L'autre débile

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Alice me prend le bras marquant ainsi son passage de ses ongles tranchants. Elle me pousse dans l'habitacle du conducteur et court prendre sa place. Elle ne me laisse même pas le temps de passer un coup de fil à Jacob qu'elle pointe la sortie.

- On y va. Tout de suite.

Son regard est désormais une banquise. Tellement qu'il pourrait dominer n'importe quel d'entre nous. Elle accote ses pieds sur le tableau de bord et remonte sa capuche. Ses mains viennent habillement décoiffer ses cheveux rouges. Ma sœur a changé de camps. Son impulsivité la contrôle pleinement. Les couverts sont mieux d'être parfaitement alignés sinon les gènes de notre famille vous l'encourager à tout détruire.

- Roule plus vite!

- Calme-toi! Je ne possède pas toutes les libertés.

- Pourquoi avoir des privilèges si tu ne les utilises pas?

Elle devrait relaxe. Elle m'énerve quand elle perd les pédales. Se concentrer sur la route devient difficile quand madame rage et frappe dans le vide comme si elle combattait des monstres invisibles.

Maudit soit les Hommes qui l'ont fait devenir comme ça!

- On est arrivé. Manque pas l'entrée!

Je soupire et range la voiture devant l'église. Je déteste Dieu, laissez-moi brûler cette bâtisse. Franchement, qui rêve de passer son temps avec quelqu'un d'invincible jouant avec les Humains comme des pions sans importance? Au contraire, Alice adore ce style, c'est une amoureuse du gothisme, dommage que son air bête ait pris le dessus...

Avant de m'y engouffrer, je regarde aux alentours. Il y a un corbillard que je reconnais bien stationné devant un arbre. J'agrippe ma sœur par le bras et l'y guide. Anthony en sort avec son long manteau de charbon qu'il porte comme la digne échalote qu'il est. Le sourire aux lèvres, il prend la main d'Alice et l'embrasse. Ses joues se teintent de rose, signe qu'elle redevient une magnifique rose noire.

- Je suis heureux de pouvoir enfin faire ta connaissance. Ben m'a beaucoup parlé de toi.

- Tu connaissais mon frère?

- Oui, on était très proche. Mes condoléances d'ailleurs...

-Je peux savoir ton prénom?

- Je me prénomme Anthony. Puis-je te poser deux petites questions?

- Juste si tu les coupes courtes.

- Premièrement, puis-je venir avec vous? Deuxièmement, ton frère m'avait commandé une robe pour la petite, désire-t-elle l'essayer?

Elle me regarde en quémandant mon approbation que je me dépêche de lui donner. Anthony ouvre donc le coffre du véhicule et en sort une magnifique robe en dentelle rouge. Alice s'enfuit dans la voiture pour l'enfiler. Pendant ce temps, je reste coincé avec l'autre débile dans une passoire perdue au milieu d'un champ de brocolis. Bref, je ne connais personnellement pas ce garçon, je n'ai jamais voulu le connaitre, et encore moins maintenant.

- Tu restes loin d'elle!

Il me toise avec un sourire en coin. Il est plus jeune que moi d'un an et plus vieux que ma sœur de deux. Je dois donc couvrir Alice en même temps de faire valoir mon rôle d'ainé. Alors, pas question que le premier arrivé kidnappe mon autorité.

- Elle a une peau de lait qui m'a l'air délectable!

Je lui assène une brochette de coups de poing. Une substance rougeâtre se répand sur le sol. Alice arrive finalement pour nous séparer. Mes yeux s'arrêtent sur le bout de tissu qui laisse délicatement son dos visible. Elle est...

- Sublime! Elle fait parfaitement ressortir ta peau et la rend si...appétissante.

Il n'aurait jamais dû la prendre pour un aliment à se mettre en vitesse sous la dent. Les muscles d'Alice se contractent à l'unisson. Sa paume rencontre la joue d'Anthony. Elle se retourne et presse le pas vers la vieille église. Je donne un coup de coude à ma prochaine victime. Il revienne sur Terre et essuie la bave qui coulait hors de son gosier. Il part avant moi. C'est parfait! Je dirige tout.

Néanmoins, arrivé aux portes, il reprend ses habitudes en devançant Alice. Il lui ouvre une porte, passe à son tour et me la ferme au nez. Il me le payera!

Ainsi, je me décourage un peu devant la maison de Dieu. Je me décide finalement à enfiler mes gants. Je ne veux pas que ma peau soit en contact avec ce genre d'endroit. Je suis sûr qu'on devient extrémiste si on entre en contact prolongé avec ce genre de truc de fanatiques. Pas tellement envie de finir comme mon oncle à défoncer les portes des gens pour un supposé sauveur. Surtout qu'il n'y a ici que des bêtes de foire.

Malgré toutes mes appréhensions, je m'y engouffre. L'air me colle dessus, une atmosphère lugubre danse sur les murs et les vitraux. La scène qui m'est offerte fait revenir mes hauts de cœur. Une odeur puissante brûle les poils de mes narines. Encore un frénétique d'encens... La lueur des flammes danse au centre de la pièce formant un amas de brume épais.

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