Sourire.
*12 mars 2017.
Chignon tiré en arrière, vêtements plus sombres et plus matures, visage fermé, un livre plutôt morose dans ses mains. Tout me faisait comprendre que j'avais mal choisi le jour pour aller lui parler. Mais je refusais de rester une minute de plus à la regarder sans rien faire, comme un adolescent intimidé ayant peur de se faire rejeter. Cette fois-ci, je n'ai pas reculé.
Eclaircissant ma voix, je me suis levé avant de la rejoindre jusqu'au banc. lui ai demandé timidement:
— Bonjour, puis-je m'asseoir sur ici ?
Un hochement de tête comme seule réponse. Son livre avait l’air de la passionner.
Durant quelques minutes, seul le chant des oiseaux se faisait entendre. Je me contentais d'être sur le même banc qu'elle, partageant cette proximité profitant de respirer son air ainsi que son parfum. Je regardais au loin sans savoir quoi lui dire; mais je me sentais tout de même fier d'avoir fait l'effort de venir jusqu'à elle.
Puis soudainement sa voix m'a interrompu dans mes pensées.
— Je sais que vous me regardez chaque jour.
J'ai levé la tête surpris de son intérêt soudain et je ne savais quoi répondre. Devant mon silence, elle a levé la tête .
—Pourquoi ?
J'ai pris une grande inspiration , me remplissant de courage.
— Vous m'intriguez beaucoup, depuis la première fois que je vous ai vu sur ce banc. J'ai voulu savoir pourquoi vous intriguiez autant mon attention. Je suis désolé si je vous ai effrayée, je ne voulais pas paraître impoli.
— Non pas du tout, quelque chose dans votre regard me montrait rien de malveillant et à vrai dire, je me demandais quand vous alliez vous décidez à venir me parler. Avez-vous trouvé une réponse à votre curiosité ?
Elle souriait ce qui me déstabilisait.
— Oui.
Elle m'a fait signe de la tête, m'incitant à développer ma réponse.
— Hum, vous êtes intrigante dans votre façon d'être vous. Je veux dire que vous avez une prestance et une confiance en vous admirable. Tout tourne autour de votre humeur du jour, de vos vêtements, votre comportement jusqu'à vos livres. Et cela fait de vous quelqu'un d'impressionnant, sans oublier d'imprévisible, comme la vie en y réfléchissant bien.
Elle a lâché un petit rire et ce dernier sonnait comme la plus belle mélodie qu'il m'a été donné d'entendre. Sa voix, son rire étaient de purs trésors et à cet instant je me sentais comme complet.
— Je pense que si vous n'êtes pas venu me voir avant c'est parce que je vous aie en quelque sorte intimidé, non?
— Je dois avouer honteusement que oui.
Elle a souri à mon aveux et j'ai baissé la tête. Elle a fermé son livre avant de se lever et de me donner rendez-vous le lendemain sur ce banc à la même heure. Puis elle est partie, me laissant déjà impatient de lui reparler.
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