Tout commence un certain été caniculaire que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Entre 1976 et 2003, tous les météorologues s’accordent à ne jamais citer le mot « canicule » une seule fois.

Elle naît donc par beau temps chaud et ses parents au tempérament probablement un peu chaud la prénomment Justine comme l’héroïne d’un certain marquis. Elle ne peut leur en vouloir ils sont en pleine fleur de l’âge au moment des années à fleur de Woodstock.

Il faudra attendre trois années pour qu’elle apprenne à sa première rentrée des classes sa véritable identité. Et oui allez savoir pourquoi mais personne jusque là ne l’avait appelée Justine. Elle avait un surnom qui lui même a été surnommé à la réduction : de Shakira, tout le monde l’appelait Shaki. Tout le monde sauf sa première institutrice qui n’a pas plus compris qu’elle quand elle l’a appelée Justine. Le premier soir de cette rentrée, ses parents se sont confondus en excuse auprès d’elle comme de la maîtresse. Ils avaient oublié de les avertir.

Elle a donc trois ans et quelques mois quand elle comprend déjà qu’elle est deux : une Justine à l’école et une Shaki en dehors.

Elle est déjà mature pour son âge. Oui ça paraît énorme la maturité à cet âge mais elle a tout fait plus tôt que les autres : marcher, parler et dès quatre ans, elle savait déjà lire. Donc gérer deux prénoms dans une seule personnalité, finalement ce n’était pas plus compliqué que d’apprendre à faire du vélo… personne ne lui a réellement appris d’ailleurs mais elle savait déjà sans roulettes plus tôt que les enfants « normaux ».

Existe-t-il réellement une norme d’ailleurs ? À l’époque comme aujourd’hui : chacun son rythme.