Les 5 Mousquetaires, point de vue du King

Image de couverture de Les 5 Mousquetaires, point de vue du King

Bon ! Quand vous lirez ceci je veux que vous sachiez que ce n'est qu'une esquisse dans le désordre de ce que deviendra notre roman, un carnet de notes, un brouillon si vous voulez comme le sont tous les souvenirs. Pour ceux qui auraient lus les textes de Gwen, je tiens à le préciser, nous parlerons globalement des mêmes évènements et des mêmes personne mais les noms des personnages (exceptés leurs surnoms), certains faits personnels et nos points de vues sont différents. Pour ceux qui ne les ont pas lus, je vous invite à les lire. Je vous propose aussi de me critiquer si vous n'aimez pas, de m'insultez si vous détestez ce que j'écris et de venir vous battre contre et avec moi si ce texte vous révolte d'une bonne ou d'une mauvaise façon ! Si vous aimez ce texte venez me serrer la main et si vous adorez alors venez m'embrasser lors de ma prochaine soirée ! Sur ce, Géronimo !




INTRODUCTION



Il est important de ne pas confondre la notion d'union et la notion d'unité. L'union c'est l'assemblage de plusieurs partis différents qui deviennent souvent contradictoires. L'unité c'est le résultat du mélange de plusieurs corps avec une idée commune pour les assembler, une idée tellement puissante qu'elle empêche toutes divisions. Malgré les affluents, les cours d'eau qui s'éloignent, l'unité pousse toujours les corps à couler dans le même sens et, indubitablement, à se réunir pour former la même masse liquide. Ce que j'aimais dans les Mousquetaires c'était cette unité. Chacun avait ses préférences, son envie particulière, mais l'existence abstraite des Mousquetaires et de leurs règles implicites nous forçaient avec plaisir à toujours vivre avec les mêmes idées. Notre nombre réduit renforçait cette force et empêchait que des avis trop divergents échappent au contrôle de l'entité sacrée, de la Constitution non énoncée mais pensée sans mots : Les 5 Mousquetaires.



LES 5 MOUSQUETAIRES


En réalité nous étions bien plus que 5, ou moins selon le point de vue, le chiffre comptait peu et faisait office de différence, nous ne voulions certes pas être confondus avec les Mousquetaires d'Intermarché, mais était aussi une simple blague sortie d'un de mes films emblématiques, probablement le plus important. Il y avait Le Comte du Comptoir, Le Duc du Duché et moi, Le King de France. Oui je sais mon nom est pompeux et particulièrement présomptueux mais il est ancien, plus subtile qu'on ne le pense et très symbolique et même si j'ai eu de meilleures idées, la création de ma légende m'interdit d'emprunter un autre nom quoique plus original.

William c'était le nom original du Comte du Comptoir, ça lui allait bien comme prénom. C'était une de ces personnes qui change souvent au niveau de l'apparence physique, cheveux, vêtements, carrure mais qui avait quelque chose de chaleureux, d'amical, de naturel qui lui permettait immédiatement de se faire reconnaître. Gentil, très original dès le premier abord, drôle d'un humour de situation et de gestes surtout qui était accentué par le fait qu'il n'était inhibé ou bloqué par aucune forme de gênes, du moins au premier regard. Il passait facilement d'une attitude enfantine et joviale à celle du vieux pote avec qui on a des délires en rigolant en marmonnant ce qui lui permettait de ne jamais faire honte à ses amis quand son no limit allait trop loin, il savait se contrôler et son attitude pouvait être très grave et solennelle. Sa jovialité mettait d'autant plus en évidence les rare fois où il était triste ouvertement. La plupart du temps il semblait garder enfoui au fond de lui une tristesse cachée, mystérieuse, comme un secret qui serait un lourd fardeau et même lorsqu'il se confiait à moi j'ai toujours pensé qu'il ne me disait pas tout, ce n'était pas juste une impression mais une certitude profonde. Ce type était une fontaine d'étonnement, il se lançait toujours dans des délires complètement et génialement absurdes et insensés. Je ne sais pas d'ailleurs s'il était insensé ou si il jouait constamment un rôle, si oui c'était très convaincant. Parfois on pouvait penser que c'était un rôle parce qu'il parvenait à paraître « normal », que je hais ce mot naturellement contradictoire, mais même dans ces moments là la façade se fissurait et il redevenait Le Comte.


Oh comment te décrire, Ô cher lecteur, la grandeur de ces hommes ! J'ai vraiment du mal à les dépeindre, peut-être parce que je ne sais pas par où commencer et que j'ai peur d'oublier quelque chose, mais surtout parce qu'il est impossible de résumer les personnes... Et pourtant j'ai essayé, j'ai posé à chaque Mousquetaires une question parfaitement invraisemblable et sans réponse et je leur ai demandé de me répondre d'un mot, un seul, qui deviendrait, je ne leur ai pas dit, leur nom de famille dans ce roman. Mais il y a 5 Mousquetaires et tous doivent êtres entendus !



Le Duc du Duché. Probablement l'un des deux meilleurs surnoms avec Le Comte du Comptoir. Je l'appelais parfois le Cow-boy parce qu'il lui arrivait de ne pas parler beaucoup en vous regardant avec ses yeux criant sa fascination pour l'autre, mais son style de combattant de la Grande Guerre cachaient en fait un cœur purement bon et vraiment innocent quand je l'ai rencontré. Je ne sais pas s il est devenu plus lucide et moins candide, mais il reste l'homme le plus sacré que je connaisse. Le Duc du Duché est Breton et il se nomme Gwendall mais beaucoup l'appellent Gwen et je l'appelle Gwenny. Ce type est probablement le plus gentil de la Terre, bien que la compétition avec William soit rude, et probablement le plus brave. Il passe son temps à rêver, l'Ange de Nantes, mais contrairement à beaucoup de rêveurs dont moi pendant longtemps ,et encore aujourd'hui parfois !, il fait tout pour accomplir ses rêves et si c'est trop tôt, avance et passe à autre chose. C'est ce que j'admire chez ce type, sa capacité à toujours avancer. Si l'on met un accent grave sur le à c'est pour indiquer que l'on ne pouvait pas le remplacer par avait, Gwen était un à, toujours dans le présent et tourné vers l'avenir, il savait retenir les leçons du Passé. Il était grand et mince et pâle comme un Écossais mais son visage était indubitablement celui d'un Celte. Quand j'ai dis qu'il était grand c'est vraiment 1m85 minimum, très grand, mais il n'était pas intimidant, au contraire il était avenant quoique bien timide à la base. Gwen a toujours eu les cheveux courts quand je l'ai connu, bruns voir noirs. Il faisait du long-board et se débrouillait bien là-dedans. C'est vraiment un mec qui m'impressionne dans sa façon de prendre les choses. C'est aussi le plus grand lecteur de tous les temps et l'un des hommes qui a rendu les plus riches les gens qui trouvent des sacs dans le tram ou dans le bus. Même si il ne le montrait pas, c'était probablement le membre du groupe avec le plus d'autorité celui avec qui je pouvais avoir les conversations les plus sérieuses. Je crois d'ailleurs que c'est celui qui m'a plus inspiré. Si William m'offrait l'assurance et le courage, Gwen m'a donné sa bonté, son empathie et sa compréhension bienveillante et déterminée du monde des hommes, et j'ai accepté ces offrandes et les aient accumulées pour moi-même et je crois que même maintenant je n'arrive toujours pas à rembourser ces dettes de caractère. Je l'ai grandi, il m'a forgé. J'ai lui ai apporté la lucidité et il m'a nourris d'espoir et j'ai l'impression qu'il m'a si bien formé en optimisme, que c'est quelque fois moi qui doit lui prodiguer espoir.


J'ai 16 ans, 17 après-demain. Plus j'écrirais, plus mon âge évoluera ainsi que ma sagesse et mon expérience, j'espère. Si j'écris précisément maintenant, c'est que je suis arrivé à mes derniers mois d'un sevrage qui dure depuis plusieurs années et qui aboutira à devenir moi-même, celui que je ne suis pas mais que je suis destiné à être. Tout comme Sal Paradise, j'ai l'impression que tout est mort, les études, la famille, certains amis, tous cherchent à me dissuader mais je tient bon et alors que tout me lâche, alors que tout devient fade et sans couleur, cela met en relief et rends d'autant plus précieux chaque instant passé aux côtés de mes amis et de Julia. En vérité je ne vis plus que pour ces instants, ces quelques moments qui ne représentent qu'un 10ème, parfois un 20ème de mon temps de vie, sont tout ce qui a de l'importance maintenant. Je suis fatigué que l'on juge mes rêves absurdes et que l'on me dicte quoi faire et je suis décidé à prouver à mes détracteurs et à mes geôliers que je peux vivre. Quoi qu'ils disent et même si comme ils le pensent je dois couler et sombrer dans les abysses les poumons gorgés d'eau, je me noierais alors le sourire aux lèvres pensant que pendant un moment au moins j'aurais vécu. Vivre n'est pas survivre mais savoir tirer du plaisir tant de cette survie que de ce qui la dépasse. Je suis prêt à me lancer dans le monde, mais j'ai peur et c’est pour ça que j'ai besoin de mes amis, mes frères sacrés, les autres âmes perdues de ce monde qui trinquent à vivre, à être vivant, et à la vie ! Contraires de ceux qui rejette la vie en lui préférant la survie, l'accumulation et le capitalisme, mes amis choisissent le plaisir, le partage et l'amitié. Ils m'aideront à nager et à pêcher pour me nourrir, nous serons des explorateurs de la pensée et du plaisir et rien ne nous arrêtera. Avec eux je peux me jeter dehors, dans le vrai monde, sans aucune forme de peur ou de regrets. Je peux être celui que je suis destiné à être et que je m'efforce désespérément de devenir, de créer, de jouer et d'imaginer : Sanoj l'Optimiste alias Le King de France, dit Lord Pedro, Un Pingouin de la CIA, membre des 5 Mousquetaires et surtout adorateur de la liberté et de l'aléatoire imaginé. Je ne le suis pas encore mais peut-être le deviendrais-je au cours de ce roman et j'ai le sentiment, alors que je m'approche doucement de mes 17 ans !, que je ne pourrais devenir moi-même qu'en créant une entité idéalisée qui serait un mélange de ma personne avec l'influence et le rapport aux autres, le bonheur c'est la plénitude, la complétude. C'est drôle comme je m'imagine toujours faire des discours pour les événements importants, j'ai les mots, le tact, mais je ne suis pas suffisamment respecté pour être écouté par une foule et c'est pour cela que je ne dis des choses importantes et vraies qu'à mes amis proches pendant les moments sincères où nous sommes en petit nombre. Je pense que le chiffre de 3 est le chiffre le plus pur au monde pour partager pleinement ses idées et ses pensées sans ressentir de gêne. Une bonne soirée doit commencer à 20, se séparer en 4 groupes de 5 ce qui créé une intimité dans une impression de lieu vivant et ensuite perdre un puis deux membres beaucoup plus tard dans la soirée pour arriver à un échange ininterrompu et profond des sentiments de chacun. Je voudrais vivre comme Jack London ou Jack Kerouac mais pour rien au monde je ne voudrais devenir eux. L'idéal de profiter du même mode de vie qu'eux m'attire mais je ne serais qu'un hypocrite détestable si je n'avais pas une personnalité fixe et propre. Si certains auteurs pensent que l'homme passe son temps à jouer un personnage par mimétisme ou désir, je pense que nous avons toujours un semblant de vérité qui nous constitue une personnalité qui provient de plus loin que le mimétisme. Je ne philosophe pas car je n'ai rien pour prouver ma théorie ou expliquer ma thèse, mais personne n'est capable d'expliquer des phénomènes comme l'amour alors je parle et nous verrons, peut-être. En vérité, maintenant que je me suis présenté en optimiste avec pessimisme je ne sais franchement pas par où commencer. Probablement par la création des Mousquetaires, bien que nous pourrions remonter longtemps avant, cela me semble la meilleure introduction possible des incroyables moments que nous passons ensemble. Comment te parler, ô doux lecteur innocent !, des 48 heures du King de France !


J'ai 16 ans depuis ce qui me semble peu mais après ce week-end j'aurais l'impression de toujours avoir eu cet âge. Oui j'utilise le Présent pour ce récit et parfois le conditionnel pour donner l'impression étrange que je ne sais pas ce qui arrivera.

Cela fait des mois que j'attends avec impatience une soirée et des années que je veux passer une nuit à Nantes. A cet époque je suis encore plus naïf qu'aujourd'hui mais si optimiste ! J'étais faible et je me croyais invincible mais je brûlais d'un feu sacré, un espoir pour la vie que je peine à retrouver et je crois que j'étais meilleur ce soir là que je ne l'ai été depuis excepté peut-être en deux ou trois occasions. Je ne me souviens plus exactement quel jour nous étions, ni même quel mois, je demanderais des précisions à Gwen, mais je me souviens qu'il faisait chaud le jour et frais la nuit et que le Printemps laissait des traces qui s'évaporaient sous le Soleil naissant de l’Été. Depuis une semaine tout devenait bien plus clair sur les deux nuits qui allaient suivre, j'étais heureux car nous avions réussis à négocier que Gwen vienne quand même le vendredi soir malgré le fait qu'il doive partir le samedi matin, après tout comme beaucoup d'autres soirées, c'étaient nous deux qui avions tout organisés. Mais j'étais triste aussi parce qu'il ne pourrait pas venir le samedi soir. A cette époque je commençais à connaître William peu à peu et je crois que c'est le samedi qui cessera nos « relations amicales » pour permettre à notre sincère amitié de naître. J'étais déjà très proche de Gwen avec qui je venais de passer un an en première L et qui partageait les mêmes rêves que moi et les mêmes aspirations à faire la fête, probablement que tout comme moi il avait l'impression de n'avoir pas commencé à vivre et de vouloir rattraper son retard. J'étais dans une période de crise avec Julia dont j'allais bientôt sortir. J'étais sombre et triste avec elle et je m'en désintéressais, quant à elle était constamment malade et fatiguée et refusait de changer, il m'a fallu faire l'une des plus grandes erreurs de ma vie pour me rendre compte combien je l'aimais et avait besoin d'elle et surtout combien elle avait besoin de moi. Il faudra que je vous parle de Julia sinon jamais je ne pourrais raconter mon histoire en entier. Pour l'instant je vous dirais seulement qu'à cette époque comme maintenant (spoilers : c'est de moins en moins vrai), d'ailleurs j'ai enfin 17 ans !, Julie était la femme de ma vie. Mais je n'aspirais pas à la fidélité, dans mon cœur je voulais connaître les femmes pour devenir un de ces anti-héros qui courent les femmes dans le style hollywoodien genre Harrison Ford ou plus tard Chris Pratt, mais surtout dans le style « film de potes » avec Simon Pegg en Gary King ou encore dans les romans avec Dean Moriarty et Sal Paradise. J'étais donc plein d'enthousiasme en attendant avec John sur les escaliers en face du cinéma Gaumont place du Commerce. Je me sentais l'âme d'un vivant et j'étais un peu anxieux car Gwen devait nous présenter sa meilleure amie Hazelnut dont je ne savais presque rien hormis qu'il la trouvait extraordinaire. J'espérais juste qu'elle nous aimerais bien et qu'elle serait sympa. Quand je les vu au loin, je les saluaient avec des grands gestes, première soirée en ville ! Je voulais faire grande impression. Et je me dépêchais d'aller vers eux en serrant vigoureusement la main à Gwen et en faisant la bise à son amie. Elle était jolie, c'était une certitude, mais je ne la remarquai pas tant que ça à ce moment-là me concentrant sur mon rôle de L complètement fou et accro à la vie alors qu'il n'y goûtait vraiment à 100 %, qu'il ne mordait dedans que ce soir. Le Soir ! Je me souviens que nous avons pris le tram jusqu'à Médiathèque et que nous avons marché vers l'Île de Nantes qui dans ma ville sacrée est le centre de l'animation passée 21h. Sur le pont pour traverser la Loire et jusqu'au Anneaux illuminés je plaisantais surtout avec Hugo et un peu avec Gwen, ma façon de m'intégrer et d'intégrer les autres dans le groupe et il me semble que cela marchais plutôt bien. C'était la fin du Printemps et je m’extasiais de tout alors qu'il faisait encore jour et qu'il devait être 18h je pense étant donné que nous avions achetés de l'alcool avec Hugo dans notre épicerie d'Halluchère et que nous étions venus en tram en finissant les cours à 16h. Une fois dépassés les bars tout en pensant nous y installer plus tard, nous sommes allés nous poser dans un coin fétiche que Gwenvael m'avait fait découvrir où l'on peut admirer les plus beaux couchers de soleil du monde sur la Loire. C'est sous une petite grue blanche, normalement interdite d'accès au public, mais pas surveillée hors saison que nous sommes aller nous asseoir, au bord de la Loire sur les quais. Nous nous sommes assis autour d'une bite d'amarrage et Hazelnut a mise de la musique, je commençais à vraiment bien l'appréciée et à enfin la remarquer. Elle était rousse et brune et son visage ne portait aucun jugement. Elle était un peu plus grande que moi et vraiment très belle en la regardant de plus près. Mais j'allais vite découvrir que son esprit était la chose que j'admirais le plus, sa liberté ce qui m'impressionnait le plus, et sa pensée ce qui me concernait par dessus-tout. Mais à ce moment là, elle m'intriguais seulement. De plus Gwen me fascinait plus encore qu'aujourd'hui à l'époque et je savais qu'elle détenait des secrets qui me permettraient de sonder plus avant l'âme de ce jeune cow-boy solitaire alors tout aussi naïf et imaginatif que moi mais mille fois plus rêveur et plus courageux je dois l'admettre. Nous discutions alors bière à la main pendant qu'elle roulait une clope ce que j'ai toujours trouvé très sensuel et sexy chez une fille. Nous sommes montés sur la bite d'amarrage, avons bien ris et fait connaissance. Nous avons fumés car à cette époque je commençais à fumer les blondes en soirée, j'avais encore de l'argent ! Je me rappelle que nous avions faits une descente près de l'eau une fois que la bière et je crois la vodka avaient faits effets et nous avons ris et j'assumais enfin le feu en moi. Je tremble en écrivant tant tout cela remue des sentiments oubliés depuis si longtemps ! Cette soirée était la plus belle de toute ma vie et je suis bouleversé et fébrile en y repensant ! Je crois que toute ma vie dépends de cette nuit là, si elle avait été différente en quoi que ce soit je n'aurais jamais plus été le même. Je me rappelle qu'Hazelnut nous avaient faits écouter des musiques de films dont Where is my mind de Pixies qui pour moi venait du très bon Mr Nobody et pour elle de l'incroyable Fight Club qui était son film préféré. Je connaissais pas mal de musiques mais celle-là m'avait vraiment frappée par sa beauté et sa gravité, en écrivant ces mots je l'écoute et cela me fait presque pleurer tant cette musique évoque pour moi des moments incroyables de vie avec l'impression, je m'en rappelle, de me sentir moi-même là où je devais être. Je commençais à développer pour elle une sacré amitié et me sentir près de Gwen et de John en pleine nuit et à Nantes ! Une infinité de possibilités, une bière et une cigarette à la main et peut-être 6 ans que j'attendais ça plus que tout au monde ! J'étais heureux. Les autre balançaient des blagues, moi aussi. J'ai sucé sensuellement un chorizo devant la caméra du portable de Gwen mais malheureusement, ou bienheureusement !, la vidéo a disparue. Nous sommes partis de cet endroit une fois la nuit complètement tombée, il devait être 20 heures et nous brûlions d'un tel feu que rien n'aurait pu éteindre et nous sourions ! Nous marchions avec espoir et nous arrêtions un peu plus loin comme appelés par l'énergie sacrée, la moelle secrète du bar à l'ambiance colorée à notre droite. Nous avons pris une table à l'intérieur avec des fauteuils. J'étais un peu stressé qu'ils nous croient mineurs mais Hazel alors âgée de 15 ans en faisait presque 20. Je suis allé pissé et en revenant nous avons commandés une tournée de shots vodka-citrons. Hazel a roulée une clope et est sortie fumée, je l'ai rejoins et jamais je ne le regretterais. En y repensant bien, c'est là que j'ai compris pourquoi j'aime tant les soirées. Je passe la majorité de mon temps libre à me poser des questions personnelles sans intérêts style, est-ce que je l'aime ?, ou encore, est-ce que mes envies doivent dépasser mes principes ?, bref ce genre de conneries. Pendant les soirées ce ne sont pas des questions personnelles que je me pose mais bien des questions humaines, ce n'est pas moi qui parle mais bien la vie à-travers mon être. Je suis bien plus en soirée qu'un jeune homme qui dramatise des situations dignes des plus mauvaises séries télés mettant en scène des situations de tous les jours de façons improbables. Je ne deviens pas métaphysique ou philosophique parce que ça serait franchement ennuyeux, je deviens mystique. J'accorde à chaque chose une importance sacrée et à chaque personne un rôle mythologique, parfois divin, dans le cour de l'histoire qu'est le fil de ma vie. D'ailleurs la vie n'est pas un fil mais plutôt un méli-mélo de liquides servant à diluer l'alcool de ma vie pour lui donner de la saveur et du goût.

Je sortais donc rejoindre Hazel un peu anxieux qu'elle ait l'impression que je la drague, est-ce que c'était vraiment ce que je faisais ?, mais surtout mû par le courage et le sentiment que ce que j'étais en train de faire me dépassait totalement et que donc je pouvais me laisser aller à être vivant. J'avance vers elle et on s'accoudent aux barrières donnant sur la Loire près des Anneaux. On regarde droit devant nous comme dans un film New-Yorkais et je crois même que je lui allume sa clope avec un briquet, qu'est-ce que c'est niais et épique ! On se passait la cigarette et on s'est mis à se parler avec une vraie sincérité comme ça ne m'étais jamais arrivé. Pour la première fois de ma vie j'arrivais à être moi-même et à m'admirer. Mais plus elle parlait la belle Hazel plus c'est elle que j'admirais. Nous avons parlés de Gwen, il l'avait aimé à une époque m'a-t-elle dit, j'en étais sûr. Je me mettais à la place de Gwen, un jeune homme innocent rêvant de brûler de gloire sous les étoiles comme une chandelle romaine dans la nuit tombant sur cette ange plus humain qu'un homme n'est divin, avec son beau visage inspirant la confiance, la compassion, la gentillesse et par dessus-tout la sincérité, comment résister ! Cette créature merveilleusement impure venant pour me traîner dans la boue et m'apprendre à ressentir enfin de vraies sensations à-travers la saleté et la joie, je serais tombé amoureux aussi Gwen. Elle avait une telle verve dans la voix et j'étais si peu habitué à fumer que je tremblais d'excitation quand elle tournait ses phrases aussi habilement qu'elle roulait les cigarettes. Je lui ai parlé de moi, de mes rêves de voyage, de mon désir brûlant de vivre et la voilà qui m'écoute en acquiesçant et en donnant forme à mes propos comme si chaque mot que je disais était d'une importance exceptionnelle et que cela représentait son salut, mais au fond je sais que tout ce que je disais elle l'avait déjà comprise avant moi. Elle semblait si décontractée, s'intéressant aux autres sans se soucier de rien. Je ne me souviens pas de son sourire mais je me souviens de son visage ouvert qui valait tous les encouragements du monde. J'avais envie de l'embrasser mais je ne l'aurais pas fait sans un signe me prouvant que je n'allais pas tout gâcher en le faisant, vous imaginez ça je suis tombé dans une fascination presque bizarrement amoureuse en l'espace de 3 heures ! Techniquement ce n'était pas exactement de l'amour, parce que l'amour se construit, se découvre et se renouvelle, mais plus une sorte de puissante admiration mêlée d'une excitation croissante et d'une sincère envie de connaître l'autre jusqu'à la plus profonde profondeur de son âme. Elle était comme Dean Moriarty, elle avançait et ne se prenait pas la tête, elle « brûlait les muscles tendus vers la vie ». Je ne me souviens pas de tout ce dont nous avons parlés et je suis dévasté et désolé de ne pouvoir rapporter de propos directs, ais je crois que nos discours auraient perdus toute valeur si on les avaient dépeints en montrant directement le coup de crayon, sans les couleurs du corps et de la voix. La cigarette était finie depuis longtemps, un dernier regard sous la lumière des néons comme pour se signifier que l'Instant était finis et que nous en entamerions un autre très différent. Un regard et puis retour au bar. Je me rappelle le regard charmant de Gwen et le sourire populaire d'Hugo. Nos shots vodka-citrons nous attendaient comme une invitation au carnage et à la débauche, un breuvage de vie secret dont nous sucerions le fluide vital jusqu'à la moelle.

« -Messieurs, nous voilà comme les 5 Mousquetaires !

-Oh il recommence avec ça ! Rit Gwen.

-J'avais oublié ! Aurait pu ajouter Hugo.

-Pourquoi 5 ? m'interroge Hazelnut.

-2 pouvaient crevés il en restait toujours 3 ! répartis-je comme si c'était évident. Et bien je crois que nous sommes désormais les 5 Mousquetaires, c'est officiel n'est-ce pas ? Il nous faut un titre à tous maintenant ! Je serais le King de France ! On ne change pas les vieilles habitudes ! Et toi Gwen ?

-Je réfléchis, je te dirais ça une prochaine fois. Quel sourire angélique il avait alors !

-Et toi Hugo ?

-Aucune idée ! Il éclate de son rire dont j'ai tant parlé, le rare rire du peuple, burlesque et suprême.

-Tu te rappelles de ton nom dans les 131, c'était quoi déjà...

-Le Roi de...

-Le Roi de la Nuit ! Nan c'était pas ça ?

-Si je crois...

-Bah tu seras le Roi de la Nuit alors ! Complètement épique comme titre ! Alors Hazel ? Une idée ?

-Hazelnut !

-Hazelnut ! Je suis vraiment surpris qu'on réponde au tac o tac et un titre pareil !

-On l'appelle déjà Hazelnut ça veut dire noisette.

-Ah ouais... Eh bien ! Bienvenue dans les 5 Mousquetaires Captain' Hazelnut ! Elle me réponds d'un sourire, comme il est chaleureux ! Mousquetaires, je crois qu'il est temps de porter un toast ! » Je pense que c'est à partir de ce toast que sont nés Les 5 Mousquetaires. Le temps s'est arrêté parce que nous le voulions et nos sourires candides cachaient la solennité la plus profondes, nous construisions nos légendes ! Et j'ai porté le toast qui scellerait notre immortalité à jamais, quelques mots vaguement rappelés du roman Sur la Route de Jack Kerouac également présents dans le film, des mots qui ne devraient jamais être prononcés à la légère, la devise de nos cœurs éméchés et de nos rêves éthyliques :

« -A vivre, A être vivant, et A la vie !

-A la vie ! Répètent-t-ils en chœur dans la plus parfaite harmonie. »

Nos verres s'entrechoquent, des gouttelettes s'échangent et « Nazdrovie ! » nous buvons notre shot cul-sec et le feu ravive nos âmes, dire qu'il suffisait d'un peu d'éthanol et des personnes les plus grandioses pour devenir sincère !



Depuis le début de mon écriture j'ai pensé que j'avais tort de montré mon admiration pour ces personnes et que je risquais de les idéaliser, mais j'avais tort. Il faut de la subjectivité ! Décrire des personnes sans montrer notre vision d'eux c'est comme dire d'une personne qu'elle est belle en la jugeant sur sa photo d'identité ! On 'apprend pas à aimer une personne en étant lointain, on apprend pas à connaître une personne en étant objectif. Il faut du grand, de la haine, de l'amour, de l'admiration surtout et de l'agitation enfin !



C'était en novembre je crois, au début ou au milieu du mois. Je ne me rappelle pas qu'il nous ait parlé de son anniversaire donc c'était probablement après le 13. Je ne me rappelle pas du cours où il est arrivé , si c'était pendant un cours mais je me rappelle de quand nous sommes aller chercher les manuels. Nous étions dehors en T-Shirt et il commençait à faire froid. J'étais derrière la classe, lui aussi. Une fille que je connaissais un peu m'a dite d'aller le voir. Après tout il était nouveau, timide et avait l'air cool, tout à fait mon genre pour un ami. Je suis allé le voir et je lui ai posé des questions banales, un véritable interrogatoire ! Il s'est mis à parler d'avion, son principal centre d'intérêt à l'époque. Je crois que c'est sa passion en me parlant de Spitfire et de Mirages 2000 qui m'a tout d'abord impressionnée. Une telle fougue pour un tel sujet, il devait avoir de l'amour à revendre ! C'était impressionnant, incroyablement timide la plupart du temps et impossible de prendre le dessus quand la conversation tournait à l'aviation ! On s'est vite liés, peut-être parce qu'il était plein de convictions et que je manquais de volonté ou encore parce que j'avais une grande assurance, ou j'essayais de le faire croire, et que lui était très timide. Il s'est vite rapproché de mes autres amis aussi et j'ai appris ses coutumes et ses pensées tout comme il a pris mon assurance en m'offrant le courage et de la sincérité. Je renonçais petit à petit grâce à cet homme à la réalité au profit du sacré et du sincère. Si j'avais su qu'alors j'allais rencontrer le meilleur ami que j'ai jamais eu ! Je crois que si je suis si proche de lui maintenant c'est qu'on a grandi ensemble. Tous les souvenirs qui nous ont changés et bouleversés sont arrivés dans les deux ans qui ont suivis et beaucoup d'entre eux ont été vécu ensemble. Nous nous sommes non seulement forgés l'un l'autre, mais nous avons vu l'autre devenir ce qu'il était destiné à être. Je suis fier aujourd'hui d'avoir contribué à faire de Gwenvael le timide passionné d'avion, le Duc du Duché, vagabond-écrivain prêt à conquérir le monde avec moi. Je ferais tout pour ce frère à condition qu'il consente à voyager avec moi et comme parfois, pendant les quelques instants les plus précieux, à vivre avec moi ! Vivons mon ami, vivons !


Comment j'ai rencontré William par contre ? C'est une autre histoire malheureusement beaucoup moins intéressante que mes premières interactions avec Gwen mais je détaillerai sûrement certains instants où j'ai été vraiment proche de lui avant que nous devenions réellement Mousquetaires, car tout ce qui est vécu avec William vaut toujours le coup. Je pense qu'il serait inutile de les raconter car notre amitié est née sur des tas de minuscules moments de points communs et de rires et il serait vain de tenter de les raconter. Raconter, quel mot étrange ! Raconter n'est-ce pas inventer un conte ?une histoire?une fiction ? Mais comme nous l'employons, n'est-ce pas pour relater la vérité ? Ou alors nous racontons la vérité à notre manière, c'est ce que je tenterais de faire dans mes romans : raconter des faits réels ou fictionnels de mon point de vue. C'est à dire le point de vue d'un jeune optimiste pour qui chaque action a quelque chose d’irrationnelle et de grandiose. Comme il est difficile d'écrire par moi en étant moi ! Au final ce qui compte, ce n'est pas la réalité des faits mais la sincérité des points de vue, c'est là que se cache le sacré. Car quand la réalité est inscrite dans la roche, la sincérité se construit dans les souvenirs, les rêves et le possible, elle est donc bien plus réelle aux yeux de celui qui l'imagine que la réalité qui ne peut être prouvée. Je ne sais pas si ce roman est un journal intime, une épopée extraordinaire ou plutôt une vaste définition de ma quête du sacrée. Nous le découvrirons bien assez tôt !


Ce récit avait surtout pour objectif de marquer le tournant dans ma vie et de t'emporter cher lecteur dans la danse sans t'ennuyer d'abord avec mon histoire avant cette nuit. Je pense qu'on peut oublier toutes mes années de 0 à 14 ans qui, si elles furent généralement heureuse ne m'ont pas permises d'évoluer. Je pense donc qu'après ce bref débriefing, il est temps de commencer.

Il était une fois un adolescent qui vivait dans une maison à la campagne. Il avait 14 ans et ses cheveux noirs s'additionnaient sur sa tête jusqu'à former une sorte de méli-mélo très complexe et abstrait. Si son velux donnait sur les étoiles la nuit, sa maison offrait la possibilité de voir le Soleil se coucher derrière une antenne, ce que j'en parlerais de cette antenne !, et de rêver à une vie meilleure, différente, future.



Description de John, pas vraiment un Mousquetaire, je la calerais un jour dans le roman.


Parce que je suis heureux je peux me permettre d'être sérieux.


Le Roi de la Nuit c'était John. Cynique, capitaliste, humour par phrases bien placées et porté sur le timing. (En corrigeant cette phrase je vient d'apprendre que capitaliste s'écrit avec un seul « l », on apprends beaucoup avec LibreOffice et ceci n'est pas un placement de produit, je le préciserais quand c’en sera un. (Phrase à garder ? Coupe le rythme...)) Quand je lui fixait un rendez-vous, je lui demandais de venir à 19h et il était là à 20h comme je l'avais prévu. Grand, assez large d'épaules il était normalement musclé et avait toujours des cheveux courts, presque militaire que je n'appréciaient pas beaucoup, sûrement parce qu'ils le faisait beaucoup moins intelligent qu'il ne l'est en réalité. Il avait fait du Judo, du Badminton (je ne vois pas pourquoi certains hésitent sur l'orthographe) et du Jiu-jitsu (j'ai un léger doute), et je ne sais pas s'il avait jamais été bon ou mauvais dans aucun de ces sports. Il jouait de temps en temps aux jeux-vidéos sans être ni bon ni mauvais (excepté Broforce) et avait une culture cinématographique solide à mon sens. Il était cool et le genre de personne qui inspirent confiances et avec qui on discute simplement. Il avait le style du fumeur détendu qui lâche des phrases de temps en temps sans trop parler alors qu'il lui arrivait en fait de beaucoup parler parfois et d'être un bon orateur. Il avait un rire chaleureux de ceux qui font sourire et qui faisait paraître sa figure à la base plutôt adulte finalement très jeune voir enfantine. Il se donnait un style bad boy mais je pense qu'il se cherchait encore parce qu'il n'assumait pas ce style à 100 % ou devant tout le monde. Je l'ai connu en primaire et même si on a pas toujours été dans les mêmes classes ou qu'on se voyaient plus ou moins souvent, je sais qu'il fait partie de ces potes que tu lâches pas jusqu'à la fin. Ce que j'appelle la fin injustement c'est le passage à l'âge adulte. Et comme John a déjà certaines caractéristiques de l'adulte, qu'il s'est habitué au monde mais qu'il y évolue en se pensant jeune, sa fin devrait venir assez tard et ça le rend encore plus cool. C'est l'ami d'enfance, celui que tu n'oublies pas, il avait de nombreux objectifs et de nombreux rêves qu'il n'hésitait pas à dévoiler mais je ne crois pas qu'il ait jamais eu Un Grand Rêve. Il jouait un rôle et ça allait bien, ça lui collait un peu à la peau parfois. Il était très courageux et c'était un vrai ami mais je crois qu'il n'a jamais été totalement un vrai Mousquetaire, il n'était pas aussi proche de nous que Gwen et William.









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