Depuis un mois, il se passe des évènements troublants dans ma ville. Tout a commencé par des disparitions inquiétantes d’animaux. Les petites annonces regorgent d’avis de recherche. Habituellement, un chien fugue ou un chat a décidé d’explorer les alentours. Mais pas tous les compagnons à quatre pattes d’une même rue en deux jours. Le plus fou c’est que personne ne retrouvait la moindre trace. Les pauvres bêtes s’étaient tout simplement volatilisées. Et ce n’était que le début d’un improbable enchainement. Ce fut ensuite les enfants en bas âge qui furent touchés. Les parents des bambins de la maternelle observaient avec inquiétude les symptômes qui semblaient toujours les mêmes chez leurs progénitures : vomissements, vertiges et fièvres. Les médecins n’expliquaient pas rationnellement ces signes, si bien que la panique s’empara rapidement des adultes.

La météo décida de s’y mettre aussi. Habituellement à Sombreval, nous bénéficions d’un été indien. Et quand ce n’est pas le cas, le temps est plutôt clément. Mais cette année, le ciel c’est acharné sur nous. Plusieurs orages ont éclaté dans la région. Les éclairs ont déclenché des incendies dans les fermes alentours. Des grêlons gros comme des balles de golf ont transpercé des toitures. Et comme si cela ne suffisait pas, les rivières sont sorties de leurs lits. De mémoire d’habitants, ce n’était jamais arrivé, du moins dans de telles proportions.

Devant tant de choses inexpliquées, les gens se méfient et deviennent agressifs les uns envers les autres. Quelques échauffourées éclatèrent, certains se persuadant que leur voisin n’était pas étranger à la disparition de leu animal favori.

Je commence à m’inquiéter. J’avais de plus en plus de flashs. Des horreurs allaient se produire. Comme si le diable en personne s’invitait dans notre ville. Sombreval ne s’en remettrait pas. Coïncidence ou non, le début des évènements correspondait à peu près à l’arrivée de Daniel. Je trouvais cela étrange. Je m’en suis d’abord ouverte à ma mère. Elle aussi a vu qu’il se passait des phénomènes bizarres en ce moment.

Est-ce qu’Ethan a constaté la même chose ? Nous devons en discuter. Je l’appelle, et nous nous donnons rendez-vous dans un peu plus tard dans le café du centre.