Il faisait nuit lorsque Lorn arriva à la maison. Dans un quartier aisé de la capitale, la bâtisse n'attirait pas l'attention. Les murs étaient blancs, les volets noirs. Une cheminée en brique, d'où sortait un nuage de fumée, faisait contraste avec le style arcadien, qui prônait les cheminées en pierre. Le perron était surmonté de deux marches. La porte en acajou se trouvait entrouverte.
“Inhabituelle, pensa Lorn, Mia n'a pas fermé la porte.”
Il dégaina une de ses deux épées courtes et s'avança en adoptant une garde basse. Des débris étaient parsemés dans tout le hall.
Arrivé à la cuisine, il trouva deux corps entrelacés. Un des visages était lézardé de coups de dague.
Il continua la peur au ventre, rien dans le salon, il monta à l'étage. Il gravit l'escalier sans un bruit tel un fantôme dans la nuit. Ses yeux s'accumulèrent à la pénombre et il pût distinguer les différentes pièces, car à la différence du rez-de-chaussée les lampes n'étaient pas allumées. La porte de la chambre se trouvait close, un rai de lumière filtrait en dessous. Des ombres se dessinaient, des murmures étouffés passaient la porte.
- Il ne viendra pas, entendit-il, il est de l'autre côté de la capitale.
- Il viendra, on a sa catin. »
Ces voix, se dit Lorn, il les connaissait. Grave et autoritaire pour la deuxième et geignarde pour la première. Il n'y avait qu'un tandem comme ça dans la cité. Des hommes sans foi ni lois, toujours prêts à faire couler le sang contre un peu d'or. Les hommes en bas devaient être des pauvres hères venues croyant se faire un peu d’or aisément.
Ce n'était pas cela le problème. Ils avaient capturé Mia. Il pouvait toujours tuer cet odieux couple mais si elle ne se trouvait pas là, Lorn aurait du mal à la trouver. Il rengaina son épée et sortit sa mini-arbalète.
Une des personnes se situait dans le fond et l'autre à côté de la porte. Il enfonça la porte, fit un roulé-boulé, visa et tira sur un colosse. La voix grave pensa-t-il, lança un couteau de jet sur le petit qu'il atteignit au bras. Il se releva en courant et sauta sur l'épaule du colosse lui déboitant la clavicule. Le mastodonte hurla de douleur. Il sentit un mouvement dans son dos, Lorn se retourna et tendit son bras en ouvrant sa paume. Il atteignit le maraud sur l'arête du nez, le lui brisant. Le petit s'écroula au sol.
“On va pouvoir discuter maintenant, dit Lorn ». En faisant un rapide inventaire de ce qui se trouvait dans la chambre.
Il sortit une lame biseautée et se tourna vers le géant. S'approchant à pas de loup, il joua avec la lame en fixant ses proies d’un œil mauvais.
“- Sais-tu qui je suis ? lui demanda-t-il.
- Tu es Lorn-qu'une-fois, l'assassin. lâcha le gorille.
- Pourquoi m'appelle-t-on comme ça à ton avis ? enchaîna Lorn.
- Car on ne te voit qu'une seule fois. Répondit-il misérablement.
- Où est-elle ?
- On ne te dira rien Lorn ! hurla le petit.
Lorn prit sa lame et la planta dans l'œil du petit en chantonnant une berceuse pour enfant...
Lorn n'avait pas pris cette maison pour rien, elle était agréablement située et il était propriétaire des maisons avoisinantes. Il la quitta en sifflotant, en passant devant le concierge et il lui demanda de nettoyer la chambre.
Prenant son sceau et son balais, ce dernier se dirigea vers la maison blanche. Il fit comme s'il ne voyait pas les débris qui jonchaient le hall et les tâches de sang qui maculaient les murs de l'escalier.
Arrivé à la chambre, il poussa délicatement la porte, sortit un sac de toile brun et commença sa lugubre tâche. Il chercha pendant quelques minutes les membres éparpillés à travers la pièce.
La tête du petit était balafrée, son globe oculaire droit avait un cure-dent planté en plein milieu de l'iris, tandis que l’autre était tout simplement inexistant. Le corps était contorsionné dans une position improbable, sans l'aide d'une personne tierce, elle était impossible à réaliser.
Une jambe semblait... A l'envers tout simplement. Il manquait la rate, ainsi que le poumon gauche qui fut projeté sous le lit. Les explosions de sang faisaient comprendre que le pauvre bougre était encore vivant lorsque tout cela lui est arrivé. Le corps du colosse semblait être en entier.
Après avoir ramassé les corps et les avoir découpés en morceaux, le concierge ferma son sac de toile et entreprit de nettoyer le sol.
Lorn suivit les ruelles sinueuses du quartier pauvre au sud de la maison blanche pour ensuite bifurquer vers les quartiers riches. Qui penserait trouver le repaire du plus grand assassin de son temps chez les bourgeois ? Personne n'espérait-il.
Au cours de l'interrogatoire il avait appris que Mia était retenue au Donjon Rouge. Son Donjon Rouge. Protégée de deux murailles successives, ce donjon était quasiment impénétrable.
La première muraille faisait cinq mètres de haut et était faite de pierre et de ciment. La deuxième muraille surplombe la première de deux mètres, ce qui procure aux défenseurs une supériorité aérienne qui leur permet de décocher des flèches droit sur l'ennemi.
C'était Lorn qui avait supervisé la construction des murailles. Prendre d'assaut ces remparts relevait de l'impensable mais attaquer le donjon était suicidaire.
Il était composé de cinq étages, pour accéder au premier il fallait passer devant la caserne principale où stationnent deux cent gardes armés.
Arrivé à son repaire, une maison que les gens évitent comme la peste à cause du chien-loup qui grognait sans cesse, il entreprend de désactiver le piège de la poignée en l'imbibant de suif. Après avoir ouvert la porte, il remit le poison de contact sur la poignée.
Silencieusement, il se déplaça jusqu'à la cave en humant l'air et en tendant l'oreille. Rassuré par l'absence de bruit, il se permit un léger relâchement et en déplaçant le faux placard protégeant l'un des nombreux tunnels utilisé par les "rats" de ville, il s'enfonça dans les entrailles de la ville.
Il descendit les marches tout en se remémorant sa première rencontre avec Mia.
C'était après un assassinat en Francie antérieur, dans un bar de la cité phocéenne. Cela faisait six ans qu'il était en exil. En voulant trouver son plaisir dans la boisson et le sexe, il s'était dirigé tout naturellement vers le meilleur établissement de la ville.
Il fut reçu comme un roi. Il choisit une des filles parmi les plus belles et prit son pied avec elle. Il en garda un excellent souvenir et la félicita pour son endurance.
Depuis il revenait après chaque contrat et choisissait une fille différente parmi la sélection.
Une de ces fameuses filles avait essayé de le tuer au profit d’un marchand furieux. Mia avait piteusement échoué mais sa ténacité l’avait ému. Depuis, ils ne se sont jamais séparés.
Arrivé sous le donjon, il vit la trappe cachée dans le plafond. Elle ne devait plus être utilisée depuis sa création vue que la rouille avait commencé à attaquer les gonds de fer. La trappe donnait sous la cave à vin, en l'ouvrant Lorn cru réveiller tout le château tant elle grinçait. Jetant un dernier coup d'œil à ses armes, une ceinture de couteau de lancer, deux tantos, sa mini-arbalète, deux poignards cachés à l'intérieur de ses cuisses ainsi que son katana, il s'engouffra à travers la trappe. Se déplaçant à l’intérieur de la cave à vin, il se félicita de sa démarche souple et silencieuse qu'il avait adoptée et entraîna durant des longs mois après son exil.
Cette démarche s'entoure d'une aura qu'on reconnaîtrait entre toutes, une aura de mort.
Un garde devant la porte de la cave, Lorn passa sa main devant la bouche du malheureux, l'entrainant dans une danse mortelle où il est passé maître depuis longtemps. Il enfonça son tanto droit dans le cœur en le tournant en un bruit écœurant. Après avoir essuyé sa lame sur la cape du garde, Lorn se dirigea vers les lingeries où il espérait pouvoir se changer. Par chance il ne rencontra aucun de ses anciens gardes, le nouveau propriétaire avait pris soin d'éliminer tous les soldats encore fidèles à Lorn.
Profitant de cette liberté, il pût se balader librement jusqu'à atteindre les lingeries où il trouva un justaucorps aux armoiries du Baron Rouge. Lorn commença à trouver suspect cette absence de soldat mais n'en tient pas rigueur. Il n'était pas venu pour tuer le Baron mais si l'occasion se présentait, il ne la refusera pas.
De souvenir les geôles se trouvaient au sous-sol. Sortant des lingeries, un soldat lui demanda en rigolant si l'orgie commandée par Strann avait commencé.
“J'en sais rien mais j'ai hâte, répondit Lorn.”
Le soldat partit en rigolant. Voilà la raison de cette absence, se dit Lorn, Strann avait dû organiser une orgie pour satisfaire ses troupes car la guerre contre la Mazovie n'avançait pas. Il ne savait presque rien de ce Strann, juste que c'était le responsable de sa disgrâce auprès du Roi et de son exil. Il se prit soudain à rêver de sa rencontre avec celui-ci. Il prendrait un malin plaisir à lui enlever la peau de ses bourses.
“J’en ferais une escarcelle, se dit Lorn, puis je le plongerai dans du sel.”
Malheureusement, l'objectif était de sauver Mia.
Arrivé aux geôles, il vit son gardien discuter avec le bourreau des dernières personnes qui devaient être exécutées.
“On va s'amuser...Pensa Lorn.”
Arrivant à leur hauteur, arborant un sourire narquois, il demanda au geôlier où était la prisonnière. Le bourreau d'abord interloqué lui demanda de dégager pendant que le geôlier fit mine de retourner à son poste.
Lorn sortit un poignard, cloua le pied du bourreau avec tellement de force que le poignard rentra dans le sol avec un bruit sourd.
Des cris retentirent dans toute la prison, les prisonniers durent se douter que quelque chose se passait.
Lorn fixa le geôlier au sol et le bourreau tétanisé tour à tour. Un sourire carnassier vient orner son visage. Sortant un deuxième poignard, il s’approcha du geôlier.
L'odeur métallique du sang parfumait l'air. Alors que le corps de sa victime s'agitait dans un dernier spasme, Lorn tourna son regard vers le bourreau recroquevillé dans un coin de la pièce. Il s'avança lentement vers lui, en prenant soin d'esquiver les flaques de sang disséminées un peu partout.
“- Reprenons notre conversation, suggéra Lorn au bourreau.
- Qu'est-ce que vous voulez ? geignit ce dernier d'une voix suppliante.
- Où est la fille ? Demanda l’assassin d'une voix sourde de menace.
- On n'a qu'une prisonnière. Le baron la prend spécialement pour l'orgie.
- Merci... »
Lorn enfonça sa lame dans le sternum. La lame sortit avec un léger chuintement. En ressortant de la salle, il se dit que finalement, il tuerait peut-être ce baronnet, le responsable de tous ses maux.
Remontant d’un étage, il repassait devant les lingeries quand les cris se firent de plus en plus fort. Arrêté devant une arche, il pu admirer de tout son soûl la sauvagerie des hommes.
Dans la cour, la plupart des soldats étaient hystériques, les femmes criaient comme des animaux qu'on égorge. Se dirigeant lentement vers le donjon, il entendit une femme supplier d'arrêter, le soldat lui dit de fermer sa gueule et continua de la violer en déchirant sa tunique. Sans un regard pour la femme qui devait avoir l'âge de Mia, Lorn continua sa route se focalisant sur son objectif.
Mia était retenue prisonnière depuis quelques jours qui lui parut une éternité. D'abord enfermée dans une chambre décente, elle fait plusieurs tentatives d'évasion ce qui lui vaut d'être enfermée dans un cachot.
Le baron l'avait emmenée quelques heures avant le début de la fête.
Elle était dans un bureau spacieux. Un bureau en chêne en plein centre de la pièce, devant une chaise en bois noire. Derrière la chaise, une carte du monde où étaient dessinés des mouvements de troupe occupait tout le mur. Elle décida d'en apprendre le plus possible au cas où elle arriverait à s'en sortir.
Face à la carte, une fenêtre donnait sur la cour, elle pût observer la décadence masculine.
“Donnez un uniforme à un homme et il se transforme en une bête... Dit Mia” sans s’apercevoir que le baron était entré.
“C'est vrai, les hommes sont faibles et la guerre fait sortir ce qu'il y a de plus sombre en nous.” dit-il de sa voix grave.
Le baron devait être un bel homme dans sa jeunesse. Mais le temps a fait ses ravages et aujourd'hui il ne ressemblait plus à l'homme qu'on décrivait dans les livres.
Le défenseur des Marches du Sud n'est plus ce qu'il était. Au lieu des muscles abdominaux, avaient pris place un mélange de graisse et de muscles qui formaient une bedaine proéminente. De la graisse entourait ses yeux et quand il les plissaient, on aurait dit deux petits yeux de porcins. Ses cheveux avaient perdu leur flamboyance légendaire à qui le baron devait son surnom de Baron Rouge.
“Il va venir me chercher et il te tuera... marmonna Mia.
- Allons, plaisanta Strann, met un peu plus de conviction. Toi-même tu n'y crois pas.
- On est seul ? Demanda Mia.
- Aussi seul que deux amants qui se rencontrent. Dis-moi tout.” lui répondit le baron.
Le visage de Mia se ferma et la tueuse refit surface, ses yeux devinrent aussi durs que deux diamants aurait dit Lorn, mais les diamants ont plusieurs facettes, pensa Mia.
“Très bien, mais je veux être payée d'abord, dit Mia.
- Raconte-moi tout et j'aviserai ensuite. Je suis sûr qu'une femme comme toi peut se débarrasser de plusieurs gardes ? mais qu'en est-il d'une armée ?” répliqua Strann un sourire au lèvre.
Des bribes de souvenirs resurgissent à la surface. Des hommes s'approchent d'elle, une lumière d'envie dansait dans leurs yeux.
“Très bien. Répondit Mia vaincu.. Que voulez-vous savoir ?
- Que compte-t-il faire ? Demanda-t-il avidement.
- Accomplir son but, afin de vivre sans regarder par-dessus son épaule. Vivre sans la contrainte de recevoir un poignard dans le dos. Vivre libre et sans contrainte. Vivre enfin libre.
- Bien, se réjouit Strann, je me ferais un plaisir de lui enlever ça.
- Comme vous avez pris sa place.” dit innocemment Mia.
Strann se retourna, une lueur de mépris flamboyait dans ses yeux.
- Il n'est rien, c'est à cause de lui que mon fils est mort ! C'est un putain de traître, tout ce qu'il croit avoir accompli, il l'a volé !
Lorn venait de tuer deux gardes quand il se rendit compte qu'il se passait quelque chose d'étrange. Du sang avait giclé sur les murs, un corps convulsait encore, les tripes à l'air. Dans un dernier spasme, le deuxième garde avait ouvert la porte donnant sur la cour. Les participants de l'orgie le regardaient avec un air incrédule et de totale stupéfaction. Le cri strident d'une femme résonna dans toute la cour comme un son de cor qui donna l'ordre aux soldats d'attaquer. Lorn fit volte-face et courut comme un dératé, derrière lui des cris de rage retentissaient. Il courait depuis quelques minutes lorsqu'il se rendit compte que plus personne ne le poursuivait.
En face de lui se tenait une porte d'où s'échappaient des effluves de lard séché et de chou bouilli.
“La cuisine, se dit Lorn, je vais peut-être pouvoir le tuer finalement.”
Il ne sortait jamais sans ses différents poisons qui peuvent aller du simple engourdissement à la mort la plus violente en passant par la perte d'organe. Un bruit sourd retentit derrière lui. Une servante avait lâché le plateau d'argent qu'elle tenait.
- Vous... vous êtes un démon ?
Certes il n’avait pas fière allure dans l’accoutrement de soldat qu’il avait volé. L’uniforme rouge maculé de sang pourpre et sa capuche rabattue sur sa tête lui donnent un air menaçant.Toutefois, il ne serait pas qualifié comme un démon.
La pauvre fille n'avait pas l'air aussi effrayée que ce qu'il aurait pu penser au premier abord.
Malingre, le visage émacié d’où on pouvait distinguer des traits doux. Des cheveux bruns, retenus en arrière par un bandeau de tissu blanc, qui faisaient ressortir ses jolis yeux verts émeraude. Une tunique blanche, qui ne devait pas avoir connu assez de lavage, ce qui lui donnait un aspect sale. Elle avait des jambes fines, sa peau légèrement bronzée faisait un contraste étonnant.
“Étonnant mais pas dérangeant, murmura Lorn.
- Tu n'as pas peur de moi ?
- Guelrick me disait souvent que si je ne voulais pas coucher avec lui, les démons viendraient me chercher.
- Et ?
- Il est toujours vierge."
Lorn tourna autour d'elle et en profita pour fermer la porte. Il s'interrogeait sur ce qu'il devait faire d'elle lorsqu'il se rendit compte d'une chose.
" Tu es cuisinière ici, lui demanda t-il ?
- Commis de cuisine, j'apporte les repas à certains responsables, pourquoi ?
- Tu veux quitter cette vie ?
- Vous êtes l'assassin, vous êtes l'anti-cœur ?"
L'anti-cœur, on lui avait attribué ce surnom car il avait tué la famille royale d'un petit pays aux confins de l'Alvard. Il les avait tués le jour de la fête de l'amour, selon une stupide tradition nordique. Il avait assassiné les enfants royaux peu de temps avant la grande représentation des disciples de leurs Dieux, puis le couple royal devant la foule réunie pour l'occasion. Il n'avait pu s'échapper que grâce à son talent, il s'était fondu dans la foule en prenant garde d'avoir un air de stupéfaction gravé sur la face.
"Oui, il fait partie de mes nombreux noms.
- Que voulez-vous de moi."
Ce n'était pas une question, il y avait en elle une attitude de servilité.
" Pourquoi cet empressement ?
- Vous ne vous rappelez plus de moi ? Il y a trois ans. En Mazovie, après le couronnement d'Aleksei le jeune. Vous avez tué un homme qui était en train de violenter une jeune fille."
Lorn fronça les sourcils, il était bien parti en Mazovie trois ans après son exil mais il n'avait pas tué qu'un seul homme. Il voulait se créer une réputation en tant qu'assassin en ne passant pas par la guilde des assassins de Samarcande qui était réputée pour être la plus célèbre. Et il avait réussi, mais à quel prix ? Des dizaines de personnes furent tuées. Il y a bien eu un soir, sortant d'un bar où un contact lui avait donné rendez-vous, il était d'humeur joyeuse. Arrivé dans la rue, il remerciait encore sa bonne étoile quand il avait entendu des cris provenant de la rue voisine.
Il pouvait admettre que l'homme était lâche et faible, mais il ne pouvait voir un homme s'attaquer à une femme. Galamment, il avait voulu s'interposer sans commettre de violence. Il a dû tuer l'homme qui refusait de s'en aller. Ce ne fut pas beau à voir. Le sang avait giclé avec force de la carotide déchiré par la pointe recourbée de son dirk. La fille qu'il avait sauvée devait avoir une quinzaine d'années, elle s'appelait Alina.
- Tu as grandi, lâcha platement Lorn.
- J'ai longuement cherché à vous retrouver. J'ai essayé de suivre la piste que vous aviez laissée.
Elle avait sillonné la Mazovie dans son ensemble, allant pousser jusqu'en Merne. Arrivée là, elle avait failli mourir car ce peuple orgueilleux l'avait capturé la prenant pour une esclave en fuite. Finalement, elle avait échoué à Samarcande, dernière trace de son héros. Elle était prête à tout pour le suivre, une flamme brillait dans ses yeux verts.
Il lui demanda si une femme était retenu prisonnière ici. Elle lui répondit que oui et qu'en ce moment même, elle discutait avec le seigneur Strann...
- Comment ça, elle discute ? s'étonna Lorn.
- Ben ils parlent et boivent ensemble, répondit Alina. C'est bizarre parce qu'elle est arrivée ici enchaînée.
Mia serait-elle un traître ? Il n'avait pas voulu faire des recherches approfondies sur elle en faisant confiance en son instinct qui ne le trompait jamais.
- Sais-tu ce qu'elle disait ?
- J'en n'ai pas la moindre idée.
Lorn sortit de la cuisine presque en mi-marchant mi-courant, Alina sur ses talons. Elle l'interpella en lui disant qu'il ne devait pas essayer de les retrouver car Strann avait laissé entendre qu'il attendait un visiteur alors que personne ne devait venir au château dans les prochains jours.
Lorn s'arrêta en plein milieu du couloir et Alina failli le percuter.
- Tu veux dire qu'il m'attend, demanda sourdement Lorn.
- Je pense que oui, répondit craintivement la jeune femme.
- Elle est donc un traître... murmura-t-il. Et pourquoi je devrais te faire confiance ! hurla Lorn en se retournant contre la jeune femme
- Je ne t'oblige à rien, rétorqua Alina.
Elle s'enfuit d'un air rageur.
Découragé, Lorn la poursuivit en lui demandant de l'excuser. Il lui propose de l'emmener avec lui. Sans le savoir, ou sans vouloir l'admettre, il était attiré par cette jeune femme qui avait osé s'aventurer dans le monde pour le chercher.
- Vous m'apprendrez ce que vous savez ? la questionna-t-elle.
- Nous verrons, lui répondit Lorn.
Ils partirent ensemble jusqu'aux caves en prenant soin d'éviter les patrouilles qui avaient repris vu que l'orgie s'était terminée brutalement. Lorn se promit d'avoir une discussion très prochainement avec celle qu'il croyait aimer.
Il jeta un dernier regard à Alina en lui disant qu'elle pouvait encore refuser. Elle lui jeta un regard empli de dédain et se jeta courageusement la tête haute dans le tunnel suivi de celui qui est son héros.
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Bonjour, bonsoir,
Voici mon bébé, mon bijou, mon amour qui traîne maintenant depuis des années dans un coin de mon cerveau, il prend la poussiére et je souhaiterais avoir des retours dessus <3.
Je ne sais pas comment gérer les dialogues ni les pensées, feel free to dm me UwU
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