5. Le départ de la cité
— Ymghur… Watou… Valdees…
Il soupira. Assis sous sa fenêtre, il feuilletait les pages du vieux bouquin depuis une bonne heure. Il s’était plongé dans les récits des précédents aventuriers, et essayait de comprendre les différentes phrases laissées sur les feuilles. Certains mots lui étaient inconnus, écrits dans d’anciennes langues.
— Le cœur se trouve au centre… Au centre de quoi ? Argh !
Il referma l’ouvrage avec frustration. Il ne comprenait pas un traître mot de ces phrases qui semblaient importantes. Il rangea le livre près de son lit, et sorti de sa chambre. Il retrouva sa mère dans la cuisine, qui était en train de préparer le repas du midi.
— Tu veux de l’aide ?
— Non, ça ira Onyx.
La voix de sa mère était enjouée, elle chantonnait une mélodie que le garçon reconnut comme une berceuse de son enfance. Sa mère aimait beaucoup les berceuses de Tenerice, Ama aussi. Il secoua la tête et s’installa dans la cour, ou jouait les enfants.
Assis en tailleur, il s’adossa contre un mur, le regard posé sur les plus petits. L’un d’eux vint l’assaillir en se laissant tomber volontairement sur les jambes d’Onyx. Le jeune homme ricana, et vint chatouiller le petit garçon qui se tordait de rire. Les plus vieux les regardaient faire, souriants.
Une ombre passa au-dessus de leurs têtes, courant sur le sol avant de disparaitre. Cela attira l’attention de chacun, qui leva les yeux vers le ciel.
— Des Qila !
Le petit garçon pointait du doigt le ciel, les yeux émerveillés. Et il avait raison de l’être. Les Qila étaient des créatures désertiques qui vivaient proches de la mer d’argent, au nord de Tenerice. Leurs formes prenaient celle de reptiles aériens, leurs ailes étaient d’une envergure impressionnante ; certaines pouvaient atteindre une vingtaine de mètres. Si bien que lorsque deux d’entre eux passèrent au-dessus de la maison d’Onyx, leurs ombres recouvrirent entièrement l’espace.
La couleur de leurs peaux variait entre trois teintes ; le bleu, qui se formait proche du corps, le violet, qui s’étendait sur les ailes, et le jaune, finissant au bout des empennages. Les enfants étaient époustouflés de voir des animaux de ce genre aussi loin de la mer, mais Onyx remarqua rapidement que les anciens semblaient inquiets.
Il en comprit la raison lorsqu’il aperçut les couleurs rougeâtres du ciel. Les Qila étaient des êtres célestes, créés par les déesses dans un but précis. Celui de rendre hommage aux morts. Il ne savait pas ce qu’il s’était passé, mais quelque part dans le désert, un massacre devait avoir eu lieu.
Une nouvelle fois, sa curiosité se faisait dévorante, et son corps bougea avant même que sa raison n’ait eu le temps de se manifester.
— Je reviens !
— Onyx !
La voix de sa mère ne pouvait pas l’arrêter dans sa lancée. Il savait où aller. Sa silhouette agile s’élança dans les ruelles de la cité, il traversa la place centrale et suivait du regard la direction que prenait les Qila. C’était un grand groupe, d’une vingtaine d’individus, tous se dirigeaient vers l’ouest. Vers la capitale.
Il s’arrêta sur la place du marché, le groupe de créature avait disparu derrière les remparts. Il haleta en posant ses mains sur ses cuisses. Il se redressa et chercha du regard quelqu’un en particulier, mais son attention fut attirée par une conversation qu’avaient un groupe d’habitants entre eux.
— Avez-vous vu les Qila ?
— Les rumeurs étaient vraies alors…
— Quelles rumeurs ?
— Vous n’en avez pas entendu parler ?
— Mais de quoi parlez-vous ?
Onyx s’adossa à un muret, croisant les bras, écoutant discrètement la conversation des villageois. La place centrale était le meilleur endroit pour obtenir des nouvelles de l’extérieur, et cet évènement l’intriguait.
— La capitale a été attaquée.
Le jeune homme sursauta à cette annonce. Il regarda le groupe qui s’était affolé à cette déclaration.
— Attaqué ?!
— Qui oserait attaquer cette forteresse ?
— Je ne sais pas, les gardes n’ont fait qu’apporter cette nouvelle, ils n’ont pas donné plus de détails.
— Pourquoi attaquer la capitale, il n’y a rien à y gagner.
— Il y a dû avoir beaucoup de morts…
— Un groupe si important de Qila… Quelle tristesse…
Le groupe de tenericiens se sépara, mais Onyx resta adossé au muret. Il se posait des questions. Pourquoi prendre le risque d’attaquer la capitale ? Thalios était connue dans tout le royaume pour être une cité imprenable, munie de cinq gigantesques anneaux qui protégeaient la population. Y rentrer relevait du défi, car il fallait présenter une autorisation aux gardes de la porte, et chaque voyageur était fouillé.
— Pourquoi auraient-ils attaqué la cité…
— Moi je sais !
Il sursauta en entendant cette voix si proche de ses oreilles, et se détacha précipitamment du mur. Il regarda son sommet, et sourit en reconnaissant la silhouette de son ami.
— Sona !
Le concerné présenta un gigantesque sourire à Onyx, heureux de le revoir. Sona était un ami d’enfance du jeune homme, après leur soudaine rencontre sur la place du marché, le jour ou Onyx s’était perdu.
Le nouveau venu possédait une apparence atypique qui attisait les mauvais regards sur sa personne. Sa peau était d’un marron chocolat assez inhabituel dans la cité, mais ce qui le différenciait vraiment était les taches blanches qui parsemaient son épiderme.
Ses cheveux bruns étaient très courts, et deux nattes se trouvaient tressées sur sa tête. Ses yeux qu’en a eu étaient albâtre, comme si ses iris s’étaient confondues avec la sclère. Ces détails peu communs faisaient de lui quelqu’un de rejeter par les habitants de Tenerice.
Sona était un garçon solitaire et espiègle, il s’avait se faufiler dans les recoins et avaient une ouïe fine pour écouter furtivement les discussions. Il était considéré par les gens de la ville comme un vagabond, un orphelin qui n’avait pas sa place ici. Mais Onyx le voyait autrement.
— Ça fait longtemps.
— Je dirais un mois environ.
— Où étais-tu parti ?
— Je suis allé au nord, proche de la mer d’argent.
Le jeune homme le regardait avec envie. Puisqu’il n’avait pas de famille, son ami se permettait de quitter la cité pour aller se promener aux alentours, et revenir lorsqu’il en avait besoin.
— Donc, tu sais ce qu’il s’est passé ?
Sona sourit à son ami, et lui fit signe de le suivre. Évidemment, ils ne pouvaient pas parler ici. Le regard mauvais de certains habitants s’était déjà posé sur eux. Onyx soupira, et grimpa sur le muret.
Les deux hommes escaladaient les façades, leurs ombres dansaient sur le sol, intriguant certains passants. Ils s’étaient bien trouvés, tous deux agile et rapide, un caractère espiègle et curieux. Ils avaient passé de nombreux jours ensemble, et s’étaient dévoilé leurs plus grands secrets.
Ils se retrouvèrent sur le toit d’une vieille bâtisse abandonné, à l’extrémité est de la ville. C’était leur point de rendez-vous, et là où habitait Sona de temps à autre.
— J’ai appris pour Ama. Je suis désolé…
Onyx regarda gentiment son ami, le remerciant silencieusement. Ils s’assirent sur le bord du toit, les jambes pendant dans le vide, la tête levée vers le ciel.
— C’est dommage, c’était la seule qui t’appréciait à Tenerice…
— Non. Ce n’était pas la seule.
Onyx pouffa grossièrement à cette phrase. C’est vrai, elle n’était pas la seule à apprécier ce garçon à la peau tacheté. Il avait vu à travers Sona une amitié basée sur la confiance et la curiosité.
Un sifflement retentit à ses oreilles, lui faisant froncer les sourcils. Il ricana en reconnaissant l’appel que venait de faire son ami. Et il vit juste en apercevant dans le ciel une silhouette ailée s’approcher d’eux.
— Je vois que Suli va bien.
— On a eu quelque problème durant notre dernière expédition, mais elle s’en est remise.
Suli était un faucon lanier. Son corps plus petit que celui d’un aigle lui octroyait la chance de se glisser dans des ouvertures étroites, ce qui aidait Sona lors de ses expéditions, afin de s’assurer que le chemin soit sûr pour son passage.
L’homme l’avait trouvé prise dans un piège et l’en avait sorti par empathie. Il l’avait nourri et soigné. L’oiseau, d’abord sauvage, avait fini par se montrer docile et obéissant, ayant envers lui une reconnaissance pour ses actions.
Ils avaient commencé à voyager ensemble, a s’entre-aider, et le vagabond l’avait présenté à son ami au retour d’un de ses voyages. L’oiseau s’était montré avidement curieux vis-à-vis d’Onyx, se posant très souvent sur ses épaules lorsque ce dernier ne s’y attendait pas.
Le rapace se posa sur l’avant-bras de Sona, agitant rapidement ses ailes avant de les plier. L’homme lui tendit un morceau de viande crue, cacher dans l’un des petits sacs de cuir accrochés à sa ceinture.
— Donc, tu sais ce qu’il s’est passé ?
— C’est Suli qui m’en a rapporté les informations.
— Grâce à Tybalt ?
— Exact.
Le faucon prit de nouveau son envol pour se poser quelques mètres plus loin, sur la branche d’un Marula.
— Raconte !
— La capitale a été attaquée-
— -merci, ça je le sais.
Sona regarda son ami d’un air las, mais un sourire narquois germa sur la commissure de ses lèvres. Il savait son ami impatient, et aimait jouer là-dessus.
— Je disais donc.
Onyx ricana face au ton employé. Tous deux ne pouvaient pas avoir des discussions sérieuses, pas toujours en tous cas.
— La capitale a été attaquée par un groupe d’inconnus, un grand groupe.
— Que visait-il ?
— D’après les informations que j’ai reçues, ils sont allés jusqu’à la cité centrale, et ont pénétré la bibliothèque protégée.
Le jeune homme déglutit à cette nouvelle.
— Sais-tu… ce qu’ils cherchaient précisément ?
— Pas vraiment, mais de ce que je sais, la bibliothèque avait déjà été profanée par un petit groupe de voleur, et ils auraient dérobé un ouvrage d’une grande importance.
Onyx ne se sentait pas à l’aise. Il espérait que cette attaque n’avait pas un lien avec le bouquin qu’il avait acheté il y a de ça des jours.
— Sais-tu s’ils ont été attrapés ?
— Non. Beaucoup d’entre eux sont tombés lors de l’affrontement contre la garde impériale, le reste des fugitifs est parvenu à quitter la ville.
— Hm… Et sais-tu vers où ils sont partis ?
— Trois groupes se sont formés d’après les sentinelles. Deux se sont dirigés vers le nord, et un plus petit groupe s’est dirigé par ici.
Le visage d’Onyx pâlit, son corps fut pris d’un doute. Un doute qui ne le rassurait absolument pas.
— Sais-tu à quoi ils ressemblaient ?
— Hm… Dans le message que j’ai reçu, il était indiqué qu’ils étaient entièrement vêtus de noir, mais chevauchaient des montures assez étranges, comme sortie d’Erebun.
Le garçon se redressa vivement sur le toit, regardant les différentes toitures de la ville, les poings serrés, le corps tendu.
— Onyx ?
— J’ai besoin de te montrer quelque chose. Viens.
Sona suivit le jeune homme et descendit du toit, Suli prit son envol pour les suivre d’en haut. Ils courraient dans les ruelles peu fréquentées, la nuit commençait à pointer le bout de son nez.
Le vagabond fut étonné de se retrouver dans la maison de son ami, ce dernier cherchait activement un objet dans sa chambre. Il le trouva et le lui tendit. C’était une sorte de grimoire à la couverture bordeaux, un vieux livre.
— Onyx…?
— Je l’ai acheté au marché lunaire, à un commerçant qui disait l’avoir eu d’un voleur. Il était dans la bibliothèque de Thalios.
L’homme à la peau tachetée perdit son air intrigué. Il était désormais inquiet.
— Il y a deux jours, un groupe de trois hommes est arrivé dans la ville à dos d’Elkhorns. Ils ont discuté avec l’informateur de Tenerice et sont repartis dans la cité.
— Onyx calme toi.
— C’est l’ouvrage qui permet de trouver Apeciiz, c’est ça qu’ils étaient venus voler à Thalios. Imagine qu’ils arrivent à remonter jusqu’à moi !
— Onyx !
Son ami l’attrapa par les épaules, l’obligeant à arrêter de gesticuler dans tous les sens et à se calmer.
— Calme-toi. Respire. Tout va bien se passer.
Il appliqua les conseils de son ami, et finit par s’asseoir à terre. Le plus grand le rejoignit, réfléchissant à la situation.
— Tu es sûr que c’est le livre qui mène à Apeciiz ?
— Les écrits dont il est rempli ne cessent d’en parler. Mais certaines pages ne sont écrites qu’en langues anciennes, et je ne sais pas les lires….
— Tu connais quelqu’un qui le pourrait ?
— Haya et Hamil ont parlé d’un certain Xeno, qui vivrait dans les grottes de Gediminas Einikis.
— Ce n’est pas très loin, environ trois jours de cheval, il me semble. Pourquoi ne pas y aller ?
— Tu me pousserais dans cette aventure ? Es-tu malade ?
L’homme à la peau chocolat rigola face à cette question. Il était vrai qu’entre eux, il était le plus téméraire à sortir de la cité, parce qu’il n’avait rien à y perdre. Plusieurs fois dans leurs jeunesses, il avait interdit à Onyx de l’accompagner dans ses voyages, lui faisant prendre conscience de la chance qu’il avait d’avoir une famille. Mais la situation actuelle était différente, et bien plus importante qu’un simple voyage de plaisance.
— Cela semble être important. Si ce livre a un rapport avec l’Apeciiz, alors tu dois savoir quoi en faire, et peut-être le remettre entre de bonnes mains.
— Mais… Jariq m’a interdit de sortir de la ville…
— Jariq n’est qu’un vieux con aigri et sénile, il n’a pas à te donner d’ordre.
Cette remarque eut le don de faire rire gaiement le plus jeune des deux.
— Et puis, tu as toujours voulu aller au-delà des remparts, c’est ta chance.
— C’est vrai, mais ma famille…
— Tu reviendras à Tenerice dans six jours, ce n’est pas grand-chose.
Six jours, ce n’était pas long, en effet. Mais il n’avait jamais quitté son logis aussi longtemps, et sans prévenir ses parents. Pourtant il ne pouvait pas se permettre de les avertir. Ses proches n’accepteraient pas ce genre de voyage irréfléchi.
— Viendras-tu avec moi ?
Un silence s’installa entre les deux jeunes hommes.
— Allons-y.
Onyx sourit et se releva rapidement, il empoigna une bandoulière et y rangea quelques affaires, ainsi que l’ouvrage. Sona l’attendait déjà à l’extérieur. Le garçon laissa un rapide mot pour ses parents sur son lit, prit Sarshall sur son épaule, et s’enfuit par la fenêtre.
Ils marchaient rapidement, évitant les habitants encore dehors et se dirigèrent vers l’écurie principale de la ville. Là-bas s’y trouvaient les chevaux de certains villageois, des voyageurs et des gardes. Sona avait déjà une monture qui l’attendait, mais Onyx n’en avait pas.
Ils entrèrent furtivement dans l’écurie, car aucun départ n’était autorisé à la nuit tombée. Sona prépara son cheval dans l’une des stabules, tandis que son ami se reposait dans le fond du box, caché dans la paille. Ils devaient attendre les premiers rayons du soleil pour pouvoir partir.
Ils se reposèrent dans le fourrage, Sarshall s’était blotti contre son maitre, Suli était perché sur l’une des poutres de la bâtisse, et l’étalon attendait patiemment le départ.
Ce fut le faucon qui les alerta à l'aube. Le plus vieux se réveilla en premier, alerté par les cris de l’oiseau, et les éclats de voix aux portes du bâtiment. Il secoua l’épaule de son ami tout en gardant un œil sur le couloir.
— Que se passe-t-il ?
Sona posa brusquement sa paume sur la bouche du plus jeune, lui intimant d’écouter.
— Que voulez-vous dire ?
— Aucun départ n’est autorisé jusqu’à nouvel ordre.
— Mais j’ai des voyageurs qui doivent quitter la cité aujourd’hui !
— C’est un ordre impérial depuis l’attaque de la capitale. Tout départ de Tenerice est interdit.
Les fugueurs se regardèrent un instant, l’inquiétude se lisait/lu sur leurs visages. En particulier Onyx, qui était angoissé par la situation. Il était conscient de posséder une arme dans son sac, et qu’il était en danger ici. Son ami le savait pertinemment, et il prit une décision alambiquée.
— Onyx, monte sur le cheval.
— Quoi ? Pourquoi ?
— Fais ce que je te dis.
Il ne lui laissa pas le temps de réfléchir qu’il le poussa vers le côté de l’équidé. Le félin prit place sur l’encolure de l’étalon, mais Onyx gardait une main sur lui.
— Écoute-moi attentivement. Quoi qu’il arrive, tu dois te diriger vers l’ouest, là où le soleil se lève.
— Sona-
— Je ne peux pas t’accompagner.
Cette annonce sonna comme un coup de poignard. Onyx ne se sentait pas capable de partir de la cité seul, encore moins dans cette précipitation.
— Non. Sona, non !
— Écoute-moi !
Le plus vieux plaça une main sur celle de son ami, poser sur le pommeau de la selle. Sa seconde prit place sur le genou du garçon.
— Tu dois partir maintenant Onyx, tu es en danger tant que tu restes ici. Et tu mets ta famille en danger.
— Mais…
— Je sais que tu te débrouilleras. Je t’enverrais Suli pour prendre de tes nouvelles. Où que tu sois, elle te retrouvera.
Les membres du plus jeune tremblaient, mais Sona se voulait rassurant. Il devait protéger son ami, car le danger semblait imminent.
— Je vais faire diversion. Lorsqu’il n’y aura plus de garde devant les portes, quitte la ville au plus vite, et ne te retourne pas. C’est clair ?
— Oui…
— N’aie pas peur Onyx, tu y arriveras.
Il lui serra les mains pour exercer une pression sur la peau du plus jeune, avant de sortir du box et de courir vers l’entrée de l’écurie. Il passa entre les portes du bâtiment et attira l’attention des gardiens. Ces derniers se mirent à courir après lui, exigeant des explications sur sa présence à l’intérieur de la bâtisse.
Ils entendirent ensuite des sabots heurter le sol, et la monture de Sona s’élança hors de l’édifice. Le garçon était accroché à l’encolure de l’étalon, le visage caché dans son chèche. Il passa les portes de la cité et disparut dans le désert. Les protecteurs de la cité essayèrent de le poursuivre, en vain.
Sona, qui avait échappé aux gardes comme à son habitude, avait grimpé en haut de la vieille tour, et regardait son ami disparaitre à l’horizon. Il espérait ne pas avoir fait d’erreur dans ses choix. Mais il se devait de le protéger. Il était trop précieux pour périr aussi tôt. Il était trop précieux pour l’avenir d’Angorra.
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