreuve, vous devrez rester 30 minutes sur les blocs et les prises mis à votre disposition dans la salle sans une seule fois tomber au risque de vous faire brûler au 3ème degré dans de l'eau bouillante. En gros, c'est comme le jeu de la lave si vous le comprenez mieux ainsi, ricane la voix off de la vidéo. Attention, d'ici 5 minutes, le temps que la salle se remplisse, l'épreuve commencera. Bonne épreuve ! »
Aussitôt dit, l'écran disparaît accompagné du siège et des bras puis des prises aux murs et au plafond et des blocs au sol apparaissent autour de moi. En face de moi, je remarque un robinet un peu bizarre qui laisse couler de l'eau et je remarque trois autres robinets. Un sur chaque mur, finalement. Je réalise que c'est l'eau bouillante qui s'écoule et qui va peu à peu remplir la pièce alors, comme je peux, je me hisse sur un bloc et tente de me lever avec difficulté. Je me stabilise et finis par ne plus ressentir de douleur dans les chevilles.
Cinq minutes plus tard et des courbatures un peu partout à être restée aussi longtemps assise, je suis sur un bloc où l'eau n'est qu'à quelques centimètres. Bientôt, un bruit de gong retentit et je comprends que les épreuves commencent.
Au début, je me suis dit que ça allait être relativement simple puisqu'il faudrait juste rester sur le bloc et ne pas bouger mais c'était sans compter sur les prises et les blocs qui disparaissent et réapparaissent quelques minutes plus tard. D'un, je ne sais pas lesquels disparaissent et de deux, je ne sais pas quand va se dérober celui sur lequel je me trouve. Le mieux est de changer rapidement. J'observe les blocs qui disparaissent et me lance sur le plus proche qui réapparaît. Lorsque je me retourne, j'aperçois mon ancien bloc s'enfoncer dans l'eau bouillante.
Rapidement, il ne reste plus que 6 minutes. Je suis près du mur et me lance sur celui-ci lorsque deux prises réapparaissent. Je ne suis pas tombée mais me suis brûlée le talon quand mon bloc où je viens d'atterrir se dérobe sous moi ce qui me surprends et le temps que je saute, mon talon c'est enfoncé dans l'eau. Je hurle. Je ne peux plus poser mon pied au sol tellement je souffre.
3 minutes. Je saute de blocs en blocs qui réapparaissent l'un après l'autre et finis par atterrir brusquement au sol lorsque le gong retentit et en quelques secondes évacue l'eau et replace la salle comme au départ. Dans un cri par la chute et par le sol encore bouillant, je me relève comme je peux et m'installe inconfortablement sur le siège. Aussi vite, les bras ressortent et me lient encore une fois les poignets, les chevilles et la taille. Je suis tellement fatiguée et l'épreuve était tellement rude que je m'évanouie pleine de douleur.
***
Je me réveille trempée par de l'eau complètement gelée et pousse un cri de stupeur face à l'eau glacée et ce réveil plus que brutal.
— Vous êtes enfin réveillée. Nous avons bien cru que vous ne vous réveillerez pas une seconde fois, j'entends sans encore pouvoir mettre de nom sur cette voix. Mais heureusement, vous êtes de nouveau parmi nous. Nous pouvons recommencer les épreuves mais avant cela, tous vos amis sont passés ont été interrogés et nous avons appris des choses, alors c'est maintenant à votre tour. Ne nous mentez pas.
Je reconnais enfin la voix de Bowers et le fait qu'il reparle de ses satanées épreuves me fout la rage et je fais bien en sorte qu'il le comprenne quand je pousse un hurlement de fureur.
— Je vois que votre voix vous a retrouvé bien vite alors servons nous en pour quelque chose d'utile, commence-t-il malicieusement. Qui vous a aidé à vous enfuir et à avoir les informations concernant la vérité ?
Je le regarde méchamment sans ouvrir une seule fois ma bouche pour répondre à cette horrible personne. À la place, je décide encore une fois de hurler. Et ce à chaque fois qu'il me pose une question. Au début, il ne tique pas, on dirait même qu'il s'y attendait, mais petit à petit, il perd patience et ordonne au bras mécanique de resserrer mes liens à tel point que mes extrémités pourraient se détacher du reste de mon corps.
— JE VAIS ME REPETER POUR LA DERNIÈRE FOIS ! QUI VOUS A FOURNIT CES INFORMATIONS ET QUE SAVEZ-VOUS ?
Comme pour les dix dernières minutes, je le fixe sans daigner lui répondre. Oui, je joue un caprice de gamine de cinq ans mais voyez le contexte. Et pour animer encore une fois un peu plus ce petit jeu dangereux, je hurle.
— PUTAIN, MAIS FERME LA ! FERME LA ! BÂILLONNEZ-LA MOI, QUE JE N'ENTENDE PLUS SA VOIX DÉSAGRÉABLE.
Ses ordres donnés, il quitte la pièce suivit de Matt qui me jette toujours ce dernier regard avant de quitter la pièce éternellement blanche qui me file la gerbe. Pendant ce temps, le clone docteur tend un bâillon toujours et encore blanc au général des Hunters qui, je l'ai enfin appris, se nomme Taylor Murphy. Celui-ci m'enroule le tissu blanc sur la bouche et d'un coup d'un seul je le sens se durcir et devenir plat. Un bâillon du futur, super.
Comme la dernière fois, la pièce devient vide et l'écran apparaît.
« Pour cette seconde épreuve, la règle est simple, vous devrez parcourir la pièce comme précédemment évitant de vous faire mordre. Bonne épreuve ! »
Comment ça sans nous faire mordre ?
Encore une fois éjectée, je grogne et la pièce se transforme comme tout à l'heure avec des blocs et des prises. Je prends place sur l'un d'eux et soudain des plaques au plafond disparaissent et laissent tomber des serpents et des bébés crocodiles.
C'est pas vrai, ils ne sont pas sérieux ?! Putain, je déteste ça.
Quelques minutes plus tard, le sol est jonché de ces animaux et le gong retentit.
Ne pas se faire mordre, Eliona. Allez !
Je m'élance de blocs en blocs et cale mon rythme à celui des blocs qui disparaissent pour ensuite réapparaître. J'imagine que ce n'est que de l'eau bouillante comme tout à l'heure et non pas des animaux dangereux et je me sens plus calme que lorsqu'ils ont lâché les animaux.
Rapidement, le gong de fin retentit et le serpent et crocodile sont récupérés pour laisser la salle parfaitement propre et blanche. Je décide de rejouer un caprice et ne me réinstalle pas sur le siège. Il aurait pu le faire plus confortable.
« Remettez-vous sur votre siège, Mademoiselle Eliona, j'entends Charles me demander par les haut-parleurs. »
— Non.
« Je n'aime pas me répéter, alors installez-vous sur votre siège. »
— Non.
Il ne répond plus et soudain les bras réapparaissent à une vitesse folle et foncent sur moi pour me planter une aiguille dans la cuisse et je les sens me soulever et limite me jeter sur le siège avant de sombrer.
***
Il s'est écoulé six jours entre la seconde épreuve et aujourd'hui. Nous avons eu le droit à 5 autres épreuves et je me suis sûrement cassé le bras tellement la douleur est invivable mais bien sûr ils s'en contre foutent. En tout cas, la seule chose qui me rassure c'est la venue de Matt il y a deux jours m'informant qu'il réussirait à nous faire sortir d'ici les jours à venir.
Il doit être aux alentours de 22h et personne ne s'est pointé depuis au moins une journée entière.
Ça sent pas bon, si vous voulez mon avis.
Je souffle pour la millième fois exténué de toutes ces épreuves et par ces liens qui me grattent constamment en plus de me faire mal. Je sais que Matt ne devrait pas tarder à nous sortir d'ici. Peut-être encore un ou deux jo-
La porte s'ouvre sans un bruit et je crains le pire.
Ou maintenant, aussi.
— Tu en as mis du temps ! je m'exclame en chuchotant à l'intention du tatoué.
— Désolé, j'ai dû envoyer de fausses instructions aux gardes qui tenaient l'entrée, mais l'essentiel c'est que je sois là maintenant.
— C'est sûr.
— Il faut absolument que cette fois-ci vous réussissiez à vous échapper parce que nous allons griller quelques couvertures pour vous sortir de là. Si vous échouez une seconde fois, nous ne pourrons plus rien pour vous. Aloïse est déjà libérée, elle est partie détacher les autres. Va l'aider, tu as le nécessaire dans ton bracelet ! Nous nous rejoignons à l'entrée, m'explique-t-il en me détachant.
J'acquiesce et ne perds pas une seconde de plus. Je me rue vers le couloir et vois déjà un bon nombre de mes amis vers l'entrée. Aloïse sort d'une des salles et m'indique la dernière salle afin que j'aille sauver mon dernier ami. Je ne sais pas qui je trouverais à l'intérieur n'ayant pas fais gaffe à qui était déjà sortit mais une chose est sûre je le prendrais dans mes bras pour m'assurer que nous avons tous réussi à nous en sortir et-
— AAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHH !!
J'entends courir dans mon dos mais reste pétrifiée.
— Que se passe-t-il, Eliona ?! me demande Liam dont je reconnais la voix derrière moi.
— Oh merde, chuchote Alec.
— IIIHH ! cri de stupeur Brook.
Tout le monde derrière moi est horrifié, mais moi, je suis anéantie. Pas lui. Tout mais pas lui. Je ne peux pas... Je ne pourrais pas continuer.
— Non... Non, non, non, non. NOOOOOOONNNNNN !! je hurle sans fin en me ruant sur le corps inerte et brûlé de Raphaël.
Noah vient me serrer dans ses bras et avec l'aide de Matt, ils tentent de me détacher de lui sans grand succès.
— LÂCHEZ-MOI ! LAISSEZ-MOI TRANQUILLE ! LAISSEZ-MOI... LAISSEZ-MOI AVEC LUI, je continue de pleurer sur son corps frêle. Tu ne peux pas. Tu ne peux pas partir, pas maintenant. Tu as encore une longue vie devant toi. Réveille toi, Raphaël ! Tu ne peux pas me laisser, tu ne peux pas NOUS laissez. Mon frère. Ne pars pas. Reste avec moi ! Raphaël...
— Eliona... commence Matt sur un ton calme. Je suis vraiment désolé pour Raphaël mais nous devons y aller si nous voulons avoir une chance de s'enfuir. Ça va aller pour lui, je te le promets.
— Non, non, non, non, non... Ra... Raphaël. AAAAAHHHHHHH !
Je reprends mon souffle après ce hurlement et cesse de pleurer. À la place, la rage commence à m'habiter.
— Je promets de tuer Charle Bowers de mes propres mains pour ce qu'il t'a fait, Raphaël. Je te vengerais.
Je fixe un instant son visage et ferme ses yeux pour qu'il repose en paix. Je me retourne ensuite avec difficulté vers le reste du groupe qui ont tous les larmes aux yeux ou presque et je m'avance vers eux.
— Allons-y. Il n'y a plus une minute à perdre.
Nous marchons tel les Men in Black dans le couloir pour atteindre l'ascenseur dans lequel nous rentrons tous.
— Quel est le plan ? demande Aloïse au tatoué.
— Vous sortir d'ici, répond-t-il fermement.
— Et le vrai plan, c'est quoi ? questionne Montana, craintive.
— Nous vous faisons passer par les locaux du mur et vous prendrez une porte de secours et vous courrerez le plus vite et loin possible au point de rendez-vous convenu pour la première évasion prévue. Pendant ce temps, nous ferons diversion, moi et quelques autres rebelles, pour vous laisser le temps d'aller le plus loin que vous pouvez. Surtout ne vous arrêtez pas et ne vous retournez pas avant d'avoir dépassé les 25 km sauf si c'est pour vous mettre en sécurité pour X ou Y raison. C'est parti !
Les portes s'ouvrent à un étage qui nous est inconnu mais nous sortons, accompagné de Matt et nous retrouvons Jackson au bout du couloir. Soudain, je vois du coin de l'œil Aloïse faire demi-tour en courant et je l'appelle.
— Aloïse, qu'est-ce que tu fais ?
— Je dois sauver quelqu'un d'autre. Allez-y, je vous rejoindrais.
— Il en est hors de question ! Personne ne se sépare, la contre Matt toujours fermement.
— Il a raison, Aloïse. Nous ne devrions pas nous séparer et perdre plus de temps. Allez, viens.
— Non ! Je ne partirais pas sans cette personne ! insiste-t-elle en appuyant sur la fermeture des portes.
Mon instinct me dictant de la suivre, je m'élance dans le couloir et saute dans l'ascenseur entre les portes qui se referment, tout en entendant les autres s'exclamer derrière moi.
— Pourquoi tu as fait ça, me demande la blonde en m'aidant à me relever.
— J'ai bien vu le regard que tu lançais à Matt, ça avait l'air important, alors je suis là. D'ailleurs, tu vas devoir m'expliquer ce que vous cachez lui et toi parce que ce n'est pas la première fois que vous vous regardez avec autant d'intensité.
Je souris en coin en la regardant de côté et je la vois légèrement rougir, ce qui me tire un petit rire.
— Bien. Où allons-nous ?
— A l'étage mystère. Nous allons réveiller Marianne, me répond-t-elle avec fermeté.
Je suis surprise par ce qu'elle m'annonce mais ne m'énerve pas pour autant. J'aurais même dû m'en douter.
— Et qu'a-t-elle de spécial cette Marianne ?
— Tu verras bien en la voyant.
Nous arrivons sans encombre à l'étage et, par précaution, nous nous cachons de l'ouverture des portes au cas où des gardes y seraient postés. R.A.S.
Nous pénétrons dans la salle qui m'est encore inconnue comparé à mon amie qui sait parfaitement où aller. Je la suis et nous courons entre des capsules pour enfin s'arrêter devant l'une d'elles sur laquelle est écrite en lettres majuscules : MARIANNE.
Lorsque je m'approche pour voir son visage, je suis frappée par la ressemblance avec Matt et comprends très vite que cette femme est sa mère. Comme si Aloïse avait fait ça toute sa vie, elle déverrouille la capsule et désactive l'alarme. Elle coupe aussi vite le liquide d'amnésie et nous attendons quelques minutes avant que la femme se réveille si tout ce passe bien.
Au bout de trois longues minutes, Marianne commence à battre des cils et finit par nous ouvrir ses grands yeux d'un bleu magnifique. Nous l'aidons à la faire s'asseoir sur le rebord de la boîte et nous l'interrogeons.
— Bonjour Marianne. Je m'appelle Aloïse et voici mon amie Eliona, nous sommes des amis de votre fils, Matt. Vous vous souvenez de lui ?
— Matt... souffle-t-elle les larmes au bord des yeux avant de finir par acquiescer.
— Ça va être assez soudain et plutôt stressant pour un réveil d'une longue simulation, mais nous sommes venues vous sortir de là. Eliona est la fille de la prophétie et nous devons absolument la mettre à l'abri de Charles Bowers. Matt nous a demandé de tenter de venir vous chercher pour vous emmener avec nous, mais il va falloir courir longtemps et en continue, vous en sentez vous capable ?
Elle acquiesce une nouvelle fois et nous l'aidons à se mettre debout. Assez vite, nous nous dirigeons vers l'ascenseur en courant et malgré l'âge avancé de Marianne, elle suit plutôt bien le rythme. En quelques minutes, nous enchaînons la remontée et l'étage où nous nous trouvions tout à l’heure avec le reste de la bande et Aloïse nous guide vers le lieu où ils sont censés nous attendre. Pour ne rien changer, tous les couloirs que nous traversons sont complètement blancs, sans une once de couleur. Difficile de s'y retrouver mais la blonde a bien géré puisqu'elle nous a ramené auprès du groupe.
Soudain, des coups de feu retentissent et nous savons que la diversion a commencé et qu'il est temps de partir d'ici.
— Matt ! s'inquiète sa mère en joignant ses mains à son cœur.
— Ne vous inquiétez pas Madame, il n'est pas là-haut, le rassure Alec.
Elle secoue la tête pour le remercier et nous suivons Aloïse qui s'élance dans ses couloirs blancs. Nous courrons encore et encore sans jamais s'arrêter. Toujours notre objectif en tête : courir le plus loin possible et retrouver les rebelles. Rien de plus, rien de moins. Courir.
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