Chapitre 8
Je ressentis de nouveau cette atroce douleur dans mes hanches. En m'aidant du mur pour me relever, je repris ma hache et ma torche pour continuer le chemin. J'entendis des pas venir dans ma direction et partis me cacher derrière la première porte venue.
Je tombai à nouveau sur une de mes sœurs, Milla. Elle se trouvait, elle aussi, attachée au lit avec un pansement plein de sang sur l'un de ses yeux. En me voyant couverte de sang, elle eut un petit mouvement de recul. Je comprenais bien sa réaction. À cet instant, je pouvais faire flipper n'importe qui. Tâchée de sang avec une hache dans les mains, je ressemblais à une tueuse en série.
Je brisai ses chaînes à l'aide de la pince coupante et lui donnai un des couteaux que j'avais pris sur les étagères. Celle-ci remarqua qu'il était déjà plein de sang. Vu son air inquiet, j'essayai de lui expliquer le plus délicatement possible que je venais de tuer un chien. Voyant que je regardais le pansement sur son œil, elle me révéla que notre mère ne supportait plus son œil de lynx.
Ma petite sœur était très douée pour remarquer les petits détails, ce qui avait le don d'énervée notre cinglée de mère.
Sortant de la pièce avec Milla, elle resta bien derrière moi en tenant son couteau avec ses mains tremblantes. Je bougeai ma lampe torche autour de nous pour surveiller l'endroit, jusqu'à ce qu'une présence nous fasse sursauter.
Je fus soulagée en réalisant que ce n'était que mes deux autres sœurs qui arrivaient en compagnie de Alice. Ces dernières furent également surprises en me voyant couverte de sang.
Je pensais que mon autre sœur était la seule à s'en être bien tirée, jusqu'à ce qu'elle me montre que notre mère lui avait arraché l'une de ses oreilles.
En parlant d'elle, je me demandai bien où elle se trouvait en ce moment. Mes sœurs m'expliquèrent qu'elles étaient parvenues à la semer, mais il fallait vite se barrer d'ici avant de la recroiser. Je leur passai des couteaux au cas où, pour qu'elles puissent se défendre, et nous nous mîmes toutes les cinq à courir en priant pour trouver une sortie au plus vite.
Avec tous ces couloirs, on pouvait se perdre très facilement. Il fallait se trouver des repères pour éviter de repasser au mêmes endroits à chaque fois. On se servit de certains dessins sur les tableaux pour nous aider tout le long du chemin.
En s'approchant d'une cage d'ascenseur, l'une d'entre nous appuya sur le bouton pour ouvrir les portes, mais il ne se passait absolument rien. Même en spammant le bouton, aucunes lumières ne s'allumaient. J'essayais de me rassurer en me disant qu'il y avait forcément une autre sortie quelque part ou qu'on finirait bien par trouver une salle avec des fenêtres pour les briser et s'enfuir.
Je suppose que notre mère savait où se trouvait la sortie pour quitter cet enfer. Il fallait la faire parler, à nous de la torturer.
Annotations