9.L'âme vagabonde
Devant l’hôpital, Ken questionna Angie si Amelia était bien ici. D’un simple sourire, elle lui fit signe de continuer ses pas, puis elle disparut dans sa lumière.
Après s’être informé à la réception du numéro de sa chambre, il prit l’ascenseur jusqu’à l’étage supérieur. Arrivé devant l’entrée de la pièce, la porte entrouverte, il pouvait apercevoir Amelia inconsciente dans le lit, intubée et branchée à des machines qui la maintenaient en vie. Il vit ensuite, à son chevet, sa mère pleurer à chaudes larmes en serrant fort la main de sa fille. À son grand étonnement, il remarqua le fantôme du père d’Amelia se tenant debout à côté d’elle. Il croisa son regard et ce dernier lui sourit chaleureusement comme s’il était heureux de le voir. La mère d’Amelia se leva enfin, après avoir passé un long moment à ses côtés et épuisée d’éprouver autant de tristesse. Elle traversa l’esprit de son mari qui se dissipa immédiatement après son contact et se dirigea vers la porte quand elle remarqua Ken qui se tenait toujours là silencieusement.
— Qui es-tu ? demanda-t-elle les yeux larmoyants.
— Je suis Ken, un ami de votre fille.
— Oh c’est toi Ken. Je me rappelle maintenant. Tu étais ce garçon qui l’avait déjà accompagné une fois. Elle m’a tant parlé de toi...
— Heureux de vous rencontrer, madame, lui dit-il poliment, souriant allègrement.
Cependant, au lieu de lui rendre son sourire, elle fuit son regard, puis d’une voix cassante, elle ajouta honteusement :
— C’est ma faute… Si j’avais été plus présente et plus à l’écoute, rien de tout ça ne serait arrivé.
— Non, ne pensez surtout pas comme ça. J’ai appris à bien connaître votre fille, et croyez-moi, ça ne serait pas son genre. Ce n’était qu’un accident.
— Je l’espère tellement, mais malheureusement sa chute lui a causé une sévère commotion cérébrale, qui aurait pu la tuer sur le coup, mais par miracle, elle a survécu. Par contre, elle a sombré dans un profond coma et les médecins ne savent même pas si elle va un jour se réveiller… Ils ne veulent pas que j’aie trop d’attente sur l’amélioration de son état.
— Ne vous inquiétez pas, je veux vous rassurer qu’elle ira mieux.
— J’espère de tout cœur. Je comprends maintenant pourquoi ma fille a développé un grand intérêt pour toi, partagea-t-elle en réussissant à laisser paraître un léger sourire entre ses larmes.
— Ah oui ?
— Tu es une très bonne personne qui sait voir le bon côté des choses et je vois que tu tiens beaucoup à ma fille.
Soudain, son regard se fixa sur le chapeau que Ken tenait dans sa main.
— C’est le chapeau d’Amelia. Je ne sais pas ce qui est arrivé, mais je l’ai retrouvé sur mon chemin. Il a dû s’envolé dans le vent, lui raconta Ken.
— Je peux le reprendre ?
En prenant le chapeau, elle l’admira émue, puis enlaça Ken dans ses bras, ce qui apaisa grandement sa peine et ses inquiétudes. Il se laissa étreindre et après ce bref moment, elle recula et lui dit d’une voix calme :
— Je compte sur toi mon garçon.
Ken acquiesça et elle quitta le cœur dorénavant plus léger.
Il alla rejoindre Amelia à son chevet. Il s’assit sur la petite chaise en plastique qui n’était inévitablement pas très confortable. Mais il oublia vite son inconfort en examinant l’état d’Amelia. Voir tous ces fils qui la rattachaient et entendre les sons des machines pomper l’oxygène lui brisait le cœur. Il prit sa main et la caressa tendrement.
— Je suis désolé, lui partagea Ken attristé, convaincu qu’elle pouvait l’entendre.
Le pendentif au cou de celle-ci attira son attention. Curieux, il toucha du bout de ses doigts la pierre de lune attachée au collier et une douce lueur turquoise brilla sous ses yeux. Il regarda ensuite devant lui de l’autre côté du lit. Ébahi, il vit une forme angélique se matérialiser. Cet énergie mystique et féminine lui était familière.
— Haniel ? fit Ken incertain.
— Heureuse de te revoir, Vehuel, répondit-elle souriante.
Ken l’admira sans rien dire. Il était étonné par sa présence. Beaucoup d’émotions le submergèrent, mais surtout de questionnements.
— Trop de choses que j’aimerais comprendre… Pourquoi elle ? finit par demander Ken, contrarié.
— Je ne peux malheureusement pas répondre à toutes tes questions. C’est un processus et un cheminement. Mais ce que je peux te transmettre comme message à ce stade de ta vie, c’est que tu es sur la bonne voie. Soit reconnaissant envers les personnes qui croiseront ton chemin dans la vie. Ils sauront t’apporter le soutien et les messages pour te construire et te rendre fort pour accomplir la mission qui t’est destinée.
— Mais pourquoi étant comme l’un de vous, dois-je faire ma vie ici sur terre en tant qu’humain ? Qu’est-ce qui m’est arrivé ? Est-ce que je suis devenu un ange déchu ?
— Notre Père ne t’a pas abandonné et tu es ici parmi les humains pour apprendre une leçon.
— Une leçon ? Mais qu’ai-je fait pour mériter ça ?
— Je ne peux te le dire, car cela nuirait à ton cheminement. Il est trop tôt…
— D’accord… Sinon lorsque tu as dit que je croiserai certaines personnes sur mon chemin qui m’aideront avec ma mission, est-ce que je les ai déjà rencontrés ?
— Tu les as, en partie, déjà rencontrées. Tu les as aussi vues dans tes vies antérieures et tu les reverras aussi dans cette vie-ci. Chacun d’eux sera associé à l’un d’entre nous afin d’être protégé et guidé. Tu auras besoin de sept d’entre nous pour retrouver toute ta puissance et aider l’humanité.
— Amelia serait l’une d’entre elles, si je comprends bien…
— Tout à fait, elle te donnera ce qui est de plus précieux dans ta vie en tant qu’humaine afin de te réaliser.
— Qui d’autres ai-je déjà rencontré dans cette vie-ci ?
— Ton amie Blair est associée à l’Archange Raziel, mais tu dois déjà t’en douter. Elle sait t’apporter une aide précieuse concernant les secrets de la vie. Elle renforcera encore plus ta foi. Ensuite, la jeune Lora. Elle te fera prendre conscience de la réalité de tes rêves et ses prières t’apporteront de la force, grâce à l’Archange Gabriel. Et Kyle, ce garçon que vous avez sauvé de son emprise démoniaque, vous donnera du courage, grâce à la protection de l’Archange Michael.
— Kyle… et Lora aussi ? s’étonna Ken
— Tu les as revus dans une vie antérieure, dont Lora. Elle a déjà été religieuse dans une paroisse dans l’une de tes premières vies humaines. Elle était l’une des premières personnes à savoir qui tu étais vraiment.
Les yeux de Ken s’agrandirent de stupeur. Cela concluait ses doutes. Beaucoup de choses prenaient enfin du sens.
— Les autres, il est encore trop tôt. Tu les rencontreras dans une prochaine étape de ta vie.
Haniel commença à s’évaporer dans sa propre lumière. Ken resta muet, croyant que c’était malheureusement tout ce qu’il devait savoir pour l’instant.
— Prend bien soin d’elle, fit Haniel en affichant son plus beau sourire radieux avant de finalement disparaître dans la lumière.
Pendant ce temps, Amelia se promenait sur le trottoir bondé de gens. Elle était perdue, insécure, mais surtout triste. Elle se sentait déstabilisée lorsque les gens passaient à travers elle. Amelia ne comprenait pas ce qui se passait. Pourquoi n’arrivait-elle pas à retourner dans son corps ou à retrouver la lumière ? Elle se sentait tout simplement seule dans ce monde froid où personne ne pouvait la voir.
Sur le chemin du retour, Ken passa devant le parc où il avait l’habitude de traîner avec Amelia. Avec nostalgie, il jeta un coup d’œil aux balançoires. Soudain, il repéra le fantôme d’Amelia errant dans le parc. Il pensait qu’il rêvait, mais quand la colombe passa au-dessus de sa tête et vola vers elle, il sut qu’Amelia était là. Rempli d’une grande joie et d’espoir, il courra à sa rencontre.
— Amelia ! cria-t-il excité de la retrouver.
Elle avait la tête baissée et l’air piteux. La peur l’envahit quand elle entendit son prénom, et elle s’enfuit en gémissant. Ne comprenant pas sa raison de fuir, il la poursuivit sans hésitation. Sa course se termina à Harborside Park, exactement là où Amelia jouait du violon. En aimant le son des vagues, elle se recroquevilla au bout du quai. Ken arriva derrière elle et se pencha, touchant légèrement son épaule. Il était ravi de pouvoir avoir un vrai contact avec elle. Cependant, elle sursauta, surprise par son contact.
— Je ne comprends pas? Comment… comment tu peux me voir et me toucher ? bégaya-t-elle déstabilisée.
— C’est difficile à expliquer, mais disons que je possède ce don de pouvoir te voir et aussi te toucher, expliqua-t-il en s’asseyant à côté d’elle.
Malgré le fait qu’elle soit heureuse qu’il soit finalement le seul à avoir cette faculté, elle ne put s’empêcher de se blottir sur elle-même et garder le silence.
— C’est normal que tu aies peur, le rassura-t-il.
— Je ne croyais pas devenir un vrai fantôme un jour, s’exclama-t-elle avec sarcasme qui cachait difficilement sa tristesse, je ne sais juste pas quoi faire.
— Laisse-moi t’aider, proposa Ken avec son regard des plus sincères.
— Mais comment ?
— Je dois juste t’avouer une chose à mon sujet. J’ai découvert récemment que j’ai le pouvoir de rentrer en contact direct avec l’au-delà.
— Communiquer avec les morts, comme moi ?
— En fait, je tiens à te rassurer que tu n’es pas morte. Tu es maintenu en vie, mais ça me donne la chance de justement te ramener dans ton corps le jour venu. Et oui, je vois les esprits, mais aussi les anges.
— Sérieusement ? fit Amelia, les yeux écarquillés.
— Je suis aussi guidé par l’un d’entre eux qui s’appelle Angie. Elle a l’habitude de prendre la forme d’une fille de mon âge.
— Je me demande alors si la femme que j’avais vue la dernière fois à ce même endroit et qui m’a donné ma pierre de lune serait aussi un Ange. Je suis restée avec ce doute depuis tout ce temps, s’enquit-elle le regard toujours rivé sur Ken avec admiration.
— Je te confirme que oui, mais c’est plutôt un Archange nommé Haniel. Je l’ai rencontrée justement tantôt quand je suis allé te rendre visite à l’hôpital.
— Ah oui ? Donc ma pierre et celle que tu portes sont réellement reliées à un Archange qui nous est destiné, songea Amelia , les pensées plus claires et la tristesse enfin oubliée.
– Exactement. Elle m’a passé le message de te protéger.
Amelia ne quitta pas son attention de sur lui. Malgré sa réceptivité, Ken n’osa pas tout de suite lui dévoiler toute la conversation avec Haniel. Toutefois, il ne put s’empêcher de lui partager la suite :
— J’ai aussi rencontré ta mère.
— Qu’est-ce qu’elle t’a dit ? demanda-t-elle l’air embarrassé.
— Elle s’inquiète énormément pour toi et qu’elle regrettait toute cette situation.
Amelia dévisagea Ken, puis fit un air bête, comme si elle gardait une rancune envers sa mère.
— Mais ce n’est pas sa faute. Elle n’y est pour rien de ce qui se passe.
— Je sais… bouda-t-elle.
Ken laissa échapper un bref soupir, n’osant pas pousser cette conversation plus loin. Amelia rompit le silence avec une question qui lui est venue à l’esprit.
— Donc comment pourrais-tu m’aider pour que je retourne dans mon corps ?
— Je crois qu’il faudra d’abord comprendre qui t’as fait ça et ce qui te retient ici.
Amelia tourna son regard vers l’horizon, pensive.
— Avant ma chute, j'ai vu un ange qui se tenait en haut de la tour et je me suis sentie attirée vers lui. Mais quand je suis arrivée en haut, il avait disparu. C’est à ce moment-là, que j’ai réalisé que c’était comme dans mon rêve. J’avais l’horrible sensation de le revivre…
— Ton rêve ?
— Depuis que je suis emménagée ici, j’ai fait, à plusieurs reprises, le même rêve, qui reflète mon bonheur et ma liberté, puis il se dégrade jusqu’à ce que je vive ma mort. Et plus les jours avançaient dans l’année scolaire, plus dans ce rêve amplifiait ma peur, mes frustrations et ma mort…
— Tu te rappelles à quoi ressemblait cet ange.
— C’est si difficile à dire; il était grand et lumineux. Je ne pouvais pas bien voir son visage… J’étais confuse au sujet de mes émotions. Au début, je me suis sentie sauvée en le voyant. Mais avant que le vent se lève contre moi, je me suis sentie concernée qu’il n’était pas là pour me sauver, mais pour me dire un message. J’ai paniqué et je suis tombée. Je n’aurais jamais pensé ressentir de l’anxiété en présence d’un ange. Cela semblait tellement irréel…
Ébranlé, Ken se perdit dans ses réflexions. Amelia percevait son air troublé et se rapprocha de lui en recherchant son attention.
— Désolé, je réfléchissais à cet ange. Je doute qu’il en soit réellement un. J’en parlerai à Blair quand j’en aurai la chance. Elle s’y connaît bien sur le sujet.
— Tes amis sont au courant de toute ton histoire ?
— En fait, c’est plutôt Blair qui me connaît le mieux. C’est la première personne qui a su gagner ma confiance. C’est une vraie bible de connaissance en ce qui concerne les anges et les démons, tout comme son frère Curtis. Zoé et Brendan connaissent un peu de mon passé et ont été témoins de certains événements paranormaux dans mon ancienne maison, mais c’est tout ce qu’ils savent à mon sujet.
— Je comprends. Mais je te trouve tout de même chanceux d’avoir des amis comme eux, lui sourit-elle enfin.
Fixant l’horizon, épuisée, Amelia appuya sa tête contre l’épaule de Ken. Ce dernier fut ravi de son geste, puis ne put s’empêcher de lui dire :
— Tu me promets que tu iras visiter ta mère cette nuit ?
— Oui, répondit-elle calmement.
— Ne t’inquiète pas, je vais faire de mon mieux pour te sauver.
— Je ne m’en doute pas, marmonna-t-elle fatiguée, essayant de garder espoir. Mais ce qui me fait le plus mal dans tout ça… c’est de ne plus pouvoir toucher, ni sentir l’herbe et les fleurs dans mes mains. Je peux te toucher, mais c’est froid et vide. Je ne peux pas dire que ce soit aussi désagréable que d’être traversé par des gens qui ne te sentent pas, mais le contact avec la nature me manque…
Ken acquiesça affligé par son partage, puis décida de rester encore un peu. Il voulait lui apporter un peu de réconfort et profiter de ce doux moment agréable en écoutant le son des vagues frapper le quai, avant de la quitter pour la soirée.
De retour à la maison, Elena appela Ken avec émotion et le serra dans ses bras :
— Ken enfin tu es de retour! J’ai eu la visite de ton ami Brendan. Il m’a tout raconté.
Ses petites cousines arrivèrent à leur tour en courant et enlacèrent Ken à la hauteur de ses hanches.
— Brendan est venu ici ? s’enquit Ken surpris par leurs étreintes soudaines.
— Il s’inquiétait beaucoup, il voulait s’assurer que tu allais bien. Mais lorsque je lui ai dit que tu n’étais pas rentré, il a insisté pour que je te passe le message afin de te rassurer.
Elle cessa son étreinte en fixant Ken et lui tenant les épaules afin de garder son attention
— Il m’a dit qu’il était présent le moment où elle est tombée. Sa chute l’avait tué sur le coup, mais il a réussi à la ramener à la vie grâce à ses réflexes de premiers soins. Donc ne crois pas à tout ce qui circule à l’école en ce moment.
— Je sais, je reviens de l’hôpital, lui répondit-il reconnaissant.
Elena resta stupéfaite par sa réponse :
— Oh! tu le savais déjà ?
— Je ne connaissais pas la version de Brendan, mais j’ai appris au courant de la journée qu’elle était encore vivante, mais dans un état encore critique.
— Je suis tellement désolée, tu es sûr que ça va aller.
— Oui, mais ne t’inquiètes pas pour moi, je serai dans ma chambre, j’ai des devoirs à faire, dit-il en se libérant doucement de l’emprise de ses cousines. Puis d’un sourire dissimulé, il monta ensuite vers sa chambre suivi de Miko.
Comme promis, Amelia alla visiter sa mère pendant son sommeil. En s’approchant de son lit, elle constata en analysant son visage qu’elle s’était endormie avec son chapeau dans ses bras et des larmes séchées sur ses joues. Amelia se culpabilisait de faire vivre à sa mère une autre perte. Elle réalisa l’importance qu’elle occupait dans sa vie. Mais elle trouva cela dommage qu’il fallait une situation comme celle-ci arrive pour lui faire réaliser. Amelia lui chuchota alors :
— Je suis désolée, maman… Pardonne-moi.
— Te pardonner de quoi ma chérie ? Retentit une voix d’homme paternel.
Face à elle, de l’autre côté du lit se tenait son père souriant. Amelia ne pouvait en croire ses yeux.
— Papa ?
Il acquiesça allègrement.
— Ne t’inquiète pas pour ta mère, je suis toujours là pour elle. Je viens toutes les nuits veiller à ses côtés surtout lorsqu’elle me demande des conseils comment mieux se rapprocher de toi et te protéger comme quand j’étais encore de ce monde.
— Sérieusement ? Elle te parle souvent ?
— Toujours. Je peux comprendre que mon absence n’a pas été facile. Elle essaie de son mieux. Ta mère a souvent eu la mauvaise habitude d’intérioriser ses émotions. Elle tenait à rester fonctionnelle et ne pas sombrer dans la dépression, comme elle a déjà été fragilisée dans son passé. Mais on a réussi à tout surmonter ensemble. Ta mère craignait donc de retomber dans la déprime et son seul moyen d’y arriver, c’était de se tenir occupée avec le travail. Elle ne se sentait juste pas prête, je crois, pour te parler de sa fragilité mentale. Elle s’en veut pour ça, crois-moi. Elle voulait absolument rester forte devant toi.
Amelia était bouleversée et affligée par le partage de son père, puis elle hocha lentement la tête avec compréhension
— Tu me manques tellement papa. Je peux venir te rejoindre ?
— Non, ma chérie, tu dois rester. Ton rôle ici n’est pas encore accompli. Je vais continuer à veiller sur ta mère avec ton frère jumeau Ethan.
– Ethan? Mon frère jumeau est avec toi ? fit-elle avec stupeur et à la fois confuse.
— Oui, son âme est restée parmi nous.
— Pourquoi il n’est pas là en ce moment ?
— Il préfère pour l’instant se promener sous une autre forme, mais tu le reverras bientôt. Sinon, il m’a expliqué que c’était mieux pour lui de vivre de sa lumière que dans la matière. Il m’a ensuite mis en contexte comme quoi tu es destinée à ce cher Ken et il a tout fait pour que vos chemins se croisent à nouveau.
— Destinée à Ken ?
Son père lui sourit largement, presque amusé par ses questionnements.
— Je peux voir qu’il ne t’a pas tout dévoilé à son sujet.
— Que veux-tu dire ?
— Tu le découvriras tôt ou tard.
— Je ne suis pas sûre de comprendre… Est-ce que nos chemins de vie sont déjà prédestinés ? s’enquit Amelia davantage intriguée et tentant de trouver une explication simple et logique à toutes ces révélations.
— Ne pleure plus ma mort, car elle n’est pas en vain, lui confia son père en se dissipant peu à peu.
— Attends papa ! Est-ce que je vais te revoir ?
— Dans un avenir proche, on se retrouvera, ma chérie.
Sous ses dernières paroles, il disparut dans sa brume, laissant Amelia seule dans ses réflexions.
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