Chapitre 1 - Changement
Célestine pose avec soin sa dernière peluche dans le carton. Sa maman la hèle du rez-de-chaussée, il est temps de partir. La fillette de huit ans descend les escaliers. Papi et mamie sont déjà là.
— Bonjour Célestine, la saluent-ils en chœur.
— Bonjour, répond-t-elle, le cœur lourd, malgré sa joie de les retrouver.
Elle les suit docilement dans leur voiture. Son frère et elle passeront le weekend chez leurs grands-parents le temps que la nouvelle maison soit aménagée. Ernesto est déjà installé, son gros ours orné d'un bonnet de nuit dans les bras. La petite fille pense à ses doudous, bientôt seuls dans le noir. Elle renifle.
— Moi, j'voulais pas partir ! J'veux rester avec papa et maman ! Dans cette maison ! pleurniche Ernesto.
Mamie se retourne, lui caresse la joue :
—Tu seras content de voir ta chambre installée. Tu n'as pas envie de voir la décoration dinosaures que tu as choisis ?
D'un coup, le visage du garçon se transforme. Envolée la tristesse.
— Oohh oui !
Célestine s'isole le temps du trajet, elle sera rassurée quand elle aura retrouvé sa tribu de peluches. Chacun installe son petit bagage dans la chambre où il a l'habitude de séjourner durant les weekends chez papi et mamie : Célestine dans l'ancienne pièce de son père, Ernesto dans celle de leur oncle.
Il est ensuite temps de passer à table.
— Nous avons réserver un spectacle de magie, il faudra partir vite après le déjeuner si on veut arriver à l'heure. Et demain, journée à la Cité des Sciences.
— Génial ! s'enthousiasment les enfants.
Ils ont juste le temps de finir leur dessert qu'il est l'heure de partir. Direction le métro, Célestine est toute excitée, elle n'a pas souvent l'occasion de le prendre. On dirait un jeu de piste, elle adore ça ! Son frère moins, les odeurs et le monde le dérangent.
— Chochotte ! se moque-t-elle.
— Mamie, Célestine est méchante ! Elle dit que je suis une chochotte ! se lamente Ernesto.
— Célestine.
Les gros yeux bleus rivés sur elle suffisent :
— Pardon, Ernesto.
Arrivés devant la salle de spectacle, les disputes sont vite oubliées et les enfants peinent à contenir leur impatience.
— Oooh, du pop-corn ! s'émerveille Ernesto.
— Non, dit simplement le grand-père.
Devant la mine déconfite du garçon, mamie se sent dans l'obligation d'expliquer :
— Je crois que vous êtes assez gâtés comme ça ce weekend et puis vous avez mangé une glace ce midi.
Ernesto traîne des pieds jusqu'à son siège, mais une fois installé il détaille avec sa sœur toute les merveilles peintes et sculptés au plafond et sur les murs. Les deux enfants restent captivés tout le long du spectacle.
Après quoi, ils vont s'aérer au parc avant de rentrer pour le dîner.
Ce n'est qu'une fois dans le lit après la bise rituelle du soir, que Célestine repense à ses peluchesc condamnées à la solitude.
Une boule douloureuse grandit dans sa gorge.
— J'espère qu'il ne leur arrivera rien, chuchote-elle pour elle-même.
Malgré le stress la fillette s'endort rapidement après toutes les émotions de la journée.
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